mardi 17 avril 2018

L'INTERVIEW DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

L'interview du Président de la République par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel ce dimanche 15 avril était présenté comme un exercice à haut risque. Il s'en est remarquablement bien tiré en sachant gardé son calme, en étant très précis sur le plan de la dialectique et  en se permettant même de faire quelques remarques sur l'attitude de ses interviewers. Il faut dire que les mimiques d'Edwy plenel et le feu des questions de Jean-Jacques Bourdin, qui ne lui laissait pas le temps de répondre aux questions qu'ils lui avaient posées, lui ont grandement facilité la tâche. Notons aussi qu'ils ont tous les deux évité de l'appeler Président, mais l'interpellation sous la forme d'Emmanuel Macron, n'a en rien déstabilisé ce dernier, les puérilités n'ayant pas l'air d'avoir d'emprise sur lui.
Voilà pour la forme.
Pour le fond, ce qu'il faut retenir, c'est qu'Emmanuel Macron se veut inflexible et donne l'impression de ne rien vouloir changer à son projet de peur de faire capoter l'ensemble de son programme. Il parait sûr de lui, voyant que les oppositions sont dispersées et  ne croyant absolument pas à la "convergence des luttes"
Il y a pourtant quelques petits signes d'inflexion que, malheureusement, ses interlocuteurs n'ont pas assez exploités. Il s'agit notamment pour la SNCF de demander la garantie de la reprise de la dette par l'état et d'assurer par une loi que cet organisme restera public et que ses capitaux ne seront pas cessibles.Gageons que cette information sera relevée par les syndicats réformateurs et qu'Emmanuel Macron a vu là l'opportunité de faire éclater le front syndical.
On a appris, pour faire patienter les retraités, que la totalité des assujettis à la taxe d'habitation en seraient exonérés en...2020.
Concernant les retraites il aurait été bon d'exiger que la garantie d'une retraite par répartition fasse l'objet d'une loi, mais encore faudrait-il en connaitre le volume pour que le retraité ne soit pas obligé, pour vivre dignement, de souscrire une complémentaire privée.
Pour le reste, il faudra patienter en ayant foi dans la bonne volonté des riches exonérés d'une partie de l'impôt sur la fortune, pour qu'ils investissent dans l'économie, Emmanuel Macron aurait pu s'inspirer de la proposition de Nathalie Kosciusko-Morizet de soumettre cette défiscalisation à une obligation de placement en actions.Ils auraient ainsi eu une obligation de participation à la redynamisation de l'économie qui est le seul credo sur lequel compte notre Président pour trouver les subsides nécessaires au bon fonctionnement des services publics dont les hôpitaux sont un exemple emblématique.
Si l'on veut résumer cette intervention en une phrase, elle serait: Croyez en moi, je vais améliorer la marche de l'Europe, relancer l'économie en aidant les investisseurs pour trouver l'argent nécessaire pour faire fonctionner les services publics, après quoi tout ira mieux, faites moi crédit, mais comme pour le moment je n'ai aucun fonds  à investir dans la marche du pays, moi je ne peux pas vous faire crédit.
Finalement, une émission pour pas grand chose.

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