samedi 30 décembre 2023

 MES VŒUX POUR 2024

Il me suffirait de reprendre mes écrits du 1° janvier 2023 puisque aucun de mes vœux ne s'est réalisé.

Il s'agissait pour moi de souhaiter la fin de la guerre en Ukraine, du rattrapage du temps perdu pour tenir les objectifs de la COP 21, que les dictatures théocratiques respectent enfin les droits des femmes, que les régimes démocratiques donnent aux population sous le joug des dictateurs l'envie de se révolter , que la science soit plus écoutée que les charlatans de toute sorte.

Que dire d'autre ? Simplement, puisque cela parait enfin accessible, que le niveau de notre enseignement progresse très sensiblement, car là se trouve la clé de bien des solutions et que cet espoir nous sorte de la morosité ambiante et de notre léthargie, causes de notre passivité, difficilement compréhensible, notamment quand il s'agit des jeunes générations qui malheureusement préfèrent s'exprimer par la violence que dans les urnes, ce qui les discrédite et limite leur possibilité d'extension.

 DE MAL EN PIS

Après de nombreuses années où les mauvaises nouvelles se sont succédées:  covid, guerres, terrorisme, climat, montée du populisme, on attendait de 2023 un peu d'espoir. Quelle déception !

- La guerre en Ukraine s'éternise car les occidentaux, toujours hésitants, laissent à Vladimir Poutine le temps de s'organiser. À cette conflagration est venue s'ajouter la guerre entre les terroristes du Hamas et Israël où un État vengeur se permet de bafouer le respect des droits de l'homme pour éradiquer un terrorisme sanguinaire.

- Le dérèglement climatique ne s'infléchit pas, incendies, canicules et inondations ont touché tous les continents pendant que la COP 28 se satisfaisait d'adopter un texte peu contraignant. L'exploitation des sources d'énergies fossiles croissent plus vite que la production d'énergie renouvelable.

- Le terrorisme continue de sévir dont l'exemple le plus frappant est celui du Hamas en Israël mais les exactions individuelles ne sont pas rares.

- Les régimes populistes ne font que croître dans le monde et en Europe, Argentine et Pays-Bas en sont les principaux exemples.

- Les dictatures orientales, Chine, Russie, Corée du Nord et Iran se soutiennent.

En France, le gouvernement de droite modérée a choisi de s'allier à la droite dure dont elle subit les exigences, faisant ainsi le lit de l'extrême droite. Cette année le dérèglement climatique, qui ne s'est pas traduit par des incendies comme l'année dernière, a fait de 2023 l'année es inondations catastrophiques. L'inflation court toujours, touche particulièrement les produits alimentaires et de première nécessité, rendant la vie des plus démunis de plus en plus difficile. La qualité de l'enseignement, apprécié par le classement Pisa, s'est encore dégradée et, seule lueur d'espoir dans ce bilan dramatique, le nouveau Ministre de l'Éducation Nationale semble vouloir prendre le problème à bras le corps en proposant des solutions qui paraissent adaptées à la situation. Le terrorisme sévit toujours sous forme d'agressions commises par des individus radicalisés en dehors de toutes structures. Les enseignants sont particulièrement visés par ceux qui n'acceptent pas que la science contredise la parole de prophètes issue d'une construction purement intellectuelle.

Après tant d'années de dégradation globale de notre environnement, nous attendons toujours que la tendance s'inverse. En verrons nous les premiers signes en 2024 ?

mercredi 27 décembre 2023

 UN POUVOIR PEU REGARDANT

À la suite de la démission d'Aurélien Rousseau, Ministre de la Santé, qui a été le seul a quitté son poste parmi ceux qui ont désavoué le gouvernement lorsqu'il a durci la loi immigration sous la pression des LR, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont nommé Agnès Firmin Le Bodo Ministre par intérim. 

Il se trouve que Médiapart a révélé que cette dernière a reçu 20.000 euros de cadeaux des laboratoires Urgo lorsque dans sa vie professionnelle elle était pharmacienne, et de plus qu'elle avait omis de les déclarer au fisc. Elle n'est certainement pas la seule a avoir agi de la sorte, mais on s'interroge sur le fait qu'un Président de la République et sa Première Ministre ne soit pas au courant d'une telle situation lorsque les journalistes de Médiapart l'ont découverte en moins d'une semaine, ce n'est pas là la preuve d'une bien grande curiosité.

Il  y a deux hypothèses, ou les enquêtes de moralité avant d'attribuer un porte feuille de Ministre sont bâclées, ou une telle situation n'est pas un obstacle pour le pouvoir exécutif. Dans les deux cas cela pose problème, mais reconnaissons que ce n'est pas la première fois et que d'autres n'ont pas fait preuve de plus de vigilance ni d'exigences.

 CONTRASTE

Quel bel et intéressant article de Sylvie Brunel paru dans le  Sud-Ouest Dimanche du 24 décembre 2023 sous le titre "Célébrer ensemble l'esprit de Noël".

L'esprit de Noël est universellement célébré dans la joie y compris dans les Pays du Golfe  et l'auteure rappelle que les Rois Mages sont venus de Perse (actuellement Iran), d'Inde et d'Arabie alors qu'en France, pays de culture chrétienne, présenter une crèche est parfois considéré comme une atteinte à la laïcité.

La religion chrétienne a eu la bonne idée de faire naitre l'enfant Jésus à une date proche du solstice d'hiver, le moment de l'année où les jours sont les plus courts dans l'hémisphère nord, mais où l'espoir renait puisqu'ils commencent à rallonger.

Cela ne suffit-il pas pour être un symbole de joie et d'espoir qui mérite d'être célébré alors que la fête de la Saint Jean, qui est aussi l'occasion de festivités, beaucoup moins importantes, est la date à partir de laquelle les jours raccourcissent.

C'est pour cette raison que dans les civilisations le plus anciennes les références à ces deux dates sont si fréquentes.


lundi 25 décembre 2023

 UN PRÉSIDENT DISRUPTIF QUI DISJONCTE

Il aime bien prendre le contrepied de l'opinion publique dont il a eu tant besoin pour être élu notre Président, lui qui se présentait sans expérience venant de nulle part. Mais, cette fois lors de l'émission "C à vous" ne serait-il pas allé un peu trop loin, en paraissant énervé après 20 minutes d'explications alambiquées sur la loi immigration, quand il a abordé la question du comportement de Gérard Depardieu avec les femmes.

L'opinion publique condamne Gérard Depardieu pour son comportement supposé répréhensible avec les femmes, étayé par plusieurs plaintes pour agressions sexuelles et un film à charge tourné par Yan Moix. La Justice ne s'étant pas prononcé il est donc présumé innocent et dire cela suffisait pour ne pas vouloir prendre sa défense ou le condamner. Mais notre Président a cru bon de faire son éloge, de désavouer sa Ministre de la Culture qui voulait engager une procédure de retrait de sa Légion d'Honneur allant jusqu'à affirmer que cette prestigieuse distinction n'exigeait pas une morale exemplaire.

À la place qu'il occupe une neutralité aurait été de bon aloi avec une pensée pour les femmes victimes d'agressions sexuelles, sans qu'il s'agisse nécessairement du cas faisant l'objet de débat. L'occasion était pourtant belle de profiter de cette occasion pour rappeler ses engagements à ce sujet et pour lequel son épouse lutte avec détermination.

dimanche 24 décembre 2023

 MANŒUVRES OU FUITE DES RESPONSABILITÉS

La majorité présidentielle s'est faite forcer, ou semblant de s'être faite forcer, la main pour donner à la loi sur l'immigration un aspect très répressif. Que pouvait elle attendre d'autre d'un accord avec la droite radicale, les LR, dirigée par un Président qui flirte dangereusement avec l'extrême droite, alors que dans la Commission mixte paritaire, où elle disposait de 7 sièges sur 14, elle aurait pu tout aussi bien s'allier avec la gauche représentée par 2 membres du PS et 1 du Parti Radical  au lieu de choisir LR qui ne disposait que de 2 sièges. 

Une fois le texte voté à l'Assemblée Nationale par les 3/4 de la majorité présidentielle, la droite et l'extrême droite, cette majorité présidentielle dit espérer que certaines des mesures les plus sévères soient censurées par le Conseil Constitutionnel.

Ce peut être une manœuvre pour se dédouaner de s'être laissée tordre le bras par une droite minoritaire très répressive ou une fuite des responsabilités en espérant que le Conseil Constitutionnel fera ce qu'elle na pas oser faire: imposer ses choix.

Cet épisode me rappelle la vie professionnelle, que j'ai quittée depuis longtemps, où certains responsables n'étaient pas avares de propositions de promotions pour avoir la tranquillité dans leur service et se faire apprécier, tout en sachant que leurs propositions irréalistes et laxistes ne seraient pas retenues par leur supérieur.

Ce jeu du "c'est pas moi, c'est l'autre" est un manque de courage et d'honnêteté qui n'honore pas ceux qui le pratiquent

samedi 23 décembre 2023

 UN PRÉSIDENT INCOMPRIS

Emmanuel Macron était, le mercredi 20 décembre, l'invité de l'émission "C à vous" sur la 5 qui pour l'occasion était diffusée depuis l'Élysée.

Le Président s'est attaché à démontrer que la loi sur l'immigration, qui ne lui convient pas parfaitement car il ne dispose que d'une majorité relative, était un rempart contre le Rassemblement National (RN) .

Apparemment, ce n'est pas comme cela que la majorité des citoyens l'a perçu. Les articles de presse montrent que la plupart des journalistes pensent le contraire, comme les 56 députés de la majorité qui n'ont pas voté le projet de loi, ni les Présidents de 30 Conseils Départementaux. Pire que cela, le RN qui a voté en faveur du texte de loi ne s'est pas rendu compte qu'il votait contre son intérêt. La pensée complexe de notre Président serait donc un handicap face aux citoyens dont les connaissances et la culture sont insuffisantes pour accéder à la compréhension de ses actions.

Il est donc impératif, comme Gabriel Attal le pense, de reformer l'enseignement. Les propositions qu'il a faites sur l'enseignement des mathématiques et les disciplines de base me paraissent pertinentes, maintenant je me rends compte qu'elles sont insuffisantes, il faut y ajouter la philosophie et la dialectique dès la maternelle.

In fine, nous ne méritons pas le Président que nous avons élu.

 LA TRISTE JOURNÉE DU 19 DÉCEMBRE

Après avoir été rejetée à l'Assemblée Nationale, modifiée par la Commission mixte paritaire, la loi sur l'immigration a été adoptée par 349 voix contre 189 en fin de journée du 19 décembre.

Les LR, minoritaires à l'Assemblée Nationale (62 députés) dont la candidate à l'élection présidentielle a recueilli moins de 5% des des suffrages, a imposé sa loi au parti majoritaire Renaissance. Les LR par les exigences de son Président Éric Ciotti ont fait valoir les propositions du RN qui n'était même pas représenté à la Commission mixte paritaire. Quoi de plus normal lorsque l'on se souvient que lors de l'élection présidentielle ce dernier avait annoncé que si le second tour de l'élection opposait Emmanuel Macron à Éric Zemmour son choix se porterait sur Éric Zemmour. Ce qui a permis à Jordan Bardella de dire que les LR étaient les rabatteurs du RN.

Les dégâts son énormes. La gauche qui n'avait rien vu venir avec sa motion de rejet a favorisé la droitisation du texte de loi et de ce fait, par "effet boomerang" porte une responsabilité. La macronie a éclaté, 59 députés n'ont pas pris part au vote, et Gérald Darmanin se console en essayant de faire croire que la loi serait passée sans les voix du RN. Le paysage politique qui depuis six ans a du mal à  se reconstituer est complètement bouleversé. Si le paysage politique ne s'éclaircit pas avant 2027, deux partis seront renforcés: le RN et les abstentionnistes. Notre pays perd ses repères, le corps électoral est abasourdi.

Triste bilan pour un Président qui voulait affaiblir les partis extrémistes. Alain Juppé qui voulait "couper les deux bouts de l'omelette" n'aurait plus rien à se mettre sous la dent.

vendredi 22 décembre 2023

 MERCI FRANÇOISE HARDY

Merci Françoise Hardy de rappeler à Emmanuel Macron la promesse qu'il avait faite, en accédant au pouvoir, de légiférer sur la fin de vie et en particulier sur l'euthanasie et le suicide assisté.

Il semble que la volonté de notre Président ait été altérée par le doute et qu'il soit moins allant sur ce sujet. C'est effectivement un sujet majeur qui demande réflexion, et on peut le comprendre, mais il ne faudrait pas que son attitude actuelle soit guidée par des raisons purement politiques en pensant, par exemple, que le moment n'est pas venu car la majorité dont il dispose est trop faible ou qu'il ne voudrait pas être suspecté de détourner l'attention de sa politique globale en recherchant un vote favorable uniquement sur un sujet de société.

Quoi qu'il en soit la situation actuelle n'est pas convenable, elle est parfaitement inégalitaire car, euthanasie et suicide assisté qui sont des actes interdits en France peuvent être demandés par nos concitoyens simplement en se rendant en Belgique ou en Suisse pour lesquels ils imposent des dépenses considérables. Ceux qui bénéficient de ces actes sont en infraction avec la loi  mais ne peuvent pas être sanctionnés puisqu'une fois l'acte accompli, ils ne sont plus de ce monde. De ce fait euthanasie et suicide assisté sont possibles à condition d'être réalisés à l'étranger, opérations qui ne sont pas à la portée de tout le monde.

Une interdiction sans sanction pour un acte uniquement réalisable pour ceux qui en ont les moyens est intolérable. Il faut légiférer et vite . Que le maître des horloges prenne conscience de l'urgence.

mercredi 20 décembre 2023

 LE DANGER DES ALLIANCES POLITIQUES

Nous venons de connaître en moins de deux ans deux alliances politiques qui ne représentent pas les choix du corps électoral.

En 2022, dans le seul but d'obtenir le maximum de sièges à l'Assemblée Nationale, les partis de gauche se sont rassemblés au sein de la NUPES. Cet accord n'a pas résisté à la constitution de groupes séparés à l'Assemblée Nationale, ce qui veut dire que si la NUPES avait obtenu la majorité aux élections législatives elle aurait, à brève échéance, été dans l'impossibilité de constituer une majorité de gouvernement. Les électeurs ont en quelque sorte été pris en otage  car voter pour la NUPES permettait à chaque parti d'être représenté à l'Assemblée Nationale mais dans l'incapacité de proposer et surtout de respecter un programme de gouvernement, bien que l'accord entre les partis ait été préélectoral.

Actuellement la majorité (Renaissance) qui a essayé de présenter une rédaction équilibrée de la loi immigration, et il faut l'en féliciter car c'est la première fois qu'un compromis est recherché, s'est ensuite rapprochée des LR pour faire voter cette loi après qu'elle fut victime d'une motion de rejet. Cette manière de pratiquer donne une importance démesurée aux LR, faiblement représentés à l'Assemblée Nationale, mais les voix associées de LR et de Renaissance permettent d'espérer une majorité absolue. La question est de savoir si un parti présentant cette nouvelle version de la loi obtiendrait la majorité du corps électoral. Certainement pas, les électeurs ont été trompés par ce accord postélectoral.

Ce sont de telles pratiques qui portent préjudice à la noble idée de démocratie et qui font peut-être que de plus en plus de nos concitoyens se méfient de la démocratie représentative en lui préférant la démocratie directe qui malheureusement aurait de bonnes chances de conduire à une politique incohérente de notre pays.

 LE GOUVERNEMENT RECONNAIT SA POLITIQUE DE DROITE

Il aura fallu presque sept ans pour qu'Emmanuel Macron reconnaisse que sa politique du "en même temps" et "ni de gauche ni de droite" est en réalité une politique de droite modérée qui en cas de problèmes se rapproche de la droite radicale telle qu'elle s'affiche actuellement sous la conduite d'Éric Ciotti, proche de l'extrême droite.

Le gouvernement a reconnu, à l'occasion de la Commission Mixte Paritaire devant proposer un projet de loi sur l'immigration, que" Quoi que nous obtenions, nous n'avons discuté que sur le texte des LR, c'est déjà une victoire pour eux". L'occasion était pourtant belle pour la majorité, qui occupe 7 sièges sur 14 de cette commission, de choisir l'allié qu'elle désirait. Nul ne lui imposait de se rapprocher des LR, elle aurait pu tout aussi bien se rapprocher de la gauche qui dans cette commission avait 3 représentants, 2 PS et 1 Radical, alors qu'il n'y avait que 2 LR. C'est donc un choix délibéré. 

Lorsqu'une nouvelle mouture très à droite de ce projet de loi sera discuté et voté à l'Assemblée Nationale  que feront les anciens Socialistes qui ont rejoint la Macronie ? Choisiront ils de rester fidèles à leurs idéaux qu'ils ont autrefois défendus ou cèderont ils aux voies des sirènes leur demandant de confirmer leur macronie, dans l'espoir, tout à fait incertain, d'être reconduits lors des prochaines élections législatives ?

Je n'ai pas grande illusion.

mardi 19 décembre 2023

 "LE DESSOUS DES CARTES"

J'emprunte ce titre à une émission de télévision qui tentait d'expliquer la politique internationale à partir de l'examen de cartes de géographie, c'était une initiation très intéressante à la géopolitique. 

Je trouvais souvent les commentaires très pertinents et me suis amusé en examinant à mon tour la carte de l'Europe de me poser des questions sur les positions réciproques de la Russie, de l'Ukraine et de la Hongrie.

Il est un secret pour personne que l'Ukraine résiste le mieux qu'elle peut à la tentative d'invasion de la Russie et qu'en aucun cas elle a envie de revivre un passé récent où, par le biais de l'URSS, elle était inféodée à ce pays. Il en va tout autrement de la Hongrie qui, sous la pression de Viktor Orban, bien que faisant partie ce l'Union Européenne, n'arrête pas de manifester un comportement favorable au rapprochement entre son pays et celui contre lequel elle a été la première a se révolter en 1956.

Or, quelle est la situation géographique de ces trois pays ? L'Ukraine a une frontière commune avec la Russie, une autre avec la Hongrie. La liaison terrestre entre la Russie et la Hongrie passe nécessairement par l'Ukraine. Si l'intention de Viktor Orban, à plus ou moins longue échéance, était de se rapprocher de la Russie en quittant l'Union Européenne, l'Ukraine lui paraîtrait comme un obstacle si elle rejoignait cette Europe Unie. Cela pourrait en partie expliquer la persévérance que met Viktor Orban à empêcher ce rapprochement.

lundi 18 décembre 2023

 MASCARADE AU SOMMET DE L'UNION EUROPÉENNE

Lorsque les Chefs d'État se sont réunis pour décider des possibilités d'entamer des négociations avec l'Ukraine en vue de son adhésion à l'Union Européenne, Viktor Orban, comme à son habitude  à la fois en raison de sa politique pro russe et du chantage qu'il exerce pour récupérer les subventions européennes qui ont été gelées, manifestait clairement la volonté, une fois de plus, d'utiliser son droit de veto.

Comment sortir de l'impasse ? Il fallait trouver une solution pour que ce débat sur les prévisions d'adhésion de l'Ukraine soit voté sans que Viktor Orban ne perde la face, Il paraît que, sous la pression d'Olaf Scholz et d'Emmanuel Macron, Viktor Orban a accepté de s'éclipser quelques instants pour que le vote ait lieu en son absence.

Résultat, les 26 autres pays se sont prononcés favorablement, Viktor Orban n'a pas utilisé son droit de veto, la  résolution a été acceptée. Les puristes jugeront peut-être que l'unanimité n'a pas été obtenue , mais la face a été sauvée.

On est maintenant en attente de la deuxième manche de la confrontation entre Viktor Orban et le reste de l'Europe pour laquelle ce dernier pourrait encore utiliser son pouvoir de nuisance car elle concerne l'attribution d'une aide de 50 milliards d'euros à l'Ukraine. Les enchères montent ! 

dimanche 17 décembre 2023

 UN CHEVAL DE TROIE EN UNION EUROPÉENNE

Les règles de fonctionnement de l'Union Européenne requièrent, dans bien des cas, l'unanimité pour qu'une décision puisse être prise. Chaque pays, quelle que soit l'importance de sa population, peut donc exercer son droit de veto et la Hongrie de Viktor Orban ne s'en prive pas.

Ce qui est le plus gênant est que Viktor Orban utilise ce droit le plus souvent dans l'intérêt de Vladimir Poutine qui se trouve sous les sanctions économiques de l'Union Européenne et est en guerre contre l'Ukraine que l'Europe soutient.

Qui aurait pu croire que le pays, la Hongrie, qui a le plus tôt, en 1956, manifesté le désir de s'émanciper du joug soviétique est celui qui veut empêcher l'Europe d'aider l'Ukraine à résister à l'envahisseur russe, qui ne rêve que de reconstituer son empire perdu. Il est assez inquiétant que la Slovaquie, autrefois partie de la Tchécoslovaquie, manifeste également, mais à un degré moindre, l'intention de soutenir son ancien maître contre lequel elle s'était révoltée en 1968 lors du printemps de Prague

Viktor Orban est ce Cheval de Troie de Vladimir Poutine dont la population du pays qu'il gouverne représente à peine plus de 2% de l'Union Européenne et qui essaie, par tous les moyens que lui accorde les règles de fonctionnement de l'Europe, d'empêcher celle-ci de soutenir l'Ukraine dans sa lutte contre l'envahisseur russe. Après avoir essayé d'empêcher le début des négociations qui doivent permettre à  l'Ukraine  d'envisager de rejoindre l'Union Européenne, c'est maintenant le soutien économique de 50 milliards d'euros qu'il essaie d'interdire.

Quand l'Union Européenne arrivera t-elle enfin à revoir ses règles de fonctionnement ?

samedi 16 décembre 2023

 COMMISSION MIXTE PARITAIRE: UNE OPPORTUNITÉ POUR LA GAUCHE

À la suite du vote de la motion de rejet contre la loi immigration le gouvernement a demandé à une commission mixte paritaire, composée de sept députés et de sept sénateurs, de proposer une nouvelle rédaction de cette loi.

Cette commission, donc de 14 membres, comprend 7 membres de la majorité présidentielle, 5 LR, 2 PS et 1 Radical. La majorité présidentielle n'a donc plus besoin nécessairement de la droite pour élaborer une nouvelle proposition.

Pourquoi en vue de faire valoir ses propositions et de trouver enfin un compromis, la gauche, ou tout au moins une partie de celle-ci, ne s'associerait elle pas à la majorité présidentielle pour amender cette loi dans le sens qui lui convient en imposant ses proposition sur la régularisation des sans papiers travaillant dans les métiers en tension ou sur l'AME (aide médicale d'État)

Cela aurait l'avantage de montrer que des compromis sont possibles en l'absence de majorité absolue sans qu'une coalition se constitue systématiquement avec toujours les mêmes partis politiques, n'obligerait plus la majorité présidentielle d'être toujours dans l'attente du soutien des LR qui la paralysent et, enfin pour une fois, à la gauche de se faire entendre.

Une occasion unique pour que la politique de la France soit un peu plus équilibrée. Ne serait-ce pas cela le fameux "en même temps" ?

vendredi 15 décembre 2023

LA MOTION DE REJET EST UNAVEU D'IMPUISSANCE

La motion de rejet qui vient d'être votée par la totalité des partis d'opposition a été déposée parce que cette opposition n'était pas certaine d'être unie de la même manière s'il avait fallu voter une motion de censure après l'application du 49/3 par la gouvernement.

Quand bien même le gouvernement aurait été obligé de démissionner, ce changement n'aurait pas apporté grand chose de nouveau pour la politique de notre pays qui n'est définie que par le Président de la République. Si l'opposition espère par son attitude obliger le Président de la République à dissoudre l'Assemblée Nationale, qu'adviendra t-il ? Les oppositions groupées pour paralyser le gouvernement ne le seront plus pour construire un projet politique. Il ne sortira des urnes qu'une majorité relative qui aura de bonnes chances d'être détenue par la majorité actuelle affaiblie. La situation ne sera donc pas débloquée pour cela, nous entrerons dans une impasse politique.

Il ne faut pas croire que le RN, qui sortira certainement renforcé de ce scrutin, obtiendra la majorité absolue ni même la majorité relative. La candidature de Jordan Bardella au poste de Premier Ministre n'est qu'une manœuvre visant a rappeler que seule la Présidence de la République intéresse Marine Le Pen.

Nous affrontons une période de plus de trois ans de remous, d'instabilité et de paralysie du pouvoir, car notre personnel politique est incapable de trouver des compromis et ne sait gouverner qu'en disposant de la majorité absolue.

Critiquer les autocrates est facile, encore faut-il être capable de se comporter autrement qu'eux.

jeudi 14 décembre 2023

 DES DÉPUTÉS COUPÉS DE LEURS ÉLECTEURS

La loi sur l'immigration ne sera pas débattue à l'Assemblée Nationale car les députés ont voté majoritairement pour une motion de rejet déposée par les écologistes.

C'est inimaginable de voir qu'un sujet qui intéresse la majorité de la population ne sera pas débattu parce que les élus qui la représentent refusent le débat.

La question n'est pas de savoir s'il fallait adopter, refuser ou amender cette loi, elle est de constater que les représentants du peuple refusent le débat alors qu'ils sont élus pour cela.

On sait qu'en France, lorsqu'une question est soumise à referendum, la majorité des électeurs s'intéressent peu à la question et préfèrent profiter de l'occasion pour sanctionner le Président de la République, c'est une sorte d'immaturité politique, mais là, en réalité c'est toute l'opposition, de l'extrême droite à l'extrême gauche, qui s'est liguée pour sanctionner l'ambitieux Ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ce comportement qui peut paraître excusable pour les électeurs, qui se trompent de cible, ne l'est pas pour leurs élus dont on attend qu'ils fassent preuve de plus de responsabilité.

Le LR, a encore une fois voulu, malgré sa faible représentation à l'Assemblée Nationale, sanctionner la majorité constituée en partie par ses anciens membres, dont le Ministre de l'Intérieur. Le RN a laissé espérer jusqu'au dernier moment une autre attitude. Quant à la gauche, elle a encore montré qu'elle ne savait faire autre chose qu'une opposition systématique, alors qu'il y a de fortes chances pour que cette loi repasse devant le Sénat, d'où elle ressortira encore plus restrictive pour le émigrés et donc moins acceptable pour la gauche quand LR rejoindra la majorité qui aura été forcée de passer par ses fourches caudines. Bel exploit !

mardi 12 décembre 2023

49/3 ET DÉMOCRATIE

L'article 49/3 de la Constitution permet à l'Assemblée Nationale de proposer des lois en l'absence de majorité absolue, bien que critiqué par les oppositions quelle qu'elles soient, c'est tout de même préférable au "shutdown" américain qui impose la fermeture de tous les services de l'État en l'absence d'accord parlementaire sur le budget entre Républicains et Démocrates.

Michel Rocard a été le Premier Ministre qui l'a le plus utilisé, Élisabeth Borne est en train de le rejoindre, c'est une mesure utilisée et critiquée par tous les partis  suivant qu'ils sont au pouvoir ou dans l'opposition.

À vrai dire, l'utilisation du 49/3 n'est pas antidémocratique, il est seulement significatif d'une démocratie qui ne sait pas fonctionner en l'absence de majorité absolue pour le parti politique au pouvoir. Autrement dit le signe d'une démocratie qui refuse le compromis, donc d'une démocratie malade ou tout au moins immature. De ce fait la responsabilité de cette situation peut aussi bien revenir au pouvoir en place qu'à l'opposition dont l'intransigeance et l'inflexibilité rendent tout accord impossible.

Actuellement le débat sur la lois sur l'immigration est un bon exemple qui permet de voir si nos députés sont suffisamment responsables pour être capables de s'entendre et arriver à proposer un texte de loi le plus équilibré possible, qui évidemment ne satisfera entièrement personne.

lundi 11 décembre 2023

 COP 28, ON  OUBLIE L'ESSENTIEL

Qu'il était encourageant ce début de COP 28 où l'on ne parlait que des aides aux pays les plus pauvres, sans toutefois les chiffrer. Les congratulations allaient bon train, mais lorsque l'on entre dans le dur, c'est à dire d'envisager l'abandon des énergies fossiles, principales sources d'émissions de gaz à effet de serre, il en va tout autrement. Les pays de l'OPEP s'y opposent, parlent de réduction progressives, ce qui ne veut rien dire si aucun résultat n'est fixé, et attirent tous les pays qui veulent continuer à profiter de l'exploitation de ces sources d'énergies, car le pétrole n'est pas le seul en cause, pour dynamiser leur économie.

La COP 28 est confrontée, comme souvent pour les accords internationaux, à cette satanée règle du vote à l'unanimité. Ce qui veut dire que sur les 197 pays participants, un seul peut faire tout capoter, comment espérer une issue favorable ? Comme d'habitude, un texte non contraignant va conclure cette réunion, tout le monde se satisfera, ou fera semblant de se satisfaire pour ne pas perdre la face, d'avoir fait un tout petit pas alors que pour sauver l'humanité, c'est un pas de géant que l'on attend et plus le temps avance plus ce pas devra être plus important et douloureux.

L'ancien Vice Président des États-Unis, Al Gore, veut modifier cette règle de l'unanimité en exigeant simplement une majorité de 75 %, m ais pour qu'un nouveau texte soit accepté, il faut un vote à l'unanimité, comment alors sortir de cette situation ?

Cette règle ridicule, qui permet à tout pays mal intentionné d'empêcher tout progrès, devrait être interdite par les instances internationales. Je ne suis absolument pas spécialiste de ces questions de droit international, mais il doit bien y avoir une solution pour sortir ce cette impasse  car il est inconcevable qu'une règle ne puisse jamais être remise en question au amendée. Le problème doit être traité par des juristes de haut vol et surtout pas par du personnel politique.

 ET À LA FIN, LE GAGNANT EST: POUTINE

Le Congrès américain hésite, c'est le moins que l'on puisse dire, à continuer d'apporter son soutien à l'Ukraine. En Europe des pays, en tête desquels se trouve la Hongrie, ne veulent plus, ou hésitent, également à maintenir l'effort financier dont l'Ukraine a besoin. Une lassitude gagne les démocraties occidentales.

Sans l'aide occidentale Volodymys Zelensky ne pourra pas continuer la lutte.. Si, par malheur, Donald Trump était élu en 2024, les États-Unis renonceraient à soutenir Kiev et, pire encore que cela, s'ils se retiraient de l'OTAN, l'Europe seule ne pourrait compenser ce manque de contribution des États-Unis.

Le scenario qui est en train de s'écrire est noir. L'occident ne veut plus continuer a dépenser l'argent dont il a besoin par ailleurs, simplement pour que l'Ukraine récupère le Donbass et la Crimée.

C'est une lourde responsabilité car il est évident qu'à travers la tentative de conquête de l'Ukraine c'est la guerre aux démocraties occidentales que Vladimir Poutine mène. À la fin il aura agrandi son territoire et appauvri l'Ukraine et ses alliés sans que son peuple, toujours soumis, ne le sanctionne.

Une fois encore les démocraties occidentales ont fait preuve de naïveté. Elles savaient bien, et le disaient, que le temps jouait en faveur de la Russie, ce fut historiquement maintes fois reconnu, et cependant lorsqu'elles se sont engagées à soutenir l'Ukraine, et il fallait le faire, elles ne l'ont fait qu'avec parcimonie, alors qu'il aurait fallu conclure ce conflit le plus rapidement possible par une aide massive à l'Ukraine. Comme seule satisfaction il ne restera que l'accusation de Vladimir Poutine de crimes contre l'humanité prononcé par le Tribunal International, maigre consolation car, quel pays en dehors peut-être des États-Unis, oserait arrêter Vladimir Potine s'il lui arrivait de fouler le sol de son territoire ? Vue de l'esprit, pure satisfaction intellectuelle avant de devenir ridicule.



dimanche 10 décembre 2023

 UNIFORME À L'ÉCOLE

 A près une proposition de réforme pertinente de l'enseignement, Gabriel Attal voudrait imposer l'uniforme à l'école.

À une bonne intention en succède une autre beaucoup plus discutable. Le port de l'uniforme a pour but de gommer les différences sociales des élèves  mais il constitue aussi le premier pas vers l'endoctrinement des jeunes esprits, les dictateurs le savent bien.

On peut se poser la question, à une époque où il existe tant de moyens d'exposer la richesse de sa famille comme le choix des chaussures, des cartables ou le port de bijoux ou autres symboles d'appartenance à une classe privilégiée tels que l'accompagnement des enfants dans des voitures de luxe par exemple, de l'intérêt d'une telle réforme.

Réformer ce qui  a besoin de l'être est nécessaire mais il ne faut pas que la "réformiste" devienne une maladie incontrôlée, tout ne va pas si mal.

samedi 9 décembre 2023

 MONSIEUR LE PRÉSIDENT PERD SON SANG FROID

À la suite d'une discussion houleuse entre Ruth Elkrief  et Manuel Bompard, porte parole de LFI, Jean-Luc Mélenchon a tenu des propos antisémites, à peine voilés, à l'encontre de la journaliste.

Toute la classe politique, hors de son parti, a condamné ces propos, mais Gérard Larcher, Président du Sénat et vieux routard de la politique, s'il le rencontrait lui "demande(rait) de fermer sa gueule". Ainsi, Gérard Larcher est tombé dans le piège que Jean-Luc Mélenchon tend à tous ses adversaires, les amener sur le terrain de l'outrance et de l'invective, terrain sur lequel à force de pratique, il est indiscutablement le meilleur. Il sait exprimer sa violence et sa rancœur en termes choisis et éviter toute vulgarité, ce que n'a pas su faire le Président du Sénat.

Ce n'est pas un événement mineur, dans un pays où les actes de violence et les propos agressifs se multiplient, de voir le Président du Sénat, deuxième personnage de l'État avoir une telle attitude. Où est le devoir d'exemplarité que l'on attend de nos élus ?

jeudi 7 décembre 2023

 GABRIEL ATTAL: UN MINISTRE DYNAMIQUE ET OPPORTUNISTE

Gabriel Attal, Ministre de l'Éducation Nationale, a pensé qu'il était plus utile et intelligent de vouloir réparer une vieille machine rouillée que de "dégraisser le mammouth". Pour deca il propose une réforme ambitieuse de l'enseignement et pour que ses détracteurs, souvent adeptes du statu quo, manquent d'arguments, il a choisi le jour de la publication du classement PISA dont il savait qu'il serait, encore une fois, catastrophique pour notre pays. Comment ne rien essayer lorsque notre pays est dans une telle situation et que tout espoir doit reposer sur la jeunesse ?

Les points essentiels de cette réforme sont d'améliorer les acquis en mathématiques et en français, de permettre à tous les élèves de bénéficier de l'enseignement le mieux adapté à leur niveau, d'installer de réels contrôles en cours de scolarité pour de donner accès au deuxième cycle du secondaire qu'à ceux qui ont acquis les connaissances indispensables lors du premier cycle.

Pour ce faire les dispositions suivantes devraient être prises;

- Constituer des groupes de niveau en mathématiques et en français. Il ne s'agit pas de classes de niveau qui créeraient dès le début de la scolarité une ségrégation en fonction des possibilités intellectuelles des élèves, mais de prévoir dans chaque classe, pour ces matières essentielles que sont les mathématiques et le français, l'enseignement le mieux adapté possible. Cette disposition permet d'envisager une possibilité de rattrapage pour les élèves en difficulté et c'est certainement plus équitable que de confier ce rôle à des cours particuliers dont on sait qu'ils créent de fortes inégalités suivant les moyens des parents.

- Redoublement: l'idée fort simple est qu'il est préférable d'obtenir un diplôme avec un certain retard plutôt que de trainer un manque de connaissances pendant toute une scolarité pour conclure les études par un échec. Ce redoublement est déjà possible mais l'accord des parents, dont on peut parfois douter de l'objectivité, est nécessaire. Le dernier mot reviendra à l'enseignant, et comme les parents sont représentés au conseil de classe ils ont les moyens de s'assurer que les décisions sont prises en toute objectivité.

- Réforme profonde du brevet dont l'obtention sera nécessaire pour accéder au second cycle: comment peut-on prétendre pouvoir acquérir les connaissances dispensées dans le second cycle lorsque l'on ne maîtrise pas les outils fournis par l'enseignement dispensé pendant le premier cycle ? Simple question de bon sens. Mais encore faut-il que les matières sur lesquelles sont jugés les élèves soient choisies avec pertinence en ne donnant pas une importance excessive aux options qui seront inutiles pour, par la suite, poursuivre sans problème les études.

- Bac de mathématiques en fin de première: comme l'on reconnait que français et mathématiques sont les deux matières essentielles, qui constituent aussi des outils indispensables pour accéder aux autres matières, il est tout à fait logique qu'un contrôle de mathématiques soit fait dès la fin de la première comme c'est le cas pour le français.

Ce projet de réforme qui semble plein de bon sens devrait permettre de redresser une dérive de notre enseignement qui date de plusieurs décennies. Espérons qu'un corporatisme de principe ne vienne compromettre sa réussite.

 LE FOSSOYEUR DE LA GAUCHE

Après avoir donné le signal de départ de l'éclatement du Parti Socialiste à cause d'un différent personnel avec François Hollande, Jean-Luc Mélenchon a voulu en créant La France Insoumise (LFI)  donner naissance à "un vrai parti de gauche". Son échec à l'élection présidentielle l'a amené à vouloir phagocyter, et non fédérer, toute la gauche pour atteindre le but qu'il s'est fixé: devenir Président de la République.

Après un succès limité et temporaire, constatant son échec, il a voulu par ses outrance attirer tous les mécontents de la politique du pouvoir en place, en oubliant que Marine Le Pen poursuivait, avec plus de succès que lui, le même but, mais dans le calme et une apparente dignité. Les partis qu'il avait réussi à réunir autour de LFI pour créer la NUPES se sont enfin rendu compte de son imposture et ont repris, bien affaiblis, leurs distances.

Maintenant qu'il ne lui reste plus que LFI comme refuge, il fait encore ce qu'il sait faire le mieux en multipliant ses outrances et maintenant en ciblant des personnalités, de qualité souvent reconnue, dont la particularité et d'être juive et dont le patronyme ne laisse aucun doute sur leur leur origine.

À l'outrance s'joute l'abjection. Ses soutiens les plus proches commencent à le lâcher, ce qui fait pour Jean-Luc Mélenchon un joli tableau de chasse après plus de dix ans de combat ininterrompu pour disait-il sauver la gauche qu'il a fini par enterrer.

À qui le tour après le PS, la NUPES et LFI ?

mercredi 6 décembre 2023

 COP 28: QUE DE(S) PROMESSES

Cette COP 28 qui a lieu en Arabie Saoudite, un des principaux pays qui doit sa richesse à  l'exploitation de sources d'énergies fossiles, cherche à laisser l'impression d'avoir fait un grand pas pour lutter contre le réchauffement climatique.

Aides aux pays les plus pauvres, création d'un fonds de pertes et de dommages essentiellement pour les pays du sud, limitation des émissions de gaz à effet de serre. Que de bonnes intentions.

Un léger problème existe pourtant. Il n'y a aucune exigence de contribution pour l'aide aux pays en difficulté ni aucune sanction prévue contre les pays dont les efforts seraient insuffisants pour limiter leur influence néfaste sur le climat.

Encore une COP dont l'organisateur ressortira satisfait et qui ne permettra pas, dans cinq ans, de constater que les contrats, trop peu contraignants, ont été respectés. 

mardi 5 décembre 2023

 HÉRITAGE

Voila un problème de société qui apparaît régulièrement, comme un serpent de mer, et qui est d'autant plus à l'ordre du jour que les inégalités sociales sont importantes.

Deux camps s'opposent, ceux qui détiennent un patrimoine et veulent le préserver pour le transmettre à leurs enfants et ceux qui n'ont rien et veulent partager les richesses accumulées par d'autres et qu'ils ont souvent participé à acquérir.

Vouloir trancher le débat par une simple logique est impossible car les uns pensent logiquement que leurs bien appartient à leur famille car en les acquérant ils ont déjà payé des impôts, les autres, tout aussi logiquement, pensent que, contrairement à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, l'héritage empêche les hommes de naître égaux entre eux.

Un consensus est donc impossible, l'organisation d'un référendum l'est tout autant car le camp minoritaire est assuré de perdre, et en France, malgré un nombre important de pauvres, ils sont bienheureusement minoritaires.

Alors, que faut-il faire ?La voie à suivre est celle de la sagesse et de la raison et considérer que l'on ne peut admettre qu'une partie très importante des pauvres, qui ont participé par leur travail à la création de richesse pour le pays, ne peut être indéfiniment spoliées. La transmission de l'héritage est un moment opportun pour améliorer la répartition des richesses.

Ne pourrait-on pas définir un patrimoine moyen et essayer par des prélèvements progressifs sur l'héritage, suivant son importance, effacer autant que faire se peut la  pauvreté qui est un scandale dans un pays riche où la richesse détenue par les citoyens est cinq fois plus élevée que la dette du pays, qui par ailleurs est déjà énorme.

Il faut croire qu'à certains moments de l'histoire les conditions de fiscalité étaient plus favorables à certains français qu'à d'autres, ce qui ne veut pas dire que les richesses accumulées l'ont toujours été injustement car il est normal que chacun soit récompensé à proportion des services qu'il a rendu à la société.

lundi 4 décembre 2023

 PROXÉNÉTISME ET PROSTITUTION

Le journal Sud-Ouest du samedi 2 décembre 2023 consacre un article aux "(Les) dessous de la nouvelle prostitution". Comme pour tout commerce, internet favorise la recherche de clients mais, en plus dans ce domaine, ajoute un avantage indiscutable qui est la discrétion.

Prostitution et proxénétisme utilisent donc cet outil performant qu'est internet.

Rappelons que la prostitution consiste à tirer des avantages financiers de la disponibilité de son propre corps alors que le proxénétisme consiste à tirer soi-même des revenus de la mise à disposition du corps d'une tierce personne, souvent soumise. Ce n'est que de la traite humaine qui est punie par la loi.

Mais, restons sur la prostitution. Certaines personnes se prostituent par choix, ce qui est assez rare, d'autres pour accéder à un luxe qu'elles ne peuvent atteindre, d'autres enfin par nécessité.

Laissons les premières disposer de leur corps comme elles l'entendent. Les secondes constituent un ensemble assez hétéroclite où l'on trouve à la fois des personnes qui pour accéder à un certain confort ou luxe se prostituent alors que d'autres, beaucoup plus exigeantes et ambitieuses, utilisent leur charme pour accéder au grand luxe, en général on ne les considère pas comme des prostituées. La troisième catégorie qui se prostitue par nécessité relève elles vraiment d'un problème social car le revenu de leur travail ne leur permet pas de vivre et elles ne veulent pas, peut-être par honte, profiter des aides que leur proposent les dévoués bénévoles. On y trouve donc des personnes qui travaillent mais aussi des étudiants. La société doit les prendre en charge en imposant pour tous les travailleurs un revenu décent  et pour les étudiants, une bourse leur permettant d'étudier sans travailler dans la mesure où leurs études sont couronnées de succès.   

samedi 2 décembre 2023

 DRÔLE DE TRÊVE

Dans la guerre qui oppose Israël au Hamas, les deux belligérants se sont entendus pour une trêve de quatre jours, prolongée à deux reprises d'une journée. Lors de la dernière journée le Hamas a commis un attentat à Jérusalem et pourtant la trêve n'a pas été immédiatement interrompue.

Il faut croire que cette trêve était très importante pour les deux parties et que la récupération des otages israéliens n'en était pas la seule cause. Israël avait besoin de reconstituer son arsenal en sollicitant ses alliés et le Hamas cherchait coûte que coûte à négocier la restitution des otages contre la récupération de ses détenus aux mains des israéliens.

Ces six jours de trêve n'ont été qu'une première phase des négociations, certainement la plus facile car les otages libérés n'ont été que des femmes et des enfants alors qu'Israël n'a ouvert les porte de ses prisons que pour libérer des détenus peu importants. Il faut noter toutefois que l'échange d'un otage contre trois prisonniers est largement favorable au Hamas.

Les belligérants reprennent les combats, et leur souffle, avant d'aborder les phases de négociations les plus importantes qui seront beaucoup plus compliquées lorsqu'Israël voudra récupérer les militaires détenus en otage et que le Hamas exigera la libération de détenus importants. Le prix à payer pour Israël sera certainement beaucoup plus élevé. Qui peut dire le temps que cela prendra ? Bien des détenus de part et d'autre ne verront pas leur sort s'améliorer, certainement avant bien longtemps.

 ÇA FAIT DÉSORDRE

Éric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, s'est retrouvé a devoir rendre des comptes devant la CJR (Cour de Justice de la République) pour avoir été accusé de prise illégale d'intérêt. 

Il lui est reproché d'avoir usé de son autorité de Ministre de la Justice pour régler ses comptes avec des juges qu'il avait du affronté lorsqu'il était avocat.

En tant que citoyen lambda, je n'ai aucun avis sur la question. Éric Dupond-Moretti a pu vouloir régler ses comptes, de même que les juges qu'il avait affronté pouvaient très bien vouloir l'inquiéter, lui qui est leur Ministre de tutelle.

Ce qui est fort gênant dans cette affaire est que le Procureur Général avait requis un an de prison avec sursis alors que la CJR, constituée majoritairement d'élus, a accordé la relaxe.

Cet épisode ressemble fort à un affrontement entre certains éléments de la société et le monde politique. Dans un pays où une bonne partie de la population cherche à discréditer les élus, ce qui vient de se passer est fort dommageable. Que le Garde des Sceaux ait été coupable ou non est une autre histoire.

Il est en tout cas fort regrettable que la CJR, cette juridiction particulière et exceptionnelle, que François Hollande et Emmanuel Macron ont voulu supprimer, ait perduré.

vendredi 1 décembre 2023

 UN ÉLECTORAT PEU REGARDANT

Lorsque Jérôme Cahuzac condamné lourdement à de la prison et une peine d'inéligibilité s'est présenté sur le marché de Monsempron-Libos pour serrer des mains dans le but, évident et non avoué, d'envisager un retour en politique, un micro trottoir a montré que bien des électeurs n'attendait que ce retour en  exprimant la satisfaction qu'ils avaient connus d'avoir Jérôme Cahuzac, soit comme Maire soit comme député. Cela m'a rappelé les nombreux épisodes juridiques et électoraux du couple Balkany à Levallois -Perret. Peut-être que l'habilité que ces personnages mettent à contourner les lois de la République leur inspire confiance pour envisager de leur confier des responsabilités politiques. On pourrait presque parler "du syndrome du recéleur" qui consisterait à tirer profit de la malhonnêteté d'un représentant chargé de défendre leurs intérêts.

Dans un domaine proche, dans le cadre de l'élection présidentielle en France en 2017 et de la future élection présidentielle aux États-Unis en 2024, le candidat Fillon avait de graves ennuis avec la justice comme c'est le cas du futur candidat Trump aux États-Unis. Tant que la justice ne s'est pas prononcée, un justiciable est présumé innocent. Mais, si François Fillon avait été élu en 2017 il aurait échappé aux condamnations dont il a fait l'objet, ce qui fait qu'un citoyen condamnable aurait dirigé le pays. Il en sera peut être ainsi en 2024 aux États-Unis.

Sans remettre en cause la présomption d'innocence, lorsqu'un candidat à une élection a des démêlés avec la justice ne devrait-on pas trouver un moyen d'accélérer les procédures pour que le doute ne persiste pas pendant la durée du mandat lorsque celui-ci rend toute action en justice impossible si le résultat de l'élection lui est favorable ?