vendredi 30 juin 2017

FRANCOIS DE RUGY : UN PARCOURS DISCRET, HABILE MAIS CAHOTIQUE

François De Rugy, le nouveau Président de l'Assemblée Nationale, est un homme discret dont on a peu parlé jusqu'à ces deux dernières années.
Il a toujours défendu l'écologie politique et, après avoir été à la tête de son groupe à l'Assemblée Nationale, il en est devenu vice président à la suite de la démission forcée de Denis Baupin en raison des problèmes de ce dernier avec la justice.
En vue de l'élection présidentielle, il ne s'est pas présenté sous l'étiquette des écologistes pour solliciter leurs suffrages, laissant Yannick Jadot remporter cette primaire. Peut-être que la publicité faite à cette consultation qui se déroulait à l'intérieur d'un parti lui paraissait insuffisante.
Il a préféré se présenter à la primaire de la gauche qui lui a fourni une tribune médiatique où on a pu remarquer sa sagesse, sa fermeté, sa facilité d'expression et la clarté de ses propositions. Antérieurement, il aurait bien aimé faire partie du dernier gouvernement du mandat de François Hollande, mais celui-ci lui a préféré ses compagnons Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili qui, comme lui, frappaient déjà depuis longtemps à la porte du gouvernement.
Ainsi, il s'est fait favorablement connaitre en faisant même remarquer qu'il était le seul candidat à avoir confié la direction de sa campagne à une femme. Mais, peu de temps après, une information sans grande gravité et due à sa maladresse, a montré, dans des documents qu'il publiait, qu'il rémunérait moins une attachée parlementaire lorsqu'elle était du sexe féminin. On peut mieux faire pour respecter la parité.
Mais, ce qui me gène le plus dans ce parcours, si bien construit, est le fait qu'après s'être engagé, lors de la primaire de la gauche, à soutenir le vainqueur, en l'occurrence Benoît Hamon, il a été le premier à renier sa parole pour rejoindre Emmanuel Macron.
Ainsi, tout en restant fidèle à ses idéaux écologiques, il a su naviguer discrètement mais efficacement, et malgré quelques accidents, se hisser à la quatrième place de la République, ce qu'un écologiste n'avait jamais réussi à faire.
Notons quand même que ce n'est pas à cette place que l'on peut le  mieux défendre ses idéaux.

jeudi 29 juin 2017

CHÔMAGE, UNE BONNE NOUVELLE !

Le chiffre du chômage vient de tomber: 27000 chômeurs de plus au mois de mai.
Notre ancien Président, François Hollande, aurait pu prendre cela pour une mauvaise nouvelle, craignant que l'opinion publique voie dans ce chiffre le résultat de sa politique qui n'aurait eu qu'une embellie temporaire sur le front du chômage.
Ce ne doit pas être le cas de notre nouveau Président, Emmanuel Macron qui pour réviser le code du travail voit dans ce nouveau chiffre un moyen de pression supplémentaire sur les syndicats en leur faisant plus facilement accepter la priorité donnée à la flexibilité, si chère au patronat, sans trop se soucier de la sécurité de l'emploi. Quand ces syndicats, si peu vigoureux, sortiront-ils de leur léthargie pour exiger les compensations que les salariés méritent ?
Ainsi, notre Président, qui cumule toutes les chances, voit même les mauvaises nouvelles voler à son secours, sans compter que cette information lui confirme la nécessité d'agir vite, c'est à dire pendant les vacances, quand les syndicats ont du mal à mobiliser leurs troupes et que les étudiants sont dispersés sur le territoire pour accomplir des jobs dont ils ont grand besoin pour payer leurs études.

mercredi 28 juin 2017

L'ENTREPRISE FRANCE

Le gouvernement de la France est constitué comme la direction d'une grande entreprise.
Les ministres qui ont été choisis l'ont été pour leurs compétences techniques, ce ne sont pas des politiques. Ils sont simplement, le plus souvent, issus de différents partis, comme autant de cautions que ces derniers doivent apporter au gouvernement, mais ils n'ont jamais eu des responsabilités au sein de leur parti.
A la tête un P.D.G. Emmanuel Macron, surdiplômé et surdoué, assisté d'un Directeur Général, Edouard Philippe, énarque après avoir fait sciences-po. Directeur des ventes Christophe Castaner, juriste multi diplômé. Animateur Richard Ferrand diplômé d'allemand et de droit. Equipe de direction bac+5 minimum dans la spécialité de leur attribution.
 Et pour compléter l'entreprise, 308 vaillants petits soldats, recrutés sur candidatures ou sollicités, pour leurs compétences et parmi eux quelques rares individus issus du monde agricole ou d'autres corps de métier, qui ont été réunis en séminaire pour écouter la bonne parole et apprendre à pratiquer les mêmes formules langagières, comme on a pu le constater à l'issue de cette réunion de formation.

mardi 27 juin 2017

L'ASSEMBLEE DES GROUPUSCULES

A l'issue des élections législatives il était légitime de penser qu'il y aurait quatre groupes à l'Assemblée Nationale avec un énorme groupe constitué de L.R.E.M. et du Modem, et trois groupes d'importance nettement moindre, à savoir le L.R, le P.S et la F.I.
Mais, l'envie d'exister pour certains hommes politiques, en mal de parole ou de reconnaissance par le pouvoir en place, font que ces groupes éclatent.
Le L.R se divise en deux avec un groupuscule, les constructifs, la gauche, ou celle qui prétend défendre ses idées se fissure sous la pression de Manuel Valls qui récupère des élus qui se sentent plus ou moins marginalisés, le P.C.F. essai de trouver quelques bonnes volontés pour arriver au chiffre de quinze députés, pendant que des élus d'outre-mer cherchent un moyen de se regrouper.
A échéance il n'est pas impensable que le nombre de groupes soit doublé bien que le F.N. ne puisse constituer un groupe et que l'aile gauche du P.S. ne siège pas à l'Assemblée Nationale.
Que croient-ils réussir en se divisant ? Se rendent-ils compte qu'ils s'affaiblissent ? Pensent-ils obtenir une reconnaissance du pouvoir, qui n'a pas besoin d'eux, lorsqu'ils le soutiendront ?
On a rarement connu autant de basses manœuvres, même aux temps les plus cocasses de la IV° République.

lundi 26 juin 2017

QUESTIONS DERANGEANTES

Le Front National et le Modem font l'objet d'action en justice pour détournement de fonds européens au profit de leur parti.
La faute si elle est avérée est la même, mais si le Front National, parti opposé à l'Europe Unie, détourne des fonds, c'est pour lutter contre cette Europe alors que le Modem, parti profondément pro-européen, renforce par sa présence au gouvernement, l'intention de la France de rester et d'agir en Europe.
Même faute mais effets totalement différents.
Pour alimenter les caisses de son parti, le Front National aurait donc détourné des fonds européens, mais il a également obtenu des prêts auprès de banques russes avec le soutien, parait-il, de Vladimir Poutine trop content d'intervenir pour aider le parti qui ne rêve que, comme lui, d'affaiblir l'Europe. Le parti remboursera-t-il cet emprunt, qui pourra le contrôler?
Dans le premier cas c'est une faute, dans le second cas il n'y a rien de répréhensible.
Ainsi, pour atteindre le même but on peut être en infraction en Europe et en règle en sollicitant des interventions étrangères, et pas n'importe lesquelles.
Ce ne sont que de simples constatations, mais elles me dérangent beaucoup.

EMMANUEL MACRON : LA SYNTHESE DES PRESIDENTS DE LA V° REPUBLIQUE

Notre Président est passé maître dans l'art de communiquer et de manier les symboles. Preuve en est , s'il en fallait une, la photographie du premier gouvernement Philippe qui traduisait, par sa disposition sur les marches de l'Elysée, l'importance de la hiérarchie, vite complétée par la photographie du deuxième gouvernement Philippe, symbole d'esprit d'équipe, en montrant le Président et son Premier Ministre au milieu de son gouvernement.
Mais depuis longtemps déjà Emmanuel Macron tente, par des symboles et des signes , de montrer qu'il possède toutes les qualités de ses prédécesseurs.
L'autorité du Général De Gaulle en remontant les Champs Elysées en véhicule militaire.
La solennité de François Mitterrand par sa lente déambulation dans la cour du Louvres.
La  proximité en faisant, pendant la campagne électorale, quelques passes de football avec des gamins de quartiers, comme savait le faire Valéry Giscard d'Estaing.
La convivialité de Jacques Chirac lors de la fête de la musique dans la cour de l'Elysée.
L'activité physique, tant mise en valeur par Nicolas Sarkozy, en allant voter à bicyclette.
L'homme normal, comme souhaitait paraitre François Hollande, en prenant des appels téléphoniques de quelques citoyens au standard de l'Elysée.
Il à même pensé au dynamisme en rappelant Jacques Chaban-Delmas, qui n'a été que Premier Ministre et Président de l'Assemblée Nationale, en montant quatre à quatre les marches de l'escalier de l'Elysée, le jour de son investiture.
Ainsi, comme on dit "il coche toutes les cases" Il en manque une seule, celle qui ferait référence à Georges Pompidou, mais, est-ce bien nécessaire de rappeler que leur point commun est d'avoir tous les deux appartenu à la banque Rothschild ?

dimanche 25 juin 2017

L'ART DU DOSAGE

Ah! que c'est difficile dans un gouvernement resserré de quinze ministres d'arriver à faire plaisir aux uns, faire taire les autres tout en sanctionnant gentiment quelques récalcitrants.
Pour cela il est nécessaire de doubler le nombre de ministres et secrétaires d'état. C'est ce que viennent de faire notre Président et notre Premier Ministre.
Dans le deuxième gouvernement Philippe, on trouve :
- deux nominations pour récompenser les "constructifs" issus du parti Les Républicains,                    - - quatre nominations parmi ceux qui pendant un temps, plus ou moins long, ont fait partie ou suivi le Parti Socialiste
- simplement deux nominations au Modem, une de ministre et une de secrétaire d'état pour remplacer trois ministre dont deux ministres d'état.
Le pouvoir exécutif en place nous montre, une nouvelle fois, qu'il est maître dans l'art de l'équilibre tout en réagissant avec rapidité.

samedi 24 juin 2017

FRONT NATIONAL: EXERCICE D'EQUILIBRISTE

Huit candidats du Front National ont été élus députés. Cinq  d'entre eux l'ont été dans le Nord et le Pas de Calais, c'est à dire dans l'ancien bassin minier, autrefois fief incontesté de la gauche.
Il se trouve qu'au cours de ces mêmes élections Florian Philippot a été battu et l'on sait par ailleurs que dans ce parti l'heure des comptes a sonné, et il parait même que le sort de Florian Philippot n'est pas des plus enviables.
Or, que constate-t-on ? Il ne faut pas oublier que c'est sous la pression de ce dernier, se souvenant d'avoir été chenènementiste, que le Front National a essayé de prendre une coloration de plus en plus sociale pour séduire les électeurs déçus par la gauche et surtout de permettre à ceux-ci d'oser afficher clairement leur appartenance à ce parti, ce qu'ils avaient jusqu'alors plutôt envie de taire.
Ainsi, l'électorat qui a permis à la majorité des candidats du Front National d'être élue est celui dont Florian Philippot aurait pu se prétendre être le porte-drapeau au moment où il envisage de créer son propre mouvement.
Difficile de s'y retrouver !

jeudi 22 juin 2017

RAMENER LES ELECTEURS AUX URNES

La participation au second tour des élections législatives montre un désintérêt complet des électeurs pour les scrutins nationaux autres que présidentiels.
Il est impératif de ramener les électeurs aux urnes car on peut craindre que ceux qui ne se sont pas exprimés dans l'isoloir le fassent dans la rue.
La loi sur la confiance présentée par le Garde des Sceaux va dans le bon sens, mais cela ne suffit pas. Il est indispensable que les français aient l'impression que l'Assemblée Nationale représente leur diversité. Pour cela il faudrait qu'un panel plus large de candidats représente toutes les classes sociales et les catégories socio-professionnelle, sollicite les suffrages et cela dépend de chacun de nous, mais aussi que le mode de scrutin, tout en donnant une prime au vainqueur, pour qu'il puisse appliquer son programme, permette à toutes les opinions de s'exprimer en étant suffisamment représentées au Palais Bourbon.
Pour arriver à ce résultat il faut inclure dans les scrutins législatifs une dose de proportionnelle, et en même temps, pour ne pas avoir une Assemblée Nationale pléthorique, diminuer le nombre de députés.
Si l'on prend l'hypothèse de diviser par deux le nombre de députés élus dans les circonscriptions, et que ceux-ci ne représentent que 80% de la chambre, il y aurait alors 289 députés régionaux. En y ajoutant les 20% qu'il manque, il y aurait la place pour 72 élus nationaux, qui pourraient être pris sur une liste présentée en même temps que l'élection présidentielle et dans une proportion égale à celle des voix obtenues par le candidat à cette élection.
L'Assemblée Nationale aurait alors 361 députés. A titre d'exemple cela donnerait actuellement:       192 députés L.R.E.M. plus Modem
82 députés L.R. plus U.D.I.
28 députés F.I. plus P.C.F.
27 députés P.S. plus P.R.G.
19 députés F.N.
4   députés D.L.F.
9   députés divers
avec une majorité de 181 sièges.
Si on ajoute à cela le fait que le scrutin pourrait se tenir en semaine et peut-être à une autre saison que celle pendant laquelle les beaux jours sont les plus probables, on pourrait alors espérer que la plage et les loisirs perdent leur effet dissuasif pour se rendre aux urnes.

mercredi 21 juin 2017

UN HOMME PRESSE

Il y avait le feu dans la Maison France, un jeune pompier, volontaire, s'est présenté pour l'éteindre, il est devenu Président de la République.
Chaque fois que je vois à la télévision une publicité pour une compagnie d'assurances où un pompier appelé sur un sinistre, quitte son travail en cours, pense à soigner le chat mais oublie les clés sur la porte, je pense à notre Président.
Dans la fougue de sa jeunesse il a voulu nommer son gouvernement en un jour, et veut gouverner par ordonnances, tellement l'incendie lui semble grave.
En ce qui concerne la nomination du gouvernement il s'est accordé un jour supplémentaire de réflexion pour effectuer toutes les vérifications nécessaires afin d'arriver à l'objectif qu'il s'était fixé: un gouvernement concentré et irréprochable.
Mais que voit-on après sept semaines ? Dans un tout premier temps, un Premier Ministre un peu oublieux sur l'importance du patrimoine qu'il déclare, puis deux ministres démissionnaires en raison de leurs problèmes avec la justice et deux autres qui démissionnent à titre "préventif".
Joli bilan, un tiers des ministres du gouvernement concernés, sans compter celle dont la société qu'elle dirigeait est soumise à enquête pour avoir obtenu un marché sans appel d'offres.
Si la suite des décisions consécutives aux ordonnances doit être prise avec autant de désinvolture, il y a lieu d'être particulièrement inquiet sur la suite de ce quinquennat dont pendant les deux premières semaines du mandat on attendait tant avec, reconnaissons le, un certain optimisme.

LA NATURE A HORREUR DU VIDE

C'est une loi bien connue, notamment en sciences naturelles.
Elle s'est souvent confirmée en politique où le hommes se bousculent pour occuper le moindre espace libre, ou pour remplacer ceux qui ont eu la maladresse ou l'obligation de laisser leur place.
Mais rarement les choses ont été aussi vite qu'actuellement. Le départ des ministres Modem du gouvernement était à peine acté que quelques membres du parti Les Républicains se sont regroupés au sein des "constructifs" pour aider le pouvoir en place après s'être présentés contre lui aux élections législatives.
Dépêchons-nous, les places sont encore chaudes, aidons le Président de la République à trouver des ministres si par bonheur il manquait d'imagination !

mardi 20 juin 2017

ECHAPPATOIRES

La loi française impose, pour qu'un député soit obligé de se rendre à une convocation de justice, que son immunité parlementaire soit levée par ses pairs à l'Assemblée Nationale.
La règle que le gouvernement désire appliquer est d'obliger un ministre mis en examen de démissionner.
Donc, avant les élections législatives, Marine Le Pen dont l'immunité parlementaire avait été levée par le Parlement Européen, dont elle faisait partie, ne pouvait plus refuser de se rendre à une convocation de justice. De même, Richard Ferrand, s'il se voyait mis en examen dans l'affaire qui concerne sa compagne, aurait été obligé de démissionner de son poste de ministre.
Miracle, tout s'arrange ! Marine Le Pen est devenue député à l'Assemblée Nationale, elle a donc récupéré son immunité parlementaire, pendant que Richard Ferrand abandonne son poste de ministre et devient, en tant que député, président du groupe L.R.E.M.. Il acquiert donc l'immunité parlementaire, et si celle-ci était levée, il ne serait pas obligé de démissionner.
Bien joué ! Marielle de Sarnez doit se demander si elle ne pourrait pas être présidente du groupe Modem à l'Assemblée Nationale et François Fillon doit regretter d'avoir visé si haut en tentant un coup de poker en voulant être Président de la République pour être à l'abri de toute poursuite pendant cinq ou dix ans, alors qu'un simple mandat de député, certes moins enviable, lui aurait quand même accordé une certaine tranquillité.

lundi 19 juin 2017

BREVE DE "COMPTABLE"

On peut être un excellent chirurgien qui a opéré un Président de la République et être un piètre comptable.
D'après le  Journal Sud-Ouest du samedi 17 juin 2017, Bernard Debré, député L.R. sortant de Paris a dit, en s'exprimant au sujet de la proportionnelle pour les élections législatives: " une dose, c'est ridicule, ça donnerait deux députés de plus (pour  les petits partis) et une proportionnelle intégrale, c'est dangereux.).
Si l'on prend l'hypothèse couramment admise de 20% des députés élus à la proportionnelle et que l'on se réfère aux résultats des suffrages exprimés lors du premier tour de l'élection présidentielle, cela donnerait les chiffres suivants:
Nombre de députés: 577
Nombre de députés élus à la proportionnelle: 115
Répartis ainsi: L.R.E.M. (Macron)                    28
                        F.N. (Le Pen)                             25
                        L.R. (Fillon)                               23
                        F.I. (Mélenchon)                        23
                        P.S. (Hamon)                               7
                        D.L.F. (Dupont-Aignan)              5
                        Poutou, Lassalle, Arthaud, Asselineau : 1 chacun
Ce qui veut dire, puisque 15 députés suffisent pour pouvoir constituer un groupe à l'Assemblée Nationale que, dès les élections législatives à la proportionnelle, quatre partis (L.R.E.M., F.N., L.R., et F.I.) seraient assurés d'avoir un groupe et de pouvoir ainsi.
Vient ensuite s'ajouter le P.S. en raison de son score au scrutin majoritaire.
Il y aurait alors cinq groupes constitués à l'Assemblée Nationale au lieu de quatre, l'absent étant celui dont la candidate était arrivée en deuxième position à l'élection présidentielle.
Si Monsieur Bernard Debré pense que cette manière de constituer l'Assemblée Nationale est ridicule, je lui laisse la responsabilité de ses déclarations qui, je pense, ne peuvent pas être partagées par de vrais démocrates

EN AVANT MARCHE

Ca y est, ils sont 359 Marcheurs à se diriger en ordre dispersé vers le Palais Bourbon pour constituer un bataillon hétéroclite qui devra marcher au pas pendant cinq ans.
Le feront-ils pendant toute cette période ? Il parait que c'est la dangerosité de l'adversaire qui soude les armées, dans le cas présent, cette armée là  n'a pas grand chose à craindre. Restera-t-elle soudée ?
Des membres pourraient s'égarer tellement cette armée est puissante, mais point trop n'en faudra. Elle a été constituée en raison d'un certain suivisme. Ce même réflexe pourrait réapparaitre s'il venait à certaines fortes personnalités, se révélant être des leaders, l'idée d'émettre quelques critiques et de se ressaisir en revenant aux valeurs fondamentales qu'ils partageaient avant de rejoindre ce nouveau bataillon.
Si par contre la docilité de tous, et le désir de rester soudés, peut-être en espérant quelque récompense, s'affirmait, j'aurais alors compris, un peu tard, par manque d'agilité intellectuelle, la signification du mot "godillot", qui à l'origine était le nom d'une chaussure militaire et qui est devenue dans les années 1960 celui caractérisant la docilité à toute épreuve d'une troupe de députés aux ordres.

dimanche 18 juin 2017

AMITIES ET INIMITIES REVELATRICES

En l'espace de deux jours, nous avons appris que Patrick Balkany préférait soutenir le candidat de L.R.E.M. que Charles De Courson, candidat désigné par leur parti commun, les L.R. Quand on connait le passé de Patrick Balkany dans le cadre de différentes affaires et le fait que Charles De Courson veut interdire la rémunération des députés par des groupes de pression, on conçoit que les liens qui pourraient les unir au sein d'un même parti, n'ont rien à voir avec le souci de partager des règles morales ou d'éthique. Ce sont de drôles d'amis politiques !
Parallèlement à cela un candidat du Front National, donc d'extrême droite Eric Dillies dans la première circonscription du Nord appelle à voter pour Adrien Quatennens, candidat de la France insoumise. Ce sont de drôles d'ennemis politiques !
Mais, autant Charles De Courson peut être fier de cette inimitié, autant Adrien Quatennens doit être géné par ce soutien.

samedi 17 juin 2017

INDEMNISER LE CHÔMAGE

Notre gouvernement souhaite intervenir sur le problème du chômage en sécurisant les revenus en raison de la flexibilité prévisible des emplois.
Il souhaiterait étendre les droits à des catégories socio-professionnelles qui n'y ont pas encore accès, mais par contre imposer au chômeur l'obligation d'accepter un emploi compatible avec ses compétences sous peine d'être radié après deux refus.
Il semble donc qu'il veuille prendre, par pragmatisme, les idées qu'il  trouve les meilleures aussi bien en France que dans d'autres pays.
Au moment où bien des députés vont être au chômage, et cela arrivera de plus en plus souvent en raison du non cumul des mandats dans le temps, je lui suggère de s'inspirer de la manière dont les députés sont traités pour appliquer la même règle à tous les chômeurs.
Un député ayant droit à trois années d'indemnités sans autre exigence, pourquoi ne pas accorder à tous, députés compris ces trois années d'indemnités en acceptant au maximum un double refus pour une proposition d'emploi compatible avec les compétences du chômeur indemnisé.
Ce serait une mesure équitable et de bon sens.

jeudi 15 juin 2017

CHANGER LE CALENDRIER ELECTORAL

Bruno Dive, dans son éditorial paru dans le journal Sud-Ouest du mardi 13 juin, pense qu'il faut revoir le calendrier électoral en procédant le même jour à l'élection présidentielle et aux élections législatives pour éviter la démobilisation des électeurs dont le candidat a été battu, ce qui est générateur d'abstention.
Il me parait indiscutable qu'il faille changer le calendrier électoral, mais je ne crois pas que la proposition de Bruno Dive soit la meilleure, car si on se réfère à ce qu'il vient de se passer, nous aurions un Président de la République largement élu au deuxième tour avec une Assemblée Nationale qui pourrait être composée de 20% de L.R.E.M., 20% de L.R., 20% de F.N., 20% de F.I. et 10% de P.S. autant dire une Assemblée Nationale ingouvernable et improbable.
Revenons plutôt à l'historique de ces élections sous la V° République.
Le Général De Gaulle voulant un pouvoir présidentiel fort prévoyait que les élection législatives suivent l'élection présidentielle, mais cela n'était pas une obligation. Le nouveau Président de la République pouvait continuer de gouverner avec l'Assemblée Nationale élue, mais il pouvait aussi la dissoudre, ce dont il ne se privait pas. Mais, n'oublions pas que le mandat présidentiel était de sept ans alors que celui des députés n'était que de quatre ans. Il y avait donc une autre élection législative, au cours du mandat présidentiel, qui pouvait devenir une sanction. C'est ce qui a, par deux fois, amené des cohabitations.
Pour éviter cela, Lionel Jospin avant 2002, croyant être élu Président de la République, a voulu, pour avoir pendant la durée de son mandat, qui aurait alors été de cinq ans, une Assemblée Nationale à sa botte, faire à peu près coïncider les deux élections en harmonisant la durée des mandats.
Comme il a été battu, il a fait un cadeau royal à Jacques Chirac qui s'est bien gardé, au cours de son second mandat, de dissoudre l'Assemblée Nationale, comme il avait eu la maladresse de le faire en 1997.
Dans ces conditions, les bases de réflexion me paraissent plus complexes et variées que de vouloir simplement agir sur le calendrier électoral.
Seraient, à mon avis prendre en compte les éléments suivants:
-Elections législatives proches de l'élection présidentielle
-Elections législatives de mi-mandat
-Durée du mandat présidentiel
-Prise en compte d'une dose de proportionnelle pour les élections législatives
-Prime au vainqueur de l'élection présidentielle, lors de la première élection législative de son mandat, pour lui assurer une majorité à l'Assemblée Nationale sans lui garantir la majorité absolue. (si on pouvait éviter cette majorité absolue ce serait encore mieux, mais je ne vois pas quel serait le moyen d'y parvenir).
Voilà un sujet de réflexion à mettre d'urgence entre les mains de constitutionnalistes, de juristes et de politologues.

mercredi 14 juin 2017

EST-CE L'HEURE DE GLOIRE DE FRANCOIS BAYROU ?

En apportant son soutien, en même temps que celui de son parti le Modem à Emmanuel Macron, François Bayrou lui a permis d'arriver en tête au premier tour des élections présidentielles et de le mettre en position favorable pour gagner au second tour.
Par cette action il a permis au "centre élargi" de se créer, chose qu'il espérait depuis longtemps et qu'il n'avait jamais réussi à faire.
La suite lui a donné raison, Emmanuel Macron a été élu Président de la République, lui a été nommé Garde des Sceaux, son parti, après quelques vicissitudes, a pu présenter de nombreux candidats aux élections législatives qui seront pour la plupart élus et pourront constituer un groupe à l'Assemblée Nationale.
Bravo François Bayrou, votre heure de gloire est arrivée, vous devez être heureux, vous avez réalisé un carton plein.
Mais cette situation sera-t-elle durable, pourrez vous en profiter longtemps car trois éléments viendront peut-être perturber ce moment d'euphorie :
- vous devez répondre devant la justice, car vous êtes cités pour diffamation. C'est simplement regrettable car il peut s'agir d'une manœuvre politique de votre adversaire.
- plus grave, vous êtes à la tête d'un parti, le Modem, qui est soupçonné d'avoir détourné des fonds européens, attribués aux élus de votre parti au profit de ce dernier, alors qu'ils auraient du être utilisés par ces élus pour accomplir leur mission.
- enfin, mais vous n'y êtes pour rien, l'énorme succès de La République En Marche aux élections législatives font que ce parti n'aura certainement pas besoin des voix du Modem pour obtenir la majorité absolue à l'Assemblée Nationale, ce qui risque de diminuer énormément l'influence que vous pourriez avoir.
Dans ces conditions, il est permis de se demander si le moment de grâce que vous vivez actuellement pourra perdurer.

A QUAND UNE LOI SOCIALE ?

Le gouvernement travaille beaucoup, il rédige une loi sur la "confiance", terme plus approprié que la moralisation de la vie politique, car les enquêtes récentes ont fait que le Garde des Sceaux, fin linguiste a tenu à éviter toute confusion.
Ce gouvernement révise le code du travail pour assouplir les conditions d'emploi, ou plutôt de licenciement, et diminuer les garanties des salariés.
Il va s'attaquer à la sécurité en créant d'ores et déjà une task force aux ordres directs du Président de la République.
Quand compte t-il aborder la question de la sécurité des emplois, de la formation continue et des indemnités de chômage?
Dépêchons nous, l'automne sera vite arrivé !

mardi 13 juin 2017

ABSTENTION, CE RECORD SERA BATTU

La forte abstention au premier tour des élections législatives fait qu'il n'y aura pas d'élections triangulaires au second tour car, pour y avoir accès, lorsque l'on n'est pas parmi les deux premiers candidats il faudrait alors dépasser à peu près 25% voix.
Les duels les plus fréquents se feront entre un candidat L.R.E.M. (la République en Marche) et un candidat d'un autre parti (Les Républicains, Parti Socialiste, Front National ou France Insoumise.)
Pourquoi les électeurs des candidats éliminés iraient-ils voter pour L.R.E.M. à qui ils n'ont jamais apporté leurs suffrages et qui a déjà une majorité écrasante ? Pourquoi iraient-ils voter pour un autre parti que le leur avec qui ils ont toujours été en conflit ?
Il reste un cas de figure, peut être deux. Lorsque L.R.E.M. ou un autre parti est opposé au F.N un front républicain pourrait se reconstituer et peut être même les voix du P.S. et du L.R. pourraient se reporter sur le candidat de L.R.E.M. face à celui de la France insoumise. Ces cas pourraient se rencontrer notamment à Henin-Beaumont et à Marseille. Mais il ne faut pas espérer voir les électeurs du F.N et de la France insoumise apporter leurs voix à d'autres candidats.
Je pense donc que le record historique du taux d'abstention du premier tour ne durera qu'une semaine.

dimanche 11 juin 2017

ENCORE LE VOILE

Le voile est encore sujet de polémiques parce que Elizabeth Guigou s'est couvert la tête pour entrer dans une mosquée dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives.
Cette attitude a été perçue comme une action de clientélisme de manière à reporter sur son nom les voix de la population musulmane.
Je ferais remarquer que cette critique s'apparente à un procès d'intention car il est peut-être utile de rappeler que lors d'une visite protocolaire en Iran où elle accompagnait Laurent Fabius, alors Ministre de Affaires Etrangères, elle s'était voilée pour assister à une réunion.
Son attitude me parait beaucoup moins critiquable que celle de Marine Le Pen refusant de se voiler lors de son dernier voyage au Liban, ce qui était le signe d'un manque de respect de ses hôtes, mais qui avait pour but de montrer à son électorat potentiel qu'elle était une femme qui ne se laissait pas impressionner par les exigences vestimentaires de l'Islam.
Pour ma part, lorsque j'ai eu l'occasion (rare) d'entrer dans une mosquée, je me suis déchaussé et je remarque que, bien que la population musulmane soit de plus en plus importante en France, lorsque les fidèles de cette religion assistent à des obsèques religieuses et qu'ils entrent à cette occasion dans une église, ils font comme les athées, ils se découvrent. Ce n'est qu'une question de respect des hôtes qui nous accueillent.

LA SECURITE ATTENDRA

Notre Président,voulant s'inspirer du modèle scandinave, veut débloquer l'économie en rendant l'entreprise plus performante et en protégeant les salariés.
Il est un adepte de la flexisécurité.
Pour le moment la révision du code du travail traite essentiellement de la flexibilité en oubliant la sécurité reportée à plus tard, à l'automne parait-il. En attendant, c'est bien le volet le plus contraignant pour les travailleurs qui est en train de se mettre en place.
Le calendrier n'y serait-il pas pour quelque chose ?
En effet, la pilule qu'il faut faire avaler aux travailleurs est la flexibilité, autant le faire pendant les vacances, temps pendant lequel la mobilisation syndicale est quasi impossible.
La loi sera prête avant la fin du mois d'août, ce qui correspond à la fin des vacances scolaires. Elle sera votée le 21 septembre avant la rentrée universitaire.
Encore un bel exercice d'équilibriste, mais sans grand risque avec un énorme filet de protection.
Pour le moment que penser de cette révision du code du travail ? je crois que l'économiste Thomas Porcher a bien résumé la situation en disant, sur France 5, que la flexisécurité est respectée avec la flexibilité pour les travailleurs et la sécurité pour les entreprises.

samedi 10 juin 2017

DEFINITION DU CORPS ELECTORAL POUR LES SCRUTINS NATIONAUX

Les récents résultats do vote des français de l'étranger pour les élections législatives expriment un franc succès de la République en Marche. Il n'y a rien de surprenant car je pense qu'un français résidant à l'étranger est fier de voir son pays défendu comme Emmanuel Macron semble vouloir le faire, et cela beaucoup mieux que ses prédécesseurs. Ces électeurs sont-ils soucieux de la manière dont les problèmes sociaux seront résolus sur le territoire national ? Cela est moins certain.
A l'opposé les étrangers résidant en France ne sont pas autorisés à participer aux scrutins nationaux, pourtant les problèmes sociaux les intéressent et la manière dont ils sont réglés les concerne au premier chef. Par contre, je ne crois pas que la grandeur de notre pays soit le principal de leur soucis.
Je ne sais s'il faut permettre à certains de prendre part au vote et l'interdire à d'autres ou s'il faut que tous y participent ou que tous en soient exclus, mais il me semble qu'un débat national à ce sujet mériterait d'être abordé.

vendredi 9 juin 2017

TERRORISME

Doit-on se réjouir de voir l'Arabie Saoudite, entrainant dans son sillage d'autre pays arabes mettre le Qatar au banc des accusés dans le cadre de son soutien au terrorisme, comme-ci lui était exempt de tout soupçon ?
N'y a-t-il pas là une coïncidence bizarre avec la venue de Donald Trump qui confond allègrement les relations internationales d'un chef d'Etat avec le démarchage commercial d'un homme d'affaire ?
Bien sûr que l'argent du Qatar qui inonde la France et arrose bien des responsables politiques est particulièrement malsain, mais ne doit-on pas se poser la question du fait qu'un des premiers soucis de Donald Trump est d'isoler l'Iran, avec une certaine envie de l'agresser, alors que ce pays, contrairement à l'Arabie Saoudite, vient de procéder à des élections démocratiques et que c'est le candidat le plus modéré qui l'a emporté ?
Si la lutte contre le terrorisme se limitait à lutter contre le Qatar, pays de 180.000 habitants, il y a longtemps que le problème serait réglé.
Il n'est pas question, loin de là, de laver ce pays de tout soupçon, mais ne soyons pas trop réducteur en applaudissant aux manœuvres d'un personnage dangereux comme sa position vis à vis de la COP 21 vient de le montrer.

mercredi 7 juin 2017

NECESSAIRE RESYNDICALISATION

Dans la première partie du siècle dernier, c'est la force syndicale qui a permis les acquis sociaux importants dont nous bénéficions actuellement: congés payés, repos hebdomadaire, durée de la semaine de travail.
La deuxième guerre mondiale a marqué une rupture avec ces pratiques, car après 1945 pour reconstruire le pays le travail ne manquait pas, le chômage était à peu près inexistant et le boum économique a permis la création d'objets de confort comme l'automobile ou les appareils électro ménagers. Le bonheur était à portée de main. De ce fait les salariés n'ont plus vu la nécessité de se syndiquer pour se défendre, l'individualisme s'est développé (penchant naturel de l'homme), et on peut dire que les trente glorieuses ont tué les syndicats.
Ceux-ci ont survécu péniblement en deux endroits:
- dans la fonction publique où les responsables n'étaient pas très regardant sur les heures accordées aux délégués syndicaux  pour accomplir leur mission et regardaient d'un peu loin les remboursements de frais de déplacement nécessaires pour que les délégués puissent assister aux réunions de coordination.
- dans les entreprises à forte main d'œuvre ouvrière comme Renault ou Dassault où l'appartenance à un syndicat faisait partie de la culture.
Pendant cette période les quelques acquis sociaux qui ont été accordés l'ont été pour préserver la paix sociale et non pas sous une réelle pression des syndicats, qui ne pouvait être qu'apparente, avec un monde du travail n'ayant que 8% de syndiqués.
Pourtant dès cette époque des voix s'élevaient pour faire craindre un avenir dangereux. Georges Pompidou s'inquiétait de la difficulté de gouverner un pays qui aurait plus de 300.000 chômeurs, pendant que François de Closets prévoyait des manifestations de chômeurs et de retraités.
Mais, tant bien que mal, le système avec la bonne volonté de chacun, et malgré quelques crises, fonctionnait car pendant cette période les négociations étaient centralisées pour aboutir à des accords de branche protégeant les plus faibles.
Ce temps est maintenant révolu, la future révision du code du travail, dans un soucis de souplesse, et espérons que c'est uniquement pour cette raison, va privilégier les accords d'entreprise.
Pour que l'équilibre entre employeur et employé soit respecté, il est indispensable que ces derniers se structurent et n'agissent pas en ordre dispersé, car à ce moment là leur faiblesse risque de permettre toutes les dérives, et sous la pression du chômage, peut conduire irrémédiablement à ce qui existe en Grande Bretagne ou en Allemagne : contingent important de travailleurs pauvres, contrats d travail 0 heures, disponibilité totale du salarié, horaires désorganisés dans le seul but d'afficher une réduction du taux de chômage.

HEURES SUPPLEMENTAIRES DEFISCALISEES

Le projet de loi en cours prévoit, parait-il, la défiscalisation des heures supplémentaires qui, compte tenu de la loi El Khomri, pourraient n'être rémunérées qu'avec une majoration de 10% au lieu de 25% comme c'était le cas antérieurement.
Il est  intéressant de procéder au calcul du coût ou du gain, que permet un tel dispositif, pour l'employeur, pour l'employé et pour l'état sur les bases suivantes, en prenant pour hypothèse qu'un revenu de 100€ correspond, après abattement  (20% plus 10%) à un revenu imposable de 72€, et en supposant que l'employé qui perçoit ce revenu est imposable dans la première tranche d'imposition de 14%. Comparons maintenant le système qui serait proposé à celui existant avant 2007, avant la défiscalisation des heures supplémentaires par le gouvernement Fillon :
- l'employeur réalise un gain de 15€ (125€ - 110€)
- l'employé qui aurait gagné 125€ aurait payé 12,60€ d'impôt ( 125€ x0,72x0,14) il lui serait alors resté 112,40€ (125€ - 12,60€). Comme il ne gagne plus que 110€, non soumis à l'impôt, il perd 2,40€.
- l'état perd 12,60€ qu'il aurait du percevoir.
Bilan général: l'employeur gagne 13,63%, l'employé perd 2,18% et l'état est privé de 14% d'imposition sur le revenu.
C'est un remarquable tour de passe-passe, très avantageux pour l'employeur, presque indolore pour l'employé et catastrophique pour les caisses de l'état. D'autre part, plus l'employé est imposable, plus il y gagne et plus l'état y perd. Pour l'employeur rien ne change.
C'est une manière curieuse de lutter contre le chômage en rendant les heures supplémentaires si attractives et d'essayer de garantir la sécurité de l'emploi, compensation indispensable de la flexibilité, en privant l'état de se ressources dont il a grand besoin pour assurer une couverture sociale convenable.
Notons en passant que:
- sous Nicolas Sarkozy la défiscalisation des heures supplémentaires payées 125% était favorable aux employés, privait l'état de ses ressources et n'apportait aucun gain à l'employeur. C'était un gouvernement de droite !
- sous François Hollande (loi El Khomri), le heures supplémentaires ne devaient pas être défiscalisées et payées au minimum à 110%. Cela constituait un gain pour l'employeur, une perte pour l'employé.
C'était un gouvernement de gauche !
Vous voyez bien que le gouvernement actuel n'est ni de gauche ni de droite.

mardi 6 juin 2017

ENFIN UN ECONOMISTE DE GAUCHE

J'ai souvent regretté, qu'après la douloureuse disparition de Bernard Maris dans les attentats de Charlie Hebdo en 2015, il n'y ait plus d'économiste de gauche présent à la télévision pour que le grand public puisse entendre la voix de ceux qui ne défendent pas que le libéralisme, voire l'ultralibéralisme.
Ces économistes de gauche, comme Thomas Piketty ou Jacques Généreux, évoluent dans d'autres sphères mais désertent malheureusement le monde médiatique.
Depuis peu, en particulier sur France 5 au cours de l'émission "C' dans l'air" il est possible d'entendre Thomas Porcher. Je lui souhaite beaucoup de courage dans les débats auxquels participent le plus souvent Nicolas Bouzou, Christine Kerdellant ou Philippe Dessertine, pour faire entendre sa voix face à ceux dont on ne peut dire qu'ils représentent toutes les tendances de leur discipline.

lundi 5 juin 2017

QUI POUR DEFENDRE LES RETRAITES ?

Après qu'Edouard Balladur ait désindexé les retraites des salaires en 1993, que Jean-Marc Ayrault les ait désindexées du coût de la vie, c'est maintenant Emmanuel Macron qui leur porte un coup fatal en les diminuant.
Bilan: La droite ralentit la croissance des retraites
           La gauche les bloque
           Un OPNI (Objet Politique Non Identifiable) les diminue
Vraiment, notre Président dont on a tant vanté le courage aussi bien face aux ouvriers de Whirlpool qu'à Vladimir Poutine, fait preuve d'une honteuse faiblesse en s'attaquant à la partie de la population qui a le moins de moyens de se défendre. Il sait bien que les retraités ne peuvent se mettre en grève, qu'une manifestation de retraités ne peut avoir un réel succès, car malheureusement une partie de ceux-ci est incapable de défiler.
Vouloir aller chercher chez ceux dont les revenus sont de moins de 20% supérieurs au seuil de pauvreté des moyens d'augmenter les revenus de ceux dont les salaires peuvent atteindre et dépasser largement 5000€ mensuels, est proprement scandaleux.
Jacques Chirac voulait lutter contre la fracture sociale, il ne l'a jamais fait, Emmanuel Macron n'a rien promis à ce sujet, mais il est entrain de créer cette fracture.
Ce rend-il compte qu'il joue peut-être avec le feu, car il y a peu de retraités qui votent pour le Front National. Le Parti Socialiste, en oubliant les ouvriers, a participé à la croissance de ce parti. Il n'est pas impossible qu'il en soit de même pour les retraités qui se jugeraient mal traités. Il ne faut pas non plu oublier que le souvenir de la seconde guerre mondiale s'estompe et que l'épouvantail que l'extrême droite représentait pour ceux, qui dans leur jeunesse, ont connu ce douloureux épisode est entrain de disparaitre.
Mais pour traiter de l'équité qui doit être le maitre mot pour garantir une cohésion sociale, reconnaissons que les retraités bénéficiaient d'un régime de faveur vis à vis de la C.S.G. Il n'aurait pas été choquant qu'avant l'augmentation prévue de celle-ci, elle soit appliquée aux retraités, mais avec compensation pour tenir compte des six années de stagnation des retraites. L'augmentation prévue aurait été logique, mais également en trouvant un système de compensation, puisque toutes les autres catégories sociales en bénéficieront et même au delà.
Ainsi personne n'y aurait perdu et les actifs y auraient gagné, malheureusement dans des proportions d'autant plus importantes que leurs revenus sont plus élevés. On creuse ainsi un peu plus le fossé des inégalités sociales.
On a trop tendance à véhiculer l'image de retraités en croisière en Méditerranée, où ils ne sont d'ailleurs pas les seuls, en oubliant ceux qui ne peuvent pas se payer une maison de retraite et les soins dont ils ont besoin. Je crains malheureusement qu'avec les économies prévues pour la sécurité sociale, cela ne s'arrange pas.

dimanche 4 juin 2017

INFOGRAPHIE PEU FLATTEUSE

Dans une enquête menée dans les différentes circonscriptions de la Gironde, le journal Sud-Ouest pour représenter les électeurs en fonction de leur âge a choisi les tranches d'âge suivantes: 0 à 19 ans, 20 à 64 ans, 65 ans et plus. Chacun est libre de ses choix, mais il m'aurait semblé plus judicieux de choisir comme coupures l'âge de la majorité et celui de la retraite, soit 18 et 62 ans.
Mais ce qui fait que je me suis arrêté sur cette information est que chaque tranche d'âge était représentée par une silhouette.
Pour la tranche 0 à 19 ans, un petit personnage, certainement un gamin, tient à la main un ballon de baudruche,  pour la tranche 20 à 64 ans une silhouette, apparemment d'homme respectable, portant chapeau et pardessus, pour les plus de 65 ans, la silhouette est voutée appuyée sur une canne, avec une démarche visiblement hésitante.
La critique est certainement facile car je n'ai pas grand chose à proposer pour caractériser, par un dessin, chaque tranche d'âge. mais, en l'absence d'idées, comme c'est mon cas il n'est pas certain qu'il soit opportun de représenter par un dessin ces catégories de la population.
Il y a bien longtemps qu'à 10 ans, âge moyen de la première tranche, on ne se promène plus avec un ballon de fête foraine. La tenue pardessus et chapeau à l'époque du blouson et du jean est rarement de mise entre 20 et 64 ans et bien heureusement, le port de la canne n'est pas un élément distinctif et caractéristique des plus de 65 ans. Enfin, aucune silhouette de femme n'apparait dans cette infographie bien qu'elles représentent plus de 50% de la population.
Ce texte n'a qu'un caractère taquin, car, comment représenter par un dessin des tranches d'âge aussi étendues que celles qui ont été choisies.

samedi 3 juin 2017

QU'EST-CE QU'UN RICHE ?

Grâce à notre fringant Président de la République, j'ai enfin une réponse à la question qui me taraude depuis longtemps: qu'est-ce qu'un riche ?
La nouvelle loi sur les cotisations sociales et sur la C.S.G. font que ceux qui vont contribuer par leur effort financier à permettre aux salariés, quel que soit leur revenu, de voir leurs ressources augmenter, sont les retraités qui perçoivent une pension supérieure à 1200€ par mois.
Sachant que la retraite correspond à peu près à 75% du salaire, chers travailleurs qui gagnez plus de 1600€ mensuels, même si les fins de mois sont difficiles, ne soyez pas inquiets. Il vous suffit d'être patient, à la retraite vous aurez enfin atteint le graal, à condition d'être envieux et ambitieux bien sûr. Vous serez riches avec au moins 1200€ de revenu par mois. Quelle joie ! Enfin l'avenir vous sourira et tout objet d'inquiétude sera effacé.
Aujourd'hui, j'ai appris au moins deux choses:
-la première c'est la définition de la richesse que le petit Robert illustré ne m'avait pas appris avec précision, mais que l'illustre petit Emmanuel m'a clairement enseigné.
-la deuxième est que la République en Marche qui se dit, tantôt ni de gauche ni de droite , tantôt de gauche et de droite, n'est en réalité ni de gauche ni de gauche.
Il faut s'en souvenir à l'approche des élections législatives, peut-être que pour ce parti la majorité sans être absolue serait suffisante.

jeudi 1 juin 2017

EXPERIENCE ET COMPETENCE

La France n'aurait jamais cru avoir un jeune Président de la République, elle qui pensait que c'était à peu près à l'âge de la retraite qu'un homme devient compétent pour diriger le pays.
Pourtant, après seulement quinze jours d'exercice de la fonction présidentielle, Emmanuel Macron parait, d'après les politologues et commentateurs politiques, réaliser un sans faute si l'on compare ce qu'il fait à ce qu'il avait promis de faire. Ces deux semaines de début de quinquennat viennent de se terminer par des rencontres internationales, dont la plus difficile a certainement été celle avec Vladimir Poutine, à l'issue de laquelle chacun s'est accordé à reconnaitre que la France, par la voix de son Président, avait tenu plus qu'honorablement sa place en sachant pratiquer un langage clair, ferme et déterminé.
Le Général de Gaulle savait le faire à près de soixante-dix ans avec un passé hors norme, Emmanuel Macron semble à son tour oser le faire avec seulement trois ans de vie politique et aucune crise majeure à affronter.
Apparemment, la valeur n'attend pas le nombre des années....
N'oublions pas qu'au début du XVI° siècle le Monde était entre les mains de quatre Chefs d'Etat de moins de 25 ans: Charles Quint, Henri VIII, François I° et Solimane le Magnifique. on a l'impression que, les siècles passant, au fur et à mesure que l'espérance de vie s'allonge, on ait besoin d'avancer en âge pour être crédible. N'est ce pas une façon de scléroser la société ?
Bien entendu, toutes les qualités nécessaires, détenues par un homme pour diriger un pays, quel que soit son âge, ne présagent en rien de l'orientation qu'il donnera à sa politique.
C'est la raison pour laquelle je souhaite que notre nouveau Président, qui donne l'impression d'avoir toutes les qualités nécessaires pour occuper la fonction, n'oublie pas de régler les deux problèmes essentiels qui se posent à l'intérieur de notre pays et qui sont étroitement liés, je veux bien sur parler du chômage et de l'équité.

LES ARMES DES EXTREMES

Jusqu'à maintenant j'ai toujours pris le Front National pour un parti d'extrême droite, mais la France Insoumise me paraissait être un parti situé "à la gauche de la gauche", puisqu'il parait que le Parti Socialiste était identifié à la gauche, mais pas un parti d'extrême gauche.
Les événements récents m'inquiètent énormément, car si ce parti ne doit pas être situé à cet endroit sur l'échiquier politique, le langage de son leader, Jean-Luc Mélenchon peut en faire douter. Accuser le Ministre de l'Intérieur de "s'être occupé de l'attentat de Rémi Fraisse" est proprement scandaleux, notamment lorsque l'on connait la précision du langage de Jean-Luc Mélenchon et la qualité de la syntaxe qu'il pratique. On ne peut en aucun cas pardonner à un tel personnage que chacun reconnait être un érudit et un homme cultivé, de tels écarts de langage. Pratiquer la diffamation et les accusations gratuites n'est pas digne d'un élu d'un pays démocratique.
De son coté le Front National empêtré dans ses affaires, révélées par la presse d'investigation, porte plainte par la voix d'une de ses élues, contre dix huit députés européens dont Marielle de Sarnez, Ministre chargée des Affaires Européennes. Jusqu'à présent ce genre de révélations revenait à la presse d'investigation, dont c'est le travail, après enquêtes souvent difficiles. Cela devient une arme entre partis concurrents qui se permettent de pratiquer la dénonciation et la délation. Cet épisode arrive après les insinuations calomnieuses de la candidate du Front National à la présidence de la république, lors du débat d'entre les deux tours, concernant d'éventuels placements dans des paradis fiscaux dont son opposant aurait profité
Ainsi la vie politique de notre pays se trouve entachée par les comportements lamentables de certains de ceux qui veulent représenter le peuple en pratiquant la délation, les dénonciations, les accusations infondées et les insinuations calomnieuses.
Quelle triste image du paysage politique à l'approche d'élections législatives dont on souhaiterait qu'elles se déroulent dans la sérénité.