dimanche 18 décembre 2016

LOGEMENT SOCIAL

Parmi les pays de l'Europe occidentale la France est l'un des pays où le taux de propriétaires de l'appartement qu'ils occupent est l'un des plus faibles. Actuellement l'accession au logement social se fait essentiellement par la location. Les bas revenus ont énormément de mal à devenir propriétaires de leur logement.
Ca n'a heureusement pas toujours était le cas, il y a presque un siècle, en1928, la loi Loucheur permettait aux revenus les plus faibles d'accéder à la propriété, soit en faisant construire leur logement sur des terrains individuels, pour les moins défavorisés, soit dans ce que l'on appelait des "cités" pour les autres.
En 1969, alors que les taux d'intérêt étaient encore bas et que pour la construction le Crédit Foncier de France proposait des conditions d'emprunt avantageuses, Albin CHALANDON, Ministre de l'Equipement mettait en œuvre un grand programme de construction de "chalandonettes" qui permettait aux plus modestes de devenir propriétaires de leur habitation.
Depuis les choses ont complètement changées, l'accès au logement social a été proposé suivant une tout autre approche. L'Etat favorise les investisseurs privés pour qu'ils fassent construire des logements dans le but de les louer. Moyennant diverses contraintes, suivant les lois qui se sont succédées, ce sont en général la durée minimum du temps de location et le prix des loyers qui sont fixés, l'investisseur peut disposer de son bien à son gré.
Il en résulte alors que les plus modestes ont accès au logement à des coûts maitrisés, mais ils n'en deviennent jamais propriétaires.
Ainsi, ceux dont les moyens leur permettent d'investir dans de tels logements voient leur patrimoine augmenter, alors que les occupants seront locataires à vie, y compris à leur retraite lorsque leurs revenus diminueront.
La grosse différence avec ce qui était précédemment possible réside notamment en deux points fondamentaux:
- le patrimoine de ces locataires n'évoluera pas
- ils supporteront à vie une charge importante
alors qu'antérieurement ils auraient pu accroître leur patrimoine et ne plus avoir la charge d'un remboursement de prêt lorsque leurs revenus diminueraient.
Vu sous le prisme du logement social, nous avons une image saisissante de notre société de plus en plus inégalitaire.

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