mardi 6 décembre 2016

STRATEGIE POUR LA GAUCHE

François HOLLANDE dans son allocution annonçant qu'il ne solliciterait pas un second mandat a reconnu deux échecs:
-le premier est d'être dans l'incapacité d'être élu en raison de sa cote de popularité
-le deuxième est d'être incapable de fédérer la gauche, soin qu'il laisse à ses successeurs sans proposer quelle que solution que ce soit.
Le premier point appartient au passé, le second à l'avenir, c'est donc le seul digne d'intérêt.
Le constat est facile à faire, la gauche est profondément divisée entre plusieurs courants dont deux apparaissent prépondérants:
-le social libéralisme représenté par Manuel VALLS et Emmanuel MACRON
-le socialisme traditionnel représenté par Arnaud MONTEBOURG et Jean-Luc MELANCHON.
Bien sûr, au sein de ces deux familles des différences existent encore suivant le degré de libéralisme ou de protectionnisme souhaité, mais les grandes lignes sont clairement définies.
Il se trouve que dans chaque courant, chacun a choisi sa stratégie. Arnaud MONTEBOURG  et Manuel VALLS souhaitent en découdre à la primaire, Emmanuel MACRON et Jean-Luc MELANCHON veulent se présenter directement à l'élection présidentielle. On ne peut mieux faire pour confirmer la division de la gauche et assurer son échec à la prochaine élection.
Mais, au fait, que cherchent-ils les uns et les autres, laisser les clés du pouvoir à François FILLON ou Marine LE PEN et refonder la gauche autour de leur projet ou gagner les élections présidentielles?
Leur attitude laisse supposer qu'ils ont déjà fait le deuil de leur éventuelle réussite en 2017 pour se laisser le temps de s'entre battre pendant cinq ans.
Voilà où nous mène un combat d'ego entre ceux dont l'idéologie devrait les porter à effacer leur propre intérêt devant celui, supérieur, du courant qu'ils cherchent à représenter.
Il serait si simple qu'ils s'affrontent tous les quatre lors d'une primaire ou que dans chaque courant ils s'entendent pour  que l'un d'entre eux devienne porteur de l'idée commune, pour qu'enfin une politique soit clairement définie et que le vainqueur de ce combat d'idées soit conscient que ses propositions doivent nécessairement être amendées par celles de ceux qui n'ont pas eu la chance d'être retenues par les électeurs.
Il n'y a que comme cela que la gauche pourra, comme l'a fait la droite, présenter un candidat soutenu par une écrasante majorité de son électorat. Sera-ce suffisant pour gagner en 2017, rien n'est moins sûr, mais la présence de la gauche au second tour deviendra probable et dans tous les cas, les aléas du prochain quinquennat, quel qu'en soit le pilote, permettra d'affiner un projet plus sereinement que cela n'a été possible entre 2012 et 2017.

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