lundi 27 janvier 2020

UN PREMIER MINISTRE MACHIAVÉLIQUE

Ah, il a plusieurs cordes à son arc le Premier Ministre pour faire aboutir ses projets:
- il sait différer les promesses favorables aux citoyens,
- il sait formuler des exigences excessives pour ensuite les adoucir et parvenir à ses fins,
- il sait accorder le dialogue, mais sous de telles contraintes  qu'il ne s'agit plus de tenir compte d'autres propositions que des siennes.
Voyons ce qu'il a su faire en deux ans et demi de pouvoir.
- Différer les promesses:
La taxe d'habitation devait disparaître dès le début du quinquennat. Trois après, ceux qui profitent de cet allègement d'impôt en paient encore un tiers. Les 20% restant qui devaient en être exonérés en 2021 ne le seront partiellement qu'à partir de 2023, sera-t-il encore en situation de décider ?
- Formuler des exigences excessives pour arriver quand même à imposer ses réformes:
C'est le cas de la CSG appliquée aux retraités qui au départ concernait la grosse majorité des retraités et qui ne concerne plus que ceux qu'il considère comme les plus riches et dont une grosse partie n'appartient qu'à la classe moyenne inférieure ou médiane.
C'est aussi le cas de la désindexation des pensions de retraites sur l'inflation qui devait concerner tous les retraités et dont certains sont exclus.
Bel exemple de l'application du vieil adage "diviser pour régner".
- Ouvrir le dialogue sous contrainte:
C'est le cas de la possibilité donnée aux Présidents de Conseils Départementaux d'abandonner la limitation de vitesse sur les routes à 80 km/h pour revenir à 90 km/h, mais avec des contraintes telles que peu de portions de voies de circulation sont éligibles.
C'est aussi le cas pour le financement de pensions de retraites. Il est en théorie possible d'agir sur trois paramètres pour équilibrer les caisses de retraites: soit augmenter les cotisations des actifs, soit diminuer les pensions des retraités, soit encore augmenter l'âge de départ en retraite.
Les deux premières possibilités ont été exclues de la négociation. La troisième qui seule reste possible est justement celle qui a été refusée par les syndicats favorables à la réforme des retraites. Le Premier Ministre autorisera-t-il d'aller chercher ailleurs d'autres formes de financement ? Peu probable.
Ainsi nous avons un Premier Ministre qui n'accepte de revoir sa position que sous des contraintes inacceptables ou lorsqu'il s'agit de conserver un minimum de ce qu'il avait envisageait et qui était peut-être prévu initialement.
Sous un air bienveillant, c'est un homme qui se dit ouvert à la discussion mais qui n'accepte pas que l'on puisse prétendre imposer d'autres propositions que les siennes.
C'est ainsi qu'il conduit ses opposants à se radicaliser, comme ce fut le cas pour les Gilets Jaunes en imposant la limitation de vitesse à 80 km/h et la taxe sur les carburants, ou les syndicats réformistes en imposant l'âge pivot pour le calcul des pensions de retraites.

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