samedi 30 avril 2022

LE NON CUMUL DES MANDATS NE SERAIT-IL PAS UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?

Lorsque l'on regarde le paysage politique français, force est de constater que trois partis politiques, sans réelle implantation territoriale, se disputent la direction de notre pays. Les autres anciens partis de gauche (PS et PCF) et de droite (LR), dirigent la plus grande partie des collectivités locales: régions, départements, communes. 

Tout se passe comme si les uns voulaient fixer notre avenir et les autres étaient obligés de s'occuper des affaires courantes.

Lorsque le non cumul des mandats a été décidé, ce paraissait être une bonne idée pour éviter qu'une même personne ne dispose de tous les pouvoirs, c'était un gage d'ouverture, j'y ai adhéré. Mais l'usage a montré que ce sont les élus locaux qui connaissent le mieux les aspirations des français et qui peuvent prouver qu'ils les respectent, sans quoi ils ne seront pas reconduits dans leurs responsabilités. Ne pouvant plus espérer concourir pour les plus hautes fonctions de l'État, d'autres ont pris leur place et promettent monts et merveilles sans avoir été obligés de prouver, ne serait ce qu'à l'échelle locale, le bien fondé de leurs propositions.

Rien n'est donc parfait, d'autres fonctionnements doivent être envisagés pour qu'il n'y ait pas une telle dichotomie entre l'attribution des responsabilités locales et nationales.

vendredi 29 avril 2022

 TWITTER, UN OISEAU DE MAUVAISE AUGURE

Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, proche de Donald Trump, ultra libéral et opposé à tout contrôle des réseaux sociaux, vient de racheter Twitter.

Avec un tel propriétaire, en 2020, Twitter n'aurait certainement jamais sanctionné Donald Trump.

Voila un parfait hébergeur pour les fake news, les complotistes, les manipulateurs de tout genre qui font le lit des politiques les plus extrêmes et conduisent directement à la propagation des régimes dictatoriaux.

Oui, c'est vraiment une très mauvaise nouvelle.

jeudi 28 avril 2022

 APRÈS CASTEX, LE CASTING

Emmanuel Macron vient d'être réélu Président de la République, son Premier Ministre Jean Castex va lui présenter sa démission. Qui va lui succéder ? Les pronostics alimentés par les commentateurs politiques vont bon train.

On y trouve des macronistes de la première heure comme Richard Ferrand et Julien De Normandie, d'anciens candidats à la primaire des LR comme Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko Morizet, d'anciens Premiers Ministres socialistes comme Bernard Cazeneuve et peut-être Manuel Valls et même une ancienne  Première Secrétaire de la CFDT, Nicole Notat. 

Si tout ce beau monde rejoint notre actuel Président, le gouvernement ressemblera fort à un gouvernement d'union nationale.

Mais il est à craindre que ce rassemblement de personnalités politiques importantes ne soit due qu'à l'intelligence, au charisme et à la finesse stratégique d'Emmanuel Macron. S'il réussit à rassembler des responsables d'horizons aussi variés et que leurs troupes les suivent , il méritera une vive reconnaissance de la Nation pour avoir ressoudé ses différentes parties qui ne pensent qu'à se combattre, mais cela ne pourra se faire que s'il change radicalement de politique en trouvant un équilibre judicieux que toute la partie raisonnable de la population souhaite. Il peut arriver aussi qu'un tel assemblage ressemble à la Yougoslavie du temps de Tito, où la cohésion n'était qu'apparente et où l'explosion a eu lieu dès sa disparition.

Si c'était le cas, en 2027, tout ce monde orphelin de celui qui les aura réuni  recommencera à se combattre, une recomposition politique aura du mal à renaître sous les yeux amusés de l'extrême droite toujours prête à saisir les opportunités lui permettant d'entraver la bonne marche d'une démocratie chancelante. 

mercredi 27 avril 2022

 QUE SOUHAITER POUR LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ?

Sitôt publiés les résultats de l'élection présidentielle, les responsables politiques se sont lancés à corps perdu dans la préparation des élections législatives.

Quelles sont les données objectives ?

- Chaque fois que des élections législatives ont succédé à une élection présidentielle, le parti du Président récemment élu en est sorti vainqueur.

- Les partis de gauche rêvent d'une majorité absolue à l'Assemblée Nationale, ce qui n'est envisageable qu'en cas d'union de tous les partis de gauche.

- Jean-Luc Mélenchon demande qu'on l'élise Premier Ministre et semble un peu vite oublier que c'est le Président de la République qui nomme le Premier Ministre.

- La droite semble formuler le même souhait en étant toutefois moins exigeante.

- L'extrême droite rêve de revanche tout en ayant une faible implantation territoriale.

- 70 % des français souhaitent qu'Emmanuel Macron ne remporte pas ces élections.

Pas facile dans ces conditions de tirer des conclusions qui conviennent à une majorité de nos concitoyens.

Si le parti du Président obtient la majorité absolue le risque de voir un second mandat ressembler au premier est grand, conduisant ainsi à une fracture sociale encore plus grande.

Si un parti d'opposition obtient la majorité absolue et qu'il refuse de négocier avec le Président, l'affrontement conduira à une paralysie dont le pays souffrira.

La situation la moins mauvaise ne serait elle pas qu'aucune formation politique n'obtienne la majorité absolue pour qu'enfin les décisions politiques soient issues de négociations conduisant au choix d'une voie moyenne acceptée, peut-être sans enthousiasme, par le plus grand nombre ?

Le choix du Premier Ministre dépendra évidemment du résultat des élections législatives, il sera issu de la majorité sans que celle si ne soit absolue. Formulons alors le souhait que le sens des responsabilités de nos élus ne nous ramène pas aux périodes de crises  qui ont émaillé la quatrième République. 

lundi 25 avril 2022

 Y AURA T-IL COHABITATION ?

Cohabitation ! La gauche ne rêve que de cela.

Les bons résultats de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, qui a récupéré bien des suffrages au delà de La France Insoumise (LFI), et affaibli ainsi des candidats du Parti Socialiste (PS), du Parti Communiste (PCF) et des Écologistes, lui laissent espérer une possibilité d'union en vue des élections législatives et une éventuelle majorité à l'Assemblée Nationale.

Il faudrait que cette union se fasse en toute transparence et qu'elle n'ait pas pour principal but de conduire à un affrontement systématique entre le Président de la République et son Premier Ministre. Notre pays serait alors paralysé et une telle situation ferait d'une manière définitive le lit du Rassemblement National (RN).

D'autres pays, et notamment l'Allemagne, savent construire des alliances raisonnables dans ces circonstances. Pourquoi n'y arriverions nous pas ? Il y va de la survie de la démocratie dans notre pays et peut-être tout simplement, à échéance plus lointaine, de la République.

Mesdames et Messieurs les responsables politiques de tout bord, nous vous en supplions, soyez raisonnables, la France est plus importante que votre parti ou votre personne.

 

 UNE SOIRÉE ÉLECTORALE AFFLIGEANTE ET INQUIÉTANTE

Emmanuel Macron a été réélu Président de la République au deuxième tour de l'élection présidentielle avec plus de 58 % des suffrages exprimés.

France 2 a consacré toute la soirée du dimanche 24 avril 2022 à cet événement. Des représentants de toutes les tendances et partis politiques se sont succédés. Ceux qui soutiennent Emmanuel Macron ont eu le triomphe assez modeste compte tenu du taux d'abstention et de l'importance des votes blancs. Tous ceux qui représentent l'opposition n'ont parlé que de revanche, de troisième tour en pensant aux élections législatives du mois de juin, de prise de pouvoir à cette occasion pour imposer à la France une autre politique que celle pour laquelle le Président venait d'être réélu. Pas un n'a parlé d'espérance de cohabitation positive en espérant à la fois gagner ces élections législatives et en négociant avec le Président réélu pour infléchir sa politique dans certains domaines sans vouloir la combattre systématiquement dans tous les domaines.

Lorsque, chacun sur de soi ne veut pas prendre en compte les arguments de l'autre, ne reste alors que l'affrontement stérile et toujours paralysant.

Heureusement en fin d'émission les voix de certaines commentatrices se sont faites entendre expliquant opportunément que la France avait besoin d'un projet, d'une vision à long terme et non pas d'un catalogue de mesures, voire de mesurettes, parfois même tout à fait temporaires. Dans ce domaine les interventions intelligentes et pertinentes d'Anne Rosenchère et de Vanessa Schneider  faisaient plaisir à entendre et, en relevant le débat, ne faisaient pas regretter d'avoir suivi l'émission jusqu'à son terme. 

samedi 23 avril 2022

 BONNE NOUVELLE POUR LES AUTOENTREPRENEURS

La société Délivéroo qui utilise les services des livreurs à domicile, ne travaillant que pour elle, vient d'être condamnée à une lourde amende pour travail dissimulé.

Ces livreurs ont un statut d'autoentrepreneur, dépendant intégralement de cette société qui fixe leur rémunération, leur emploi du temps et ne prend envers eux aucun engagement. Ce sont en réalité des salariés dont la société tire tous les avantages sans ne prendre aucun risque en compensation.

Cette condamnation est très importante et il est souhaitable qu'elle fasse jurisprudence car Délivéroo a exploité jusqu'à l'extrême un système que d'autres utilisent d'une manière plus discrète.

Agir ainsi c'est utiliser d'une manière totalement dévoyée le statut d'autoentrepreneur qui a été créé pour permettre l'accès à l'emploi à des personnes voulant créer facilement une petite entreprise. Malheureusement, bien des entreprises plus importantes ont vu là le moyen de transformer des salariés en sous-traitants souvent mal payés, sans garanties sociales, dépendant totalement d'elles pour des revenus souvent ridicules, et en étant exonérés des charges sociales.

Il est nécessaire de mettre de l'ordre dans cette jungle, peut-être est-ce le début ?

vendredi 22 avril 2022

 VOTER MACRON POUR L'EUROPE

La France est, avec l'Allemagne, l'un des deux principaux piliers de l'Union Européenne, peut on imaginer les français porter à la tête de leur pays une représentante de l'extrême droite qui, jusqu'à il y a peu de temps, voulait sortir de l'Europe et qui reste fondamentalement eurosceptique.

- peut on imaginer d'envisager une révision des traités que les autres pays refusent ?

- peut-on recréer des frontières que les accords européens ont effacés et limiter la circulation des personnes et notamment des travailleurs ?

- peut on remplacer une Europe unie par une Europe des nations ?

- peut on nous éloigner de l'Allemagne qui est notre principale partenaire et initiatrice, avec nous, de cette Union Européenne ?

lorsqu'on sait que les décisions se prennent à l'unanimité des 27 pays membres. Il n'y aura alors pas d'autre alternative que de se diriger vers un frexit dont l'exemple de la Grande Bretagne montre qu'une telle option est à la fois préjudiciable pour le pays et pour l'Union Européenne.

D'autre part quitter l'Europe, car il n'y aura pas d'autre choix, revient à nous isoler et à priver l'Europe de la participation du seul pays disposant de l'arme nucléaire.

Enfin, dans les conditions actuelles de guerre entre la Russie et l'Ukraine où toute l'Europe apporte son soutien à ce dernier pays agressé, peut on imaginer que la France, qui préside jusqu'au premier juillet l'Union Européenne, soit dirigée par une Présidente de la République qui entretient des relations plus que douteuses avec Vladimir Poutine ce dictateur russe agresseur de l'Ukraine.

Même si le vote pour Emmanuel Macron est un vote de refuge pour tous ceux qui avaient fait un autre choix au premier tour, l'Europe est une raison positive de lui apporter leur suffrage.

Maigre consolation, mais consolation quand même.


 LE DÉBAT DE L'ENTRE DEUX TOURS

Ce débat ne ressemblait absolument pas à celui de 2017, Emmanuel Macron avait à défendre un bilan et Marine Le Pen devait faire oublier sa piètre prestation d'il y a cinq ans. En ce sens ils ont plutôt bien réussi.

Il faut donc saluer les progrès faits par Marine Le Pen qui a su garder son sang froid et la parfaite connaissance de tous les dossiers par Emmanuel Macron.

Mais sur le fond, peu de choses ont changées. On a même eu l'impression, par son attitude, qu'Emmanuel Macron recevait dans son bureau une postulante qui cherchait à garder un comportement très présentable.

L'ordre des sujets abordés était tiré au sort et le premier point, le pouvoir d'achat , qui était le principal que Marine Le Pen avait traité au cours de sa campagne, aurait du constituer un avantage pour elle, mais dès le début elle n'a pas su défendre suffisamment son projet et s'est trouvée en difficulté face aux observations de son adversaire, alors qu'Emmanuel Macron, maitre dans l'art de faire parler les chiffres et les statistiques, s'est montré plus crédible. Suivait, pour le malheur de Marine Le Pen, le sujet de l'international où ses relations avec Vladimir Poutine et les banques russes, proches du pouvoir, ont été, non pas un caillou dans sa chaussure, mais un véritable pavé dont elle n'a jamais pu se défaire.

D'une manière générale, Emmanuel Macron a montré une parfaite connaissance des dossiers  alors que Marin Le Pen a manqué de précision sur le chiffrage de ses propositions et n'a pas su appuyer sur les points faibles, qui pourtant ne manquent pas, du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Ce débat ne fera pas bouger les lignes, il se pourrait même que pour Emmanuel Macron il soit l'occasion de creuser encore un peu plus l'écart qui le sépare de sa concurrente.

Dans le paysage politique actuel, face à un débateur comme Emmanuel Macron, on ne voit pas qui d'autre que Jean-Luc Mélenchon pourrait espérer sortir vainqueur d'un tel débat. Il ne s'était pas trompé en choisissant depuis longtemps son adversaire.

jeudi 21 avril 2022

 LE CHOIX DES ÉLECTEURS DE JEAN-LUC MÉLENCHON

Jean-Luc Mélenchon a consulté ses soutiens, au nombre de 310.000, pour connaître leurs intentions de vote pour le second tour de l'élection présidentielle.

.Le choix leur était donné de soutenir Emmanuel Macron, de voter blanc ou de s'abstenir. 215.292 personnes se sont exprimées soit environ 70 % de ses soutiens.

Les résultats ont été les suivants: 37,65 % pour le vote blanc, 33,4 % pou Emmanuel Macron et 29 % pour l'abstention.

Si l'on tient compte de ceux qui se sont abstenus lors de cette consultation les résultats deviennent alors: 

- Abstention pour cette consultation: 30 %

- Voteront blanc le 24 avril: 26,4 %

- Voteront pour Emmanuel Macron : 23,4 %

- S'abstiendront le 24 avril: 20,3 %

La question est donc de savoir ce que feront ceux qui n'ont pas voulu participer à cette consultation et qui représentent le groupe le plus important.

Il est fort étonnant que des gens aussi engagés que ceux qui soutiennent un candidat ne s'expriment pas lorsque celui qu'ils soutiennent les consulte. Peut-être bien que dans cette consultation il manquait une possibilité de réponse: le vote pour Marine Le Pen. Se seraient-ils abstenus faute de pouvoir exprimer leur choix ?

Si cette hypothèse était la bonne, il faudrait alors en conclure que le premier choix pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, lorsque leur leader ne peut concourir, est de voter pour l'extrême droite.

Rude coup pour la gauche qui croyait que toutes les voix portées sur Jean-Luc Mélenchon étaient des voix de gauche. Peut-être un reliquat des anciens électeurs communistes qui avaient rejoint autrefois le Front National 

mercredi 20 avril 2022

 ESPOIR

Depuis soixante  cinq ans que je vote, j'ai rarement eu l'occasion de pouvoir exprimer une grade joie à la suite du résultat des élections, mais quand je l'ai fait, c'est parce que le candidat pour lequel j'avais voté était sorti vainqueur de la consultation.

Si au soir du 24 avril Emmanuel Macron était élu, je crois que je ressentirais un sentiment du même ordre, peut-être pas une grande joie mais un énorme soulagement de voir s'éloigner le spectre de l'extrême droite, bien qu'il n'ait reçu ma voix au premier tour, ni en 2017, ni encore cette année.

Les craintes qui remontent à mes souvenirs de jeunesse et les manifestations auxquelles j'ai participé pour exprimer ma solidarité avec les peuples qui luttaient contre les dictatures, font que j'ai appris qu'il était parfois plus important de lutter contre un énorme danger que de se mobiliser pour un idéal, au moins ponctuellement.

 Éviter le pire est plus important que d'exiger le meilleur. 

mardi 19 avril 2022

 CONSULTATION DISCUTABLE ET INAPPROPRIÉE

Au premier tour de l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a recueilli plus de 7 millions de voix ce qui représente 22 % des suffrages exprimés.

Dès la proclamation des résultats, il a demandé à ses électeurs de ne pas voter pour Marine Le Pen au second tour, sans autre consigne de vote. Il a promis de consulter ses soutiens pour faire connaître la ligne politique de son parti.

Ces soutiens ne représentent que 310.000 personnes, soit à peine un peu plus de 4 % des voix qu'il a recueillies. Il sait bien qu'il a bénéficié du vote utile venant de la gauche (PS, PC, Écologistes).

Souhaite t-il entrainer, par les résultats de cette consultation ceux qui ont voté pour lui par défaut, à suivre la ligne de ses adhérents les plus impliqués dans la politique de son parti, afin peut-être d'encourager l'abstention ou le vote blanc de manière à affaiblir le Président sortant et de favoriser indirectement celle contre qui il prétend lutter ? 

Si c'était le cas, cette consultation s'apparenterait plus à une manœuvre politique qu'à une sorte de respect démocratique de ses électeurs, ou tout au moins d'une partie de ceux-ci.

lundi 18 avril 2022

 DIFFÉRENTES MANIÈRES DE MENER CAMPAGNE ÉLECTORALE

Quelques jours après le premier tour de l'élection présidentielle, les différences entre les deux méthodes, celle d'Emmanuel Macron et celle de Marine Le Pen, employées pour mener la campagne électorale, apparaissent clairement.

Emmanuel Macron va au contact dans les territoires où son adversaire a obtenu de bons résultats pour essayer de convaincre ses détracteurs, quitte à proposer d'amender son projet.

Marine Le Pen préfère rester sur ses terres pour essayer d'élargir, peut-être par contagion, sa base électorale. Elle aborde essentiellement le thème du pouvoir d'achat dont elle sait qu'il est actuellement la préoccupation principale des français, occultant le reste de son programme.

Le courage et la force de conviction l'emporteront ils sur l'acharnement et la dissimulation ? Réponse le 24 avril.

dimanche 17 avril 2022

 SE MÉFIER DES CARICATURES

Nous allons le 24 avril voter pour le second tour de l'élection présidentielle. L'affiche est la même qu'il y a cinq ans. On nous rebat les oreilles pour nous faire comprendre que, si les deux postulants sont les mêmes, les enjeux, eux ne le sont pas. C'est certainement vrai, mais méfions nous des présentations caricaturales et des analyses réductrices.

En 2017, l'espérance d'une nouvelle politique était opposée à une extrême droite de bien triste mémoire.

 En 2022, l'extrême droite se cache, malgré un programme peu différent, derrière un discours de défense du pouvoir d'achat. De l'autre coté, le programme novateur de 2017 s'est révélé plus libéral que ne l'espéraient les gens de gauche qui l'on porté au pouvoir. Dans ces conditions il est paru facile pour la candidate d'extrême droite, et certains commentateurs, de présenter ce nouveau duel comme l'affrontement entre "la France d'en bas" et "la France d'en haut", entre les nantis et les démunis.

Belle manœuvre pour inciter les gens de gauche, qui ne craignent rien de plus qu'un régime autocratique, à voter pour la candidate d'extrême droite du Rassemblement National, qui s'avance masquée, à tel point que pour le premier tour son nom n'apparaissait pas sur ses affiches et que pour le second tour, même son prénom a disparu.

Vigilance ! Vigilance !

vendredi 15 avril 2022

 REPORT DES VOIX

Pour le second tour de l'élection présidentielle, la plupart des partis et des candidats battus ont choisi leur camp, mais Jean-Luc Mélenchon a vivement conseillé de ne pas voter pour Marine Le Pen sans inciter à voter pour Emmanuel Macron, pendant que le bureau politique LR prenait la même décision alors que sa candidate malheureuse, Valérie Pécresse, avait elle appelé à voter pour Emmanuel Macron dès la proclamation des résultats. 

On voit là toute l'ambigüité de LR, dont un de ses représentant, Éric Ciotti, avait annoncé depuis longtemps qu'en cas de second tour entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour il choisirait ce dernier. Cette attitude, ainsi que celle du bureau politique de ce parti, explique partiellement le très mauvais score de Valérie Pécresse. Là ne se trouve peut-être pas l'échec de Valérie Pécresse, car il est trop cuisant, mais certainement les difficultés financières générées par le non remboursement de ses frais de campagne.

Quant à LFI, malgré la vigoureuse consigne de Jean-Luc Mélenchon de ne pas voter pour Marine Le Pen, quelques micro trottoirs ont montré qu'il serait loin d'être intégralement suivi par ceux qui lui ont apporté leurs voix au premier tour.

C'est affligeant de voir que celui qui est actuellement le principal parti de gauche trouve en son sein des sympathisants pour qui le fait d'avoir des positions extrêmes est plus important que de porter des idées de gauche.

La refondation que la gauche espère depuis longtemps ne pourra certainement pas compter sur ces gens là

 CES PARTIS POLITIQUES QUI FAVORISENT L'ABSTENTION

Lors du premier tour de l'élection présidentielle, tous les partis politiques luttaient contre l'abstention, espérant certainement que ce sont parmi les abstentionnistes que se cachent les électeurs qui leurs sont favorables.

Pour le second tour, il en va tout autrement, si la plupart des candidats battus et leurs partis choisissent leur camp, il y en a qui, dans un langage plus ou moins alambiqué, incitent à l'abstention.

Lorsque Jean-Luc Mélenchon et le bureau des LR donnent comme consigne de vote de ne pas voter pour Marine Le Pen (RN), c'est implicitement conseiller de s'abstenir. En ce sens, dès la proclamation des résultats Valérie Pécresse (LR) a été plus courageuse et plus honnête en choisissant son candidat. Ne pas voter pour un candidat c'est favoriser l'autre du bout des lèvres et laisser aux autres la responsabilité d'une option que l'on n'ose pas prendre, et que l'on ne pourra leur reprocher.

Cette position pourrait se traduire de la manière suivante: "Si je suis candidat, allez voter, peut-être m'apporterez vous votre suffrage. Si je ne suis pas candidat, peu m'importe votre mobilisation." 

Est-ce cela l'appel au civisme quand on se plaint que l'école ne joue pas son rôle à ce sujet ?

jeudi 14 avril 2022

 REGRETS TARDIFS

La gauche, et notamment LFI dont le leader Jean-Luc Mélenchon a échoué si près du but pour accéder au second tour de l'élection présidentielle, regrette sa désunion.

Mais, à qui la faute ? Des voix se sont élevées pour procéder à une primaire de la gauche, qui l'a refusée ?

En 2017, lorsque la gauche implosait une primaire a été mortifère, en 2022 lorsqu'une partie de la gauche voulait la recomposer ç'aurait pu être le début d'un acte refondateur.

L'occasion a été manquée. Espérons que ces regrets tardifs ne soient pas des "regrets éternels"

mercredi 13 avril 2022

 RALLIEMENT INCONDITIONNEL... MAIS AVEC DES EXIGENCES

C'est assez curieux de voir tous ces éliminés au soir du premier tour de l'élection présidentielle, qu'ils soient de gauche ou de droite, se rallier à Emmanuel Macron en formulant des exigences pour que leurs propositions initiales soient respectées.

Quelle explication faut il donner à ces comportements ?

Promettent ils un combat pour les élections législatives et espèrent ils peser sur la politique du pays, voire imposer une cohabitation ? Tendent-ils la main pour intégrer le prochain gouvernement qui ne sera constitué qu'à la fin du mois de juin à la suite des élections législatives ? formulent ils des menaces pour rassembler dans la rue ceux qui n'ont pas voulu se rendre aux urnes ?

Tout est possible, mais si des négociations se faisaient dans le calme, cela serait préférable à la création de désordres qui ne feraient que favoriser encore la progression de l'extrême droite. Tout ceci dans la mesure où cette dernière subirait encore un nouvel échec au soir du 24 avril.

mardi 12 avril 2022

 LE PREMIER TOUR DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Les urnes ont fourni leur verdict, le deuxième tour opposera comme en 2017 Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Emmanuel Macron a amélioré son score de 2017 et a creusé l'écart avec Marine Le Pen. Il est de bon ton de ne pas afficher trop de triomphalisme, mais il serait étonnant que le Président sortant soit vraiment inquiet.

Marine Le Pen s'est donnée une image plus présentable en abandonnant, ou en faisant semblant de le faire, toutes ses propositions anciennes qui faisaient peur à l'électorat de droite: sortie de l'Europe, abandon de l'Euro... Elle a tenu un discours plus apaisé, et en cela Éric Zemmour par ses outrances et son appel à la haine l'a bien aidée.

Jean-Luc Mélenchon a manqué de peu la qualification pour le second tour, son programme bien structuré et un verdissement conséquent de ses propositions lui ont permis de recueillir bien des voix de gauche et des écologistes. Mais il a du mal à faire oublier ses outrances, ses fréquentations internationales douteuses et son antiaméricanisme viscéral.

Éric Zemmour après un début de campagne faisant illusion en essayant de cristalliser les mécontentements, n'a fait que perdre des intentions de vote. La lutte contre l'immigration ne constitue pas un programme quelle que soit la violence qu'on y associe. Il voulait remplacer Marine Le Pen, il l'a renforcée.

Yannick Jadot a tout d'abord souffert de la division de son parti. Mais, ceux qui devraient lui apporter leurs voix, les jeunes, préfèrent défiler que de se rendre aux urnes. D'autre part le programme très écologique de Jean-Luc Mélenchon lui a porté un tort indiscutable.

Valérie Pécresse a souffert aussi de la division interne de son parti. Des leaders indiscutables de ce parti ont donné l'exemple en rejoignant soit Emmanuel Macron, soit Éric Zemmour. Elle a aussi démontré que, quels que soient le sérieux et les compétence dont on dispose, il est aussi indispensable d'avoir des qualités tribuniciennes pour affronter l'élection présidentielle avec quelques chances de succès. Ce n'est pas son cas.

Jean Lassalle a été une sorte de révélation Certaines commune rurales lui ont apporté leurs voix lui permettant de frôler les 4 % de suffrages le positionnant devant le Parti Socialiste et Debout La France.

Anne Hidalgo a signé l'acte de disparition du PS dont le lourd passé ne pouvait lui laisser espérer un bon résultat. Mais à y regarder de près, la situation est la même qu'en 2017, car ses voix ajoutées à celles de Yannick Jadot correspondent au score de Benoît Hamon en 2017, dont Yannick Jadot était l'associé.

Nicolas Dupont-Aignan voit son rôle d'aiguillon de l'extrême droite s'émousser au cours des différents scrutins qu'il affronte.

Fabien Roussel espérait certainement mieux, son coté sympathique lui permettait de faire oublier le passé de son parti. Il s'est éloigné de Jean-Luc Mélenchon, ce qui a peut-être couté à ce dernier la qualification pour le second tour, mais comment concilier leur position en ce qui concerne le nucléaire.

Quant à Philippe Poutou et Nathalie Artaud, ils voulaient simplement profiter d'une tribune, ils l'ont eue.

Ce premier tour de l'élection présidentielle a montré qu'une union de la gauche était possible et qu'elle pouvait espérer se qualifier pour le second tour, car les différentes composantes de cette classe politique sont plus réconciliables que la droite et l'extrême droite. Reste à trouver un leader indiscutable dont les qualités ne seront pas occultées par quelques positions génératrices d'inquiétude pour certains électeurs.


lundi 11 avril 2022

 L'EUROPE DOIT ELLE ÉVOLUER ?

Question sans réponse de ma part, mais l'examen d'une carte de l'Europe fait que je me pose certaines questions.

Certaines taches blanches, de pays non inclus dans l'Union Européenne, apparaissent. Faut-il leur tendre la main, comme à la Suisse par exemple qui pour la première fois s'est associée à l'Union Européenne pour appliquer des sanctions économiques à la Russie de Vladimir Poutine.

Bien des pays de l'est envient notre régime démocratique. Ces pays comme la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine, ne sont pas si nombreux dans le monde à vouloir fuir les régimes autocratiques  pour que nous n'essayions pas de les accueillir. Nous en avons accueilli bien d'autres d'un niveau économique équivalent comme la Bulgarie par exemple.

Au sujet de la Bulgarie et aussi de la Roumanie, ces deux pays donnent l'accès à l'Union Européenne à la Mer Noire. Mais l'Union Européenne n'en contrôle pas les portes de la Méditerranée. Les Dardanelles et le Bosphore font partie de la Turquie. Ne faudrait-il pas se poser de nouveau cette question, très épineuse, de l'accueil de ce pays, sans oublier que ce celui-ci, qui est de plus en plus inféodé à l'Islam, pose un réel problème, mais les dirigeants sont des hommes, ils ne sont pas éternels, et dans le cadre des événements actuels, la Turquie, membre de l'OTAN, ne s'est pas trompée de camp pour sanctionner Vladimir Poutine.

Autant d'objets de réflexion qui devraient, me semble t-il, être étudiés, tant les menaces qui agitent le monde se rapprochent de manière assez inattendue de notre continent.

Il va sans dire qu'une évolution de l'Union Européenne ne saurait se faire sans des modifications de ses règles de fonctionnement, notamment en ce qui concerne les prises de décisions communes où la règle de l'unanimité devrait être remplacée par la majorité qualifiée dont le fonctionnement resterait à définir. 

dimanche 10 avril 2022

 L'INÉFFICACITÉ DE L'ONU

La  Russie de Vladimir Poutine agresse l'Ukraine et y commet des exactions de la pire espèce, du même ordre que celles qui avaient eu lieu lors de la deuxième guerre mondiale, commises par les nazi contre qui il prétend lutter.

L'ONU ne peut déployer ses forces d'interposition car pour cela il faut l'accord à l'unanimité du Conseil de Sécurité, dont la Russie est l'un des cinq membres permanents. C'est un peu comme si les forces de police d'un pays, chargées d'y faire respecter l'ordre, pouvaient tout se permettre sans que la justice ne puisse intervenir.

Lorsque une organisation comme l'ONU accorde le droit de veto à quelques uns de ses membres, le risque d'en voir certains ne respecter aucune règle de déontologie ou de respect des droits de l'homme est certain, il faut la réformer ou la supprimer, ou alors mettre en place une autre structure dont l'objectivité doit être la première qualité que l'on cherche à lui attribuer.

C'est cette carence qui empêche l'intervention en Ukraine ou la réalisation dans des conditions correctes d'une enquête sur l'origine du Sars CoV 2 en Chine.

vendredi 8 avril 2022

 YANNICK JADOT: UN COMBAT PERDU D'AVANCE

Il y a bien des raisons à la faible performance prévisible de Yannick Jadot à l'élection présidentielle. Il est souvent question de la division de la gauche, du faible soutien à l'intérieur de son parti, de la révélation peut-être un peu tardive de sa capacité à élaborer un programme crédible. Ce ne sont là que des raisons d'ordre secondaire, même si elles sont réelles, mais il existe deux raisons fondamentales:

- Dans un pays où le premier souci des français est le pouvoir d'achat et où le dérèglement climatique et la guerre aux portes de l'Europe paraissent secondaires, il y a peu de place pour celui qui veut bâtir un programme pour participer à la survie de l'humanité.                                  Il est compréhensible que les plus pauvres et ceux dont les salaires ne permettent pas de vivre dignement, donnent la priorité au pouvoir d'achat, mais ils ne représentent pas la majorité des français. Cette majorité vient du fait qu'une partie importante de la population ne veut rien céder à son confort, ni changer ses habitudes, en ayant tout simplement un comportement raisonnable.

- Les jeunes dont l'avenir est en jeu, en raison du dérèglement climatique, préfèrent manifester dans la rue plutôt que de se rendre aux urnes. Paradoxalement ils sont les plus motivés mais ne votent pas car c'est dans cette classe d'âge que se trouve le plus fort taux d'abstention. Peut-être préfèreraient-ils s'exprimer plus directement dans le cadre d'une démocratie directe, mais en attendant, s'ils veulent se faire entendre, la seule voie est la démocratie représentative. Ne pas l'utiliser est une grave erreur dont leur génération souffrira.

Dimanche 9 avril la priorité sera donnée à la fin du mois sur la fin du monde et ce sont ceux qui n'ont pas grand chose à redouter ce cette "fin du monde" qui s'exprimeront majoritairement. Allez comprendre!

 FIN DE CAMPAGNE

Bien des électeurs se plaignent qu'il n'y ait pas eu de vraie campagne électorale avec un grand débat entre tous les candidats. Les candidats critiquent le fait que ce grand débat n'ait pu avoir lieu pour leur permettre de se confronter à Emmanuel Macron comme si la critique du Président sortant leur importait plus que la défense de leurs propositions.

Il n'y a pourtant rien de nouveau, jamais un grand débat, avant le premier tour, avec le Président sortant n'a été organisé. 2017 a été une exception car François Hollande ne s'était pas représenté.

Mais des débats il y en a eu, et notamment sur France 2, il suffisait de vouloir les suivre.

Puisque ces débats ont eu lieu, qu'a t-on pu en retirer ?

Deux candidats d'extrême gauche ont avoué être venus sans espoir de victoire mais simplement pour profiter d'une tribune qui leur était offerte.

Pour les huit autres les propositions sérieuses sont rares, car bien souvent leurs propositions pour améliorer nos conditions de vie ne se résument qu'à déplacer, ou à réduire des taxes ou impôts, pour améliorer nos revenus sans apporter de réelles solutions pour abonder le budget de l'état sauf à diminuer son importance et donc son efficacité.

Seuls trois projets paraissent crédibles:

- Emmanuel Macron veut faire de nouvelles réformes et pour cela va chercher des ressources dans l'augmentation de la durée du temps de travail et l'espérance du plein emploi, en transférant certaines tâches vers le privé ou en rendant payantes des prestations qui jusqu'alors étaient gratuites (voir l'enseignement)

- Jean-Luc Mélenchon veut financer ses réformes en allant "chercher l'argent où il se trouve", c'est à dire en organisant mieux la répartition des richesses.

-Yannick Jadot est le seul à avoir un vrai fil conducteur qui est de participer au sauvetage de l'humanité en s'attaquant sérieusement au réchauffement climatique, tout en essayant de rendre l'opération la moins douloureuse possible. C'est de ce fait lui le plus courageux qui s'attaque à la tâche la plus noble, la plus difficile, la plus indispensable et qui permettrait, peut-être, à notre pays de redevenir un modèle de société comme il le fut autrefois.

jeudi 7 avril 2022

 NICOLAS DUPONT-AIGNAN, UN CANDIDAT VISIONNAIRE !

Le journal Sud-Ouest du 5 avril 2022 a publié une interview de Nicolas Dupont-Aignan par Christophe Lucet, dans laquelle le candidat à l'élection présidentielle prétend que "la guerre d'Ukraine est une guerre régionale", sous entendu qu'elle ne nous concerne pas, même si notre pays assure la présidence de l'Union Européenne.

Ainsi, de région en région: Crimée, Donbass, voire plus, Vladimir Poutine pourrait, sans que nous nous émouvions, avoir envie de conquérir au moins en partie les Pays Baltes lui permettant ainsi  de relier l'exclave de Kaliningrad à la Russie. Après tout, ce n'est qu'une région d'Europe, pourquoi nous en occuper ? La soif des dictateurs est sans limite, Nicolas Dupont-Aignan ne tire aucune leçon de l'histoire.

Peut-être pense t-il que la langue commune à différentes régions pourrait justifier de tels actes, les ukrainiens russophones pourraient vouloir rejoindre la Russie, leur vive réaction a montré que ce n'était pas le cas.

Question: à la fin de la guerre de 1970-71, lorsque l'Alsace et la Moselle sont devenues allemande, s'agissait-il d'une guerre régionale ?

Laissons faire Vladimir Poutine, encourageons sans nous y opposer le caractère expansionniste des dictateurs, nous n'aurons plus la possibilité de voter pour des candidats tels que Nicolas Dupont-Aignan, quelle que soit notre vision de l'avenir.

mercredi 6 avril 2022

 TAXES FONCIÈRE ET D'HABITATION

Pour être élu en 2017 Emmanuel Macron a accepté l'idée géniale de l'un de ses conseillers de supprimer la taxe d'habitation, un impôt qui touche absolument tout le monde...hors les sans abris. En 2022 on ne parle que d'augmenter la taxe foncière.

Le problème est simple, pour faire fonctionner une commune, il faut un certain budget. Si un impôt diminue, l'autre doit augmenter. Mais comment faire un choix alors que la première décision imposée, la diminution de la taxe d'habitation n'avait qu'un but électoraliste ?

Si la priorité est donnée à la diminution de la taxe d'habitation, l'impression de favoriser les moins riches, les locataires, sans que cela soit évident, peut donner l'impression de revêtit un certain aspect social, mais il ne faut pas oublier que les propriétaires qui occupent leur bien sont aussi soumis à cette taxe.

Si  la priorité est donnée à l'augmentation de la taxe d'habitation, une partie de la population, celle qui n'est que locataire, ne participe pas aux finances de la commune alors qu'elle profite de ses équipements. Cette solution n'est donc pas très logique.

Ainsi, les communes se trouvent dans une situation inextricable tout simplement parce qu'une promesse électorale démagogique a été formulée en 2017.

Méfions nous donc de ce qui peut sembler être une bonne intention mais qui n'est en réalité qu'une manœuvre électorale.


mardi 5 avril 2022

 SE MÉFIER DE SES AMIS

Parmi les candidats à l'élection présidentielle certains sont loin d'atteindre, dans les sondages, les résultats qu'ils espéraient, il s'agit de Valérie Pécresse, Yannick et Anne Hidalgo. En dehors du fait qu'ils représentent les partis politiques qui ont obtenu des résultats forts honorables aux élections régionales, départementales et municipales, ils ont un autre point commun: la défiance vient de l'intérieur de leur parti politique où ils y trouvent soit des ennemis, soit un manque de soutien. 

Valérie Pécresse n'a rien en commun avec Éric Ciotti, en suivant en partie la ligne politique de ce dernier, pour ne pas perdre la partie la plus droitière de son parti, elle s'est complètement discréditée.

Yannick Jadot trouve en Sandrine Rousseau une adversaire irréductible qui plombe complètement sa campagne.

Anne Hidalgo souffre elle d'un manque de soutien, car ne recevoir que celui de François Hollande, exprimé du bout des lèvres, par celui qui a une grande responsabilité dans la chute du Parti Socialiste, n'a rien de positif.

À l'opposé, pour Emmanuel Macron, à LREM, qui n'est pas vraiment un parti politique mais plutôt un mouvement, tout le monde se mobilise. Au RN, ceux qui voulaient exprimer un désaccord avec Marine Le Pen, ont eu l'honnêteté de quitter le parti.

Si François Hollande s'était tu, que d'autres s'étaient mobilisés pour Anne Hidalgo, qu'Éric Ciotti avait rejoint le RN ou Éric Zemmour et que Sandrine Rousseau avait pris sa carte à LFI, les choses auraient été plus claires et les électeurs mieux éclairés. 

lundi 4 avril 2022

 COÛT POUR L'ÉTAT D'UNE SOUS-TRAITANCE 

En dehors de toute polémique au sujet de l'affaire Mac Kinsey, regardons objectivement les chiffres.

L'État a sous traité pour un milliard d'études au cabinet de conseil Mac Kinsey au cours des cinq dernières années? La journée d'un consultant est facturée plus de 2.700 €. Ces marchés passés correspondent donc  à 370.000 journées d'intervenant facturées.

Une facturation de 2.700 € correspond sensiblement à un salaire de 1.350 €, soit pour une année de 228 jours travaillés 307.000 €. cela fait un salaire mensuel de 25.600 €.

Un fonctionnaire de très haut niveau, payé 10.000 € par mois avec 20 % de frais divers aurait donc pour le même coût travaillé 790.000 jours.

En cinq ans cela correspond à peu près à 3.500 temps complets, soit 700 emplois à temps plein pendant cinq ans

La question qui se pose est de savoir si le recrutement de 700 fonctionnaires de haut niveau aurait rendu le même service à 'État que le bureau d'études Mac Kinsey au cours des cinq dernières années pour les études qui lui ont été confiées. 

samedi 2 avril 2022

 MAC KINSEY: UNE AFFAIRE ET TROIS QUESTIONS

Durant le quinquennat d'Emmanuel Macron, l'État français a sous traité pour environ un milliard d'euros d'études au cabinet de conseil Mac Kinsey. Parmi ces études on trouve notamment l'organisation du plan de vaccination et la réforme des APL.

Ces commandes massives d'études posent trois questions.

- L'État français n'a t-il pas les moyens de réaliser lui même ces études alors que les qualités de nos hauts fonctionnaires sont reconnues dans le monde entier. De plus, la plupart de ces hauts fonctionnaires sont formés dans de très grandes Écoles dans lesquelles leur scolarité, en les rémunérant, est prise en charge par l'État pour qu'ils occupent les postes dont il a besoin. Accessoirement, notons qu'une journée d'un intervenant du bureau de conseil Mac Kinsey est facturée plus de 2700 €.

- Certains journalistes et commentateurs politiques soulèvent le risque de conflit d'intérêts (voir émission C'dans l'air du 29 mars), car ce cabinet Mac Kinsey aurait, parait-il, participé au financement de la campagne électorale du Président de la République en 2017.

- Ce cabinet de conseil a une agence en France, sur les Champs Élysées mais ne paierait pas ses impôts en France en ayant une adresse d'hébergement dans le Delaware, paradis fiscal bien connu aux États-Unis.

En résumé, bien des zones d'ombre méritent d'être éclairées, mais, en tout état de cause, la manière dont l'État gère des études concernant des décisions importantes est fortement critiquable sur le plan de la dépense publique et, parfois même certainement, sur celui de la confidentialité.