lundi 23 avril 2018

VERS UNE POLICE PRIVEE

Jusqu'en 2018 lorsqu'un conducteur de véhicule en stationnement dans une commune où celui-ci était payant et qu'il était en infraction faute d'avoir acquitté son dû ou qu'il avait dépassé la durée pour laquelle il avait payé sa contribution, il devait s'acquitter d'une amende. C'était une pénalité infligée par les forces de polices municipales. Maintenant, les choses ont changé, cette amende porte le nom de "forfait post stationnement". Ce n'est plus une infraction, c'est simplement quelque chose qui s'apparente à une location de parking de longue durée sur la voie publique. Associées à cette nouvelle mesure, des sociétés privées sont chargées de s'assurer que chaque véhicule stationné a bien fait l'objet du paiement de la redevance, autrement dit d'un loyer pour une place de parking. De ce fait on  ne peut considérer, par ce stratagème, que la société privée chargée de cette mission a un pouvoir de police, elle a simplement pour fonction de récupérer une redevance.
Il en va tout autrement pour le contrôle des automobilistes sur la voie publique. Jusqu'à maintenant seules les forces de polices pouvaient sévir, soit directement par le biais d'agents constatant les infractions, soit par le biais de dispositifs spéciaux comme les radars automatiques. Maintenant ce sont des société privées qui, équipées de radars, peuvent faire la chasse aux  contrevenants. Ce sont donc bien des sociétés privées qui ont force de police.
Comme on sait très bien qu'une société privée doit pour survivre équilibrer ses comptes, qui pourra maintenant affirmer que, vis à vis des automobilistes, les pouvoirs publics n'imposent pas la politique du chiffre ?
Cette dérive est particulièrement inquiétante car elle délègue au privé une partie des pouvoirs régaliens de l'état de manière, à la fois, de diminuer le nombre des fonctionnaires et accroitre ses propres recettes.
Il est permis de se demander jusqu'où cette dérive va nous conduire. Va-t-on revoir des fermiers généraux pour collecter l'impôt, et des mercenaires pour remplacer nos forces armées ?   

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