vendredi 31 janvier 2020

BAISSE DU CHÔMAGE

Les chiffres du chômage font apparaître un recul de 3,3 % en un an. C'est une bonne nouvelle qui mérite toutefois d'être analysée plus finement.
Les économistes n'ont cessé de répéter que la France avait fait le choix du chômage, alors que les pays qui avaient réussi à recréer de l'emploi avaient fait le choix des bas salaires et des travailleurs pauvres.
Ces mêmes économistes attribuent cette embellie française à trois mesures prises par le gouvernement:
- le CICE instauré par François Hollande
- le nouveau code du travail
- les nouvelles mesures d'indemnisation du chômage.
Concernant le CICE, ce n'est qu'un déplacement des finances des ménages vers les entreprises, c'est donc l'impôt qui leur vient en aide.
Le nouveau code du travail en étant moins favorable aux travailleurs et en diminuant les risques pour les entreprises en cas de licenciement, a donné la possibilité à ces dernières de se passer plus facilement des services de ses employés, donc d'alimenter le chômage. Mais, d'autres entreprises trouvant le recrutement moins risqué, peuvent à leur tour créer de l'emploi. Le vrai problème est qu'en général le nouvel emploi est moins bien rémunéré que celui que l'on vient de quitter. Il y a donc une forte probabilité de perte de salaire.
Les conditions plus sévères d'indemnisation du chômage, qui ont pour but d'inciter à reprendre l'emploi pour ceux qui se complaisent dans l'inactivité et qui sont minoritaires, a pour corollaire d'obliger ceux qui désirent retravailler d'accepter n'importe quel emploi, fut-il mal rémunéré.
Ainsi, si le CICE a consisté à améliorer la trésorerie des entreprises, il est à craindre que les les deux autres mesures fassent que la France rejoigne le flot des autre pays qui ont fait le choix des travailleurs pauvres au lieu du chômage.
Certains y voient un progrès, ce qui est vrai pour les entreprises. D'autres y voient une régression, ce qui est également vrai pour les travailleurs.
Faut-il donc être sans réserve satisfait de la baisse du chômage ?

jeudi 30 janvier 2020

LREM DÉBUT D'IMPLOSION

Avec la désignation des candidatures pour les élections municipales, LREM donne le spectacle d'un parti dont les positions des adhérents n'ont rien d’homogène.
Deux candidatures à Paris, des candidats dans différentes listes avec ou contre son associé Modem à Bordeaux, deux ministres qui s'opposent à Biarritz, sont des exemples qui se répètent dans un tiers des communes de plus de 50.000 habitants.
Emmanuel Macron qui a voulu donner naissance à un mouvement en créant LREM est en train de se rendre compte que l'on ne constitue pas un parti politique uniquement sur des critères et des ambitions de performances économiques.
Bien évidemment l'économie d'un pays ne peut être ignorée par ceux qui veulent accéder aux plus hautes responsabilités, mais plusieurs voies existent et lorsque ces différentes voies se trouvent représentées à l'intérieur d'un même parti, les conflits deviennent inévitables. C'est ce qui se passe actuellement.
À échéance il ne serait pas impossible que l'on voit réapparaître les vieux clivages droite/gauche autour de noyaux formés par des adhérents de LREM qui manifestent leurs désaccords quand ils veulent, à titre personnel, accéder aux responsabilités.

mercredi 29 janvier 2020

UN GOÛT DE REVENEZ-Y

D'après l'analyse de Bruno Dive publiée dans le journal Sud-Ouest Dimanche du 26 janvier 2020, les anciens Présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande prépareraient et envisageraient leur retour.
Rien ne les arrête, ils sont prêts à revenir à la tête de l'état après qu'Emmanuel Macron se soit grillé les ailes en promouvant les réformes qu'ils ont souhaitées et n'ont pas osé faire
Que Nicolas Sarkozy profite des réformes d'inspiration de droite pour trouver un terrain favorable à l'application de sa politique ne fait pas preuve d'un grand courage, mais que François Hollande , dont pensait-on son ennemi était la finance, veuille profiter d'une telle situation a quelque chose de choquant.
Que d'autres viennent concourir à ce grand débat de l'élection présidentielle de 2022, je pense que la grande majorité des français le souhaitent, mais pas eux. Ils ont fait la preuve le leur incapacité à gouverner et à redresser le pays, une fois suffit.
On peut ne pas être satisfait de la politique actuelle sans souhaiter revivre la décennie 2007/2017.

mardi 28 janvier 2020

LA SOLIDARITÉ SE PERDRAIT-ELLE ?

Les différentes manifestations qui ont émaillé la première partie du quinquennat d'Emmanuel Macron m'ont permis de constater que :
-lorsque les retraités ont défilé contre la CSG, peu d'actifs participaient à la manifestation. Les plus solidaires applaudissaient parfois sur le bord des trottoirs, tout surpris de voir ces têtes blanches se mobiliser.
- lorsque récemment de nombreuses manifestations ont eu lieu contre la réforme des retraites, bien des personnes d'un certain âge, et visiblement ayant cessé leurs activités professionnelles, s'associaient à ceux que la réforme allait concerner.
Bien que la retraite par répartition soit basée sur la solidarité entre générations, les actifs cotisant pour les retraités, il m'a semblé que la solidarité s'exprimait plus clairement chez les plus âgés.
Au moment où la retraite par capitalisation nous guette, il y a peut-être là un sujet d'inquiétude.

lundi 27 janvier 2020

UN PREMIER MINISTRE MACHIAVÉLIQUE

Ah, il a plusieurs cordes à son arc le Premier Ministre pour faire aboutir ses projets:
- il sait différer les promesses favorables aux citoyens,
- il sait formuler des exigences excessives pour ensuite les adoucir et parvenir à ses fins,
- il sait accorder le dialogue, mais sous de telles contraintes  qu'il ne s'agit plus de tenir compte d'autres propositions que des siennes.
Voyons ce qu'il a su faire en deux ans et demi de pouvoir.
- Différer les promesses:
La taxe d'habitation devait disparaître dès le début du quinquennat. Trois après, ceux qui profitent de cet allègement d'impôt en paient encore un tiers. Les 20% restant qui devaient en être exonérés en 2021 ne le seront partiellement qu'à partir de 2023, sera-t-il encore en situation de décider ?
- Formuler des exigences excessives pour arriver quand même à imposer ses réformes:
C'est le cas de la CSG appliquée aux retraités qui au départ concernait la grosse majorité des retraités et qui ne concerne plus que ceux qu'il considère comme les plus riches et dont une grosse partie n'appartient qu'à la classe moyenne inférieure ou médiane.
C'est aussi le cas de la désindexation des pensions de retraites sur l'inflation qui devait concerner tous les retraités et dont certains sont exclus.
Bel exemple de l'application du vieil adage "diviser pour régner".
- Ouvrir le dialogue sous contrainte:
C'est le cas de la possibilité donnée aux Présidents de Conseils Départementaux d'abandonner la limitation de vitesse sur les routes à 80 km/h pour revenir à 90 km/h, mais avec des contraintes telles que peu de portions de voies de circulation sont éligibles.
C'est aussi le cas pour le financement de pensions de retraites. Il est en théorie possible d'agir sur trois paramètres pour équilibrer les caisses de retraites: soit augmenter les cotisations des actifs, soit diminuer les pensions des retraités, soit encore augmenter l'âge de départ en retraite.
Les deux premières possibilités ont été exclues de la négociation. La troisième qui seule reste possible est justement celle qui a été refusée par les syndicats favorables à la réforme des retraites. Le Premier Ministre autorisera-t-il d'aller chercher ailleurs d'autres formes de financement ? Peu probable.
Ainsi nous avons un Premier Ministre qui n'accepte de revoir sa position que sous des contraintes inacceptables ou lorsqu'il s'agit de conserver un minimum de ce qu'il avait envisageait et qui était peut-être prévu initialement.
Sous un air bienveillant, c'est un homme qui se dit ouvert à la discussion mais qui n'accepte pas que l'on puisse prétendre imposer d'autres propositions que les siennes.
C'est ainsi qu'il conduit ses opposants à se radicaliser, comme ce fut le cas pour les Gilets Jaunes en imposant la limitation de vitesse à 80 km/h et la taxe sur les carburants, ou les syndicats réformistes en imposant l'âge pivot pour le calcul des pensions de retraites.

dimanche 26 janvier 2020

RETRAITES: GRÈVES À CONTRE TEMPS

Les deux plus gros coups portés aux pensions de retraites l'ont été en 1993 par Édouard Balladur lorsqu'il a  désindexé les retraites des salaires et par Jean-Marc Ayrault en 2012 quand il les a désindexée l'indice des prix. À ces moments là, on ne peut pas dire qu'il y ait eu une réelle mobilisation syndicale et pourtant ces désindexations ont eu un effet exponentiel, à tel point que l'on peu considérer que les retraités perdent environ 20% de pouvoir d'achat en 20 ans.
Un troisième coup, moins rude, a été porté par Édouard Philippe lorsqu'il a fixé arbitrairement l'augmentation des pensions à 0,3% alors que l'inflation était de 1,7%, mais rien n'est dit que ce chiffre soit reconduit. Coté syndical, on peut dire qu'il n'y  a eu qu'une protestation de pure forme.
En 2019, lorsqu'il s'est agi de réformer les retraites en regroupant 42 régimes particuliers en un seul régime universel, ce qui ne présageait en rien de la diminution des pensions, certains syndicats ont mobilisé leurs troupes, et cette mobilisation est allée bien au delà de leurs adhérents. Pourtant en 2017, cette réforme était annoncée et paraissait en général bien accueillie.
Le résultat en est plus de deux mois de grève et de paralysie du pays, plus de sept manifestations et, maintenant qu'il s'agit de faire en sorte que cette réforme ne soit pas préjudiciable aux retraités et futurs retraités, les troupes paraissent encore assez mobilisées, mais cela ressemble a des poussées de fièvre, de moins en moins virulentes, alors que l'on est arrivé au moment crucial pour conserver des acquis qu'il serait opportun de défendre âprement dans un système plus juste.
Il y a fort à parier que cette réforme des retraites se fera, pas nécessairement dans de bonnes conditions, que ces batailles sociales désordonnées laisseront des traces dans le milieu syndical et dégraderont encore un peu plus le climat politique qui n'a vraiment pas besoin de cela.

samedi 25 janvier 2020

À CHACUN SA PRIORITÉ

Pendant que Donald Trump est au forum de Davos, Vladimir Poutine est en Israël pour commémorer le 75 anniversaire de la libération des détenus d’Auschwitz.
L'un préfère aller ferrailler avec l'adolescente Greta Thunberg pour essayer de convaincre le monde du bien fondé de son climato-scepticisme, l'autre choisit d'aller au Moyen Orient pour étendre un peu plus son influence dans cette zone ultra sensible du globe.
Donald Trump au retour de Davos ira soutenir les évangélistes et les créationnistes pour lutter contre l'avortement, Vladimir Poutine aura montré, une fois de plus, qu'il est l'un des rares, pour ne pas dire le seul, à parler aux deux irrémédiables adversaires que sont Israël et l'Iran.
Chacun sa priorité !
"America first" repliée sur elle-même laisse le champ d'action politique libre à la Russie et le commerce mondial à la Chine.
La seule motivation de Donald Trump est d'être réélu, celle de Vladimir Poutine est que la Russie retrouve peu à peu l'influence passée de l'URSS.
Quand les américains se rendront-ils compte que confier la politique de la première puissance mondiale à un commerçant ne fait que déstabiliser le monde ?
Il leur reste dix mois pour réfléchir, ce ne devrait pas être suffisant.

vendredi 24 janvier 2020

ET SI FRANÇOIS BAROIN ÉTAIT NOTRE PROCHAIN PRÉSIDENT

Il se prépare tranquillement François Baroin, peut-être sans une envie démesurée, mais en sachant que son élection n'étant impossible en 2022 il ne voudrait certainement pas manquer l'occasion d'accéder à la plus haute fonction de la République.
Mais alors quels sont ses atouts ?
Curieusement, s'il se trouve en situation favorable, ce ne sera pas pour des raisons positives mais par le refus des électeurs de choisir un autre candidat. Après tout, cet éternel jeune homme n'effraie personne, il est lisse, bien élevé et a su devenir Ministre de l'Intérieur face à Bruno Le Maire, tout en douceur (peu s'en souviennent peut-être).
Quelle pourrait être la situation en 2022 ?
Les duellistes Emmanuel Macron et Marine Le Pen rêvent de la revanche de 2017. Mais chacun se souvient de la piètre prestation de Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle. Faire preuve d'autant d'incompétence ne peut laisser supposer que cinq années peuvent suffire pour avoir la carrure d'un Chef d'État. Actuellement Emmanuel Macron se trouve être de plus en plus critiqué et les sondages lui sont défavorables. Les gens de gauche qui l'ont porté au pouvoir préféreront s'abstenir que de voter pour lui ou pour Marine Le Pen.
Dans ces conditions, l'un comme l'autre ne pourront compter que sur leur socle électoral indéfectible et auront beaucoup de difficulté pour l'élargir. Il se trouve que ce socle est moins important pour Emmanuel Macron que pour Marine Le Pen. Un second tour entre cette dernière et le représentant de la droite, notamment s'il s'agit de François Baroin est loin d'être impossible.
La gauche désunie, toujours aussi pauvre en candidats et en propositions, rejettera une troisième fois Marine Le Pen.
De trahison en trahison la gauche ravalera sa honte, attendra encore cinq ans, et il n'est pas impossible que la même question du choix se repose en 2027.

jeudi 23 janvier 2020

LA FRANCE PAYS DE RICHES

La France est considérée comme un pays riche, mais ne serait-elle pas plutôt un pays de riches ?
En effet, si l'on en juge par les résultats de l'étude de l'ONG Oxfam sur les inégalités dans le monde, rapportée par le journal Sud-Ouest du mardi 21 janvier 2020, il y aurait 2153 milliardaires dans le monde parmi lesquels 41 appartiendraient à l'hexagone.
Sachant que la planète est peuplée de 7 milliards d'êtres humains et que la France compte 67 millions d'habitants, un calcul rapide montre qu'il y a proportionnellement 1,6 fois plus de milliardaires en France que dans le reste du monde.
Loin de moi l'idée de penser que nous sommes le pays le plus favorable à l'expression de ces inégalités, mais compte tenu qu'il y a en France 14% de pauvres et que l'on ne sait pas où trouver 12 milliards d'euros pour équilibrer les régime des retraites, cela a quelque chose de particulièrement choquant.
Autre information issue de cette même étude, la fortune de Bernard Arnault, qui s'élève à 76 milliards de dollars, représente cent fois plus que l'économie  qui aurait été pu être réalisée depuis le 14 juillet 1789 par un épargnant économisant 8000 euros par jour, ce qui représente sensiblement l'équivalent de plus de 300.000 maisons de tailles moyennes permettant d'héberger la population des deux plus grandes villes françaises, la capitale exceptée.
Lorsqu'il s'agit d'argent, les plus gros chiffres ne parlent pas au le citoyen moyen, ce que l'on peut en faire les rend plus perceptibles.

mercredi 22 janvier 2020

DE L'ILLÉGITIMITÉ À L'ILLIBÉRALISME

On a beaucoup parlé de ces démocraties illibérale comme celle que connait la Hongrie et qui est un premier pas vers la dictature en passant par la "démocrature".
Maintenant Bruno Dive, dans le journal Sud-Ouest du lundi 20 janvier 2020, parle du procès en illégitimité fait à Emmanuel Macron par ceux qui n'ont toujours pas accepté sa victoire en 2017, et qui n'est due qu'à leurs faiblesses et à leurs divisions.
Tous les incidents que l'on connait actuellement et qui sont rapportés par Bruno Dive, comme l'intrusion dans les bureaux de la CFDT, la tentative d'agression contre le Président de la République dans une salle de spectacle ou l'incendie de l'un de ses "bistrots" parisien préféré, sont des attitudes indignes dans une démocratie apaisée.
En voulant renverser le pouvoir en place, ils ne font que le conforter, car vouloir remplacer un Président dont on peut ne pas être satisfait, comme c'est mon cas, par un pouvoir qui n'accepte pas le verdict des urnes est particulièrement inquiétant et risqué.
L'élection présidentielle de 2022 ressemblera certainement à celle de 2017, devront nous choisir entre  une pseudo illégitimité et un début d'illibéralisme ?

mardi 21 janvier 2020

SOUTIEN TARDIF

Qu'il est généreux François Hollande lorsqu'il vole au secours de son ancienne compagne, Ségolène Royal, pour dire tout le bien qu'il pense d'elle alors qu'elle a critiqué le Président de la République actuel en oubliant qu'elle représentait son pays, en tant qu'ambassadrice, et était, de ce fait, soumise au devoir de réserve.
Peut-être que Ségolène Royal aurait préféré qu'en 2007, lorsqu'elle était candidate à l'élection présidentielle en représentant le Parti Socialiste, dont François Hollande, alors son compagnon, en était le Premier Secrétaire, ce dernier fasse preuve de plus d'efficacité dans le soutien qu'il aurait du lui apporter et qui n'est jamais venu.
Il faut dire, qu'en homme méthodique, préparant déjà l'élection présidentielle de 2012, il savait qu'en aucun cas il aurait pu succéder à sa compagne, bien qu'il ait profité, par précaution, de cette période électorale de 2007, pour la quitter.

EMPLOI: SATISFACTION UN PEU HÂTIVE

Les medias ne cessent de se réjouir de la bonne santé de l'économie française car on n'a jamais connu autant de créations d'entreprises.
Un peu d'humilité me paraîtrait être de bon aloi.
La majorité de ces entreprises sont le fait d'auto entrepreneurs.
Que trouve-t-on parmi ceux-ci ?
- Quelques individus qui ont toujours eu envie de créer leur entreprise.
- Beaucoup de chômeurs qui essaient de créer leur emploi.
- Des retraités dont le pensions sont insuffisantes.
- Des employés qui vivent mal leur travail, soit parce qu'il est mal rémunéré ou trop pénible, soit parce que la pression de la hiérarchie leur est parfois, pour différentes raisons, insupportable.
Il est utile aussi de rappeler que 70% de ces entreprises disparaissent avant trois ans. Trois ans, mais pourquoi donc ? N'y aurait-il pas un rapport entre cette échéance et le fait que les charges soient, pour les nouvelles entreprises, réduites de 75% la première année, 50% la deuxième et 25% la troisième ? C'est donc au bout de trois ans, quand les entreprises doivent supporter la totalité de leurs charges que 70% d'entre elles disparaissent ou ont déjà disparu. Qu'en sera-t-il à l'avenir, puisque à partir de 2020 la réduction de charge ne sera plus que de 50% et pour la première année seulement ?
Il est à craindre que cette euphorie passagère puisse ressembler, dans certains cas, à un cataplasme sur une jambe de bois.

dimanche 19 janvier 2020

OÙ EST LE PROBLÈME DU FINANCEMENT DES RETRAITES ?

Édouard Philippe est à la recherche de 12 milliards d'euros pour équilibrer le financement des retraites en 2027.
Le mercredi 15 janvier, au journal national de France 3 il a été expliqué que, par le fait que les plus hauts revenus (supérieurs à 10.000 € par mois) ne cotisaient plus à 28% mais à 2,8% aux caisses de retraites, il y aurait un manque à gagner de 72 milliards d'euros.
Notons, et ce très importants, que ces hauts revenu , verront leur retraite plafonnée et que ces 2,8% de cotisation seront sans retour pour leur pension. C'est ce qui s'appelle la solidarité.
Mais allons plus loin, si un peu plus de solidarité leur était demandée, soit 12 milliards d'euros, représentant 1/6 de l'argent non cotisée, et que les détenteurs de ces hauts revenus placent dans des organismes de retraite par capitalisation, venaient abonder, par solidarité, les caisses de retraite des personnes moins bien rémunérées, le problème du financement des retraites serait peut-être résolu.
Il leur serait alors demandé de cotiser de l'ordre de 7% au lieu de 2.8% ce qui fait qu'il leur resterait quand même une soixantaine de milliards d'euros à placer pour améliorer leur retraite en capitalisant.
Est-ce un effort excessif ?

samedi 18 janvier 2020

CHOISIR SON CAMP POUR S'EXPRIMER

En son temps Jean-Pierre Chevènement avait dit "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne".
Il semble que cette règle puisse s'appliquer à une ambassadrice, fut elle celle des pôles.
Ségolène Royal qui a toujours été membre du Parti Socialiste, au point d'en être la candidate à l'élection présidentielle de 2007, a toutefois accepté d'être "Ambassadrice des pôles" sous la présidence d'Emmanuel Macron et avait un certain temps fait partie des possibles Ministres de l'Environnement du gouvernement d'Édouard Philippe.
Elle n'aurait pas été, malheureusement, la première à rejoindre celui qui avait quitté le gouvernement, dont ils faisaient ensemble partie, pour le combattre. Au lieu d'un marocain, elle a reçu, à titre de consolation, la charge d'une ambassade, dont le citoyen lambda ne comprend pas vraiment l'utilité.
Elle n'est pas rémunérée pour cette tâche, mais dispose de moyens réels mis à sa disposition pour l'accomplir. Elle avait alors le choix, soit d'accepter ce poste et se garder de faire des critiques virulentes à l'égard du Président de la République et du gouvernement du pays qu'elle représente, soit de refuser et de garder sa liberté d'expression.
Compte tenu de son parcours politique et de l'état du parti auquel elle appartient, on aurait préféré qu'elle choisisse la seconde option, et que ses critiques soient associées à des propositions constructives qui auraient pu servir à alimenter un programme que l'on attend toujours de la part du parti qu'elle avait représenté en 2007.

vendredi 17 janvier 2020

MAINTIEN DE L'ORDRE EN DÉMOCRATIE

Le rôle des forces de l'ordre dans un pays démocratique est très important et particulièrement délicat en France dans le pays des droits de l'Homme.
Les agents, chargés de la sécurité au nom de l'état, sont les seuls a être autorisés a utiliser la force, encore faut-il qu'ils le fassent avec discernement, proportionnalité et uniquement en cas de nécessité. Ce n'est que le dernier recours auquel ils ont droit pour faire respecter la loi. Ceci est particulièrement important face à une population dont les délinquants éventuels savent, qu'en théorie, ils s'exposent à des risques de moindre importance que dans d'autres régimes.
En 2020quand chaque citoyen dispose d'un téléphone portable permettant de prendre des photos, il est important que les forces de l'ordre, et notamment les membres de la hiérarchie, soient particulièrement vigilants sur l'attitude à adopter face à un désordre ou à un débordement générant de la violence.
Nous ne sommes plus au temps de la police de Charles Pasqua qui voulait "terrrorriser les terrrorristes" et "couvrir les bavures".
Mais pour que ces forces de l'ordre fassent correctement leur travail et soient reconnues comme elles l'ont été, peut-être avec des démonstrations parfois excessives, comme ce fut le cas après les attentats de 2015, il faut disposer d'outils et de dispositions adaptées.
Lorsque l'État doit à ses agents de sécurité plusieurs millions d'euros de paiement d'heures supplémentaires, c'est certainement parce que ces fonctionnaires sont trop peu nombreux ou affectés à des tâches que d'autres qu'eux pourraient accomplir.
Lorsque l'on est au pays des droits de l'Homme, il est inadmissible que l'on soit les seuls à utiliser une arme aussi dangereuse que le LBD qui a provoqué de nombreuses et graves blessures.
Lorsque l'on veut s'assurer objectivement des responsabilités lors de plaintes contre certains policiers, il est nécessaire que l'on s'en remette à une entité indépendante et non pas a l'IGPN qui appartient à la même structure que celui envers lequel elle doit porter un jugement.
Tout cela n'exclut pas évidemment le risque de voir quelques agents se laisser aller à la brutalité et à l'envie d'abuser de leur pouvoir, car il serait bien étonnant que la police et la gendarmerie soient les seules structures à l'abri de ces déviances, d'autant plus que les conditions de leurs interventions s'y prêtent. Mais, comme c'est un milieu où les fautes impardonnables peuvent avoir des conséquences extrêmement graves, il est indispensable que des dispositions soient prises pour que la sécurité revienne dans les confrontations entre les citoyens et le pouvoir, qui devraient rester au niveau des idées et des manifestations pacifiques, sans engendrer la violence qui, rappelons le, est un délit.

jeudi 16 janvier 2020

LES MANŒUVRES D'ÉDOUARD PHILIPPE

Il y a comme un anachronisme dans le futur déroulement de la volonté d'application du projet de réforme de retraites par le Premier Ministre.
La loi va passer devant l'Assemblée Nationale pour être examinée le 24 janvier alors que les partenaires sociaux ont trois mois pour se mettre d'accord et proposer un projet pour le mois d'avril.
Ainsi, les députés devront se prononcer plus sur ce qu'on pourrait presque appeler une loi cadre que sur une véritable loi de réforme des retraites, puisque toutes les conditions d'application ne seront pas fixées.
Gageons que l'Assemblée Nationale, à majorité absolue LREM, se prononcera favorablement, ce qui ne sera pas le cas du Sénat, à majorité de droite, et qu'en deuxième lecture l'Assemblée Nationale donnera un blanc seing à Édouard Philippe pour, la loi étant votée, prendre les dispositions qu'il désire face aux partenaires sociaux.
Il semble donc que le Premier Ministre ait su tirer tous les enseignements du comportement de son mentor Alain Juppé qui se disait droit dans ses bottes mais avec un peu plus de... souplesse.
Les bottes restent rigides, mais les chevilles sont plus souples, c'est peut-être cela la leçon que l'on tire de la fréquentation des rings de boxe.

mercredi 15 janvier 2020

RÉFORME DES RETRAITES: NE PAS PAVOISER TROP TÔT

Le Premier Ministre Édouard Philippe a assoupli sa position en acceptant de retirer provisoirement la référence à l'âge pivot significatif d'une augmentation de l'âge de départ en retraite à taux plein.
La CFDT et l'UNSA sont satisfaites, c'était leur demande, mais il ne faut pas oublier que cette avancée d'Édouard Philippe est assortie d'exigences.
Ils faut que les partenaires sociaux s'entendent pour proposer un projet sans augmenter les cotisations ni diminuer les pensions, en garantissant l'équilibre budgétaire pour une date fixée au delà de laquelle le gouvernement reprendra la main.
Les syndicats se retrouvent donc dans une situation déjà bien connue, s'ils ne s'entendent pas pour proposer un projet crédible respectant les exigences du Premier Ministre, le gouvernement "prendra ses responsabilités", c'est à dire qu'il légifèrera par ordonnances.
Où l'optimisme doit être modéré, c'est lorsque l'on sait que CGT, FO et Sud sont peu enclins à la discussion et veulent tout simplement le retrait du projet de retraite par points.
Qu va-t-il se passer, vont-ils accepter de s'asseoir à la table des négociations ? Rien n'est moins sur.
Alors si à la fin des concertations le gouvernement reprend la main et qu'il légifère par ordonnances, les syndicats, alors réunis, seront-ils capable de mobiliser les travailleurs, peut-être déjà épuisés par plus d'u mois de grève et de perte de salaire ?
Là est la question qui devrait faire réfléchir, dès maintenant, les syndicats non réformistes, de manière à apprécier, sans se tromper l'état de leurs troupes.

mardi 14 janvier 2020

ÉCONOMIES DE BOUT DE ...LIGNES

En tant qu'habitant de Saint Médard en Jalles, plus grande commune de Bordeaux Métropole, encore non desservie par le tramway, j'ai lu avec la plus grande attention l'article du Journal Sud-Ouest du vendredi 10 janvier 2020 relatif aux transports dans l'agglomération et particulièrement l'interview du Président de l'association "Métro de Bordeaux".
J'y ai relevé notamment que "l'extension de la ligne D du tramway vers Saint Médard en Jalles… s'avère être le seul projet avec une rentabilité socio économique négative".
Ceci m'a rappelé qu'en 2014, le futur maire de la commune, en campagne électorale, proposait l'extension de la ligne A, et pour des raisons de coût, et probablement pas de rentabilité, le projet revu à la baisse, car la majorité de Bordeaux Métropole, voulant certainement que le maire de Saint Médard puisse honorer ses promesses, a conduit à préférer l'extension de la ligne D à celle de la  ligne A.
S'il y a une différence de coût entre ces deux projets, c'est peut-être parce que la ligne A aurait desservi des zones plus urbanisées au lieu de traverser, comme c'est le cas pour la ligne D, des zones quasi désertiques avant de retrouver toute son utilité dans le centre de la commune.
Ainsi la ligne A aurait desservi l'Aéroparc, d'importantes zones artisanales, se serait approchée des établissements Thalès et aurait libéré l'avenue de Magudas (sortie 9 de la rocade) de la circulation de bus en allégeant la circulation automobile, qui est à cet endroit un point noir de l'agglomération aux heures de pointe.
Cette ligne en empruntant divers tracés, après le lieu dit Les Cinq Chemins, aurait traversé plus de trois kilomètres de zone urbanisée pour rejoindre le centre ville.
J'aimerais que, maintenant après les critiques formulées par "Métro de Bordeaux", on revoit le projet et que l'on examine les rentabilités respectives des deux extensions de lignes possibles, car il n'est jamais trop tard pour revenir sur une erreur, d'autant plus que dans le meilleur des cas, Saint Médard en Jalles ne sera pas desservie par le tramway avant 2023.

lundi 13 janvier 2020

ET APRÈS LES PAPIES BOOMERS

On a communément l'habitude de considérer que le baby boom a eu lieu entre 1946 et 1964.
Dans ces conditions, compte tenu de l'âge actuel de départ en retraite, ces babies boomers sont ou seront retraités à partir de 2008 jusqu'en 2026. L'espérance de vie étant actuellement de l'ordre de 23 ans à l'âge de 62 ans, le problème du paiement des pensions de retraites de cette abondante classe d'âge devrait disparaître au plus tard au milieu du siècle.
Actuellement le problème du paiement de ces pensions est aigu car la classe d'âge des babies boomers au travail permettait d'avoir quatre travailleurs pour un retraité car la classe d'âge précédente avait en partie était décimée par les guerres, alors que maintenant les babies boomers ayant eu moins d'enfants et l'espérance de vie s'allongeant, le rapport entre travailleurs et retraités est passé à 1,7.
Mais aux environs de 2050, ces dérèglements successifs auront disparus, le quota de cotisant par rapport au bénéficiaires devrait augmenter et le problème des retraites sera plus facile à régler puisque la répartition entre actifs et retraités sera plus équilibrée.
La période critique se situe entre 2020 et 2050.
Ne pourrait-on pas considérer que pour aider à traverser cette période un recours à l'emprunt soit envisageable et que son remboursement puisse se faire sans trop de difficulté après 2050 au moment où l'équilibre entre cotisation et pension sera plus favorable.

dimanche 12 janvier 2020

PÉNIBILITÉ ET MALADIE PROFESSIONNELLE

Lors de l'émission "Vous avez la parole" de France 2 du jeudi 9 janvier 2020 présentée par Léa Salamé et Thomas Sotto, le Secrétaire d'État chargé des retraites, Laurent Pietraszeweski, a donné d'avoir une curieuse façon de prendre en compte la pénibilité pour le calcul des pensions ou l'âge de cessation d'activité.
Pour lui la pénibilité est prise en compte dans le cadre des maladies professionnelles par un dispositif qui permet de cesser plus tôt ses activités ou de valoriser ses pensions.
Un peu tard Monsieur le Ministre !
Il ne s'agit pas d'attendre que la pénibilité d'une tâche ait accompli ses effets nocifs sur la santé pour la prendre en compte.
Le dédommagement de quelques maux qu'ils soient doit être préventif. Il s'agit d'alléger les conséquences potentiellement pénibles d'un travail afin d'en adoucir les effets et non d'essayer de soigner les dégâts provoqués sur la santé de ceux qui n'ont pas supporté les conditions difficiles de leur emploi.
Être  Secrétaire d'État chargé des retraites n'a rien de commun avec la fonction de Ministre des Armées qui distribue des décorations à titre posthume.

samedi 11 janvier 2020

CARLOS GHONS: DE LA PRISON AU VEDETTARIAT

Quelle histoire rocambolesque que celle de Carlos Ghons !
Qu'ils étaient contents ces chefs d'état lorsqu'il était le plus zélé des grands patrons de l'ultra-libéralisme pour réorganiser les entreprises en licenciant des milliers de travailleurs !
Qu'ils ont été discrets lorsque les japonais l'ont arrêté !
Maintenant qu'il a fui le Japon dans des conditions rocambolesques il font preuve d'une discrétion peut-être teintée de gène, de honte et aussi d'inquiétude.
Il a retrouvé l'un de ses pays (rappelons qu'il dispose d'une triple nationalité), peut-être celui qu'il préfère, celui aussi où ses qualités lui permettront de mieux s'exprimer à la "retraite". Il a montré lors de sa conférence de presse qu'il avait le sens de la mise en scène et qu'il n'avait pas perdu sa combativité.
Ce Monsieur n'aime pas perdre.
Que va-t-il devenir ?
Certains prétendent qu'il va gérer ses nombreuses affaires au Liban et notamment s'occuper de son vignoble. Cela lui suffira-t-il ?
Dans un pays qui l'accueille en héro, sans se soucier de son passé, n'aura-t-il pas un jour envie de s'investir en politique, de se faire élire, de disposer d'un passeport diplomatique, de retourner au Japon, sans crainte de se faire arrêter, et pourquoi pas se faire accueillir avec les honneurs dus au rang qu'il aura su atteindre ?

vendredi 10 janvier 2020

LES DANGERS DE L'INCULTURE

Donald Trump vient d'ajouter, à la longue litanie de ses particularités inquiétantes, une "qualité" qu'on lui soupçonnait de posséder mais dont on n'avait pas la certitude. Il s'agit de l'inculture.
Dans le bras de fer qu'il entreprend avec l'Iran il menace d'attaquer ce pays en visant 52 cibles parmi lesquelles des sites historiques.
Ainsi, on se rend compte que l'inculture peut parfois être aussi dangereuse que certaines idéologies comme celles portées par les Talibans lorsqu'ils ont détruit les bouddas géants de Bâmiyân en Afghanistan ou par Daesh quand ils ont  voulu rasé Palmyre en Syrie.
Voir le pays le plus puissant du monde porter au pouvoir un tel individu, n'a rien d'encourageant pour l'humanité.

jeudi 9 janvier 2020

CLIMAT, PUNITION CÉLESTE ???

Tous ces principaux pays touchés par de gigantesques incendies sont dirigés par des climatosceptiques.
- Le Brésil de Jaïr Bolsonaro a été la proie des flammes pendant une grande partie de l'année 2019.
- Les Étais-Unis de Donald Trump ont connu en Californie de gigantesques incendies.
- L'Australie de Scott Morrisson est actuellement transformée en un énorme brasier qui oblige sa population à se réfugier sur les plages.
Certains pourraient y voir la main d'un dieu, d'autres, dont je fais partie,souhaitent simplement que ces désastres fassent réfléchir les populations, non pas parce que je soupçonne ces chefs d'États d'être à l'origine de ces catastrophes, mais simplement pour qu'elles prennent conscience que le réchauffement climatique doit être suffisamment pris en compte par leurs dirigeants, et décident enfin de ne pas reconduire à la tête de leur pays des hommes aussi dangereux pour l'humanité.

mercredi 8 janvier 2020

RÉFORME DES RETRAITES: LE DÉNOUEMENT EST-IL PROCHE

En ce début d'année, il semble que des éléments objectifs permettent d'espérer un dénouement, probablement assez rapide; de la crise sociale consécutive à la volonté du gouvernement de réformer les régimes de retraite.
Quels sont ces éléments objectifs ?
- Laurent Berger, Secrétaire Général de la CFDT, propose une "conférence de financement des retraites"
- Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie, qui tient les cordons de la bourse trouve l'idée intéressante.
- Richard Ferrand, Président de l'Assemblée Nationale, pense que l'idée n'est pas inconcevable.
- Édouard Philippe , Premier Ministre, veut clore le dossier avant le 22 janvier.
- Emmanuel Macron, Président de la République, ne peut renoncer à une réforme des retraites puisque c'est l'un de ses premiers engagements, et pour ce faire il est prêt à faire rechercher des compromis à son gouvernement.
- Le soutien aux grévistes est devenu minoritaire au sein de la population.
Dans ces conditions, après un mois de grève, on se trouve dans la situation dans laquelle il aurait été souhaitable d'être au départ, c'est à dire de rechercher avec les partenaires sociaux la meilleure solution pour que l'on dispose en France d'un régime de retraite juste, équitable et universel.
Au lieu de cela, on a assisté à un affrontement stérile qui a indisposé la population, paralysé l'économie, fragilisé les travailleurs qui, après un mois de grève et autant de perte de salaire, seront difficilement mobilisables pour, s'il le fallait, obtenir des compromis honorables pour les retraités.
Quand finira-t-on enfin en France par commencer à discuter avant de s'affronter ?

mardi 7 janvier 2020

PRÉSERVATION DU POUVOIR D'ACHAT DES RETRAITÉS: EXIGENCE INDISPENSABLE

Après un mois de grève contre la réforme des retraites, il semble que la garantie de la conservation du pouvoir d'achat des retraités ne soit toujours pas à l'ordre du jour.
Que l'on se batte pour savoir si la retraite par point va remplacer le type de calcul actuel des pensions de retraite me paraît être une vue un peu courte si l'on n'exige pas que l'indexation de ces pensions garantisse la préservation du pouvoir d'achat ce ceux qui les perçoivent, lorsque l'on sait que l'espérance de vie à la retraite est de plus de 20 ans.
Avoir une pension de retraite convenable lors de la cessation d'activité, ne garantit en rien actuellement d'avoir une retraite correcte à long terme si l'on ne prend pas les dispositions suffisantes pour en préserver le pouvoir d'achat.
Il suffit de prendre l'exemple d'un retraité qui a cotisé pendant toute sa carrière au plafond de la Sécurité Sociale. En théorie il doit pouvoir espérer percevoir une pension de 50% de ce plafond de cotisation, soit actuellement 1714€ par mois. Il se trouve, que par un tour de passe passe comme savent le faire les organismes qui prennent en charge notre avenir, qu'en réactualisant le montant des cotisations obligatoires, il est extrêmement rare que cette pension de retraite atteigne au maximum 95% des sommes espérées, soit environ 1630€. Dans les mêmes conditions un retraité qui a cessé toute activité en 2000, il y a donc 20 ans, ne peut espérer recevoir une pension de la CARSAT que de 1200€. En 20 ans la perte est donc de l'ordre de 25 %.
Se battre pour un régime de retraite en oubliant de formuler des exigences sur l'indexation des pensions me paraît quelque peu réducteur. 
Puisqu'il est question de la retraite par points, les syndicats devraient exiger que la valeur du point fixée au moment de la liquidation des pensions de retraite évolue pour les retraités de la même manière qu'elle évolue pour les actifs qui sont de futurs retraités.
Une fois la retraite calculée, l'état ne devrait plus avoir à intervenir sur l'évolution des pensions , seule la valeur du point devrait être prise en compte, car actuellement l'économie ne se fait pas sur le montant des retraites au moment de la cessation d'activité, mais sur l'indexation des pensions.
Voilà encore un élément indéterminé qui ne donne aucune garantie aux retraités, que leur pension soit calculée suivant le mode actuel ou sur celui contre lequel se battent certains syndicats.

lundi 6 janvier 2020

DE DANGEREUX HOMMES DE POUVOIR

Qu'ils sont dangereux ces derniers Présidents républicains des États-Unis.
En 2003 George Bush voulant apporter la démocratie en Irak y a installé la guerre en s'appuyant sur des documents falsifiés et des preuves fabriquées de toute pièce par son Secrétaire d'État.
En 2019, Donald Trump, qui n'est pas à une énorme erreur prêt, a dénoncé l'accord visant à limiter le nucléaire iranien à des utilisations civiles. Il cherchait à appauvrir l'Iran par un embargo interdisant à tous ses alliés de commercer avec ce pays pour que sa population se révolte et renverse le pouvoir en place.
L'Europe (Allemagne, France et Grande Bretagne) croyait pouvoir offrir ses bons offices pour éviter le déclenchement d'un conflit qui pour le moment n'était encore qu'à l'état larvaire. C'était sans compter sur l'envie d'en découdre de l'Iran qui a profité d'un théâtre d'opérations hors de son pays, en Irak, pour y attaquer l'ambassade des États-Unis.
Réponse immédiate, et certainement encore irréfléchie, de ce fougueux président: assassinat de l'un des plus hauts dignitaires de la République Islamique d'Iran.
Les conséquences pourraient être catastrophiques:
- La population iranienne, prêtre à se révolter contre le pouvoir, se ressoude et réclame la guerre contre les États-Unis.
- L'Iran en voulant se venger va accélérer son programme nucléaire. Si le pouvoir craint de perdre son autorité il se trouvera acculé et agira en embrasant le moyen-orient, dont Israël risque d'être la première victime.
- Les européens, dans ces conditions, ne pourront, non seulement, plus espérer jouer le rôle de médiateur, mais seront obligés de choisir leur camp qui sera fatalement celui des États-Unis, bien que ces derniers les aient empêchés de commercer avec l'Iran et privé certaines de leurs entreprises de ressources importantes.
Ainsi, deux Présidents républicains en deux mandats s'acharnent-ils à détruire l'équilibre instable que les pays les plus raisonnables cherchent, avec beaucoup de difficultés, inlassablement et imparfaitement, à construire. 

dimanche 5 janvier 2020

GRANDES MANIFESTATIONS SPORTIVES: AVIDITÉ DES RESPONSABLES

Il semble que les responsables des grands événements sportifs fassent souvent peu de cas des pays où doivent se dérouler les manifestations pas plus d'ailleurs que de la santé des sportifs dont, théoriquement, ils devraient avoir la charge.
On a vu les marathoniens et les marcheurs épuisés à Doha sous des températures caniculaires prévisibles. On a vu au même endroit des stades de plein air climatisés, faisant peu de cas des émissions de gaz à effet de serre.
N'oublions pas le projet de coupe du monde de football qui se déroulera dans des conditions dantesques à Dubaï, les championnats du monde de cyclisme et de handball qui ont eu lieu au Qatar, pays qui ignore tout de ces pratiques sportives.
Parlons aussi des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi en Russie, pays qui est interdit de participation aux grandes rencontres sportives pour dopage d'état organisé et citons enfin le royal cadeau fait à la Chine en 2008 pour qu'elle puisse mettre en évidence son chiffre culte, le 8 en inaugurant les Jeux Olympiques le 8/8/2008 à 8 heures et 8 minutes.
Après tous ces événements, c'est maintenant au tour du Dakar, comme son nom ne l'indique pas, de se dérouler en Arabie Saoudite pays où la décapitation, la lapidation, la flagellation et l'amputation sont pratiquées  de même que le découpage des corps des opposants en territoire étranger.
Il fut un temps où le sport et sa pratique étaient porteurs d'éthique, il semble que ce ne soit plus le cas de ses plus hauts responsables.
À quand des Jeux Olympiques en Iran ou en Corée du Nord ?

samedi 4 janvier 2020

MALADRESSE OU PROVOCATION

Quel que soit son mérite pour avoir servi au plus haut niveau de l'État, fallait-il, actuellement, décorer du titre d'officier de la Légion d'Honneur Jean François Cirelli, qui est maintenant le représentant en France du gestionnaire du fonds de pension américain Black Block, que l'on soupçonne de guetter avidement les placements financiers que devraient faire les français  pour s'assurer une retraite convenable si notre fameuse retraite par répartition devenait insuffisante pour garantir à tous un niveau de vie convenable.
Rien ne permet d'assurer que la capitalisation soit nécessaire à l'avenir pour disposer d'une retraite digne, mais rien ne permet non plus d'affirmer que cette pension de retraite sera suffisante.
Faire tant d'honneur à Jean François Cirelli en ce moment de troubles sociaux s'apparente soit à de la maladresse, soit à de la provocation.
Mais peut-on penser que notre Président, entouré comme il l'est, est susceptible, après réflexion, d'une telle maladresse ?  
Ne serait-ce pas plutôt son coté un peu matamore, provocateur, sur de lui, qui lui avait un certain temps fait prononcer des paroles  demandant que l'on "vienne le chercher", qui réapparaîtrait en ce moment particulièrement inopportun ?
Il y a certainement des décisions que l'on croit importantes à prendre et qu'il faut savoir différer pour que toute ambiguïté soit dissipée. 

vendredi 3 janvier 2020

VŒUX DU PRÉSIDENT: RETRAITE, LE CAP EST FIXÉ

J'ai beaucoup de mal à comprendre que tous les personnages politiques d'opposition ait trouvé que l'allocution d'Emmanuel Macron, pour ces vœux 2020, n'apportaient aucune information nouvelle.
Bien évidemment, passée une introduction où tout  "en passant de la pommade" aux français, il faisait surtout preuve d'autosatisfaction, lorsqu'il a abordé le problème de la réforme des retraites, j'ai eu l'impression, qu'avec des mots bien choisis, le programme était fixé.  
- La réforme aura lieu car il veut "la mener à son terme".
- On prendra en compte la pénibilité, qu'il ne faut surtout pas appeler ainsi, mais parler de "tâches difficiles", ce qui exclu tout corporatisme et avantage statutaire pour certaines corporations.
- Il est question de ne pas être obligé de "travailler au-delà de 64 ans", donc l'âge pivot est confirmé.
- Édouard Philippe doit trouver "une voie de compromis rapide" avec " les organisations syndicales et patronales qui le veulent". Il lui est donc demandé de négocier avec les syndicats réformistes.
En résumé, la balle est dans le camp des syndicats réformistes qui peuvent tirer le maximum d'avantages pour les retraités, mais à une condition: accepter de travailler plus longtemps.
Il appartient maintenant à la CFDT et à l'UNSA de savoir quantifier les risques qu'ils peuvent prendre.
Est-ce que rester inflexible sur le refus de l'âge d'équilibre de 64 ans garantit qu'après 2022 la question ne reviendra pas en discussion ?
Ne faut-il pas profiter du climat actuel et de l'envie du pouvoir en place de clore rapidement le dossier pour exiger des garanties solides sur la valeur du point et son indexation, la pénibilité, l'assiette des cotisations à la caisse de retraite, la retraite minimum et certainement bien d'autres points que les spécialistes syndicaux sauront trouver ?
Le moment est venu de négocier âprement car Emmanuel Macron semble prêt à payer d'un prix élevé une réforme qu'il est obligé de mener à son terme sous peine d'avoir complètement échoué dans le programme qu'il s'était fixé en 2017.

jeudi 2 janvier 2020

RETRAITE: RÉPARTITION, CAPITALISATION ET POURQUOI PAS REDISTRIBUTION ?

Actuellement les manifestants contre la réforme des retraites clament leur opposition à la retraite par capitalisation.
Ils ont parfaitement raison dans la mesure où ce type de retraite remplacerait notre modèle actuel par répartition, mais il faut avoir conscience qu'à titre de complément de retraite on ne peut interdire à  personne de choisir la capitalisation, à tel point que des caisses existent déjà, dont certaines sont particulièrement dédiées aux fonctionnaires, comme la Préfon.
L'important est que la retraite par répartition permette à chacun de vivre dignement, qu'ensuite ceux qui le peuvent placent leur argent, pour augmenter leurs revenus au moment de cesser leur activité professionnelle, dans des fonds de pension, l'immobilier ou des assurances vie, cela ne regarde qu'eux.
Par contre ce dont on ne parle pas, ou très peu, est l'éventuel coté redistributif de la retraite.
Actuellement ceux qui ont les plus bas salaires, parfois proches du seuil de pauvreté auront des retraites au dessous de ce seuil. Comme le projet actuel prévoit que les plus hauts revenus, plus de 10.000€ par mois, ne pourront pas profiter des cotisations au delà de ce seuil pour abonder leur retraite, ils cotiseront en pure perte à hauteur de 2,8% de leur salaire. On perçoit alors les prémices d'une volonté de redistribution.
Dans ces conditions, au lieu de se lever contre la retraite par capitalisation, qui ne serait qu'un complément de retraite, il serait certainement plus opportun de demander une plus importante participation à ceux dont les revenus dépassent 10.000€ par mois.
Ce serait un geste positif, alors que le refus systématique de la capitalisation, si l'on veille à ce qu'elle ne remplace pas la répartition, n'est qu'une revendication négative.

mercredi 1 janvier 2020

IL SUFFIT D'UNE MÈCHE...

Il suffit d'allumer une mèche pour embraser tout un pays.
L'augmentation du prix des carburants en novembre 2018 et six mois d'affrontements violents entre Gilets Jaunes et forces de l'ordre.
Le projet de la réforme des retraites préparé dans le calme depuis deux ans et grève illimitée dès qu'il arrive en débat.
Mais pourquoi donc en est-on arrivé là ?
Emmanuel Macron qui a été élu avec deux tiers des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle, Président le mieux élu après Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, donne l'impression d'être considéré comme illégitime ou, pour employer le langage des marchés, comme s'il avait opéré une OPA sur l'entreprise France.
Ces attitudes sont très graves en démocratie et pourtant elles sont souvent assez bien comprises. On se trouve donc dans une situation assez particulière.
Le problème ne viendrait-il pas d'un manque d'opposition crédible et organisée qui a déserté le paysage politique pour ne laisser place qu'aux extrêmes qui pour certains sont un refuge et pour d'autres un repoussoir ?
Ainsi, cette opposition, indispensable en démocratie, se trouve remplacée par des manifestations inorganisées ou des syndicats peu enclins à la discussion.
La nature a horreur du vide, la vie politique aussi.