vendredi 13 avril 2018

SIMPLICITAIRES ET SOCIETE DE CONSOMMATION: DIFFICILE COHABITATION

En regardant sur France 2 ce mardi 10 avril l'émission de Frédéric Lopez "Nos terres inconnues"qui se déroulait dans les Cévennes, j'ai tout d'abord, avant d'apprécier cette émission , enrichi mon vocabulaire d'un nouveau mot "simplicitaire".
Qu'est-ce qu'un simplicitaire ? C'est un individu qui, souvent lassé par la société de consommation, fait un retour à une vie plus simple, en général rurale, en vivant simplement près de la nature et en essayant de retrouver des valeurs simples de la vie dont la solidarité parait être un élément essentiel.
En dehors du fait que j'ai trouvé cette émission fort intéressante et présentant des personnages attachants vivant suivant leur passion de manière rustique en harmonie avec la nature et leur entourage, parfois assez lointain, j'ai pu toucher du doigt , non seulement l'énorme fossé qui sépare la vie de ces gens de la société de consommation, mais aussi l'incompatibilité de ces deux modes de vie. Je prendrai deux exemples :
-Le phénomène cévenol:
Il s'agit de phénomènes climatiques qui se traduisent par des pluies abondantes. Ces phénomènes sont présentés en général comme catastrophiques car ils provoquent des inondations très importantes et subites, notamment dans le Gard. Mais ces dégâts sont si catastrophiques car des zones inondables ont été urbanisées alors  que dans la campagne cévenole ce phénomène climatique est attendu avec impatience pour faire grossir les châtaignes. Les petits exploitants locaux parlent de variations importantes de la production pouvant aller de 300kg. à 3 tonne en fonction de ces précipitations.
-Le petit commerce.
En cours d'émission une épicerie ambulante était présentée comme un exemple de lien social dans cet habitat dispersé où le commerçant ne se contente pas de vendre ses produits, il rend aussi de menus services notamment aux personnes les plus âgées. Malheureusement, en fin d'émission, on apprenait que ces commerçants, si dévoués, avaient abandonné leur activité, ce qui tout en étant fort regrettable, était significatif d'une vérité fondamentale: un service public, car c'est bien de cela qu'il s'agit, ne peut pas être rentable.
Ainsi, par le biais d'une émission distrayante, agréable et informative, on a pu ce soir là apprécier l'énorme différence qu'il existe entre la vie que mène la plupart d'entre nous et celle que mènent ceux qui veulent se rapprocher de la nature et des choses simples.Ceci permet de se poser la question  de savoir si le progrès scientifique permettra de réconcilier ces deux visions de la société. Sera-t-on capable de respecter la nature, de revenir aux fondamentaux de la vie en société comme la solidarité, tout en gardant ce que la majorité d'entre nous considère comme un confort indispensable ?
L'optimisme veut que l'on ait confiance en la science, mais la raison fait que l'on doit penser que la science ne suffit pas si l'humanisme et l'éthique ne prennent pas toute la place qui doit leur revenir. Science sans conscience....     

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