mardi 31 décembre 2019

VŒUX 2020

Le temps n'est plus de formuler des vœux égoïstes pour sa petite personne, sa famille ou son entourage, ni même pour son propre pays.
Avec la mondialisation et la folie des hommes, les vœux doivent être mondiaux.
Pour ma part, je n'en formulerais que deux, tellement il me paraît évident que le malheur du Monde a deux causes principales : le dérèglement climatique
                                         le néolibéralisme.
Pour que ce dernier devienne raisonnable (est-ce possible ?) les hommes ont entre leurs mains un bulletin de vote. Comme ceux qui souffrent de ce néolibéralisme (ou ultralibéralisme) sont plus nombreux que ceux qui en profitent, il est assez incroyable que cette gestion de la société progresse aussi rapidement qu'elle le fait en creusant de plus en plus les inégalités entre les hommes.
Donc, mon premier vœu est que les peuples se ressaisissent, croient en eux, ne se mettent pas entre les mains de ceux qui ne rêvent que de les exploiter car c'est le chemin qui mène tout droit à la dictature avec pour première étape le populisme, déjà malheureusement bien engagé.
Pour la lutte contre le dérèglement climatique, il faut avoir confiance en la sagesse humaine, qui peut être largement aidée, si mon premier vœu venait à se réaliser. Après cela, il faut faire confiance aux chercheurs, notamment à ceux du domaine public, qui préfèrent orienter leurs recherches vers la conservation de notre qualité de vie, en évitant que le respect de la nature ne soit synonyme de décroissance et de régression sociale, que de rechercher le maximum de profit que l'on puisse tirer d'une découverte.
Deux exemples sont très significatifs:
- l'industrie pharmaceutique qui rechigne à mettre au point des médicaments dont une seule prise serait susceptible de guérir une maladie et qui de ce fait serait difficilement rentable,
- la recherche de sources d'énergies nouvelles, où l'on se focalise plus sur la construction d'éoliennes et de panneaux solaires, que sur l'accélération du programme ITER permettant de mettre au point la production d'énergie propre par la fusion nucléaire.
Si l'on avait la chance que ces deux vœux puissent se réaliser, tout le reste serait anecdotique et l'humanité pourrait envisager d'être sauvée et plus équitable.

lundi 30 décembre 2019

QUELLE ANNÉE 2019 !

Quelle année ! Elle a commencé dans la violence et s'est terminée dans le chaos.
Entre ces deux périodes des Gilets Jaunes et des grèves, notamment de la SNCF et de la RATP, relatives à la réforme des retraites, Emmanuel Macron avait un temps repris la main avec son "Grand Débat" et avait réussi à retrouver la calme.
Arrivé à mi-mandat, on a eu l'impression d'assister à la mi-temps d'un match. Le pouvoir en place avait, au début de la première mi-temps, écrasé ses opposants en imposant les réformes du Code du Travail, de la SNCF, du Chômage et commençait à s'épuiser depuis le 17 novembre 2018, date du début des manifestations des Gilets Jaunes.
Cette mi-temps matérialisée par l'annonce d'un nouveau cycle permettait en réalité au Président de reprendre son souffle pour se lancer dans la réforme des retraites.
Après deux ans de préparation et nomination d'un Haut Commissaire, suffisamment aguerri aux relations avec les syndicats, les choses paraissaient faciles à notre Président et, peut-être encore plus à son Premier Ministre qui a voulu rééditer les passages en force du début de quinquennat et profiter d'un projet de réforme, utile et en majorité apprécié, pour faire des économies sur le dos des retraités.
C'était sans compter sur la vigilance des syndicats trop contents de profiter de cette aubaine pour se refaire une santé.
Nous sommes maintenant au milieu de la mi-temps. Ce n'est pas le temps de couper les citrons mais d'affûter les armes pour préparer une bataille qui se profile à l'horizon.
Il y a lieu d'être inquiet, car il semblerait que chaque adversaire ait envie de gagner le match sans trop respecter son concurrent. C'est une lourde erreur, et si c'était le cas on pourrait s'attendre à au moins deux ans de désordres, à moins que le match ne se conclue par un abandon définitif, ce qui ne présagerait rien de bon dans un pays guetté par le désordre consécutif à l'attitude d'une classe politique qui pendant quarante ans n'a cessé de se discréditer.

dimanche 29 décembre 2019

TRANSPORT ET ÉCOLOGIE, DIFFICILE COHABITATION

Il se trouve qu'après la démission de Nicolas Hulot, Élisabeth Borne Ministre des Transports, a récupéré aussi le Ministère de l'Écologie. C'est une situation assez cocasse car les déplacements sont bien souvent montrés du doigt en raison de la pollution qu'ils génèrent suivant les moyens de transport utilisés, mais on aurait pu penser que cette association aurait permis d'essayer de mettre au point des moyens de transport plus vertueux.
C'est un fait que des efforts ont été faits, mais ils ne sont pas particulièrement récents.
Mais  ce qui me conduit à cette réflexion est le procès que certains font à Élisabeth Borne pour avoir pris quelques jours de congé pendant la grève de la SNCF et de la RATP pour se rendre à Marrakech. Est-ce choquant lorsque l'on sait que l'on peut se rendre plus rapidement à Paris depuis Marrakech que depuis Guéret ou Mazamet ?
Par contre sur le plan du respect de la nature, notre Ministre de l'Écologie aurait pu prendre des vacances sans utiliser le transport aérien si polluant.
Alors, associer la disponibilité et le respect de la nature lorsque l'on est ministre, en période critique, devrait-il se traduire par l'obligation de se situer à moins de deux heures de Paris en liaison ferrée ?
C'est peut-être idiot en période de grève de la SNCF.
Une seule solution pendant ces périodes critiques: maintenir les ministres en astreinte dans leur ministère.
Pas très moderne à l'époque du numérique et du télétravail.
N'en finira-t-on jamais avec ces inutiles procès d'intention. 

samedi 28 décembre 2019

IL Y A BÉNÉVOLAT ET BÉNÉVOLAT

Il y a énormément de personnes, et en particulier des retraités, qui accomplissent quasi quotidiennement des tâches de bénévolat en n'étant, bien évidemment, pas rémunérées et en général en engageant des frais pour se déplacer et occuper les fonctions qu'ils se sont engagés  à remplir, parfois avec passion et toujours avec abnégation.
Les événements récents montrent, à travers les cas des anciens ministres Jean-Paul Delevoye et Ségolène Royal, que le bénévolat leur permettait d'être dédommagés de leurs frais, ce qui n'est en soi pas particulièrement choquant, mais à une condition, que les fonds qu'ils perçoivent soient en totalité affectés au remboursement des frais qu'ils engagent pour les missions qu'ils ont choisies d'occuper.
Il semble qu'il y ait quelques doutes à ce sujet puisque la justice et leurs pairs leur demande des comptes.
Le problème s'est déjà posé au moins pour deux anciens ministres qui ont été arrêtes à la suite d'infractions au code de la route au volant de somptueuses voitures appartenant aux associations pour lesquelles ils s'étaient engagés, et dont ils profitaient, au moins en partie, à titre personnel.
Il semble donc que la manière dont les plus humbles considèrent le bénévolat ne soit pas la même que celles dont d'anciens hauts responsables souhaitent accomplir une mission qui sur le plan humain leur permet de faire preuve d'un comportement qu'ils considèrent certainement comme exemplaire.
Il serait fort regrettable que les citoyens qui admirent ceux d'entre eux qui pratiquent le bénévolat deviennent, parfois, des "benêts volés"

vendredi 27 décembre 2019

UN GESTE, DE LA COM, UNE MALADRESSE.

En plein débat sur la réforme des retraites Emmanuel Macron a cru bon de faire un signe aux retraités des régimes spéciaux en renonçant à sa retraite de Président de la République qui s'élèvera à 6000€ par mois, à vie, dès qu'il aura atteint l'âge de 44 ans en 2022.
C'est une manière de communiquer qui veut laisser apparaître un certain souci d'équité et d'exemplarité. Ce n'est en rien une largesse de sa part et s'apparente plutôt à une maladresse.
Que représentent 6000€ par mois, soit 72000€ par an, quand on sait qu'un Président de la République retraité coûte au contribuable de l'ordre de 1 million d'euros par an pour sa sécurité, son secrétariat, son bureau et son personnel de service ?
Qu'il garde ses 6000€ par mois ne me choquerait pas outre mesure, car sans se prononcer sur la qualité du travail accompli par un Président de la République pendant son mandat, il est indiscutable que c'est un poste qui impose une grande responsabilité et qui demande d'être disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Mais passé cette période pendant laquelle le Président effectue son mandat, il est assez difficile de justifier que l'État lui accorde toutes les prérogatives qu'il lui attribue pour éventuellement ne rendre aucun service à la Nation.
Un vrai geste serait de revenir sur tous ces avantages, en conservant peut-être, pendant un certain temps, les moyens d'assurer la sécurité d'un ancien Président car on peut craindre que les rancœurs soient tenaces pour certains de ses adversaires.

jeudi 26 décembre 2019

PEUT-ON LUTTER EFFICACEMENT CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?

La question peut paraître incongrue, faire preuve pour son auteur de pessimisme et pourquoi pas de laxisme et de ne vouloir rien changer à son mode de vie, mais il me semble qu'elle mérite d'être posée si l'on regarde les conditions dans lesquelles se trouve le monde actuellement.
Au moins six pays (Chine, Inde, États-Unis, Brésil, Russie et Australie) qui représentent 3,5 milliards d'habitants, soit presque 50% de la population mondiale, ne veulent pas lutter actuellement contre les gaz à effet de serre.
Bien d'autres ne veulent pas mettre en péril leur économie. Certains par manque de moyens, comme la Pologne, d'autres parce que leur pouvoir et leur richesse sont assis sur l'exploitation de ressources fossiles, comme l'Arabie Saoudite ou les Pays du Golfe, d'autres enfin ont des attitudes particulièrement ambigües comme l'Allemagne qui a relance l'exploitation du lignite pour fermer ses centrales nucléaires.
Ajoutons à ce tableau inquiétant les pays d'Afrique qui polluent peu en raison de leurs retards économiques et à qui les autres pays ne peuvent interdire d'évoluer pour que leurs populations aient accès à un  minimum de confort, ce qui pour le moment reste encore synonyme de pollution.
Alors, avec plus de la moitié de la planète qui veut continuer à polluer l'atmosphère ou qui ne peut pas faire autrement, peut-on espérer, même si tous les autres pays ont des attitudes exemplaires, ce qui est rarement le cas, rester au dessous des fameux 2°d'augmentation maximum de la température terrestre à l'horizon de la fin du siècle ?

mercredi 25 décembre 2019

ILS AVANCERONT MASQUÉS AUX ÉLECTIONS MUNICIPALES

D'après le N° 3572 de l'Express, Christophe Castaner a enjoint les préfets, pour les élections municipales, "de ne plus attribuer de nuance politique aux listes et candidats dans les communes de moins de 9000 habitants".
Les listes investies par LR et d'autres formations de droite devront s'appeler Liste d'Union des Droites (LUD), celles investies ou soutenues par LREM et Modem deviendront Liste DiVers Centre (LDVC).
Cette disposition permettra aux candidats LREM et Modem, qui pourront se trouver suivant les cas investis sous l'appellation LUD ou LDVD de se présenter masqués dans des communes qui représentent 50% de la population et 96% des communes françaises.
Il fut un temps où les leaders politiques étaient fiers de provoquer des rassemblements sous la banière de leur parti, il semble que ce ne soit plus le cas puisque un membre du gouvernement abuse de son pouvoir pour imposer la discrétion au parti dont il est membre.

mardi 24 décembre 2019

LA SAGESSE DE VINCENT FELTESSE

Dans la course à la mairie de Bordeaux, quatre candidats principaux étaient en lice, le Maire sortant Nicolas Florian qui a succédé à Alain Juppé après sa nomination au Conseil Constitutionnel et qui conduit une liste des LR et du centre droit, le candidat EELV Pierre Hurmic soutenu par le PS, dont certains membres font partie de son équipe, le candidat LREM Thomas Cazenave qui sollicite pour la première fois un mandat dans la métropole girondine et Vincent Feltesse ancien membre du PS qui a été un temps Président de la CUB, ancienne appellation de Bordeaux-Métropole.
Après les premiers débats, il est apparu que Nicolas Florian et Pierre Hurmic occupaient, dans les sondages, les deux premières places suivis d'assez loin par Thomas Cazenave alors que Vincent Feltesse se trouve largement distancé.
C'est certainement compte tenu de ces premiers sondages que Vincent Feltesse a décidé de retirer sa candidature.C'est tout a son honneur, il ne veut pas nuire à ceux avec qui il a un temps sollicité les suffrages et souhaite éviter la dispersion des voix de gauche et les petites phrases assassines qui peuvent être prononcées pendant la campagne électorale contre ceux que l'on rejoindra par la suite.
Si au niveau national les représentants politiques de tout bord faisaient preuve d'autant de sagesse, le paysage politique s'éclaircirait et permettrait aux électeurs de choisir entre les grandes options qui leurs sont proposées au lieu de se focaliser sur des détails qui ne peuvent conduire qu'à la dispersion des voix, alors qu'ils veulent défendre des projets souvent très proches.

lundi 23 décembre 2019

MINISTRE DES RESSOURCES HUMAINES

À la suite du départ de Jean-Paul Delevoye du gouvernement, Emmanuel Macron, en nommant Laurent Piétraszewski Secrétaire d'État aux Retraites, a confirmé, s'il le fallait, qu'il veut diriger la France comme une grande entreprise.
En effet il avait déjà nommé Muriel Pénicaud, ancienne DRH (Directrice des Ressources Humaines) de chez Danone au poste de Ministre du Travail, il vient maintenant de choisir un autre ancien DRH, de chez Auchan, pour prendre en charge le dossier de la réforme des retraites.
Le départ de Jean-Paul Delevoye est donc le bienvenu pour Édouard Philippe car les deux hommes s'opposaient sur les mesures paramétriques, le Premier Ministre étant inflexible sur les équilibres financiers, le Haut Commissaire aux Retraites donnant la priorité à la réforme systémique.
Ainsi, l'équipe reste homogène et je pense que si Emmanuel Macron avait osé aller au bout de sa pensée il aurait rattaché le Secrétariat d'État aux Retraites au Ministère du Travail, ainsi tout aspect social aurait été gommé. Car c'est bien ce que signifie DHR. Il se trouve, comme je l'ai maintes fois souligné, que la langue française dispose d'un vocabulaire très précis. Ainsi, lorsque l'on a remplacé le Directeur du Personnel par le Directeur des Ressources Humaines, cela avait un sens. Le personnel se dirige, les ressources s'exploitent. Là est toute la nuance.
De ce fait, débarrassé fortuitement du Haut Commissaire aux Retraites, Édouard Philippe espère faire mieux que son mentor Alain Juppé, qui tout en restant "droit dans ses bottes" n'a pu imposer sa réforme des retraites en 1999. Il veut rester ferme dans ses gants (de boxe), car il paraît qu'il aime l'affrontement, en imposant la sienne en 2020.

dimanche 22 décembre 2019

LA FRAGILITÉ DE LAURENT BERGER

Laurent Berger, à la tête de la CFDT, se trouve être l'homme dont on parle le plus lorsque l'on traite de l'affrontement entre le gouvernement et les syndicats au sujet de la réforme des retraites.
Il occupe une position clé car il est pour, et c'est même la CFDT qui l'a proposée la première, la retraite à points, mais pas à n'importe quel prix.
Il a rejoint, sans vraiment s'y associer, les syndicats qui refusent toute réforme car il avait fait des  mesures paramétriques, comme l'augmentation de l'âge de départ en retraite, une ligne rouge inacceptable.
Maintenant qu'il passe dans l'opposition, il devient à la fois très important et très fragile.
Très important car il augmente considérablement le nombre de manifestants et très fragile pour plusieurs raisons:
- il ne détient pas la clé de la reprise du travail car si le gouvernement cède sur sa revendication de la suppression de "l'âge d'équilibre de 64 ans" et que la CFDT se retire de la manifestation, la RATP et la SNCF resteront en grève étant donné que la CGT, FO et même la section CFDT transport ne seront pas satisfaites,
- il risque, après avoir appelé à manifester et s'être retiré, se trouver dépassé par sa base et voir son syndicat perdre des adhérents et même la première place qu'il occupe parmi les organisations syndicales,
- enfin il a commis une erreur en proposant d'augmenter les cotisations retraites, car on ne peut à la fois accepter cette mesure et refuser toute mesure paramétrique.
C'est donc, malgré la place importante qu'il occupe dans les négociations, celui qui se trouve dans la position la plus délicate.
Mais, de son coté, le gouvernement ne sait comment éteindre le feu social car il ne veut pas céder face aux syndicats du refus, il ne veut pas discréditer Laurent Berger  et pourtant, pour ne pas perdre la face, il ne veut pas lui donner satisfaction.
Le compromis pour mettre fin à cette grève va être particulièrement difficile à trouver. 

samedi 21 décembre 2019

LES "GAGNANTS" DE LA RÉFORME DES RETRAITES ?

Il n'est pas question ici de comparer le montant des pensions de retraites suivant le régime actuel et celui proposé par le Premier Ministre puisque aucune simulation n'est fiable et que la valeur du point de retraite n'est pas fixée, mais simplement de comparer les principes de calcul des pensions de retraites de ceux qui sont à priori considérés comme gagnants.
Ces "gagnants" seraient notamment les femmes, les agriculteurs et les étudiants travaillant pendant les vacances. Examinons chaque cas:
- Les femmes
Si une femme n'a pas eu d'enfants, rien ne la distingue des conditions de retraites appliquées aux hommes, que ce soit dans le régime actuel ou dans  celui qui est en cours de discussion. .
Si une femme a eu des enfants:
*dans le régime actuel , elle bénéficie de 8 trimestres de bonification par enfant, ce qui pour une durée de carrière de 42 ans représente 4,76% avec un avantage supplémentaire de 10% pour le troisième enfant,
*dans le régime proposé elle bénéficiera d'un supplément de retraite de 5% par enfant et de 7% pour le troisième.
Dans ces conditions les comparaisons sont les suivantes:
avec 1 enfant le nouveau régime fait gagner 0,24%
avec 2 enfants le nouveau régime fait gagner 0,48%
avec 3 enfants le nouveau régime fait perdre  7,28% c'est à dire  (3x4,76)+10 =24,28% actuellement contre (2x5)+7=17%dans le nouveau régime.
- Les agriculteurs
La retraite minimum prévue de 1000€ minimum par mois est associée à deux conditions: avoir une carrière complète et surtout avoir perçu le Smic pendant toute cette carrière. Lorsque l'on sait que le revenu moyen d'un agriculteur n'atteint pas le Smic on peut alors considérer que l'agriculteur moyen ne percevra pas cette retraite de 1000€ par mois.
- Les étudiants
De plus en plus d'étudiants font des petits boulots pendant leurs vacances. si actuellement il n'arrivent pas à cumuler 150 heures de travail, vis à vis de leur pension de retraite, ils cotisent en pure perte. Ce ne sera plus le cas chaque euro perçu donnant droit à des points de retraite. Le nouveau régime sera donc avantageux pour eux.
Que ce soit donc pour les retraites ou pour toute autre réforme, être d'accord sur des principes généraux ne doit pas faire oublier de regarder en détail les conséquences d'un changement ce régime, car c'est souvent là que se cachent les mauvaise surprises.

vendredi 20 décembre 2019

LES MINISTRES "AUX AFFAIRES"

Lorsque Emmanuel Macron a formé son gouvernement et qu'il a "recruté" des candidats pour les élections législatives de 2017, on disait, à cette époque, qu'il faisait preuve d'une grande prudence en raison du fait qu'il faisait appel à des personnalités venant de la société civile et que, de ce fait, en raison de certaines pratiques, il se méfiait du risque de voir apparaître rétrospectivement des "affaires" qu'il aurait été préférable de laisser dans l'oubli.
C'était une sage précaution, mais après deux ans et demi d'exercice, force est de constater qu'elle n'était pas suffisante.
La méfiance aurait peut-être du se porter aussi sur le personnel politique déjà connu car, depuis 2017, sept ministres ont été obligés de démissionner à la suite de révélations compromettantes et, une seule, Laura Flessel venait de la société civile. Trois venaient du Modem (François Bayrou, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard), un du Parti Socialiste (Richard Ferrand), un d'Europe Écologie Les verts (François de Rugy) et un de "Les Républicains (Jean Paul Delevoye).
Ce spectre très large montre que les pratiques anciennes ont vraiment du mal à disparaître.

jeudi 19 décembre 2019

"LÉGÈRETÉ COUPABLE"

La langue française dispose d'un vocabulaire d'une très grande précision, peut-être l'une des plus importantes qu'il soit.
C'est un inconvénient pour ceux qui n'ont pas eu la chance de faire des études, de se cultiver ou de s'instruire. et c'est un avantage certain pour ceux qui ont fait des études supérieures ou ont eu accès à la culture.
C'est de ce fait très surprenant qu'un homme comme Jean-Paul Delevoye, qui n'a pas eu accès aux grandes écoles mais qui a occupé des postes très importants dans les arcanes du pouvoir, a été plusieurs fois Ministre, qui passe pour un négociateur fin, compétent et averti, fasse de telles confusions en confessant une "légèreté coupable" pour expliquer qu'il a:
 - minoré le montant de ses revenus dans ces déclarations fiscales,
 - oublié de mentionner les nombreuses responsabilités qu'il avait au sein d'associations et de think tank
 - continué à percevoir des rémunération pour une activité professionnelle en plus de celle de Haut Commissaire aux retraites.
Personne n'est infaillible !

mercredi 18 décembre 2019

LE POPULISME SERAIT-IL UN PASSAGE OBLIGÉ ?

Après l'échec en Italie de Mattéo Salvini, qui reste toutefois à la tête du premier parti, il semble que le pays se réveille puisque un grand mouvement antifasciste appelé "Les Sardines" est en train de naître et de prendre de l'ampleur.
Face à l'échec des partis traditionnel, de nouvelles propositions sont apparues en Italie avec Mattéo Renzi ou en France avec Emmanuel Macron.
En Italie, l'expérience a été de courte durée, en France le pouvoir a vacillé en 2018 et on est en droit de se demander si seule la Constitution, avec les énormes pouvoirs qu'elle confère au Président de la République, n'a pas sauvé le pouvoir en place.
Le populisme gagnant bien des pays en Europe, ayant réussi a s'imposer aux États-Unis et à un degré moindre en Grande Bretagne, il est possible pour l'optimiste que je suis, de croire que le réveil italien soit un signe avant coureur de ce qui pourrait se passer en France si  par malheur la revanche de 2017 à l'élection présidentielle de 2022 inversait le résultat, ce qui n'est pas impossible, tant le risque de voir ceux qui ont rejoint Emmanuel Macron au deuxième tour en 2017, risquent de se réfugier dans l'abstention.
Si on pouvait, en tirant les leçons de ce qui c'est passé en Italie, éviter "l'épisode Salvini", ce serait du temps de gagner, ce qui dans l'état actuel du pays serait particulièrement précieux.

mardi 17 décembre 2019

AU DÉBOTTÉ, MAIS TOUJOURS DROIT DANS SES BOTTES ?

Dans ses potins locaux, le journal Sud-Ouest du samedi 14 décembre 2019 faisait état du fait qu'Alain Juppé s'affichait ostensiblement au coté de Nicolas Florian qui lui a succédé à la mairie de Bordeaux et qui est candidat à sa propre succession.
Après que son épouse ait fait partie du comité de soutien à Nicolas Florian, qui a dernièrement affirmé qu'Alain Juppé lui manifesterait son soutien, ce qui était prévu s'est confirmé par, à plusieurs reprises, des apparitions publiques des deux hommes.
Rappelons-nous qu'Alain Juppé est connu pour avoir dit à plusieurs reprises qu'il était "droit dans ses bottes", y compris lors de sa  condamnation à un an d'inéligibilité, qu'il est membre du Conseil Constitutionnel et donc tenu à un devoir de réserve. Il doit donc se tenir en dehors de tout débat, de tout soutien, et de toute prise de position politique.
Ainsi, ayant fait, au débotté, une brusque apparition à Bordeaux sans que le public ne l'attende vraiment, je me demande s'il est toujours resté "droit dans ses bottes".

lundi 16 décembre 2019

BREXIT, LE PIRE EST PEUT-ÊTRE À VENIR

À quoi peut-on s'attendre d'un homme comme Boris Johnson qui vient de remporter les élections législatives au Royaume-Uni à coup de mensonges, de changement de stratégie, de chantage et de provocations. C'est une victoire en rase campagne face à un adversaire de gauche peu crédible et outrancier qui ne peut qu'inquiéter.
Maintenant qu'il va négocier le brexit avec l'Europe en sachant  qu'il peut compter sur l'appui de Donald Trump qui, pour le moment, lui promet des lendemains qui chantent, la partie sera certainement très difficile.
Il est possible que les négociations marquent le pas, pendant plusieurs mois, en attendant le résultat . des élections américaines de novembre 2020, car, après trois ans et demi de discussions, rien ne presse. Si par malheur, Donald Trump était reconduit à la tête des États-Unis, ce duo improbable et inquiétant, Trump/Johnson, pourrait être particulièrement dangereux.
Comment se passeraient alors les négociations européo-britanniques ? Fort de son succès et de l'appui de Donald Trump, Boris Johnson pourrait très bien imposer un brexit dur en quittant les négociations se refusant de payer son du à l'Union Européenne.
Si c'était le cas, et dans un premier temps apparemment réussi, le brexit ne donnerait-il pas des idées à d'autres pays de l'Europe-Unie? Peu de risques venant des pays de l'Europe de l'est qui sont venus chercher un abri sous le "parapluie" européen face à Vladimir Poutine, mais d'autre pays de l'Europe occidentale pourraient se poser des questions. Ç'en serait alors fini de l'Union Européenne, chaque pays retrouvant son indépendance, sa monnaie, souvent prête à la dévaluation pour retrouver sa place sur les marchés, sa faiblesse et sa vulnérabilité.
Le rêve de soixante années, qui n'a jamais pu réellement complètement se réaliser, s'envolerait.
L'Union Européenne qui est restée unie pendant plus de trois ans durant toute la phase de négociation du brexit doit se renforcer et éviter que chaque pays cède à la facilité en ne négociant pas individuellement avec le nouveau front qui risque de se mettre en place, provisoirement, entre les États-Unis et la Grande Bretagne.

dimanche 15 décembre 2019

REMBOUSER ! REMBOURSER !

Non ce n'est pas le cri poussé par les spectateurs de l'Opéra de Bordeaux lorsqu'ils ont assisté à la représentation de Cendrillon privée de ses effets spéciaux en raison de la grève d'une partie du personnel de l'établissement, c'est simplement la fâcheuse tendance que semblent avoir certains membres du gouvernement d'Édouard Philippe quand ils sont pris "la main dans le pot de confiture".
- Sylvie Goulard, éphémère Ministre de la Défense, soupçonnée de prise illégale d'intérêt pour avoir, tout en étant députée européenne, fait partie et avoir été rémunérée par l'institut américain Berggruen, a remboursé ses émoluments pour éviter toute poursuite.
- François de Rugy, d'abord Président de l'Assemblée Nationale puis Ministre de la Transition Écologique et  Solidaire, s'est offert, en privé avec ses amis, de somptueux repas aux frais du contribuable. Lorsque l'affaire a été dévoilée, il s'est empressé de rembourser ces dépenses.
- Jean-Paul Delevoye, Haut Commissaire aux Retraites, a occupé la direction du think tank Paralaxe, poste pour lequel il a été rémunéré, tout en étant membre du gouvernement, ce qui est interdit. Lui aussi, pour éviter tout problème a remboursé, les sommes qu'il n'aurait pas du percevoir.
Qu'ils doivent être rares les postes où l'on peut se mettre en infraction en sachant que le remboursement des sommes indument perçues ou utilisées suffit à retrouver sa dignité et à éviter toute pousuite.
C'est en somme comme une sorte de loterie où les chances de gagner sont très importantes  et où les risques de perdre n'existent pas. Quel confort !  

samedi 14 décembre 2019

RÉFORME DES RETRAITES: PROVOCATION, INCOHÉRENCE ET INQUIÉTUDES

En présentant sa réforme des retraites  Édouard Philippe a sciemment provoqué le seul syndicat favorable à la retraite par point, en ajoutant des critères paramétriques (âge d'équilibre) à une réforme systémique.
Il pouvait éteindre rapidement l'incendie provoqué par le nombre important de grévistes, il  s'est comporté comme un militaire voulant obtenir une victoire absolue contre le monde du travail. On a connu plus habile politicien.
Malgré cela, il présente la réforme des retraites comme une avancée importante où tout le monde gagne. Ne soyons pas dupes, il est certain que ceux qui bénéficient de régimes spéciaux y perdront, mais où le discours du Premier Ministre est incohérent, c'est lorsqu'il affirme que la réforme sera bénéfique à tout le monde et qu'il décide de n'en faire profiter que ceux qui sont nés après 1975 au lieu de faire se royal cadeau, comme il avait été prévu, aux natifs post 1963. Ces gens seraient-ils des ingrats en refusant de telles faveurs ?
Quoiqu'il en soit, et en espérant que la CFDT puisse se faire entendre, le projet présente de multiples imprécisions et mérite d'être affiné afin de dissiper les inquiétudes d'une bonne partie de la population.
Il est possible, d'ores et déjà, de dresser une liste non exhaustive, mais qui en première approximation génère quelques doutes:
- Comment seront traités les fonctionnaires mal rémunérés et ne percevant pas, ou peu, de primes (personnel hospitalier et enseignants) ?
- Comment estimer la pénibilité par poste de travail et non par entité économique pour éviter de recréer des régimes spéciaux ?
- Quelle sera la garantie minimum de retraite de ceux qui ont travaillé toute leur vie, parfois à temps partiel non choisi, en étant payé au SMIC ?
- Quelle sera la garantie de retraite d'un agriculteur dont le revenu mensuel moyen est de 700€ ?
- Les personnes nées en 1959, et avant, pouvant prétendre à la retraite en 202, pourront-elles attendre, en travaillant jusqu'à 2022, pour prendre leur retraite afin de bénéficier d'une pension minimum de 1000€ ?
- La nouvelle règle des pensions de réversion s'appliquera-t-elle aux retraités actuels vivant en couple?
- Pour les pensions de réversion, si un couple présente un gros déséquilibre entre les pensions de chaque conjoint ou si l'un d'eux n'a jamais travaillé, le titulaire de la pension la plus élevée, s'il devient veuf, continuera-t-il à percevoir la totalité de son revenu ? Si ce n'était pas le cas, il serait pénalisé par rapport à celui qui est resté célibataire.
Toutes ces observations montrent qu'il y a encore beaucoup de travail, que les partenaires sociaux doivent-être entendus afin que le projet soit affiné et en cas de non satisfaction des représentants du monde du travail, ce serait alors le moment de mener des actions.
Le vrai problème est qu'à ce moment là, beaucoup de cartouches auront déjà été tirées et de journées de travail non rémunérées, et donc perdues, ce qui risque d'affaiblir d'éventuels mouvements revendicatifs et mettre le pouvoir en place dans une situation favorable.
C'est un risque qui peut faire regretter la précipitation avec laquelle certains syndicats ont réagi.

vendredi 13 décembre 2019

UNE ÉNERGIE NOUVELLE

Depuis plus de quatre ans j'écris pour réclamer l'accélération des études sur la fusion nucléaire qui permet de disposer d'une énergie propre et quasi inépuisable. Je n'ai eu de hâte d'entendre des spécialistes et des décideurs partager cette opinion.
Pour cette raison le 10 décembre a été pour moi un grand jour lorsque j'ai entendu, au cours de l'émission "C' dans l'air" consacrée au "Piège de la dette", le responsable du programme ITER avoir à peu près le même discours en affirmant que dix ans ont été perdus, en tergiversations, avant d'entreprendre le projet qui pourrait ne porter ses fruits qu'en 2060.
Je souhaite qu'à cette époque, nos enfants et petits enfants considèrent comme des gadgets ces capteurs d'énergies renouvelables que sont les éoliennes et panneaux solaires qui, pour leur construction et leur destruction, polluent la planète en même temps qu'ils dégradent les paysages pendant leur fonctionnement.
Nos moyens actuels de recherche devraient nous permettre d'aller vers de vrais progrès et non pas vers des solutions, plus ou moins expéditives et fugaces, qui ne font que déplacer les problèmes.

jeudi 12 décembre 2019

"LE PIÈGE DE LA DETTE"

J'emprunte ce titre à l'émission "C'dans l'air" diffusée en début de soirée le 10 décembre 2019 sur France 5.
C'était une émission fort intéressante qui montrait que depuis quarante ans les chefs d'États et de Gouvernements français ont pour projet de résorber cette dette, sans jamais y parvenir, sauf à risquer de ne pas être élus ou réélus.
Mais là n'était pas le plus important. Des économistes, de droite comme de gauche faisaient chacun leur analyse. Les uns voulaient à tout prix résorber cette dette quitte à provoquer une régression sociale pendant que les autres justifiaient cette dette car elle permet de sauver le modèle social français.. Ce qui m'est apparu comme le plus étrange, c'est que les uns comme les autres acceptent le régime néolibéral, sinon ultralibéral, qui a, sans contre pouvoir, inondé la planète.
Bien heureusement, Joseph Stiglitz, économiste américain prix Nobel d'économie, est venu en fin d'émission recadrer le débat. Pour lui la dette, donc l'appauvrissement des pays est due au fait que les puissants s'enrichissent inconsidérément  et ne participent pas à l'effort planétaire proportionnellement à leurs moyens, que les grosses entreprises payent peu d'impôts et que la pression et le lobbying qu'ils exercent sur les pouvoirs en place sont les garants de la pérennité du système dans lequel nous vivons.
Ce ne sont donc pas quelques manifestations isolées qui permettront d'apurer les dettes des pays , mais un mouvement mondial de refus de l'exploitation des plus démunis par les plus puissants.
On n'en prend pas le chemin. 

mercredi 11 décembre 2019

POURQUOI OPPOSER RÉGIMES SPÉCIAUX ET RETAITE PAR POINTS

J'ai toujours pensé qu'avec les outils dont nous disposons actuellement, il n'est pas normal que le travail diminue l'espérance de vie de l'homme. Ce n'est pas pour cela que certaines tâches ne sont pas plus pénibles que d'autres et que des aménagements, pour en tenir compte dans la juste répartition des efforts de chacun pour le bien de tous, ne soient pas nécessaires.
On peut ainsi en conclure qu'il est normal de considérer, qu'à l'âge du départ en retraite, l'espérance de vie ne pâtissant pas du travail que l'on fournit, chacun puisse avoir alors la même espérance de vie.
La conséquence est alors simple: tout le monde part à la retraite au même âge et en même état de santé. Il faut donc que la durée hebdomadaire du travail soit alors inversement proportionnelle à la pénibilité de la tâche.
Logique, mais compliqué à mettre en œuvre, et pour certains, peut-être le plus grand nombre, utopique. Ce serait pourtant le meilleur exemple de respect de la personne humaine.
Mais, puisqu'il n'en est pas ainsi, ce serait peut-être le moment lorsque l'on veut réformer le régime des retraites et de remettre en cause les régimes spéciaux, de réfléchir autrement.
Les régimes spéciaux ont le gros défaut d'avoir une connotation communautaire. Ce n'est pas un ensemble qu'il faut prendre en compte pour définir la pénibilité d'un travail mais la tâche de chacun.
Ainsi, au cours de sa carrière un individu pourra et dans certains cas devra, passer en raison de son avancée en âge, par des tâches de pénibilités variables.
Pourquoi n'attribuerait-on pas à chaque emploi deux coefficients, l'un pour sa rémunération, l'autre pour son temps de travail ?
De ce fait la retraite par point devient équitable en tenant compte de la spécificité de chaque tâche.
Par exemple, chaque heure travaillée par un terrassier, travail particulièrement pénible, aura un coefficient de 1,8  et chaque euro gagné un coefficient 2 pendant que l'employé de bureau n'aura respectivement que 1 et 1,2 (s'il n'est payé qu'au Smic), alors qu'un cadre correctement payé n'aura que des coefficients égaux à l'unité.
Dans ces conditions le temps de travail pour faire valoir ses droits à la retraite sera dépendant de la pénibilité du travail et la pension sera revalorisée pour ceux dont le travail à temps complet (actuellement 35 heures) serait trop pénible. Un âge plancher de départ à la retraite serait cependant indispensable pour éviter que les titulaires d'un emploi très pénible ne cumulent trop d'heures de travail hebdomadaire au détriment de leur santé.
Le vrai problème serait de définir des coefficients, mais avec les moyens actuels de calcul et d'analyse des tâches, la volonté de mener à bien cette réflexion devrait suffire pour trouver une solution.

lundi 9 décembre 2019

RETRAITES: DIALOGUE IMPOSSIBLE

Le jeudi 5 décembre, journée de grève générale réussie, Léa Salamé et Thomas Sotto recevaient les ministres Sibeth Ndiaye et Gérald Darmanin pour leur émission"Vous avez la parole" sur France 2, Ils étaient face à un panel de téléspectateurs pour débattre de la réforme des retraites.
Que faut-il retenir de cette émission ?
Les ministres qui ont accepté cette invitation, dans les conditions actuelles d'affrontement, ont fait preuve d'un certain courage. Ils ont fourni des réponses et des explications relativement claires et pourtant ils n'ont convaincu que 36% des téléspectateurs.
Il y a donc, et c'est inquiétant, un climat de défiance à l'encontre des responsables politiques. La majorité des français ne croit pas aux explications du gouvernement et sont persuadés que dans le projet de réforme des retraites, il y a anguille sous roche.
Il faut dire que les précédentes réformes sur le code du travail, sur la SNCF et le chômage ne plaident pas en faveur du gouvernement et la méfiance est fort compréhensible.
On a eu l'impression que les syndicats cherchaient à prendre une espèce de revanche et que les ministres étaient en service commandé pour tester les français, sans passer par les corps intermédiaires, pour permettre au Premier Ministre et au Commissaire à la réforme des retraites "d'ajuster leur tir" en essayant de savoir jusqu'où ils peuvent aller trop loin.
Il nous reste maintenant à attendre le projet du gouvernement car, situation assez cocasse, la mobilisation s'est faite contre une intention de réforme sans que le texte de celle-ci soit présenté par le gouvernement.

dimanche 8 décembre 2019

LE STATIONNEMENT PAYANT À SAINT MÉDARD EN JALLES

Le journal Sud-Ouest du jeudi 5 décembre a publié un article fort intéressant sur le stationnement payant dans les communes de Bordeaux Métropole.
En tant qu'habitant de Saint Médard en Jalles, mon attention s'est portée sur les constatations faites sur cette dernière.
J'ai pu constater que:
- La ville de Saint Médard en Jalles est la seule commune à pratiquer le stationnement payant parmi celles ne faisant pas partie de la première couronne des banlieues de Bordeaux.
- Sur le plan financier, le dispositif rendant le stationnement payant est essentiellement à la charge des contribuables puisque les amendes sont extrêmement rares. Ce n'est peut-être pas critiquable, mais sur la même base de raisonnement on pourrait, de la même manière, justifier la gratuité des transports communs, ce qui a toujours été présenté comme impossible et non équitable.
D'autre part, je n'ai pas compris pourquoi le remplacement de la "zone bleue" par le stationnement payant diminue le nombre de "voitures ventouses". Serait-ce parce qu'il est plus facile de verbaliser le stationnement en infraction lorsqu'il est payant que lorsqu'il faut simplement contrôler l'apposition d'un disque de stationnement sur un pare-brise ?
Je suis également étonné que le stationnement payant ait été installé dans une commune où il existe une des grandes surfaces les plus performantes de l'agglomération bordelaise hébergeant une galerie commerciale de 70 boutiques, sans porter préjudice aux commerces de proximité du centre ville.
De ce fait, l'apparente satisfaction des usagers exprimée dans cet article m'a quelque peu surpris.

samedi 7 décembre 2019

LA MISÈRE DE NOTRE ENSEIGNEMENT

Deux événements éclairent d'un jour cru la précarité de notre enseignement et la manière dont sont traités les enseignants:
- Le classement PISA attribue à la France la 23° place, ce qui peut être considéré comme lamentable si l'on compare cette place à la 6° qu'elle occupe au niveau de l'économie mondiale.
- La réforme des retraites montre que les plus grands perdants seront les enseignants. Mais pour quelle raison donc ? Tout simplement parce qu'ils sont faiblement rémunérés.
Pour les fonctionnaires, la retraite est calculée sur les salaires de fin de carrière (les six derniers mois), ce qui valorise leurs pensions comparées à celles du secteur privé. Mais en réalité les primes que perçoivent les fonctionnaires tout au long de leur carrière font que leur revenu est supérieur à leur salaire, avec une différence parfois très importante, ce qui justifie qu'ils se satisfont à la fois de leur emploi et de leur retraite. Ce n'est pas le cas des enseignants qui ne percevant pas de primes sont sous payés tout au long de leur carrièr , pour être traités comme les autres fonctionnaires uniquement lors de leur départ en retraite.
Ce double constat est alarmant lorsque l'on sait que l'enseignement est à long terme le moteur essentiel de l'économie d'un pays.
Notre place dans le monde ne cesse de reculer, celle de notre enseignement se maintient à une place médiocre.
Il faut donc s'attendre à ce qu'à terme notre place dans l'économie mondiale soit proche de celle que nous occupons au niveau de notre enseignement, c'est à dire la 23°...si rien ne se dégrade.

LE PARADOXE DE LA RÉFORME DES RETRAITES

76% des français sont favorables à une réforme des retraites, 36% seulement font confiance au gouvernement actuel pour mener à bien cette réforme. De ce constat il en découle une affirmation et une question:
- affirmation : il faut réformer les régimes de retraites,
- question: qui peut le faire ?
À l'évidence, ce travail revient au gouvernement, alors faut-il en changer ? Pour mettre quel autre en place ? Les français pensent-ils qu'un responsable politique est actuellement en mesure d'accomplir cette tâche ?
Voilà le type de question sans réponse car le vrai problème n'est pas là.
Le problème est la faiblesse des syndicats qui, dans l'état dans lequel ils sont, ne peuvent se faire entendre par le pouvoir en place quel qu'il soit, et sont de plus en plus souvent débordés par leur base potentielle qui refuse de se structurer et ne trouve que des manifestations, souvent violentes, et des désordres pour s'exprimer.
Il est indispensable que le monde du travail se resyndicalise, faute de quoi les avantages et garanties sociales ne seront obtenus que si le gouvernement fait preuve de bonne volonté, car depuis déjà bien longtemps, que les gouvernements soient de gauche, de droite ou de nulle part, en l'absence de syndicats forts, les garanties sociales ont régressé.
Alors que faut-il faire ? J'ai bien peur d'être obligé d'accepter une idée que j'ai toujours combattue: rendre l'appartenance à un syndicat obligatoire.
Cette solution que je ne trouve pas satisfaisante à bien des égards, notamment le non respecte de la volonté de certains travailleurs refusant de se syndiquer, a le mérite d'obliger le monde du travail à se structurer, lui qui depuis cinquante ans a tout attendu des accords individuels. En étant structuré les représentants syndicaux pourront affirmer qu'ils représentent tous les travailleurs et non pas seulement quelques uns, et de ce fait auront un poids important pour exiger que ce qui actuellement reste au stade de la consultation passe à celui de la négociation.
Lorsque la solution idéale n'existe pas, il faut savoir se satisfaire de la moins mauvaise. N'est-ce pas ce que Winston Churchill pensait de la démocratie ? 

vendredi 6 décembre 2019

RÉFORME DES RETRAITES: IMPASSE DANGEREUSE POUR LE GOUVERNEMENT

Face à la réussite de la grève quasi générale du 5 décembre 2019, le gouvernement se trouve dans une situation difficile pour mener à bien sa réforme des retraites. La voie est très étroite pour trouver une sortie honorable, aussi bien pour le pouvoir que pour les syndicats, tout en réformant les régimes de retraite, comme la majorité des français le souhaite, sans provoquer un affrontement de grande ampleur.
En effet:
- si le gouvernement abandonne son projet, il perdra en même temps son socle électoral qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir pour réformer le pays, mais il ne gagnera pas pour cela d'autres électeurs qui se situent délibérément dans l'opposition.
- s'il mène à bien son projet il gardera, et peut-être renforcera-t-il son socle électoral, mais ses opposants resteront certainement campés sur leur position, même si le projet devient acceptable, car ils craindront toujours de le voir amendé sous les contraintes économiques qui guettent le pays.
Énorme difficulté car il faudrait que cette réforme, qui doit être équitable, ne porte préjudice à personne, améliore la situation des plus précaires tout en respectant les contraintes économiques.
Il faut alors trouver des ressources ailleurs que dans les cotisations sociales actuelles  et déplafonner sérieusement le niveau des cotisations des revenus les plus élevés.
Se pose alors de nouveau le problème de l'équitable répartition des richesses ce à quoi le gouvernement actuel parait peu favorable.

jeudi 5 décembre 2019

CURIEUX LANGAGE DIPLOMATIQUE

Quel spectacle affligeant de voir ces dirigeants d'états, soit disant unis au sein de l'OTAN, se chamailler publiquement comme le feraient de vulgaires "peoples" sur un plateau de télévision dont c'est le fond de commerce.
Ces propos agressifs, tenus parfois dans un langage discutable, ces poignées de mains viriles ressemblant à des affrontements, suivies de tapes dans le dos, rappellent parfois des discussions, pour ne pas dire des disputes, de comptoirs.
Veulent-ils créer le spectacle pour se faire apprécier de leurs concitoyens ? Pensent-ils que ces attitudes sont dignes de leur rang ?
À force de vouloir être compris et appréciés par le "peuple", ils se trouvent gagnés par le populisme, y compris ceux qui prétendent le combattre.

mercredi 4 décembre 2019

COMMENT FAIRE NOTRE DEUIL

Depuis la triste soirée où treize militaires français ont péri en opération au Mali, la France n'a de cesse de leur rendre les honneurs qu'ils méritent mais, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ne serait-il pas légitime de se poser la question de la nécessité de le faire avec autant d'ostentation ?
Une guerre traditionnelle fait malheureusement des victimes qui sont très nombreuses. L'inquiétude et la crainte des populations sont de ce fait en général proportionnelles au nombre de ces victimes.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la pratique de l'acte guerrier par les terroristes et souvent sa sauvagerie, sont en général encore plus importants que le nombre des victimes qu'elle produit.
Les terroristes sèment la crainte et l'inquiétude pour qu'elles se répandent comme une épidémie. Plus l’écho que l'on donne à leurs succès ou à nos échecs est grand, plus la publicité qu'ils souhaitent que l'on donne à leurs actes criminels est importante. Trop en parler les satisfait puisque leur but est de propager la terreur.
Ainsi, nous sommes pris, dans nos démocraties, entre deux positions incompatibles: rendre à nos héros tués au combat l'hommage qu'ils méritent, ou éviter toute démonstration donnant trop d'écho aux actes de nos ennemis.
Il semble qu'en France on ait choisi la première option, d'autres pays ont fait le choix de la discrétion, la bonne position est peut-être intermédiaire en rendant à nos soldats l'hommage qu'ils méritent sans donner trop d'écho à la manifestation de notre peine.
La sincérité d'un sentiment, fut-il celui d'une nation tout entière, n'a peut-être pas besoin d'être associée à des actes particulièrement démonstratifs. 

mardi 3 décembre 2019

LES ENSEIGNEMENTS DE L'ATTENTAT TERRORISTE DE LONDRES

Usman Khan d'origine pakistanaise, récemment libéré de prison et porteur d'un bracelet électronique a commis un attentat terroriste à Londres. Il a été poursuivi, maitrisé et arrête par des passants avant de se faire abattre par un policier.
Cette triste nouvelle permet de tirer quelques enseignements de cette épisode douloureux.
- Pas plus l'Angleterre que la France ne savent que faire face aux terroristes radicalisés sortant de prison. Le bracelet électronique est un leurre comme cela l'a déjà été prouvé lors de l'attentat du Père Jacques Hamel à Saint Étienne du Rouvray.
- Les consignes données en France aux témoins d'actes terroristes sont de s'éloigner, de se cacher et d'appeler les secours.  En Grande Bretagne on y ajoute une autre recommandation qui est celle d'essayer de s'opposer et de résister. Plus facile à dire qu'à faire, direz vous, mais il faut saluer le courage des passants qui ont maitrisé ce meurtrier.
Peut-être cette recommandation, qui n'est certes pas une consigne, est une incitation à participer à la lutte contre le terrorisme.
- Le policier qui a abattu le meurtrier de deux coups de feu, alors qu'il était maitrisé, aurait certainement eu des problèmes en France car, de toute évidence, il n'était pas en situation de légitime défense. L'IGPN aurait certainement mené une enquête qui aurait pu conduire à sanctionner ce policier.
- Enfin cet évènement montre qu'il ne faut surtout pas juger un individu à priori sur son origine et son patronyme, car il se trouve que la Maire de Londres, d'origine pakistanaise, se nomme également Khan, de son prénom Sadiq.

lundi 2 décembre 2019

LA DÉCHÉANCE DE L'EUROPE

On avait pensé il y a trois ans que l'arrivée de Donald Trump, ce va-t-en guerre impénitent, à la tête des États-Unis, allait ressouder les liens entre les différents partenaires de l'Europe Unie pour faire face à celui que l'on ne pouvait plus considérer comme un allié fiable.
Quelle illusion !
Tout d'abord le Royaume Uni a décidé de quitter le bateau. Puis des tensions se sont faites apparaître. La plus grave est certainement celle qui s'exprime actuellement entre les deux principaux piliers de l'Union Européenne, à savoir la France et L'Allemagne.
Pour mener à bien sa volonté destructrice, Donald Trump trouve, au sein de l'OTAN, un allié de poids en la personne de Recep Taryyp Erdogan qui ne cesse de soumettre l'Europe à un scandaleux chantage que, naïvement, les européens lui ont permis d'accomplir en laissant entre les mains d'un homme aussi versatile et peu fiable, le soin de la protéger des migrants et des terroristes.
Ajoutons à cela le populisme qui gagne la plupart des pays d'Europe comme une épidémie venant de l'orient et touchant la Méditerranée, pour être bien obligé de constater qu'il y a lieu d'être particulièrement inquiet.

dimanche 1 décembre 2019

SCIENCE, JUSTICE ET POLITIQUE

Faut-il s'appuyer sur des données scientifiques pour prendre des décisions politiques ou de justice ?
Ce serait souhaitable, mais il semble que ce ne soit pas toujours le cas.
La preuve en est des décisions de justice interdisant la pose de compteurs d'électricité Linky, en raison de la sensibilité supposée de certaines personnes aux ondes émises par ce matériel, sans qu'aucune étude scientifique, bien au contraire, vienne justifier cette position. Il en est de  même pour certains vaccins, présumés à priori dangereux, alors que le corps médical est d'un avis contraire (voir le numéro de l'Express du 21 novembre au 3 décembre 2019).
A l'opposé le gouvernement s'est appuyé sur l'avis de l'ANS (Agence Nationale de Santé) pour ne plus rembourser les médicaments homéopathiques, aucune étude scientifique ne justifiant leur emploi.
Dans ce dernier cas, l'effet placebo est pourtant reconnu de même que des malaises, peut-être d'origine psychologique, des personnes sensibles à l'exposition aux ondes ont été constatés.
Il semble donc que ce soit fort gênant que la science soit reconnue dans certains cas et pas dans d'autres, en accordant  parfois la confiance aux recherches scientifiques et parfois en affirmant son scepticisme, en invoquant le fait que les connaissances actuelles peuvent toujours être contredites par des études ultérieures qui, elles non plus, n'auront certainement pas un caractère de connaissance définitive.
Cette prudence est-elle excessive ? Est-elle justifiée ? N'est-elle pas préjudiciable pour l'évolution des connaissances ? N'est-elle pas facteur d'inquiétude ?
Vastes questions !