mardi 27 octobre 2015

J'AI PEUR.

Les conférences et les écrits de Laurent ALEXANDRE, les textes de Joël de ROSNAY et de Jacques ATTALI au sujet des biotechnologies m'inquiètent énormément.
Intervenir sur le génome humain, créer des membres artificiels commandés par le cerveau ainsi que des immunités contre des maladies génétiques par intervention sur les gènes humains est certes un progrès pour la médecine. Envisager de rendre l'homme immortel comme cherche à le faire Google, et prévoir à brève échéance une espérance de vie de 200 à 400 ans est inquiétant. Créer la vie à partir de corps inertes conduisant à l'apparition de robots surhumains élaborant eux mêmes leur énergie vitale est pour moi proprement terrifiant.
Je sais bien que depuis la nuit des temps toute découverte a eu des aspects positifs mais a aussi été à l'origine  de risques par l'utilisation du progrès à des fins destructrices. Le feu a généré des incendies mais il a surtout permis de cuire les aliments, de travailler les métaux, d'améliorer les techniques de la poterie etc., la radioactivité guérit certains cancers et a permis depuis longtemps, comme la radioscopie, d'améliorer les moyens d'investigation, mais elle a aussi permis de créer la bombe atomique.
Jusqu'à présent l'aspect positif des découvertes a largement dépassé les aspects négatifs, c'est pour cela que l'on parle de progrès, mais jamais de tels risques que ceux évoqués ci dessus n'ont existé. Le moment est venu où l'homme risque d'être dépassé par ce qu'il crée, ce ne sont plus des outils. Il faudra une prise de conscience de toute l'humanité et que la parole des Sages puisse être entendue et respectée pour que l'éthique soit au centre des préoccupations humaines.
La société actuelle semble s'emballer en oubliant de respecter l'homme. Il suffit de regarder la répartition des richesses sur terre, il parait, d'après Monique PINCON-CHARLOT, que le cumul des 85 plus grosses fortunes au monde est équivalente aux possessions cumulées de la moitié de l'humanité la plus pauvre
Ceux qui tolèrent un tel état de fait sauront-ils devenir plus raisonnables en se rendant compte qu'eux mêmes, les plus puissants seront aussi à la merci de leurs inventions?
Pour terminer cette note sur une réflexion un peu plus gaie qui viendra tempérer le pessimisme qu'elle inspire, je citerai cette boutade: Un homme demande à un chercheur qui a mis au point ce surhomme qu'est ce robot doté d'intelligence artificielle: "Et dans tout ça est-ce que Dieu existe?" réponse "Maintenant oui"

jeudi 22 octobre 2015

REMBOURSEMENT DES FRAIS MEDICAUX

Actuellement en France la Sécurité Sociale obligatoire dont le budget est alimenté par les employeurs et les employés ne couvre qu'une partie des remboursements des soins et est régulièrement en déficit.
Pour pouvoir correctement se soigner une Mutuelle non obligatoire  est indispensable. Les caisses complémentaires, que je sache, ne sont pas en déficit et, j'ai même lu, sans pouvoir le vérifier, que le bénéfice de ces caisses serait au moins égal au déficit de la sécurité sociale.
Ce système est la cause de beaucoup de complications et d'injustices.
- Certains ne peuvent pas se payer une Mutuelle et, bien sûr, n'ont pas les moyens de se soigner correctement puisque pour eux de ce fait les soins coûtent plus cher.
- Les remboursements des frais médicaux nécessitent plusieurs structures ce qui fait que les mêmes dossiers sont traités à deux reprises par deux organismes différents, la Sécurité Sociale se chargeant d'une partie fixe du remboursement et les Mutuelles d'une partie complémentaire variable suivant la couverture choisie par les patients, ce système conduit, tout compte fait à l'existence de double emplois.
Ne serait-il pas possible d'envisager pour une seule cotisation comprenant à la fois les prélèvements obligatoires de la Sécurité Sociale et les primes versées aux Mutuelles de créer un "grand service national de remboursement des soins médicaux" alimenté par exemple par une augmentation de la C.S.G. Que le personnel de ce service se charge du remboursement de la totalité des dépenses de santé  ou qu'il n'assure comme actuellement qu'une partie des remboursements ne devrait pas nécessiter une forte augmentation des effectifs.
Ce projet permettrait aussi d'éviter les complications du tiers payant que les médecins refusent à juste titre d'avancer aux patients en raison de la lourdeur des taches administratives causées par l'abondance des Mutuelles. La totalité des soins serait alors payée par cette nouvelle structure aux  médecins dont les actes seraient validés par la carte vitale .
En faisant cette proposition je sais bien qu'il n'y a aucune chance que cela ait lieu. Le sacro saint budget de l'Etat serait encore en augmentation alors que les gouvernements successifs  ont plutôt tendance à prendre une tout autre orientation en désengageant de plus en plus la Sécurité Sociale de ce pourquoi elle a été créée. Le budget de la santé de chaque ménage va augmenter, les mutuelles et assurances privées vont en profiter et, cela parait être une priorité, le budget de l'état n'en sera pas affecté il se portera même plutôt mieux, tout en laissant croitre les inégalités face aux aléas de la santé

dimanche 18 octobre 2015

RETRAITES

L'état des finances des caisses de retraites complémentaires conduit à des débats stériles qui font que certains quittent la table des négociations alors que d'autres essaient de réparer des dégâts ou des manques de prévoyance avec des artifices qui ne sauraient régler pour très longtemps les problèmes posés.
Ne se trompe-t-on pas d'hypothèse de réflexion lorsqu'on aborde le problème des retraites en croyant le régler par une différence d'âge de départ ou de durée de cotisation pour essayer d'apporter un peu de justice dans la compensation de la pénibilité engendrée par une longue carrière difficile.
Tout le monde constate que suivant la pénibilité du travail accompli, l'espérance de vie est très variable, alors pour toute réparation, pour les métiers les plus durs on essaie de garantir une espérance de vie après le départ en retraite à peu près convenable. On accepte donc, par principe, que certains aient, en raison de leur travail, une espérance de vie plus courte que d'autres. N'y a-t-il pas là quelque chose de choquant?
Et si l'on posait les deux hypothèses suivantes:
- Essayer de donner à chacun une même espérance de vie
- Essayer de donner à chacun une espérance de vie de retraité équivalente
La première conclusion qui en découle est la suivante: l'âge de départ possible à la retraite sera le même pour tous.
Mais alors comment faire pour que chacun ait la même espérance de vie? Certainement pas en abaissant pour certains l'âge de départ à la retraite, mais en agissant sur plusieurs paramètres parmi lesquels: - mettre au point le plus d'outils possible pour diminuer la pénibilité du travail et non pas pour accroitre la productivité
               - diminuer la durée hebdomadaire du travail proportionnellement à la pénibilité
               - prévoir pour les travaux difficiles de longs moments de repos
               - reconvertir à partir d'un certain âge les travailleurs dans des taches plus confortables
               - donner au cours de la carrière, à partir d'un certain âge, la possibilité d'avoir le choix, lors d'une promotion entre une diminution de la durée du travail ou une augmentation de salaire.
J'ai conscience que cela est certainement très compliqué mais on ne peut réparer par des mesurettes des comportements et des solutions qui ont trop longtemps refusé d'aborder le problème en voulant sérieusement le traiter.
Un autre point, et non des moindres, est de connaître le montant dont peuvent disposer les caisses de retraites. Les travailleurs doivent-ils se "débrouiller" entre  eux ou doit-on chercher ailleurs quelques ressources complémentaires comme des prélèvements sur les mouvements de capitaux ou les dividendes des actipnnaires                                                                                                                                               C'est un choix de société.Je crains que personne, ou presque, ne le porte lors des prochaines échéances électorales sans prendre conscience du risque que cela comporte.
On ne peut demander indéfiniment aux plus démunis de s'arranger entre eux sans faire appel à la solidarité des possédants en évitant le risque d'une explosion sociale. Je crains aussi que le problème ne soit pas de savoir si cette explosion aura lieu mais quand elle aura lieu.

lundi 12 octobre 2015

AIR FRANCE

Ce vendredi 9 octobre l'excellente émission de télévision de Frédéric TADDEÏ "Ce soir ou jamais" traitait des incidents regrettables qui ont eu lieu lors de l'affrontement entre les dirigeants d'Air France et les salariés.
Les invités étaient: Slomo SAND Historien israélien
                               Michela MAZZANO députe italienne au parlement européen
                               Nicolas BOUZOU économiste
                               Monique PINCOT-CHARLOT économiste
                               Frédéric VIGUIER écrivain
                               Corine PELLUCHON philosophe
S'agissant de violence la quasi unanimité du plateau a plutôt condamné l'obligation dans laquelle se trouvaient les représentants d'Air France missionnés pour défendre un système ultralibéral plus violent que le comportement regrettable de certains salariés, diffusé largement sur les écrans de télévision.
 Lors des compressions de personnels, il y a des morts par suicide parmi les personnes licenciés alors que les cadres d'Air France n'ont subi que quelques dégradations de leur tenue vestimentaire.
Le pouvoir de gauche actuellement en place a été vertement critiqué pour avoir pris parti, sans nuance, par la voix de son premier ministre, pour les représentants d'Air France.
Chose étonnante, que j'ai apprise lors de cette émission, en 2008, en Inde un chef d'entreprise a été lynché à mort par les 200 personnes qu'il avait licencié et le ministre de tutelle a condamné fermement la violence du chef d'entreprise qui avait procédé à ces licenciements. Le premier ministre indien est intervenu par la suite pour tempérer cette prise de position.
La violence de ceux qui possèdent le pouvoir n'est ni compréhensible ni excusable, celle de ceux qui le subissent n'est pas excusable mais elle peut se comprendre.
                              

samedi 10 octobre 2015

DEFENSE DE NADINE MORANO

Je suis un farouche adversaire des idées d'extrême droite, fermement opposé à l'ultra libéralisme, peu enclin à voir se profiler un quinquennat de droite et pour tout dire peu confiant à ceux qui actuellement prétendent représenter la gauche.
Pourtant j'ai apprécié la façon dont Nadine MORANO s'est comportée après son exclusion de la tête de liste des élections régionales. Elle a réagit honnêtement, n'a pas présenté de fausses excuses comme certains l'auraient fait et a fort justement fait remarquer que, elle n'avait jamais eu de démêlés avec la justice.
L'ex U.M.P. en mettant Nadine MORANO tête de liste dans l'est comptait bien sur les idées qu'elle représente pour attirer les suffrages, elle ne pensait pas que sa maladresse ou son honnêteté aller jusqu'à exprimer aussi clairement sa pensée.
 Il est simplement regrettable que certains membres de ce parti, qui a eu l'audace de confisquer le mot de "républicains" pour s'identifier, ne soient pas aussi honnêtes que Nadine MORANO pour que leur projet soit dévoilé en toute clarté

mardi 6 octobre 2015

L'EROSION LITTORALE

Le compte rendu dans le journal "Sud Ouest" du samedi 3 octobre de la réunion traitant de l'étude menée à Lacanau sur l'érosion du littoral aquitain m'a beaucoup surpris.
Après deux ans d'études il semble que l'on ait toujours le choix à Lacanau, soit de défendre le trait de côte avec force ouvrages dont les conséquences seraient, semble-t-il, de faire disparaitre les plages qu'il faudrait chaque année regarnir en sable, soit de délocaliser les habitations du bord de mer pour permettre au trait de côte de reculer.
Il me semblerait logique, peut-être est-ce du à mon incompétence, de traiter séparément deux phénomènes bien qu'ils soient interdépendants. Il s'agit: d'une part des évènements climatiques dangereux dont la fréquence augmente, et d'autre part de la montée prévisible des océans.
Pour que les conséquences des évènements climatiques qui sont la cause de l'érosion littorale en raison de l'énergie qu'ils libèrent soient combattus, ne serait-il pas plus opportun d'essayer de diminuer l'énergie de la houle avant qu'elle ne frappe le littoral plutôt que de penser à bétonner par la construction de pérrés les abords de l'océan.
Des études et exemples expérimentaux existent, certes à petite échelle, pour que l'énergie de la houle se dissipe avant d'atteindre le trait de côte. Il est possible d'agir sur la rugosité des fonds marins, de créer des herbiers artificiels, d'installer au large des ouvrages de défense (ex: les piscines de Soulac) etc.
En ce qui concerne la montée des eaux, si la mer doit monter de 20 cm.et que la plage est relevée d'autant, le problème pourrait se régler en une seule fois par apport de sable, à condition, bien sûr, que le problème de l'érosion puisse être traité par exemple par l'un ou plusieurs des procédés  indiqués ci dessus.
Je suis certain qu'au qualificatif d'incompétent que je m'accorde s'ajoutera, bien évidemment celui d'utopiste que je revendique.
Pourquoi utopiste? Parce que les coûts de ces propositions paraîtront prohibitifs. Mais chaque jugement de valeur, même s'il s'agit de finances, mérite d'être mesuré à l'échelle d'autres dépenses, celles générées par les guerres, les destructions, le coût des armements par exemple.
Alors tout compte fait, ne pas pouvoir lutter et programmer des recherches pour s'adapter au changement climatique n'est du qu'au comportement humain: plutôt s'entre tuer que défendre la planète.