lundi 30 avril 2018

LA DISCRETION RECOMPENSEE

Un sondage vient d'être publié sur l'appréciation que les français portent sur leurs ministres.
A ma grande surprise, il en ressort que la ministre préférée est la Ministre des Sports, Laura Flessel.
Je ne sais si ceux qui sont si satisfaits de cette ministre sont capables de donner quelques exemples de chantiers qu'elle aurait entrepris et réussis.
Dans le cadre de la préparation des Jeux Olympiques de 2024, on aurait pu craindre qu'elle croule sous la charge de travail, or, il n'en sera rien, la mission d'organisation de cet événement majeur a été confié à Tony Estanguet qui de ce fait donne l'impression d'être le titulaire de ce portefeuille ministériel. Pour information il est peut-être utile de rappeler que son salaire est plus de deux fois supérieur à celui d'un ministre et qu'il percevra ce salaire jusqu'en 2024 alors qu'un ministre ne peut espérer conserver sa rémunération au maximum que jusqu'en 2022.
Lorsqu'on consulte un tel sondage on est en droit de se demander quels sont les critères d'appréciations qui motivent le public pour définir la satisfaction qu'il ressent face aux décisions prises et au travail accompli par un ministre.
Je n'ai évidemment rien a reprocher à Laura Flessel que je ne connais d'ailleurs pas, si ce n'est comme une sportive de très haut niveau qui a permis de faire retentir de nombreuses fois la Marseillaise dans les plus prestigieuses enceintes sportives du monde, ce n'est pas elle que je critique mais, c'est le comportement des sondés, à moins qu'il ne faille se poser la question de la représentativité de l'échantillon consulté, ce qui serait alors une autre histoire.

samedi 28 avril 2018

LA ROUTE AU SECOURS DES EHPAD

Ah, elle ne manque pas d'idées notre député de Savoie Virginie Duby-Muller, elle vient de présenter une nouvelle fois un projet de loi sur la conduite des personnes âgées.
Non seulement elle veut qu'elles passent un examen médical, après tout pourquoi le refuser si tous les conducteurs y sont soumis car l'incompétence ne guette pas que les seniors, mais elle veut aussi prévoir des restrictions d'usage de la voiture pour les personnes de plus de 70 ans.
Et savez-vous quel genre de restriction elle souhaite imposer ? Interdiction de conduire la nuit et sur  les autoroutes.
En rapprochant dette idée géniale de celle du Premier Ministre qui veut limiter la vitesse à 80 km./h sur ces routes car elles sont les plus accidentogènes, on se rend compte qu'elle veut réserver l'autorisation de conduire à ces personnes âgées aux routes les plus dangereuses.
Ainsi, en soumettant ces seniors aux risques les plus importants que peut représenter l'utilisation des routes secondaires, souvent en mauvais état, elle rend un fier service à notre Ministre de la Santé, car à brève échéance, la population pour laquelle les EHPAD sont nécessaires devrait considérablement diminuer.

UN MAL POUR UN BIEN

Une tribune publiée par 300 intellectuels sur "Le Parisien" dénonce une "nouvelle épuration ethnique des juifs" en mettant en cause les extrémistes musulmans et en suggérant de modifier ou de supprimer des versets du Coran appelant à l'extermination des juifs et des chrétiens.
Les signataires de cette rubrique ne peuvent ignorer qu'aucune religion n'accepte de toucher aux textes sacrés qui en constituent le fondement.
Mais, fort heureusement, immédiatement des Imams modérés ont publié un texte qui incite à la relecture des textes sacrés en vue de l'interprétation qu'il est nécessaire d'en faire en fonction de l'évolution de la société.
C'est sur eux, et eux seuls, que repose l'espoir de mettre dans le droit chemin les intégristes pour les inciter à la tolérance, comme ce devrait être le but ultime de chaque religion.

jeudi 26 avril 2018

NOUVEAU LANGAGE DIPLOMATIQUE

Les images et les discours relatifs à la rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron me troublent. Une telle complicité affichée cachant de profonds désaccords ne peut être qu’inquiétante.
Sur un plan plus général l'attitude des grands de ce monde me choque. Que signifient ces embrassades, ces tutoiements, ces caresses dans le dos, ces petites claques sur les joues, ce langage de copains en s'appelant par leurs prénoms. On a l'impression d'assister à la réunion d'un club d'oligarques se permettant en riant de décider de l'avenir du  monde.
Où sont les images des rencontres entre De Gaulle et Adenauer ou entre Mitterrand et Kohl ? J'attache peut-être trop d'importance aux apparences, mais ces rencontres m'avaient l'air plus sérieuses.
Mais, tout compte fait, cette nouvelle manière de se comporter ne s'apparente-t-elle pas à ce qui se passe actuellement dans certaines entreprises où le tutoiement est souvent de rigueur et où le subordonné se croit de ce fait l'égal du supérieur ? Autrefois un patron devant se séparer de son employé le convoquait et lui disait à peu près ceci :"Monsieur, compte tenu de votre attitude je vais être obligé de me priver de vos services. Vous allez recevoir une lettre de licenciement...", maintenant, compte tenu des bonne relations apparentes l'expression sera différente, du genre: "Bonjour. Assied-toi. Comment vas-tu. J'ai décidé de te virer...".
Ainsi, l'apparente proximité permet d'occulter la rudesse jusqu'à une échéance parfois désagréable.
Je crains fort qu'il en soit de même en politique.

mercredi 25 avril 2018

QUE LE RIDICULE NE TUE PAS UNE DEUXiEME FOIS

Julien Coupat et Yidune Levy étaient accusés de terrorisme parce qu'ils étaient suspectés d'avoir voulu détériorer le matériel de la SNCF.
Ces jeunes gens avaient le grand tort d'appartenir à un groupe libertaire qui voulait vivre d'une autre façon que celle que la société leur propose, ce qui a fait d'eux des suspects, lorsqu'ils se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment quand un morceaux de ferraille a été trouvé sur les fils électriques desservant une ligne de chemin de fer.
Les enquêteurs ont fourni, pour les faire condamner des pièces à charge fabriquées de toute pièce et des faux témoignages qu'ils ont sollicités et qui se sont retournés contre eux.
La justice a su déjouer ce simulacre d'instruction objective, les deux prévenus ont été relaxés.
Ce procès a ridiculisé la justice, à tout le moins le personnel chargé de l'enquête.
Heureusement, le parquet a cru bon de ne pas faire appel. Se ridiculiser une fois suffisait largement.
Oublions vite cet épisode pour pouvoir claironner, haut et fort, comme disent notamment les hommes politiques lorsqu'ils sont inculpés "je fais confiance à la justice de mon pays"

lundi 23 avril 2018

VERS UNE POLICE PRIVEE

Jusqu'en 2018 lorsqu'un conducteur de véhicule en stationnement dans une commune où celui-ci était payant et qu'il était en infraction faute d'avoir acquitté son dû ou qu'il avait dépassé la durée pour laquelle il avait payé sa contribution, il devait s'acquitter d'une amende. C'était une pénalité infligée par les forces de polices municipales. Maintenant, les choses ont changé, cette amende porte le nom de "forfait post stationnement". Ce n'est plus une infraction, c'est simplement quelque chose qui s'apparente à une location de parking de longue durée sur la voie publique. Associées à cette nouvelle mesure, des sociétés privées sont chargées de s'assurer que chaque véhicule stationné a bien fait l'objet du paiement de la redevance, autrement dit d'un loyer pour une place de parking. De ce fait on  ne peut considérer, par ce stratagème, que la société privée chargée de cette mission a un pouvoir de police, elle a simplement pour fonction de récupérer une redevance.
Il en va tout autrement pour le contrôle des automobilistes sur la voie publique. Jusqu'à maintenant seules les forces de polices pouvaient sévir, soit directement par le biais d'agents constatant les infractions, soit par le biais de dispositifs spéciaux comme les radars automatiques. Maintenant ce sont des société privées qui, équipées de radars, peuvent faire la chasse aux  contrevenants. Ce sont donc bien des sociétés privées qui ont force de police.
Comme on sait très bien qu'une société privée doit pour survivre équilibrer ses comptes, qui pourra maintenant affirmer que, vis à vis des automobilistes, les pouvoirs publics n'imposent pas la politique du chiffre ?
Cette dérive est particulièrement inquiétante car elle délègue au privé une partie des pouvoirs régaliens de l'état de manière, à la fois, de diminuer le nombre des fonctionnaires et accroitre ses propres recettes.
Il est permis de se demander jusqu'où cette dérive va nous conduire. Va-t-on revoir des fermiers généraux pour collecter l'impôt, et des mercenaires pour remplacer nos forces armées ?   

REMBOURSER LA DETTE

La dette de la France est colossale, elle représente 2200 milliards d'euros. Chaque année le budget de l'état est amputé de 40 milliards d’euros pour payer simplement les intérêts de cette dette. Depuis 1979 pour ces intérêts la France a dépensé 1400 milliards d'euros, soit approximativement les 2/3 de son montant.
On constate par ailleurs que si cette dette est de 2200 milliards d'euros, elle correspond au tiers de la somme des patrimoines individuels des français dont les deux tiers sont constitués d'avoirs immobiliers. Ainsi lorsqu'on s'offusque de laisser à nos enfants une dette estimée pour chacun à leur naissance à 34000 euros en moyenne, on oublie de dire qu'on leur laisse aussi 100.000 euros en moyenne en héritage.
Il y aurait un moyen bien simple de rembourser cette dette et de ce fait d'économiser 40 milliards par an qui seraient utilisés pour baisser les impôts, ou mieux pour régler les problèmes financiers qui ne manquent pas  comme dans les hôpitaux, les EHPAD, la vétusté des universités, etc ., ce serait de rembourser immédiatement la dette.
Mais comme s'y prendre ?
Nous avons la chance d'avoir en France parmi les députés de la majorité, en la personne de Cédric Vilani, le plus brillant mathématicien mondial, détenteur de la médaille Field. Ne pourrait-on pas lui confier la mission d'établir une formule mathématique qui permettrait de demander à chaque foyer fiscal de participer au remboursement de cette dette. Cette formule devrait évidemment avoir un caractère exponentiel de manière à ce que ceux, qui par l'acquisition de leurs fortune, ont le plus créé le déficit de l'état, soient les plus sollicités.
Mais là, ce n'est qu'un rêve. La crainte d'aborder les vrais problèmes par les hommes politiques fait souvent passer les bonnes idées pour des utopies. En attendant, ils s'arrangent comme ils peuvent, à coup de petites réformettes, j'allais dire de droite et de gauche, mais en réalité de droite, la plupart du temps pour au moins protéger les acquis, si ce n'est les accroitre, de la classe sociale dont ils se croient les représentants.

dimanche 22 avril 2018

TIMIDE RETOUR DE L'IDEOLOGIE

Une dizaine de députés LREM issus de la gauche se rendent compte après un an, il leur a fallu bien longtemps, que les idéaux qu'ils ont autrefois défendus ne sont pas pris en compte par le gouvernement actuel. L'abaissement de certaines pensions de retraites a commencé a les ébranler, la loi sur l'immigration les choque.
Le projet d'Emmanuel Macron les a séduit car il leur paraissait innovant et volontaire, ce qui est somme toute indiscutable. Par contre, il ne s'étaient pas rendu compte que ce projet était un projet d'entreprise et non pas celui d'un pays républicain.
Quelle différence entre ces deux visions ?
Une entreprise a pour seul but de faire progresser son activité dans le cadre dans lequel elle se trouve. Si  l'environnement est ultra libéral, disons que tous les coups sont permis. Il y a même pire , souvenons-nous de l'Allemagne des années 39/45 où des grands groupes encore en activité ont engrangé des fortunes colossales en servant le régime nazi.
Un pays républicain doit effectivement assurer son fonctionnement et son équilibre financier, mais il doit avoir un projet politique. Pour la France, il est écrit au fronton des mairies, "Liberté, Égalité, Fraternité" auquel on pourrait ajouter depuis 1905 "Laïcité" et depuis la fin de la dernière guerre "Solidarité".
Il est particulièrement important de se souvenir de ces principes, et si notre Président est un fin politique, ce qu'il démontre à chaque rencontre internationale ou à chaque intervention télévisée, on peut se demander si c'est également un homme politique avec un projet de société compatible avec les valeurs auxquelles les français paraissent majoritairement attachés.
Ne faisons pas de procès d'intention et souhaitons que cette inquiétude s'estompe pendant les quatre années à venir, puisque sûr de lui Emmanuel Macron demande de lui faire crédit, mais restons vigilants pour éviter que certaines décisions dangereuses ne deviennent irréversibles. 

LA REFORME DES RETRAITES

Emmanuel Macron se lance dans la réforme des retraites en vue de rendre le système plus perenne et plus équitable.
Lorsqu'on parle d'équité, qui pourrait être contre, mais à condition que cela ne se fasse pas dans le but de diminuer le montant des pensions.
La première suggestion qui peut venir à l'esprit serait de prévoir, après avoir augmenté le revenu des actifs en les exonérant de charges sociales, de prévoir de ponctionner les dividendes des actionnaires pour abonder les caisses de retraites de manière à disposer d'une espèce de matelas pour les jours difficiles.
Mais un sujet bien plus délicat lorsqu'on parle d'équité est d'essayer de faire en sorte que chaque retraité ait la même espérance de vie à l'âge du départ en retraite, et que l'espérance de vie de l'homme, dans un pays donné, soit indépendant de la rudesse de son travail.
Pour cela plusieurs conditions sont nécessaires:
-La durée hebdomadaire du travail devrait tenir compte de sa pénibilité
-La formation continue devrait permettre de ne pas effectuer des tâches incompatibles avec l'âge des travailleurs.
-Dans ces conditions, tous les travailleurs devraient accéder à la retraite au même âge.
Il serait alors possible d'espérer que la probabilité du temps de retraite soit la même pour chaque individu.
Pour le reste, la prise en compte de la totalité de l'activité par un système de points, comme c'est le cas pour les retraites complémentaires, parait être une proposition correcte, mais on entre dans les problèmes techniques et non plus dans la définition de principes garantissant l'équité.

samedi 21 avril 2018

AU "MACHIN", QUI COMMANDE ?

Le "Machin" c'est ainsi que dans les années 1960 le Général De Gaulle avait appelé l'ONU pour caractériser son impuissance à régler les problèmes de conflits dans le monde.
Rien n'a changé. Les choses ont même empiré. Lorsque le droit de véto existe dans une organisation mondiale et que certains membres représentent des régimes totalitaires, on ne peut espérer quelque progrès que ce soit dans le domaine des droits de l'homme.
Ainsi, actuellement pour se donner bonne conscience et jouer le jeu du respect démocratique, certains reprochent l'intervention en Syrie des États-Unis, de la Grande Bretagne et de la France, en avançant le fait que le Conseil de Sécurité de l'ONU n'avait pas donné son aval, et en émettant des doutes sur les preuves de l'utilisation des armes chimiques par Bachar El Assad.
Tout le monde savait que la Russie opposerait son véto. Tout le monde sait qu'à plus de quatre vingts reprises les armes chimiques ont été utilisées par le dictateur syrien. Tout le monde sait que les hésitations puis le recul de Barak Obama en 2013 face aux exactions syriennes ont été un blanc seing donné à Vladimir Poutine pour ses projets expansionnistes. Et, malgré cela il faudrait mettre au ban des accusés ceux qui veulent essayer de faire respecter, un tant soit peu, les règles, pourtant peu contraignantes, de la guerre et des droits de l'homme.
Bien sûr, ils ne sont pas toujours, eux non plus, de ce point de vue exempts de toute critique, mais reconnaissons au moins que lorsque les démocraties s'opposent aux dictatures, c'est un progrès pour l'humanité.
Cela revêt un caractère d'autant plus important, qu'actuellement la démocratie recule dans le monde pour laisser la place à des régimes dictatoriaux déguisés en démocratie, si bien que pour caractériser ces nouveaux régimes il a fallu créer le néologisme "démocrature". 

jeudi 19 avril 2018

EXEMPLE DE STATUT D'UNE ENTREPRISE PUBLIQUE

Au moment où il est question de revoir le statut de la SNCF, il semble intéressant de prendre l'exemple d'un service de l'état qui avait un statut particulier. Ce statut était très simple, il ne s’embarrassait pas d'accorder des avantages particuliers, il essayait simplement de garantir aux employés un salaire décent, un déroulement de carrière correct avec une grille de salaires relativement resserrée.
Ce statut concernait certains services techniques de l'équipement Les principes en étaient les suivants:
-A l'embauche, le coefficient traduisant l'écart entre le plus bas salaire (niveau inférieur au bac) et le plus élevé (ingénieur ou docteur) était de 2,38.
-Une catégorie supplémentaire qui n'était en général pas une classe de recrutement était de 20% plus élevée que celle d'ingénieur ou docteur. 
-Le déroulement de carrière normal garantissait une augmentation de salaire de 10% en deux ans et de 30% en sept ans.
-Entre le premier et le dernier échelon d'une catégorie l'accroissement était de 70%.
-Le changement de catégorie, qui n'était pas exceptionnel, se faisait sans examen ni concours, en commission paritaire sur proposition de la hiérarchie.
-La grille totale des salaires, du plus bas niveau en début de carrière, au plus haut niveau en fin de carrière affichait un coefficient de 4,85.
-Les retraites étaient calculées suivant les cotisations qui attribuaient des points. De ce fait tout le déroulement de carrière était pris en compte pour le calcul de la retraite.
En dehors de cela il n'y avait aucune prime, aucun avantage pas de treizième mois.
C'est peut-être cela la transparence.

mercredi 18 avril 2018

ASSURER LES PLUS ÂGES

Dans son intervention du dimanche 15 avril à la télévision, Emmanuel Macron a laissé espérer qu'une branche de la Sécurité Sociale pourrait être créée pour prendre en charge la dépendance des personnes âgées, constatant qu'elles entrent dans les EHPAD en moyenne à 87 ans pour une durée de deux ans pendant laquelle la médicalisation est de plus en plus importante et nécessaire.
Une piste de recherche actuelle consiste à récupérer une journée de travail pour prendre en charge cette dépendance. Ce n'est vraiment pas sérieux, pas en rapport avec l'importance du problème posé et éventuellement très injuste pour les revenus les plus faibles.
Il est pourtant grand temps que l'état pense à régler ce problème qui fait les beaux jours des compagnies d'assurance.
A titre d’exemple, je prendrai un très grand groupe français qui pour couvrir la dépendance faisait croitre entre 2002 et 2010 le montant des cotisations proportionnellement au montant de la garantie. Pendant cette période l’accroissement constaté était de 20,80%. mais, depuis 2010 et pour une période de même durée, c'est à dire jusqu'en 2018, les cotisations se sont envolées en connaissant un accroissement de 46,61%, pendant que les garanties ne progressaient que de 6,63%.
Cet exemple montre clairement qu'il ne peut y avoir que deux explications à ce phénomène:
-soit l'assureur fait de super bénéfices sur le dos de ses assurés,
-soit, si ce n'est pas le cas, le problème posé par la couverture sociale des personnes âgées dépendantes demande une réflexion profonde de la part des services de l'état pour que les dispositions prises à l'origine ne soient pas vite rendues caduques par l'accroissement des frais à engager pour permettre à nos séniors de finir dignement leur existence.
Dans tous les cas il est urgent que l'état prenne sérieusement en main ce dossier.

mardi 17 avril 2018

TERGIVERSATIONS A NOTRE DAME DES LANDES

Après l'abandon du projet d'aéroport à Notre Dame des Landes, il semble que l'état avait pris les dispositions pour faire clairement apparaitre trois groupes d'opposants:
-Les anciens résidents qui avaient été expropriés pour que l'état puisse construire l'aéroport.
-Les nouveaux résidents qui avaient un projet de vie sur les terres appartenant à l'état et qu'ils avaient mises en exploitation.
-Les opposants à l'aéroport, sans projet, mais voulant garder cette zone à l'état naturel, sans proposer de gestion de l'espace.
Les deux premiers groupes étaient fondés à rester en place, moyennant la passation de contrats avec l'état. Le troisième groupe ayant obtenu ce qu'il désirait, l'abandon du projet d'aéroport, n'avait plus aucune raison de rester sur place.
Or passé le délai donné par l'état pour quitter les lieux, ces derniers se sont incrustés cherchant visiblement à en découdre.
Après les incidents du barrage de Sirven, projet mal étudié, qui avaient provoqué la mort d'un manifestant, les pouvoirs publics sont certainement intervenus maladroitement, si bien que l'affaire tarde à se résoudre et que des pacifistes choqués par l'attitude des forces publiques viennent porter secours à des groupes plus soucieux de provoquer des affrontements que de résoudre sereinement les problèmes;
Ainsi, l'état se trouve maintenant opposé à un front disparate faute d'avoir su appréhendé les moyens nécessaires pour le rétablissement de l'ordre public, dans une situation qui paraissait pourtant avoir été initialement bien analysée.

L'INTERVIEW DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

L'interview du Président de la République par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel ce dimanche 15 avril était présenté comme un exercice à haut risque. Il s'en est remarquablement bien tiré en sachant gardé son calme, en étant très précis sur le plan de la dialectique et  en se permettant même de faire quelques remarques sur l'attitude de ses interviewers. Il faut dire que les mimiques d'Edwy plenel et le feu des questions de Jean-Jacques Bourdin, qui ne lui laissait pas le temps de répondre aux questions qu'ils lui avaient posées, lui ont grandement facilité la tâche. Notons aussi qu'ils ont tous les deux évité de l'appeler Président, mais l'interpellation sous la forme d'Emmanuel Macron, n'a en rien déstabilisé ce dernier, les puérilités n'ayant pas l'air d'avoir d'emprise sur lui.
Voilà pour la forme.
Pour le fond, ce qu'il faut retenir, c'est qu'Emmanuel Macron se veut inflexible et donne l'impression de ne rien vouloir changer à son projet de peur de faire capoter l'ensemble de son programme. Il parait sûr de lui, voyant que les oppositions sont dispersées et  ne croyant absolument pas à la "convergence des luttes"
Il y a pourtant quelques petits signes d'inflexion que, malheureusement, ses interlocuteurs n'ont pas assez exploités. Il s'agit notamment pour la SNCF de demander la garantie de la reprise de la dette par l'état et d'assurer par une loi que cet organisme restera public et que ses capitaux ne seront pas cessibles.Gageons que cette information sera relevée par les syndicats réformateurs et qu'Emmanuel Macron a vu là l'opportunité de faire éclater le front syndical.
On a appris, pour faire patienter les retraités, que la totalité des assujettis à la taxe d'habitation en seraient exonérés en...2020.
Concernant les retraites il aurait été bon d'exiger que la garantie d'une retraite par répartition fasse l'objet d'une loi, mais encore faudrait-il en connaitre le volume pour que le retraité ne soit pas obligé, pour vivre dignement, de souscrire une complémentaire privée.
Pour le reste, il faudra patienter en ayant foi dans la bonne volonté des riches exonérés d'une partie de l'impôt sur la fortune, pour qu'ils investissent dans l'économie, Emmanuel Macron aurait pu s'inspirer de la proposition de Nathalie Kosciusko-Morizet de soumettre cette défiscalisation à une obligation de placement en actions.Ils auraient ainsi eu une obligation de participation à la redynamisation de l'économie qui est le seul credo sur lequel compte notre Président pour trouver les subsides nécessaires au bon fonctionnement des services publics dont les hôpitaux sont un exemple emblématique.
Si l'on veut résumer cette intervention en une phrase, elle serait: Croyez en moi, je vais améliorer la marche de l'Europe, relancer l'économie en aidant les investisseurs pour trouver l'argent nécessaire pour faire fonctionner les services publics, après quoi tout ira mieux, faites moi crédit, mais comme pour le moment je n'ai aucun fonds  à investir dans la marche du pays, moi je ne peux pas vous faire crédit.
Finalement, une émission pour pas grand chose.

lundi 16 avril 2018

"UN PRESIDENT TRAVAILLE TOUJOURS POUR SON SUCCESSEUR"

Cette phrase extraite du livre de François Hollande "Les leçons du pouvoir" semble convenir parfaitement entre celui-ci et Emmanuel Macron bien que cela ne se soit pas fait nécessairement de sa propre volonté. Il ne semble pas qu'il en ait été de même à son intention de la part de Nicolas Sarkozy.
Pourquoi cette différence ?
En 2012, lors de son discours du Bourget et du face à face qu'il a eu avec Nicolas Sarkozy, François Hollande s'est efforcé de s'inscrire en faux contre toutes les politiques qui avaient précédées son mandat.
La mise en œuvre de la politique annoncée a été plus problématique lorsqu'on a vu apparaitre le CICE, puis le pacte de compétitivité et enfin la loi El Komhri, François Hollande a délibérément abandonné le programme de gauche qui l'avait fait élire pour, sans le dire, amener son électorat à accepter la démocratie néo-libérale. Ses tergiversations, qui peuvent s'apparenter à une trahison, l'on empêché d'achever son œuvre avant la fin de son quinquennat, mais la route était tracée.
Et là, on peut dire effectivement dire que François Hollande a travaillé pour son successeur, ce n'était certainement pas son but premier, mais il est à peu près indiscutable que la loi El Khomri a facilité la révision du code du travail et ce pour plusieurs raisons:
-une bonne partie du projet avait été voté,
-le candidat Emmanuel Macron a pu de ce fait inscrire la révision du code du travail dans son projet et faire accepter ce projet faute de concurrence sérieuse,
-les citoyens français étaient prêts à accueillir des propositions venant de nouveaux hommes politiques car ils ne savaient plus à qui faire confiance.
Ainsi, sans que l'affirmation de François Hollande ne puisse être considérée comme une règle caractérisant la passation de pouvoir entre les Présidents de la République, en ce qui le concerne, et certainement contre son gré, il a favorisé la prise de pouvoir de son ministre dont il doit penser qu'il l'a trahi.

dimanche 15 avril 2018

RETRAITES, A QUAND LA MEDAILLE ?

Qu'il est gentil notre Président, il a profité de son intervention dans une salle de classe, assis sur une simple chaise comme un bon élève, pour remercier les retraités d'avoir contribué, par la CSG qu'il leur a volé, à lui permettre de diminuer l'impôt sur la fortune.
De qui se moque-t-il ? Jusqu'à maintenant je croyais que l'on remerciait les gens de ce qu'ils donnaient, jamais de ce qu'on leur prenait contre leur gré.
Non content d'avoir eu cette audace, il a osé demander aux retraités de s'engager dans le bénévolat comme s'ils ne constituaient pas déjà la majorité de ses concitoyens qui se sont engagés dans ce témoignage de solidarité que lui est incapable de créer.
Qu'il sache que les "vieux", que l'on a  la pudeur d'appeler "séniors", ne sont pas encore assez infantilisés pour accepter de tels remerciements. Pourquoi, tant qu'il y est, ne pas leur attribuer des médailles ou  autres témoignages de satisfaction ?
A continuer ainsi, ces retraités lui seront reconnaissants, ils sauront à leur tour le remercier en 2022.

vendredi 13 avril 2018

SIMPLICITAIRES ET SOCIETE DE CONSOMMATION: DIFFICILE COHABITATION

En regardant sur France 2 ce mardi 10 avril l'émission de Frédéric Lopez "Nos terres inconnues"qui se déroulait dans les Cévennes, j'ai tout d'abord, avant d'apprécier cette émission , enrichi mon vocabulaire d'un nouveau mot "simplicitaire".
Qu'est-ce qu'un simplicitaire ? C'est un individu qui, souvent lassé par la société de consommation, fait un retour à une vie plus simple, en général rurale, en vivant simplement près de la nature et en essayant de retrouver des valeurs simples de la vie dont la solidarité parait être un élément essentiel.
En dehors du fait que j'ai trouvé cette émission fort intéressante et présentant des personnages attachants vivant suivant leur passion de manière rustique en harmonie avec la nature et leur entourage, parfois assez lointain, j'ai pu toucher du doigt , non seulement l'énorme fossé qui sépare la vie de ces gens de la société de consommation, mais aussi l'incompatibilité de ces deux modes de vie. Je prendrai deux exemples :
-Le phénomène cévenol:
Il s'agit de phénomènes climatiques qui se traduisent par des pluies abondantes. Ces phénomènes sont présentés en général comme catastrophiques car ils provoquent des inondations très importantes et subites, notamment dans le Gard. Mais ces dégâts sont si catastrophiques car des zones inondables ont été urbanisées alors  que dans la campagne cévenole ce phénomène climatique est attendu avec impatience pour faire grossir les châtaignes. Les petits exploitants locaux parlent de variations importantes de la production pouvant aller de 300kg. à 3 tonne en fonction de ces précipitations.
-Le petit commerce.
En cours d'émission une épicerie ambulante était présentée comme un exemple de lien social dans cet habitat dispersé où le commerçant ne se contente pas de vendre ses produits, il rend aussi de menus services notamment aux personnes les plus âgées. Malheureusement, en fin d'émission, on apprenait que ces commerçants, si dévoués, avaient abandonné leur activité, ce qui tout en étant fort regrettable, était significatif d'une vérité fondamentale: un service public, car c'est bien de cela qu'il s'agit, ne peut pas être rentable.
Ainsi, par le biais d'une émission distrayante, agréable et informative, on a pu ce soir là apprécier l'énorme différence qu'il existe entre la vie que mène la plupart d'entre nous et celle que mènent ceux qui veulent se rapprocher de la nature et des choses simples.Ceci permet de se poser la question  de savoir si le progrès scientifique permettra de réconcilier ces deux visions de la société. Sera-t-on capable de respecter la nature, de revenir aux fondamentaux de la vie en société comme la solidarité, tout en gardant ce que la majorité d'entre nous considère comme un confort indispensable ?
L'optimisme veut que l'on ait confiance en la science, mais la raison fait que l'on doit penser que la science ne suffit pas si l'humanisme et l'éthique ne prennent pas toute la place qui doit leur revenir. Science sans conscience....     

jeudi 12 avril 2018

QUE FAUT-IL POUR REUNIFIER LA GAUCHE ?

Il a suffi qu'Emmanuel Macron fasse un faux pas, ou tout au moins c'est comme cela que je considère son intervention sur les liens entre la religion catholique et l'état, pour qu'immédiatement Jean-Luc Mélenchon, Manuel Valls et Benoît Hamon montent au créneau pour rappeler la loi de 1905.
Sans que leur position soit critiquable, et peut-être même salutaire, il est bien triste de voir que ces hommes qui ont voulu chacun représenter la gauche et qui se sont déchirés lors de la campagne pour la dernière élection présidentielle, ne trouvent plus que de telles occasions pour exprimer le peu d'idées qu'ils ont l'air d'avoir en commun.
La République en Marche a encore de beaux jours devant elle.

STATIONNEMENTS PAYANTS

Après l'augmentation exorbitante du prix du stationnement pour les voitures dans certaines agglomérations, deux communes d'Ile de France font maintenant payer le stationnement aux motos et scooters.
Je ne vois pas pourquoi les municipalités s'arrêteraient en si bon chemin, elles pourraient, dans un premier temps faire payer aussi les vélos et même positionner des arceaux de stationnement obligatoires pour qu'en dehors de ces endroits le prix du stationnement soit remplacé par une amende.
Et, après tout, pourquoi ne pas mettre devant chaque commerce un casier, analogue à celui que l'on trouve à l'entrée des mosquées, où les clients seraient obligés d'y déposer leurs chaussures, mais là, contrairement aux lieux de culte un péage serait perçu. On pourrait même imaginer à l'entrée de ces commerces des loueurs de pantoufles.
Maintenant, question subsidiaire, comment redynamiser les centre-villes ?

lundi 9 avril 2018

GRISE PAR LE POUVOIR...PERDU

Jean-Vincent Placé ancien sénateur et Secrétaire d’État vient de se distinguer d'une manière fort peu honorable.
Après une soirée fortement arrosée il s'est retrouvé en état d'ébriété, confronté d'abord au service d'ordre de l'établissement dans lequel il avait consommé, puis ensuite aux forces de police.
Il s'est retrouvé ainsi présumé coupable de trois délits:
-état d'ébriété qui l'aurait amené à insulter une cliente de l'établissement,ce qui est parait-il n'est pas très rare et qui de ce fait sans être pardonnable ne constitue peut-être pas un délit majeur.
-propos et attitude racistes par des allusions proférées à l'encontre du videur de l'établissement, ce qui compte tenu de l'état d'ébriété du contrevenant  peut ne pas paraitre très étonnant.
-menaces de rétorsion en raison de sa qualité de ministre, alors qu'il n'est plus ni sénateur ni secrétaire d'état, ce qui n'aurait d'ailleurs rien changé à la situation. Dans ces conditions, son attitude s'apparente à du chantage et est de ce fait franchement impardonnable.
Utiliser ses anciens titres, quels qu'ils soient, et même s'ils étaient encore en sa possession , pour impressionner ses opposants et les forces de l'ordre est proprement inadmissible.
Il est réconfortant de constater qu'une telle attitude n'impressionne plus ceux qui ont le devoir de faire appliquer la loi.

GUERRE ET SPORT

Ce dimanche 8 avril 2018, le journal Sud-Ouest a encore, par la rubrique de Jean-Claude Guillebaud,  publié un article fort intéressant et pertinent. Il traitait du sport comme substitut à la guerre ce qui constitue une évolution positive de notre société.
Dans cet article l'auteur paraissait exclure de cette comparaison le "dopage éventuel" qui peut parfois être associé à une "course mortifère à la performance". Tout en reconnaissant qu'il a parfaitement raison, j'aurais aimé que lui, grand reporter de guerre, note aussi sur ce point une analogie entre la guerre et le sport, car chacun sait que pour aller sur le théâtre des combats, bien des armées n'ont pas hésité à droguer leurs soldats, et ce n'est pas simplement pour le plaisir que La Madelon servait du vin.
L'aspect financier, qui n'est pas évoqué dans l'article, fait aussi partie des points qui peuvent rapprocher le sport et la guerre. Ce ne sont que les pays riches ou ceux qui décident de placer tout leur potentiel économique dans leurs armées, qui peuvent espérer être des puissances militaires. Il en est malheureusement ainsi dans le sport professionnel. Jusqu'à il y a peu, pour représenter un pays, il fallait, au moins en France, en posséder la nationalité. Mais, maintenant, en prenant l'exemple du rugby, on se rend compte que bien des accommodements sont possibles pour qu'un étranger, venant d'un pays économiquement plus faible que la France et souhaitant s'enrichir plus facilement qu'en restant chez lui, puisse faire partie de l'équipe nationale.
Que dire alors de l'équipe de hand-ball du Qatar qui n'était composée que de "mercenaires" ?
Il en est de même des équipes locales   qui souvent n'ont pour seul but que de remplir les stades et de faire du spectacle en sachant choisir ses sponsors pour "acheter" des sportifs de haut niveau dans des conditions financières honteuses. C'est notamment en football le cas du PSG et ce que cherche à faire l'équipe des Girondins de Bordeaux.

RETRAITE: REPARTITION, CAPITALMISATION OU...CAPTATION ?

On oppose souvent les deux principaux régimes de retraite, la répartition et la capitalisation. Dans le système par répartition, les actifs cotisent pour les retraités. Dans le système par capitalisation les actifs épargnent en plaçant leurs économies pour espérer, en les faisant fructifier, en profiter à la retraite.
Partant de ce principe, il est facile d'expliquer que la charge pour les actifs est d'autant plus importante qu'ils sont moins nombreux par rapport aux retraités. C'est la raison pour laquelle, actuellement, les retraités sont montrés du doigt et soumis à prélèvement sur leur pension sous la forme de CSG non compensée, pour trouver un moyen d'augmenter le salaire des actifs en évitant scrupuleusement de toucher au capital des entreprises.
Mais il existe un troisième système qui peut faire croire qu'il s'agit simplement d'un régime de capitalisation, ce qui est en partie vrai, si la pratique des gestionnaires de ce système n'imposait pas des exigences extrêmes. Il s'agit des fonds de pensions américains.
Ces fonds de pensions versent des retraites à ceux que l'on présente comme de riches retraités américains, ce qui permet de véhiculer l'image de retraités nantis occupant tous les navires de croisières de luxe, sont constitués d'argent placé par leurs adhérents qui exigent , des sociétés dans lesquels ils font leurs placements, des rendements au moins égaux à 15% l'an.
Ainsi, par ce biais, avec des rendements aussi excessifs, les entreprises sont tenues de verser une part de leurs profits plus importante à leurs actionnaires qu'à leurs salariés. De ce fait la participation des actifs aux pensions de retraite devient plus importante que dans le régime par répartition.
Ce système est tellement pervers que ces fonds de pensions inondent le monde. Les salariés français des grandes entreprises internationales subissent ces fortes contraintes sur leurs salaires qui sont de ce fait plus préjudiciables pour eux que le montant des cotisations sociales qu'ils versent aux caisses de retraites.
Ainsi, sous une forme bien déguisée, au régimes de retraite par répartition et par capitalisation , il n'est pas aberrant de penser qu'il existe un autre système de retraite: la captation. C'est ce régime qui permet aux retraités américains de profiter du labeur des salariés du monde entier dont bien évidemment les français ne sont pas exclus.     

samedi 7 avril 2018

SIMPLIFICATION, DEMAGOGIE OU DIVERSION ?

Le gouvernement projette dans sa réforme de diminuer le nombre de députés, le nombre de sénateurs, d'introduire une dose de proportionnelle dans les élections législatives et de  limiter dans le temps le cumul des mandats, y compris pour les maires des communes de plus de 9000 habitants.
Cela simplifiera-t-il la vie parlementaire ? Certainement pas, s'il y a un travail parlementaire à accomplir, il faudra bien qu'il se fasse, et si le nombre de députés et sénateurs diminue, celui de leurs collaborateurs augmentera. Reste à savoir si cela constituera une économie. On peut le penser, mais elle sera certainement bien faible comparée à l'ensemble des économies que l'état doit faire pour éponger la dette.
Par contre cette mesure qui stigmatise les parlementaires va beaucoup plaire, elle a pour but de concurrencer certains partis sur le plan du populisme, c'est dans ce cas de la pure démagogie.
L'introduction d'une dose de proportionnelle dans les élections législatives vise à satisfaire certains partis sous représentés à l'Assemblée Nationale par rapport à leur implantation dans le pays, mais croire que 15% de proportionnelle changera significativement les choses est de la pure illusion.
Par contre on peut constater que les députés LREM se font courageusement hara-kiri, car bon nombre d'entre eux verront leur circonscription supprimée, quant au raz de marée de 2017, il est peu probable qu'il se reproduise dans quatre ans.
Que le nombre de mandats vienne à être  limité dans le temps est une bonne chose, ne serait-ce que pour permettre le renouvellement de la classe politique. Mais, on ne comprend pas très bien cette différence entre les commune de plus ou moins 9000 habitants. Tout au plus aurait-on pu comprendre que  pour les plus grandes agglomérations, où le projets en raison de leur importance sont longs à réaliser, on ait pu donner aux maires la possibilité d'occuper plus de mandats que dans les communes moins importantes.
Mais, tout compte fait, au moment où la réforme de la SNCF agite les esprits, alors que la totalité des proposition du gouvernement à ce sujet ne faisait pas partie du programme du candidat Macron, il est peut-être opportun de créer une diversion sur d'autres fronts, ce qui pourrait éviter à certains élus, trop occupés à défendre leur pré carré, de se prononcer sur la réforme du ferroviaire.

LA PHRASE

Au moment où profitant du grand débat sur la réforme de la SNCF, les uns envient les autres en raison de leur statut pendant que les autres jalousent les uns en raison de certains de leurs avantages, c'est Olivier Besancenot qui a le résumé la situation et l'état d'esprit de certains salariés de notre pays en disant qu" on vit dans un monde où ceux qui vivent avec 150.000 euros par mois arrivent à faire croire à ceux qui vivent avec 1.500 euros que la cause de leur problème, ce sont ceux qui vivent avec 2.000 euros par mois ..."
(propos rapportés par le journal Sud-Ouest du mardi 4 avril 2018)

vendredi 6 avril 2018

SNCF, L'ETAT LACHE DU LEST ???

C'est vraiment se contenter de peu que de considérer qu'Elisabeth Borne, Ministre des Transports a commencé à lâcher du lest en précisant que sur certains points de la réforme de la SNCF, l'état n'aurait pas recours aux ordonnances.
Les ordonnances sont faites, dans le respect de la constitution, pour accélérer le processus d'élaboration d'une loi en limitant les débats, ce qui laisse peu la possibilité à l'Assemblée Nationale de s'exprimer.
Mais, dans le cas de la réforme de la SNCF, il est indiscutable que le processus sera long, où est donc l'utilité des ordonnances ? D'autre part, que l' Assemblée Nationale puisse plus ou moins s'exprimer, change-t-il quelque chose lorsqu'un parti y possède la majorité absolue et que cette majorité se comporte comme une chambre d'enregistrement ?
Je ne vois donc pas en quoi les déclarations de la Ministre de Transports pourrait être considérées comme un signe de bonne volonté.

SNCF, VERS LE MODELE BRITANNIQUE

Que n'entend-on parler de la qualité des chemins de fer en Angleterre, plus confortables, plus ponctuels, meilleure restauration qu'en France. Tout cela serait dû à la privatisation.
On oublie un peu vite que pendant dix ans les accidents, y compris mortels, se sont succédés, que les voix étaient dégradées et que ce réseau était l'exemple de ce qui fallait éviter.
Alors que c'est-il passé ? L'état a repris à son compte une partie du problème en restaurant à grand frais les voix et en améliorant le réseau. Il ne restait plus aux sociétés privées qu' à faire circuler les trains pour engranger les bénéfices générés par ce service public qu'elles rendaient à la place de l'état, qui lui s'était chargé des dépenses de la restauration du réseau.
Si ce schéma venait à être celui vers lequel la France devait se diriger, ce que je crains fort, quelle serait la situation à l'échéance de la fin du processus de mise en concurrence ?
L'état devra éponger la dette de la SNCF, restaurer le réseau, ouvrir à la concurrence. Sachant que les entreprises privées sont obligées de faire des bénéfices au risque de disparaitre, seuls les itinéraires rentables les intéresseront. Il restera à l'état, s'il veut toujours que le chemin de fer remplisse correctement son rôle de service public, à exploiter les itinéraires non rentables. Il n'aura même pas la possibilité d'équilibrer ses comptes puisque ce qui sera rentable sera géré par le privé.
Celui-ci pour accroitre sa rentabilité aura comme principal levier la possibilité d'agir sur les salaires des cheminots, car on peut penser qu'au niveau de l'organisation de l'entreprise, ces grandes sociétés privées sauront recruter les meilleurs ingénieurs pour gérer le trafic.

mercredi 4 avril 2018

NOUVEL URBANISME

Le supplément du journal Sud-Ouest du jeudi 29 avril présentant de nombreux projets de construction d'immeubles dans notre région m'a laissé perplexe.
Sous prétexte qu'il faut densifier l'habitat des villes pour limiter les transports, on assiste à la construction d'immeubles énormes regroupés  en zones d'habitat extrêmement denses, et si l'on compare les projets actuels aux HLM qui ont tant de responsabilité dans les problèmes de société, on a l'impression que l'on est passé d'un système ou l'on construisait des "clapiers austères"  pour loger les plus démunis à des "clapiers de luxe" pour loger maintenant ceux qui ont plus de moyens.
Va-t-on recréer l'esprit de village ou la promiscuité ?
Il  est possible que dans un premier temps les choses se passent bien mais aussi que, petit à petit, les  gens qui habitent ces grands ensembles se lassent et aspirent à un habitat plus dispersé, laissant à d'autres récupérer ces vieux logis d'occasion, car il n'est pas certain qu'ils vieillissent aussi bien que les constructions anciennes.
Ce nouveau système d'habitat ne fait pas tout, le comportement de l'individu me parait dépendre, en grande partie, de la manière dont il est logé.
J'en veux pour preuve une vieille histoire. Elle remonte à la construction du nouveau Bordeaux à Mériadec. Cette zone était autrefois malfamée, on n'osait s'y aventurer la nuit  dans les années 1950. Quand le quartier a été rasé, on a relogé  les habitants dans des petits pavillons que l'on pensait provisoires à la limite de Bordeaux et de Pessac. Les gens ont été si contents de se retrouver dans un habitat aussi ouvert qu'ils ont pris grand soin de leurs maisons , et ce qui devait être provisoire est devenu permanent. Ainsi, la preuve était faite qu'en améliorant l'hébergement des gens, en leur donnant de l'espace, on pouvait changer leur comportement.
C'est compte tenu de cette expérience que  la forte densification de l'habitat, que l'on recherche à tout prix pour arriver à une Métropole bordelaise de un million d'habitants, m'inquiète.

mardi 3 avril 2018

LES CAPITALISTES ATTERRES

En 2011 quelques économistes de gauche se regroupaient sous le nom des "Economistes atterrés", pour attirer l'attention sur la dérive ultralibérale de la société.
Cette dérive est devenue tellement importante et dangereuse que maintenant on pourrait presque s'attendre à voir se créer le mouvement des "Capitalistes atterrés"
En effet devant les exigences sans cesse croissantes des actionnaires, qui demandent, au détriment des salariés, des rendements supérieurs à 15%, certains ardents défenseurs du système capitaliste s'émeuvent et ont peur de voir s'écrouler le système qu'ils ont tant défendu.
Se référant au début du fordisme, ils se souviennent que Ford avait bien compris que pour vendre ses voitures, il fallait que ses ouvriers puissent les acheter. Il semble que cela soit complètement oublié en demandant aux salariés de se satisfaire de rémunérations de misère pour créer des objets et services que seuls ceux qui les exploitent peuvent obtenir.
Bien qu'en France, le problème soit moins caricatural que dans bien d'autres pays, en raison de l'existence d'un salaire minimum, il n'en reste pas moins que les travailleurs pauvres sont légion et que leur nombre ne cesse de croitre.
De ce fait des voix se lèvent et des écrits se publient par ceux qui s'inquiètent, tout en ayant toujours défendu ce système économique, mais qu'ils jugeaient convenable tant que l'ultralibéralisme et le capitalisme débridé n'étaient pas venus caricaturer ce modèle économique qu'ils chérissent tant, jusqu'à penser  que le voir périr commence à ce faire jour.
C'est ainsi que Christine Kerdellant dans "Le  suicide du capitalisme", Patrick Artus dans "Et si les salariés se révoltaient" et Jean Peyrelevade dans "Changer ou disparaitre. Adresse au patronat" tirent la sonnette d'alarme.

lundi 2 avril 2018

DE L'HUILE SUR LE FEU

A la suite de l'attentat antisémite qui a coûté la vie à Mireille Knoll, vieille femme juive de 85 ans ayant échappé à la shoah, une marche blanche a été organisée pour dénoncer l'antisémitisme.
Le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) avait fait savoir que le Front National et La France Insoumise n'étaient pas les bienvenus, ce qui a provoqué des incidents fort regrettables en cours de défilé.
Cet organisme ne peut être fier de sa décision en envoyant un message d'intolérance au moment où le peuple de France se rassemble autour d'une noble cause. Oublie-t-il que FN et LFI réunis ont représenté 40% des suffrages à la dernière élection présidentielle ? Pense-t-il donc qu'en France il y a 40% d'antisémites ? C'est faire un amalgame injurieux qui ne l'honore pas.
Malheureusement l'IFOP (Institut Français d'Opinion Publique) rapporte par la voix de Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégie, qu'il y aurait quand même 10 à 15% de français peu clairs sur ce sujet.
Mais, ce n'est pas parce qu'à l'extrême droite le fondateur du FN a eu régulièrement des propos antisémites et négationnistes et que sa fille a eu des fréquentations néonazi hors de nos frontières, ou qu'une partie de l'extrême gauche, en prenant fait et cause pour les palestiniens dans le conflit qui les oppose à Israël, a parfois pris de positions antisionistes, que l'on ne doit pas confondre avec l'antisémitisme, qu'il faut considérer que tous les membres de ces partis sont hostiles à la communauté juive.
Ce n'est pas avec des décisions comme celle prise par le CRIF que l'on peut espérer aller vers une amélioration de la solidarité nationale.

dimanche 1 avril 2018

L.F.I.,DANGEREUX MELANGE

Jean-Luc Mélenchon a été honteusement conspué lors de la marche blanche du 28 mars 2018, organisée pour dénoncer l'antisémitisme.
Il n'a jamais mérité cela, d'autant plus que peu de temps avant il avait fait, à l'Assemblée Nationale, une intervention de haute tenue pour rendre hommage au gendarme Arnaud Beltrame victime du terrorisme.
Comment certains peuvent-ils en venir là ?
On a l'impression que La France Insoumise (LFI) a récupéré tous les mécontents qui n'osent pas aller apporter leurs suffrages au Front National, à tel point que certains en viennent à confondre le comportement des deux partis. Il faut dire que la prise de position d'un des membres de LFI, Stéphane Poussier ex candidat aux élections législatives, qui s'est réjoui  de la mort de ce gendarme, que la majorité des français considèrent comme un héros, n'a rien arrangé à l'affaire. Mais comment confondre cet ignoble individu avec des gens comme Jean-Luc Mélenchon, Eric Coquerel ou Clémentine Autun, pour ne citer qu'eux, qui n'ont jamais cessé de lutter contre le racisme et l'antisémitisme.
Il doit manquer à ce parti, pour être clairement reconnu et identifié, d'affirmer plus fermement les valeurs positives qu'il défend et ne pas se contenter de risquer, faute de contrôle de ses adhérents,  de constituer un ramassis de mécontents. Ce sont des valeurs positives qui doivent fédérer les individus, le mécontentement ne suffit pas.
Dans le même ordre d'idée, il est à craindre, en l'Italie qui se voit obligée d'être dirigée par l'association de l'extrême gauche et de l'extrême droite, que le gouvernement ainsi formé devienne un douloureux exemple de ce que la confusion née d'une opposition disparate, peut générer comme risque pour un pays.