samedi 7 décembre 2019

LE PARADOXE DE LA RÉFORME DES RETRAITES

76% des français sont favorables à une réforme des retraites, 36% seulement font confiance au gouvernement actuel pour mener à bien cette réforme. De ce constat il en découle une affirmation et une question:
- affirmation : il faut réformer les régimes de retraites,
- question: qui peut le faire ?
À l'évidence, ce travail revient au gouvernement, alors faut-il en changer ? Pour mettre quel autre en place ? Les français pensent-ils qu'un responsable politique est actuellement en mesure d'accomplir cette tâche ?
Voilà le type de question sans réponse car le vrai problème n'est pas là.
Le problème est la faiblesse des syndicats qui, dans l'état dans lequel ils sont, ne peuvent se faire entendre par le pouvoir en place quel qu'il soit, et sont de plus en plus souvent débordés par leur base potentielle qui refuse de se structurer et ne trouve que des manifestations, souvent violentes, et des désordres pour s'exprimer.
Il est indispensable que le monde du travail se resyndicalise, faute de quoi les avantages et garanties sociales ne seront obtenus que si le gouvernement fait preuve de bonne volonté, car depuis déjà bien longtemps, que les gouvernements soient de gauche, de droite ou de nulle part, en l'absence de syndicats forts, les garanties sociales ont régressé.
Alors que faut-il faire ? J'ai bien peur d'être obligé d'accepter une idée que j'ai toujours combattue: rendre l'appartenance à un syndicat obligatoire.
Cette solution que je ne trouve pas satisfaisante à bien des égards, notamment le non respecte de la volonté de certains travailleurs refusant de se syndiquer, a le mérite d'obliger le monde du travail à se structurer, lui qui depuis cinquante ans a tout attendu des accords individuels. En étant structuré les représentants syndicaux pourront affirmer qu'ils représentent tous les travailleurs et non pas seulement quelques uns, et de ce fait auront un poids important pour exiger que ce qui actuellement reste au stade de la consultation passe à celui de la négociation.
Lorsque la solution idéale n'existe pas, il faut savoir se satisfaire de la moins mauvaise. N'est-ce pas ce que Winston Churchill pensait de la démocratie ? 

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