dimanche 26 janvier 2020

RETRAITES: GRÈVES À CONTRE TEMPS

Les deux plus gros coups portés aux pensions de retraites l'ont été en 1993 par Édouard Balladur lorsqu'il a  désindexé les retraites des salaires et par Jean-Marc Ayrault en 2012 quand il les a désindexée l'indice des prix. À ces moments là, on ne peut pas dire qu'il y ait eu une réelle mobilisation syndicale et pourtant ces désindexations ont eu un effet exponentiel, à tel point que l'on peu considérer que les retraités perdent environ 20% de pouvoir d'achat en 20 ans.
Un troisième coup, moins rude, a été porté par Édouard Philippe lorsqu'il a fixé arbitrairement l'augmentation des pensions à 0,3% alors que l'inflation était de 1,7%, mais rien n'est dit que ce chiffre soit reconduit. Coté syndical, on peut dire qu'il n'y  a eu qu'une protestation de pure forme.
En 2019, lorsqu'il s'est agi de réformer les retraites en regroupant 42 régimes particuliers en un seul régime universel, ce qui ne présageait en rien de la diminution des pensions, certains syndicats ont mobilisé leurs troupes, et cette mobilisation est allée bien au delà de leurs adhérents. Pourtant en 2017, cette réforme était annoncée et paraissait en général bien accueillie.
Le résultat en est plus de deux mois de grève et de paralysie du pays, plus de sept manifestations et, maintenant qu'il s'agit de faire en sorte que cette réforme ne soit pas préjudiciable aux retraités et futurs retraités, les troupes paraissent encore assez mobilisées, mais cela ressemble a des poussées de fièvre, de moins en moins virulentes, alors que l'on est arrivé au moment crucial pour conserver des acquis qu'il serait opportun de défendre âprement dans un système plus juste.
Il y a fort à parier que cette réforme des retraites se fera, pas nécessairement dans de bonnes conditions, que ces batailles sociales désordonnées laisseront des traces dans le milieu syndical et dégraderont encore un peu plus le climat politique qui n'a vraiment pas besoin de cela.

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