mardi 12 avril 2022

 LE PREMIER TOUR DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Les urnes ont fourni leur verdict, le deuxième tour opposera comme en 2017 Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Emmanuel Macron a amélioré son score de 2017 et a creusé l'écart avec Marine Le Pen. Il est de bon ton de ne pas afficher trop de triomphalisme, mais il serait étonnant que le Président sortant soit vraiment inquiet.

Marine Le Pen s'est donnée une image plus présentable en abandonnant, ou en faisant semblant de le faire, toutes ses propositions anciennes qui faisaient peur à l'électorat de droite: sortie de l'Europe, abandon de l'Euro... Elle a tenu un discours plus apaisé, et en cela Éric Zemmour par ses outrances et son appel à la haine l'a bien aidée.

Jean-Luc Mélenchon a manqué de peu la qualification pour le second tour, son programme bien structuré et un verdissement conséquent de ses propositions lui ont permis de recueillir bien des voix de gauche et des écologistes. Mais il a du mal à faire oublier ses outrances, ses fréquentations internationales douteuses et son antiaméricanisme viscéral.

Éric Zemmour après un début de campagne faisant illusion en essayant de cristalliser les mécontentements, n'a fait que perdre des intentions de vote. La lutte contre l'immigration ne constitue pas un programme quelle que soit la violence qu'on y associe. Il voulait remplacer Marine Le Pen, il l'a renforcée.

Yannick Jadot a tout d'abord souffert de la division de son parti. Mais, ceux qui devraient lui apporter leurs voix, les jeunes, préfèrent défiler que de se rendre aux urnes. D'autre part le programme très écologique de Jean-Luc Mélenchon lui a porté un tort indiscutable.

Valérie Pécresse a souffert aussi de la division interne de son parti. Des leaders indiscutables de ce parti ont donné l'exemple en rejoignant soit Emmanuel Macron, soit Éric Zemmour. Elle a aussi démontré que, quels que soient le sérieux et les compétence dont on dispose, il est aussi indispensable d'avoir des qualités tribuniciennes pour affronter l'élection présidentielle avec quelques chances de succès. Ce n'est pas son cas.

Jean Lassalle a été une sorte de révélation Certaines commune rurales lui ont apporté leurs voix lui permettant de frôler les 4 % de suffrages le positionnant devant le Parti Socialiste et Debout La France.

Anne Hidalgo a signé l'acte de disparition du PS dont le lourd passé ne pouvait lui laisser espérer un bon résultat. Mais à y regarder de près, la situation est la même qu'en 2017, car ses voix ajoutées à celles de Yannick Jadot correspondent au score de Benoît Hamon en 2017, dont Yannick Jadot était l'associé.

Nicolas Dupont-Aignan voit son rôle d'aiguillon de l'extrême droite s'émousser au cours des différents scrutins qu'il affronte.

Fabien Roussel espérait certainement mieux, son coté sympathique lui permettait de faire oublier le passé de son parti. Il s'est éloigné de Jean-Luc Mélenchon, ce qui a peut-être couté à ce dernier la qualification pour le second tour, mais comment concilier leur position en ce qui concerne le nucléaire.

Quant à Philippe Poutou et Nathalie Artaud, ils voulaient simplement profiter d'une tribune, ils l'ont eue.

Ce premier tour de l'élection présidentielle a montré qu'une union de la gauche était possible et qu'elle pouvait espérer se qualifier pour le second tour, car les différentes composantes de cette classe politique sont plus réconciliables que la droite et l'extrême droite. Reste à trouver un leader indiscutable dont les qualités ne seront pas occultées par quelques positions génératrices d'inquiétude pour certains électeurs.


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