Le
7 janvier 2021
REFORME
DE LA SANTÉ
Les
nombreuses manifestations actuelles attirent de nouveau l'attention
sur les problèmes, bien connus, que pose l'organisation de la
médecine en France.
-Les
urgences sont surchargées
-Le
personnel de santé est mal rémunéré et en sous-effectif
-De
nombreux déserts médicaux existent
-Le
pays manque de médecins et notamment de généralistes
Réformer
un tel système de santé ne peut se faire à moyens constants et
notre pays est fort endetté, il faut donc rechercher des économies.
C'est
une priorité, commençons par examiner ce point;
-
Recherche des économies:
Actuellement
le remboursement des frais de santé est fait par la Sécurité
Sociale pour laquelle les cotisations sont obligatoires, et par les
mutuelles ou assurances privées pour lesquelles la souscription est
laissée à la volonté de chacun, mais qui est pratiquée par une
énorme majorité.
De
ce fait, un remboursement demande, à la fois, que les dossiers
soient traités par au moins deux organismes, la Sécurité Sociale
et la ou les mutuelles.
Pourquoi
ne pas créer un Système Universel de Sécurité Sociale remboursant
la totalité des dépenses de santé avec pour conséquence :
la
suppression des mutuelles et assurances
la
cotisation obligatoire, à total constant, indexé sur les revenus
la
libération de main d’œuvre : le personnel étant employé par les
assurances et mutuelles étant progressivement réorienté, après
formation, vers le personnel soignant.
-Urgences
surchargées:
Les
deux principales raisons de la surcharge des services d'urgence sont:
la
gratuité des soins à l’hôpital
le
manque de médecins dans la médecine de ville
*Pour
la gratuité des soins, il serait possible, si ceux-ci sont
intégralement remboursés par un seul organisme, de demander aux
médecins d'assurer l'avance du montant des soins, sans gros problème
administratif, puisque un seul organisme se chargerait du
remboursement. Une bonne organisation à partir de la lecture
de la carte vitale devrait suffire sans surcharger le médecin de
tâches administratives ni sans trop lui faire attendre le
remboursement de son avance de soin.
*Pour
le manque de personnel, nous verrons cela ci-après.
-Personnel
de santé mal rémunéré et en sous effectif:
Concernant
la rémunération plusieurs cas se présentent
*Peut-être
peut-on considérer que la médecine libérale (personnel médical et
paramédical) est correctement rémunérée sans dépassement
d'honoraires.
*Par
contre les dépassements d'honoraires sont inadmissibles s'il est
reconnu que les tarifs normalement pratiqués sont correctement
rémunérateurs comme il est supposé ci-dessus
*Le
personnel hospitalier, et notamment infirmiers et aides soignants
sont insuffisamment rémunérés et trop peu nombreux. Le
remplacement progressif de ces spécialistes par des personnels
administratifs des mutuelles et assurances reconvertis devrait
répondre à cette double exigence: rémunération correcte et nombre
suffisant.
-Les
déserts médicaux:
Il
serait tout à fait envisageable d'imposer au personnel soignant,
médecins compris, choisissant la voie libérale, de s'installer, en
début de carrière, dans les zones où le manque de ce personnel se
fait sentir.
A
priori, cette exigence peut paraître en désaccord avec le fait que
cette profession soit exercée dans un cadre libéral, mais il serait
bon de se rappeler que la médecine libérale en France a une
particularité, car si les revenus sont"privés" les
dépenses sont "sociales" par le biais des remboursements.
Ainsi,un
médecin s'installant dans un"désert médical" a une
patientèle, et si l'on parle de rémunération, une clientèle
captive.
Cet
avantage par rapport à d'autres professions libérales devant
affronter la concurrence, et parfois la discussion des prix des
prestations, mérite peut-être quelques effort en contre partie.
-Manque
de médecins:
Le
numerus clausus imposé il y a 25 ans aux études de médecine a
produit énormément de dégâts, à tel point que l'on a du faire
appel à des médecins étrangers. Il est grand temps de revenir sur
cette mesure et le gouvernement actuel l'a bien compris. Mais, bien
souvent dans les études de médecine, la médecine générale n'est
qu'un passage avant une spécialisation. Cela se comprend facilement
car l'exercice d'une spécialité est plus confortable, cette
pratique étant plus rémunératrice et en général moins
contraignante que la médecine générale. C'est donc après le
cursus de médecine générale qu'il faudrait imposer un numerus
clausus par spécialité et revoir chaque année l'importance du
contingent de médecins à former par spécialité.
Avec
un tel plan, libérant un budget certainement important, le personnel
hospitalier mal rémunéré devrait voir son salaire augmenter et le
métier devenir plus attractif pour que l'on puisse espérer
atteindre des effectifs suffisants. Les déserts médicaux devraient
peu à peu disparaître. Les patients n'auraient plus à
avancer le montant des soins ce qui aurait pour effet de désengorger
partiellement les urgences qui pourraient également profiter d'une
offre médicale libérale plus importante et mieux répartie.
NOTA :
J’avais déjà publié cet article le 21 juin 2019, mais il me
semble qu’en cette période de vaccination une piqûre de rappel
pourrait être intéressante