vendredi 30 mars 2018

ET LA DIPLOMATIE ?

Il y a trente et un an qu'une possibilité pour la Turquie d'intégrer l'Europe a été envisagée.
Il y a quinze ans que Jacques Chirac était favorable à cette intégration.
Elle n'a pas eu lieu.
Fallait-il accueillir un pays laïc à majorité musulmane en Europe pour mieux le "contrôler" ou fallait-il lui interdire, au moins provisoirement, cette possibilité pour éviter d'accroitre la communauté musulmane en Europe ?
Puis est arrivé Recep Tayyip Erdogan, en catimini, à la tête d'un état laïc mais dont la religion a pris de plus en plus d'importance pour devenir une "démocrature" à tendance religieuse fortement marquée, la possibilité pour la Turquie d'intégrer l'Europe ne fait que s'éloigner, ce qui lui permet de négocier au prix fort la rétention des migrants syriens sur son sol.
Mais, pour faire toujours monter la pression, Recep Tayyipo Erdogan de cesse d'être candidat à cette entrée en Europe dont il partage de moins en moins les valeurs.
Fallait-il pour cela attendre que la Bulgarie préside l'Europe pour organiser une réunion avec la Turquie quand on connait les anciennes relations entre les deux pays et les rancœurs qu'elles ont laissées.
Ce que j'ai retenu d'un voyage en Bulgarie est cette phrase sans cesse répétée ; " nos amis les russes qui nous ont libérés du joug turc". Et , comme si le fait que la Bulgarie soit chargée d'organiser cette réunion ne suffisait pas, c'est à Varna qu'elle a eu lieu, siège d'une sinistre bataille pour les bulgares en 1444.
Comment pouvait-on plus mal s'y prendre pour que les relations se tendent un peu plus lors de cette rencontre ?

LE TERRAIN DE JEU DE L'EXTRËME DROITE

Comme après chaque attentat l'extrême droite a retrouvé son terrain de jeu favori : la peur.
Après quelques mois de calme les attentats de Carcassonne et de Trèbe ont réveillé les vieux réflexes de peur et d'insécurité.
L'extrême droite sait bien que sur le coup de l'émotion, entre 70 et 80% des français perdent leur sang froid et oublient qu'ils vivent en démocratie et que de ce fait on ne peut interner que ceux qui sont passés à l'acte et que l'on ne peut déchoir de leur nationalité ceux qui deviendraient des apatrides.
C'est le prix à payer pour vivre en démocratie. Préféreraient-ils un régime dictatorial où soupçons et dénonciations remplieraient les geôles.
Mais ces réflexes ne peuvent être critiqués, ils doivent être maitrisés et contenus pour ne pas succomber aux chants des sirènes de ceux qui comme Marine Le Pen ne demandent que des démissions ou Laurent Wauquiez qui regarde d'un air envieux les troupes du Front National ou encore Nicolas Dupont-Aignan qui se pose en rassembleur en entonnant l'air de "il y a longtemps que je l'avais prévu"
C'est certes extrêmement gênant de vivre avec le risque incessant du terrorisme, mais bien que cela ne puisse se comparer, il faut savoir apprécier le risque qu'il y a d'être victime de tels actes par rapport à celui d'être un accidenté de la route.
Cela peut aider dans les moments difficiles à garder un peu de sérénité.

mercredi 28 mars 2018

URGENCES

Notre Ministre de la Santé Agnès Buzyn affirme fort justement que les urgences sont encombrées par des patients qui n'ont rien à y faire.
C'est un fait que les services d'urgence des hôpitaux ne sont pas faits pour soigner des petits bobos ou des maladies qui peuvent très bien être pris en charge par la médecine de ville.
Seulement, voilà, notre ministre oublie qu'elle vit dans un pays où 14 millions d'habitants n'ont pas les moyens de se chauffer correctement pendant l'hiver, alors lorsqu'en cas de maladie il faut choisir soit d'aller à l'hôpital se faire soigner gratuitement soit chez son médecin et avancer le prix de la consultation, le choix est vite fait.
Il y aurait, on le sait bien, une solution bien simple pour désengorger au moins partiellement les urgences, ce serait tout simplement de régler une fois pour toute le problème du tiers payant, ce qui permettrait aux patients de ne plus faire l'avance de la partie de la consultation remboursée par la Sécurité Sociale.
Ce serait déjà un premier pas avant que l'on trouve une solution pour que le patient n'ait même plus à avancer la part couverte par une mutuelle, sans surcharger les médecins de tâches administratives.
Il y aurait bien une solution, mais il semble que notre société n'évolue pas dans ce sens : supprimer les mutuelles, augmenter les cotisations sociales, ce qui reviendrait au même pour les patients, et faire rembourser la totalité des dépenses de santé par la Sécurité Sociale.
Ce doit être trop simple, à moins que cela gêne ceux qui s'enrichissent en laissant croire qu'ils ne font que des actions de solidarité en créant des mutuelles qui bien souvent ne sont que des assurances.

LES MOYENS DU DOYEN

Un incident particulièrement grave vient de se produire à la Faculté de Droit de Montpellier. Des étudiants voulant manifester contre la réforme de l'entrée à l'université avaient décidé d'occuper un amphithéâtre pendant la nuit. Des hommes cagoulés armés de planches de bois sont venus les chasser avec une violence inouïe.
Quelle a été, dans cette affaire, le rôle du Doyen de l'Université ?
- n'avait-il pas les moyens d'interdire l'accès de son établissement à ces casseurs ?
- n'avait-il pas voulu mobiliser les moyens nécessaires pour leur en interdire l'accès ?
- avait-il lui-même fait appel à ce genre de commando punitif ?
L'enquête le dira. Une chose est certaine, ce doyen a démissionné sans condamner les faits et en justifiant en partie une certaine violence.
Actuellement certains voient dans les événements sociaux, qui se traduisent par de nombreuses grèves, le début de la répétition des événements de 1968.Ils se projettent 50 ans en arrière.
Des actes comme ceux qui se sont produits à la Faculté de Montpellier ne nous ramènent pas 50 ans en arrière, mais 85 ans et dans d'autres lieux, en 1933 chez nos plus proches voisins qui ont porté au pouvoir un dictateur fou dont l'action a mis toute l'Europe à feu et à sang en voulant la créer à son image.

mardi 27 mars 2018

MEDECINE ET POLITIQUE

Les tracas de notre ancien Président Nicolas Sarkozy, qui pour communiquer avec ses avocats s'était caché sous un nom d'emprunt, Paul Bismuth, me rappellent qu'autrefois pour soigner les maux d'estomac on utilisait de la "magnésie bismurée", c'est à dire une préparation qui contenait du magnésium et du bismuth, puis, on s'étant aperçu que ce dernier élément pouvait être dangereux et peut-être cancérigène, est apparue alors la "magnésie abismurée", c'est à dire sans bismuth.
Par analogie, je pense que Nicolas Sarkozy cherche à se séparer de cet encombrant Paul Bismuth qui serait comme un cancer qui ronge sa dignité d'homme politique, dont il cherche à convaincre l'opinion publique de sa rigoureuse honnêteté.

lundi 26 mars 2018

LES FRANCAIS ET LEURS SERVICES PUBLICS

La plupart des français entretiennent avec leurs services publics des relations ambigües. Dans bien des cas ils y tiennent et les apprécient, mais bien souvent critiquent et envient les agents de l'état, que bon nombre d'entre eux prennent pour des privilégiés.
Les services des électriciens d'EDF sont appréciés pour leurs interventions lors des dégâts causés par les dérèglements climatiques, mais les agents qui les dépannent sont enviés et critiqués en raison de ce qui est perçu comme des avantages que  leur statut leur attribue.
Il en est de même, et peut-être encore plus pour la SNCF et le statut des cheminots.
Il faut qu'un fonctionnaire se tue à la tâche, comme le personnel hospitalier, pour qu'il soit plaint et apprécié, et là, par contre, c'est le service qui est critiqué.
Après les attentats de 2015, des manifestants allaient jusqu'à embrasser des représentants des forces de l'ordre, alors que bien souvent, en cas de bavure supposée, et avant toute enquête, l'opinion publique se range du coté du délinquant.
Bien évidemment plus l'économie marche mal, plus ces traits deviennent caricaturaux, en raison de la sacro-sainte sécurité de l'emploi des fonctionnaires en période de chômage.
Certains paraissent plus soucieux d'espérer voir les fonctionnaires être atteints par la précarité, et pour certains perdre leurs avantages, que d'essayer de se regrouper pour obtenir ce à quoi ils ont droit, du travail et une rémunération convenable pour vivre dignement.
Ceci m'amène à penser qu'actuellement où des manifestations semblent vouloir montrer que l'opinion publique défend la SNCF, c'est plus pour le maintien des lignes secondaires que pour le statut des cheminots.
De là à penser que si le rapport Spinetta n'avait pas parlé de supprimer 9000km de lignes, les cheminots n'auraient pas obtenu le soutien de l'opinion publique qu'ils semblent avoir, il n'y a qu'un pas.

dimanche 25 mars 2018

DEMOCRATIES EN PERIL

En mars 2003 George Walker Bush proférait des mensonges pour déclarer la guerre à l'Irak croyant ainsi imposer des régimes démocratiques au Moyen Orient.
Passons sur les conséquences désastreuses de cet épisode, du renforcement des actes terroristes qui s'en est suivi pour faire le point sur les "progrès" de la démocratie dans le monde en 2018.
En Chine XI Jinping est élu avec 100% des voix, il faut avoir subi le maoïsme pour   qu'une démocratie  se satisfasse d'un tel résultat. C'est une dictature camouflée qui veut prendre sa revanche au niveau mondial sur les humiliations qu'elle a subi au XIX° siècle.
En Russie Vladimir Poutine obtient 76% des voix lors d'un scrutin qui a connu des fraudes avérées, l'obligation pour les fonctionnaires d'aller voter et la présentation des urnes au domicile des personnes âgées. C'est une dictature camouflée qui rêve du retour à la puissance de l'ancienne URSS, sans toutefois vouloir en retrouver toute l'étendue géographique.
En Turquie, Recep Tayyip Erdogan, après avoir été élu démocratiquement, profite de chaque renouvellement de mandat pour imposer plus de totalitarisme religieux. C'est  une dictature camouflée qui rêve de prendre le leadership du sunnisme à l'Arabie Saoudite.
En Europe, certains pays de l'ancien bloc soviétique, un temps très contents de l'avoir quitté et pour certains ayant pris une part importante à son démantèlement, regardent la Russie avec des yeux de Chimène  en mettant au pouvoir des "régimes forts"  comme la Hongrie, la République Tchèque ou la Pologne.
Ajouter à cela l'Autriche et la montée de l'extrême droite aux Pays Bas, en Italie, en Allemagne et en Europe du nord, et l'on voit que même en Europe les régimes démocratiques sont en régression.
Par ailleurs que peut-on penser de la volonté de la première puissance mondiale  de s'isoler dans ses frontières en imposant sur les marchés sa volonté avec une violence inouïe, et des dérives de bien des pays d'Amérique latine où l'on constate tantôt l'installation de régimes dictatoriaux, tantôt à la mise au ban des accusés de dirigeants que l'on avait en leur temps encensés.
Pour terminer, je citerais une affirmation qui m'a toujours choqué lorsqu'on dit, sous prétexte que le pays a plus de 1milliard d'habitants, que l'Inde est la plus grande démocratie au monde quand on sait le peu d'importance que l'on accorde aux "intouchables".
Triste photographie du monde actuel, qui ne correspond en rien aux espoirs que l'on pouvait avoir à la fin du siècle dernier.
Dix huit ans c'est peu, mais c'est suffisant pour transformer le monde quand aucune autre motivation n'existe en dehors de l'argent et du pouvoir absolu.

samedi 24 mars 2018

MERCI MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE !!!

Les retraités vous remercient infiniment Monsieur le Premier Ministre, Ils n'ont pas manifesté pour rien. Vous venez d'annoncer que vous allez faire un geste pour 100.000 d'entre eux touchés par l'augmentation de la CSG sans compensation.
Mais de qui vous moquez-vous ?
Vous avez pénalisé et stigmatisé 7, 5 Millions de retraités en les désignant comme des nantis et en leur demandant de faire un effort pour les actifs quels qu'ils soient, même s'ils sont mieux traités qu'eux. Vous avez fait 4,5 Milliards de cadeaux aux plus riches et vous croyez vous dédouaner en "câlinant" 1,3% d'entre eux parmi ceux que vous aviez volontairement spoliés.
Jamais en France les pensions de retraite n'avaient baissées. Sous le gouvernement Balladur, la droite avait ralenti le rythme de croissance des revenus des retraités par rapport à ceux des actifs. Sous le gouvernement Ayrault, la gauche a accentué ce décalage, mais jamais un gouvernement n'avait osé aller aussi loin que vous pour pénaliser la partie la plus âgée de la population.
Vous affirmez, ou tout au moins celui qui vous a nommé à la tête du gouvernement l'affirme, que vous n'êtes ni de gauche ni de droite.
C'est vrai. Vous êtes pire que ça.

vendredi 23 mars 2018

ELECTIONS AU P.S.- ILS N'ONT RIEN COMPRIS

Pour l'élection du premier secrétaire du Parti Socialiste, quatre candidats se présentaient. Deux d'un courant proche de François Hollande, Stéphane Le Foll et Olivier Faure, un ancien proche de Manuel Valls, Jean Luc Carvounas et un nettement plus marqué à gauche Emmanuel Maurel.
Le scrutin n'étant ouvert qu'aux adhérents du P.S., les vieux réflexes conservateurs ont joué et les deux premières places ont été occupées par les "hollandais".
Rappelons nous les résultats de la primaire ouverte de la gauche pour l'élection présidentielle. Benoît Hamon était sorti vainqueur avec des propositions de gauche originales et aussi parce qu'il était le seul a présenter un projet global bien construit, mais essentiellement parce que d'autres que les "encartés" avaient été appelés aux urnes.
On aurait pu penser que tous ceux qui au premier tour de l'élection présidentielle avaient fait chuter Benoît Hamon en votant pour Emmanuel Macron avaient définitivement abandonné l'idée de rester au P.S. pour éviter d'entretenir cette position ambigüe qui était celle de François Hollande. Il n'en a rien été, ils continuent à sévir et à scléroser un parti qui ne peut plus prétendre représenter la gauche en France.
Le mince espoir de voir se recréer cette gauche était de porter Emmanuel Maurel à la tête du parti pour qu'un rapprochement avec Benoît Hamon soit possible et que ce rapprochement donne envie à certains socialistes, partis rejoindre La France Insoumise, de revenir car bon nombre d'entre eux y sont allés faute de proposition suffisamment marquées à gauche au P.S. en n'appréciant pas nécessairement le comportement trop agressif et autoritaire de Jean-Luc Mélenchon.

jeudi 22 mars 2018

CHOISIR LES HOMMES FORTS D'UN GOUVERNEMENT

Mon manque de vivacité d'esprit ne m'avait pas permis de comprendre comment Emmanuel Macron avait constitué le gouvernement et surtout autour de quels "piliers" il l'avait structuré.
J'avais bien compris qu'il fallait pour ce rôle de vrais hommes politiques qui ne  lui feraient pas de l'ombre et que, pour mener à bien leur tâche, il fallait qu'ils soient entourés de fins spécialistes et techniciens sans ambition politique, mais le choix de ces personnalités essentielle m'avait échappé.
Ce n'est qu'en lisant sur "l'Obs" de cette semaine l'article intitulé "Génération Rocard" que la lumière m'est apparue.
Très tôt, Christophe Castaner avait adhéré au Parti Socialiste en faisant parti des jeunes rocardiens, où il avait une certaine importance.
Si on se remémore par ailleurs qu'Edouard Philippe a toujours été un très proche d'Alain Juppé et que ce dernier a publié en son temps un livre avec Michel Rocard intitulé "La politique telle qu'elle meurt de ne pas être", qui a été très apprécié sur le plan politique car il tentait d'établir une passerelle entre la gauche et la droite, on peut considérer que la boucle est bouclée.
Prenez deux personnages emblématiques, l'un de la partie de la gauche la plus proche du centre,  et l'autre de la partie de la droite également la plus proche du centre, associez-les sous la tutelle d'un habile et ambitieux homme politique, qui ne revendique d'ailleurs pas cette étiquette et vous avez le macronisme, qui va jusqu'à créer LREM en se défendant d'en faire un parti politique, car ce ne serait qu'un mouvement.
Belle performance.

mardi 20 mars 2018

L'OCCIDENT DESUNI

L'empoisonnement d'un agent double russe en Grande Bretagne, montre à travers la réaction hâtive de Teresa May, à quel point l'occident est désorganisé.
Il ne fait aucun doute que cet attentat a été commandité par le Kremlin qui a affiché clairement sa volonté d'être identifié car le produit utilisé pour commettre ce méfait ne peut provenir que de ses services.
Fougueuse, Teresa May voulant montrer ses muscles a réagi avec vigueur sans se rendre compte que c'est ce que souhaitait Vladimir Poutine pour montrer sa force, devant ses électeurs, de manière à les mobiliser pour le scrutin du 17 mars où il parait que sa grande crainte n'est pas de perdre l'élection, mais d'être obligé de constater une faible participation.
Résultat, Teresa May expulse 13 diplomates russes, Vladimir Poutine en expulse 23 et ferme un centre culturel britannique, Donald Trump emmêlé dans ses histoires fait profil bas, Angela Merkel s'occupe avec une attention extrême à former son gouvernement et Emmanuel Macron essaie d'assurer le service minimum.
Bien évidemment, Teresa May ne pouvait rester sans réagir, mais elle l'aurait fait après les élections russes en consultant ses partenaires occidentaux, aurait été la prudence minimum que l'on pouvait attendre d'elle.
Mais où sont les diplomates ?
Vladimir Poutine peut mener la politique qu'il souhaite, partout où il le désire, en Ukraine, dans le Donbass, en Syrie et utiliser son droit de veto à l'ONU. L'occident ne sait que montrer son indignation et lorsqu'il croit le pénaliser en imposant le blocus de certains produits, il lui permet d'améliore sa production dans des domaines où son pays n'avait aucune compétence de manière à ce qu'il arrive lui-même à produire des matières qu'il importait.

UNE GREVE QUI AIDE A REFLECHIR

Les cheminots vont déclencher une grève, que l'on peut qualifier de perlée, en arrêtant le travail 2 jours sur 5. A priori cela devrait causer une gêne aux usagers, et ceci au moins dans l'immédiat.
Mais à y regarder de plus près, il est légitime de se poser des questions.
Des entreprises ont pris la parole pour dire qu'ils allaient s'organiser en essayant de régler les problèmes de productivité en faisant appel au télétravail.
Tient, tient, ne seraient-elles pas bien organisées ? Serait-ce par routine qu'elles oublieraient d'utiliser ce puissant outil moderne qui permet de diminuer les transports, de faire gagner du temps, d'éviter de surcharger le réseau routier et les transports en commun ainsi que d'économiser de l'énergie et donc de réduire les dépenses globales ?
Cela me rappelle le passage aux 35 heures hebdomadaires entre 2000 et 2002, tant critiqué, alors qu'en toute objectivité, certaines entreprises ont reconnu qu'elles en avaient profité pour mieux s'organiser sans perdre de productivité.
Si la grève de la SNCF pouvait avoir une telle action sur l'organisation du travail, ce serait une réelle réussite, et au lieu de retenir des journées de salaire sur la rémunération des cheminots, ils mériteraient d'être récompensés.

lundi 19 mars 2018

CURIEUSE EMISSION DE TELEVISION

Comme il fallait s'en douter, l'émission d'actualité "C' dans l'air" du jeudi 15mars 2018 traitait de la manifestation des retraités contre l'augmentation de la CSG sans compensation, qui se traduit pour eux par une perte de pouvoir d'achat.
Pour qui est habitué à regarder cette émission, il était difficile de reconnaitre les invités en entendant les arguments qu'ils avançaient et  surtout en voyant les positions qu'ils prenaient.
François Fressoz, journaliste au Monde, habituellement assez marquée à gauche, défendait la position du gouvernement, sans traiter les retraités de nantis, mais en comprenant qu'on leur demande un effort car leur patrimoine serait plus important que celui des actifs. S'est-elle posé la question du patrimoine de ces retraités lorsqu'ils étaient en activité au milieu de leur carrière ?
Raymond Soubie, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, et dont la compétence est reconnue, a défendu les retraités en assénant des vérités que l'on entend rarement:
-l'idée que les retraités sont des nantis est une idée d'économiste qui n'est certainement pas partagée par les actifs,
-les retraités sont par définition moins nantis que les actifs puisque le jour de leur départ en retraite ils perdent en moyenne 25% de leur revenu,
-depuis 1993, sous le gouvernement Balladur, l'écart entre le pouvoir d'achat des actifs et celui des retraités ne cesse de se creuser au détriment de ces derniers,
-les retraités ont pâtis de la solidarité intergénérationnelle en payant la retraite de leurs parents, ils attendent maintenant, fort justement, profiter de cette solidarité.
Quant Yves Thréard, journaliste au Figaro, dont on peut, comme pour tout journaliste, discuter de l'interprétation des faits, mais qui en général les rapporte avec fidélité, il a pris quelques libertés avec le calendrier, en disant que les retraités âges de 80 à 85ans avaient connu les trente glorieuses et n'avaient pas connu la guerre. Il oublie simplement que ces gens-là avaient entre 7 et 12 ans à la fin de la guerre, qu'ils ont connu le rationnement, les cartes d'alimentation, ont fait partie de J.1 et J.2 pour définir leur ration alimentaire journalière, qu'ils ont subi les bombardements et sont descendus dans des abris lors des alertes, pendant leur enfance ou le début de leur adolescence et que cela laisse des traces, car les cellules de soutien psychologiques, que l'on convoque maintenant à chaque incident, n'existaient pas. Ce sont aussi parmi les  hommes de cet âge que se trouvent ceux qui ont connu en Algérie une guerre qu'on a eu l'audace d'appeler pacification, et que certains ont donné jusqu'à 31 mois de leur vie, et parfois leur vie elle-même.
A la fin de cette émission j'ai ressenti un profond malaise et me suis demandé si c'était moi ou les invités de l'émission qui avaient perdu leurs repères.

dimanche 18 mars 2018

MEMOIRE SELECTIVE

Notre Président nous a régulièrement  montré qu'il faisait preuve d'une grande agilité intellectuelle associée à une mémoire que l'on peut qualifier d'impressionnante lorsqu'il s'adresse au pied levé à des interlocuteurs impromptus.
Pourtant, récemment, il semble que sa mémoire ait été prise en défaut.
Lors de son voyage en Inde il a profité de disposer d'une tribune pour fustiger ceux, qui en France, dans son propre parti, commencent à trouver le rythme des réformes trop rapide, en s'excusant d'intervenir depuis l'étranger sur des problèmes internes au pays qu'il dirige, ce qui, a-t-il dit, n'est pas son habitude.
A-t-il oublié que c'est lors de ses voyages à l'étranger, en aout 2017, en Europe de l'est qu'il a regretté que la France ne soit pas réformable et que c'est à l'occasion d'un déplacement à Athènes, en septembre de la même année, qu'il a affirmé vouloir s'en prendre aux "fainéants, cyniques et extrêmes".
Peut-être sont-ce des habitudes regrettables dont il ne tire pas grande fierté et qu'il souhaite faire oublier.

samedi 17 mars 2018

UNE BELLE MANIFESTATION

Elles faisaient plaisir à voir les mines des retraités rassemblés place Pey-Berland avant le départ de la manifestation.
Ils étaient tout heureux d'être aussi nombreux, 5000, peu d'entre eux  y croyaient, chacun craignait que la présence des manifestants soit des plus faible, tant il fallait avoir envie de manifester pour trouver le lieu de rendez-vous.
En effet, aucune information n'avait été diffusée tant par la presse écrite que par la télévision. Seul France-Bleue Gironde, le matin même du 15 mars en avait parlé.
5000 manifestants est une indéniable réussite. Le cortège faisait plus de 500 mètres, et il se pourrait que ce chiffre de 5000 soit sous estimé, car on pouvait se rendre compte que ces retraités avaient quelque peu perdu l'habitude de défiler, peut-être ne l'avaient-ils jamais fait. Le cortège était très large, et les rangs serrés, ce qui donne l'opportunité aux pouvoirs publics de sous estimer le nombre de manifestants.
Les retraités dont on dit qu'ils vieillissent bien, paraissaient pour la plupart en forme pour battre le pavé, mais il faut quand même remarquer que certains accessoires comme canne anglaise ou fauteuil roulant s'étaient invités au rendez-vous pour signifier à quel point le mécontentement est réel face à l'injustice subie par les séniors.
En passant devant la poste, des postiers étaient sortis pour applaudir le cortège, comme si ces retraités manifestaient aussi pour eux par procuration, pour essayer de protéger leur avenir, et peut être aussi parce que cette manifestation leur donne un avant goût de ce qu'il devrait les attendre le 22 mars.
Enfin pour terminer sur une note plaisante, en dehors des slogans traditionnels, une nouvelle formule est apparue: "Brigitte, avec nous !"

vendredi 16 mars 2018

LICENCIEMENT ABUSIF

Deux personnages bien connus du PAF viennent de subir les affres du licenciement. Il s'agit de Julien Le Pers et de Natacha Polony.
Ils réclament, à juste titre, l'un et l'autre des indemnités de licenciement.
Julien Le Pers demande 3,4 millions d'euros, soit l'équivalent de 225 ans de Smic ou de 50 ans de salaire d'un député.
Natacha Polony réclame 700.000 euros, soit 45 ans de Smic ou 10 ans de salaire d'un député.
Mais qu'est-ce qu'il fait que cette dernière soit aussi raisonnable ? Ce doit être l'entrée en vigueur du nouveau Code du Travail qui plafonne les indemnités de licenciement.

jeudi 15 mars 2018

SAVOIR CHOISIR SON VOCABULAIRE

Toujours aussi pertinents, intéressants, bien écrits et parfois malicieux les éditoriaux de Bruno Dive, comme ce fut le cas dans le journal Sud-Ouest du lundi 12 mars où, avec énormément de prudence, il rapproche le nouveau nom du "Front National", maintenant appelé "Rassemblement National", de celui du parti de Marcel Déat "Rassemblement National Populaire" de triste mémoire, en faisant crédit à Marine Le Pen d'une bonne dose d'inculture politique.
Peut-être a-t-il raison, cette fâcheuse ressemblance est peut-être involontaire, à moins que pour Marine Le Pen ce ne soit un dernier hommage à "Papa", une forme de rachat et une demande de pardon.

mercredi 14 mars 2018

EN MANQUE DE TERRORISME

Le procès de Julien Coupat, qui s'ouvre ces jours-ci, montre comment le pouvoir a manipulé une enquête pour faire d'un groupe de jeunes libertaires une redoutable association de terroristes.
La presse et notamment le dernier numéro "d'Envoyé Spécial" sur France 2 montre comment les preuves à charge contre le prévenu ont été créées de toute pièce en obligeant, en particulier, quelqu'un qui avait peu d'affinités avec le groupe de jeunes libertaires, à signer un faux témoignage "prêt à l'emploi".
Il serait bien naïf de croire que toutes les affaires se développent en toute transparence et sans aucune manipulation, mais ce qui est choquant dans cette affaire, c'est que pendant que la France se bat contre le terrorisme d'origine religieuse, il faille en contrepartie trouver à tout prix la trace d'un terrorisme d'extrême gauche.
Ce n'est pas parce que les Brigades Rouges ont existées et fait en leur temps des dégâts considérables, qu'il faut à tout prix soupçonner de terrorisme ceux qui ne partagent pas la manière dont notre société est organisée.
Ne demandons pas à notre police, déjà surchargée de travail, de perdre son temps à bâtir des dossiers de complaisance et à rechercher, sans cesse, à transformer en preuve de banales coïncidences.
On ne peut mieux s'y prendre pour la discréditer, ce qui ne fait que rendre service à ceux qui la combattent.

mardi 13 mars 2018

LE TOURNIS

En l'espace de moins d'une semaine, le pouvoir en place vient de prendre des décisions ou de diligenter des actions, en ce qui concerne la justice et les forces de police, qui donnent le tournis, tellement elles paraissent contradictoires ou hâtives.
- La transformation des peines d'emprisonnement les plus légères  en travaux d'intérêt général est une décision que Christiane Taubira, Ministre de la Justice la plus à gauche d'un gouvernement socialiste n'avait pu engager.
-L'évacuation musclée de la Faculté de Bordeaux par les forces de l'ordre rappelle les tristes heures de l'époque où Charles Pasqua était Ministre de l'Intérieur.
-La réforme des tribunaux où pour les peines encourues inférieures à vingt ans de réclusion, les accusés ne seront plus jugés par des jurés issus du corps électoral, mais par des juges professionnels aurait semble-t-il mérité un débat national, car ce n'est pas rien de remettre en cause la composition d'un jury, tant sur le plan démocratique que sur celui de l'éthique.
Ainsi en un laps de temps on ne peut plus court, un observateur étranger, ignorant tout de notre passé,
aurait pu croire alternativement qu'il avait affaire à un gouvernement de gauche, de droite ou simplement autoritaire croyant détenir à lui seul la vérité sur tous les sujets.

lundi 12 mars 2018

BIODIVERSITE

En voyant le gros titre en première page du journal Sud-Ouest du jeudi 8 mars "Rien n'arrête les rats des villes", j'ai pensé que les paysans, éleveurs de moutons et de chèvres, en zone montagneuse devaient avoir un certain sourire aux  lèvres.
Sous couvert de biodiversité on a, dans des zones d'élevage, réimplanté le loup qui n'arrête pas de procréer et décime ainsi les troupeaux. Ils ne veulent accepter une telle situation , manifestent et se battent contre cette décision. On leur oppose la sacro sainte biodiversité, comme s'il n'existaient pas d'autres endroits où cet animal n'a cessé de vivre et de croitre.
Maintenant que dans les grandes villes, en ajoutant aux difficultés financières pour les maintenir en bon état de propreté, vient s'ajouter le fait que les produits efficaces issus de la pétrochimie et de la chimie organique sont interdits d'emploi, la biodiversité peut suivre son libre cours.
Sur l'édition du 9 mars du même journal on apprend que l'état est condamné parce que l'ours n'est pas assez protégé. L'état et les collectivités locales seront ils condamnés également parce que l'homme est mal protégé contre les rats ? C'est une vraie question.
Rien n'est parfait !

dimanche 11 mars 2018

LE CHÔMAGE POUR RELANCER L'ECONOMIE

Plantons le décor.
Au début des années 1970 Georges Pompidou qui ne voyait pas venir le choc pétrolier s'inquiétait parce que le chômage touchait 300.000 français.
A sa mort son protégé Jacques Chirac, encore trop jeune, ne pouvant lui succéder mais n'acceptant pas qu'un autre membre de son parti que lui arrive au  pouvoir, fait élire Valéry Giscard d'Estaing, tout surpris de cette aubaine, en trahissant jacques Chaban Delmas. Une fois au pouvoir Valéry  Giscard d'Estaing subit le choc pétrolier de 1974 et essaie plutôt au début de son mandat de régler certains problèmes de société (majorité et droit de vote à 18 ans, loi sur l'avortement...),avant que Jacques Chirac, son premier ministre démissionne pour espérer l'affronter a la prochaine élection présidentielle. C'est alors qu'un économiste reconnu, Raymond Barre, est nommé Premier Ministre.
La politique d'austérité, associé à la finesse manœuvrière de François Mitterrand amène ce dernier au pouvoir en 1981. Pendant deux ans il a essayé d'appliqué la politique qu'il avait promis lors de la campagne électorale et qui l'avait porté au pouvoir. Y avait-il cru ? Rien ne permet de l'affirmer , mais au bout de deux ans en 1983, il se rallie à l'économie de marché espérant, certainement que capitalisme  et sociale démocratie, sans le dire, étaient compatibles.
C'est à ce moment là que le monde occidental a subi un séisme. Sous  la pression aux Etats-Unis d'un acteur de cinéma de deuxième zone soutenu par le pouvoir financier, et  au Royaume Uni d'une mégère acariâtre, le capitalisme "raisonnable" a laissé la place à l'ultralibéralisme. Le vocabulaire de ces deux personnages ignorait deux mots: solidarité et éthique.
A cette époque mon activité professionnelle m'avait permis en intervenant dans une école d'ingénieurs en même temps que le patron d'un grand groupe français de conserves alimentaires, d'avoir écho de la manière dont ce dernier envisageait la bonne marche de la société. Pour lui, l'économie française ne redémarrerait que quand il y aurait en France 3 millions de chômeurs, pour que la pression sur l'emploi soit suffisante pour provoquer la baisse des salaires et qu'ainsi le coût de la main d'œuvre rende la France compétitive.
Sur le moment j'ai été bien évidemment choqué, mais aussi, naïvement, incrédule.
Que s'est-il passé par la suite ? J'ai malheureusement eu l'impression que cette prévision était exacte. La France est arrivée à avoir ses 3 Millions de chômeurs. N'ayant pas voulu toucher au salaire horaire, les conditions de travail et les garanties sociales se sont dégradées moins vite que dans d'autres pays qui ont vu salaires et pensions diminuer.                                                                        Nos dirigeants ont fait preuve de  moins de célérité que bien d'autres, la chute a été plus douce, mais ils n'ont su l'éviter, le ver était dans le fruit, devant leur incapacité à sauver notre modèle social ils ont été globalement rejetés en 2017.
Maintenant que nous avons atteint les 3 millions de chômeurs, l'économie repart.
Que reste-t-il à espérer? Tout d'abord que les français, peut être complètement effondrés, ne soit quand même pas prêts à accepter n'importe quel projet de société.
Je rêve que le nouveau code du travail permette de créer des emplois correctement rémunérés.
Je rêve que de nouvelles lois assurent la sécurité des emploi.;
Je rêve que la formation continue permette à tous de s'adapter à la nouvelle société du numérique.
Je rêve de voir disparaitre la pauvreté et le chômage.
Je rêve de voir le pouvoir d'achat des français augmenter.
Je rêve d'une société plus juste.
Je rêve de l'avenir meilleur qui nous a été promis en nous demandant d'être patient  sans toutefois nous avertir qu'il pouvait pour certains commencer par se dégrader.
Je rêve, je rêve, je rêve, puis je fais un cauchemar, je me crois en Italie le 5 mars 2018 au lendemain des élections législatives. Mais, il ne faut pas que j'oublie de me réveiller le 15 mars pour aller manifester afin d'essayer de sauver le pouvoir d'achat des retraités.

vendredi 9 mars 2018

CONSTRUIRE EN ZONE VULNERABLE

Un article paru dans le journal Sud-Ouest Dimanche du 4 mars 2018 ne peut laisser indifférent. Cet article relatif à la construction d'un ensemble de logements et de commerces  à Lacanau est intitulé "Ca construit sur le boulevard de la plage".
Après de nombreuses informations pour expliquer que l'on a abouti à la construction en ce lieu vulnérable en raison de trop longs délais de procédures, on apprend que les maires successifs de Lacanau n'ont pu empêcher la construction de cet ensemble de quinze logements et de commerces.
Mais où l'affaire se corse, c'est lorsque le promoteur affirme "tous nos clients ont bien évidemment reçu une information sur les risques d'érosion" et que " les propriétaires de ces nouveaux appartements bénéficieront des mêmes droits à l'indemnisation que ceux qui sont installés depuis des années"
Ainsi les pouvoirs publics s'apprêtent à indemniser, avec nos impôts, des propriétaires qui font construire en zone vulnérable où l'on sait que le péril de leur bien est programmé.
Comment faire preuve de plus de cynisme vis à vis des contribuables ? Qu'en pensent les anciens propriétaires des appartements du "Signal" à Soulac

jeudi 8 mars 2018

DANGEREUSE STRATEGIE DU GOUVERNEMENT

La politique d'austérité du gouvernement et la diète fiscale qu'il impose aux collectivités locales ont une importante répercussion sur la bonne marche des associations.
Sans parler de celles dont le but est de distraire  une partie de la population qui ne sait pas toujours se prendre en main, il est important de rappeler qu'une proportion importante de ces associations a pour seul but d'aider les plus démunis, en faisant ce que l'Etat devrait faire.
Nos gouvernants oublient que chaque euro versé pour aider ces associations est multiplié par un chiffre énorme qui correspond aux dons des citoyens qui s'apitoient sur le sort de leur contemporain et qui donnent de leur temps pour leur venir en aide.
Si ces associations venaient à disparaitre, faute de l'aide minimale que les pouvoirs publics leur apportent, la misère, déjà importante, ne ferait que croitre et le mécontentement augmenterait à tel point qu'une grave crise sociale serait à craindre, pour peut être conduire à tout genre d'exaction.
Si les pouvoirs publics ne veulent plus aider les associations, qu'ils fassent leur travail et rétablissent la justice sociale. Ce serait beaucoup mieux ainsi.
Mieux vaut voir les impôts augmenter que les mendiants dans les rues, les SDF sur les trottoirs ou la nuit dans des abris de fortune  et  les morts de froid.
Je crois que si les impôts, et l'effort fiscal, étaient justement répartis, rare seraient les français qui ne seraient pas d'accord avec cette proposition.

mercredi 7 mars 2018

OLIVIER BESANCENOT DEVIENT FREQUENTABLE ?

Olivier Besancenot était reçu par Laurent Ruquier lors de l'émission "On n'est pas couché" le Samedi 3 mars.
Au cours de cette émission il a brillamment exposé ses idées avec la clarté qu'on lui connait et une vivacité d'esprit que peu de nos hommes politiques possèdent.
Mais, il n'a rien appris à ceux qui s'intéressent un tant soit peu à la marche du Monde. Il a tout simplement fait la liste des injustices qui caractérisent la société dans laquelle nous vivons: grandes inégalités, chômage, pauvreté, abandon des campagnes, démantèlement des services publics, taxation des retraités, abandon des séniors, rétribution des actionnaires au dépend des salariés , etc...
Ce qui est nouveau, par contre, est la manière dont les participants à l'émission ont reçu ce message. En dehors de Christine Angot, qui dans un langage alambiqué, parfois peu compréhensible, a essayé de le mettre en porte à faux sans y parvenir, Yann Moix a reconnu que, si autrefois il ne partageait que 10% de ses propositions, c'est maintenant plus de 60% de celles-ci qu'il apprécie, pendant que Sylviane Agasinski n'a fait que reconnaitre le bien fondé de ses affirmations et a abondé dans son sens.
Faut-il quitter la scène politique quand on exprime des idées de gauche, pour que la pertinence des proposition que l'on avance soit reconnue ? 
On a l'impression que bien des gens ont des idées qu'ils ne veulent pas avancer de peur qu'elles ne réussissent à se faire entendre.
Une question se pose toutefois. Quand on connait les résultats que Jean-Luc Mélenchon a obtenu lors de la dernière élection présidentielle et que l'on sait à quel point le personnage est clivant, on peut se demander ce qu'Olivier Besancenot aurait fait à sa place, en portant les mêmes idées, car lui sait rester raisonnable dans son mode d'expression ainsi que dans son comportement.

mardi 6 mars 2018

LE PRESIDENT DES FRACTURES

En 1995 Jacques Chirac avait promis de lutter contre la fracture sociale, il ne l'a jamais fait. En 2017 Emmanuel Macron en se présentant tantôt "ni de gauche ni de droite", tantôt "et de gauche et de droite" suivant ses interlocuteurs, donnait l'impression de vouloir être l'homme du consensus qui allait réparer les fractures qui existaient entre les blocs qui traditionnellement s'opposaient.
Il a fait éclater les partis politiques traditionnels, il les a fracturés, on peut en penser ce que l'on veut, mais c'est de la bonne politique, ou tout au moins un sacré sens de l'opportunité.
Mais il a aussi fait éclater la société:
Par sa manière d'exonérer les plus riches de l'ISF, il oppose les pauvres et les riches.
Par la diminution des revenus des retraités il oppose les jeunes aux plus anciens.
Par ses décisions sur l'aménagement du territoire, dont il se défausse auprès des collectivités locales en ce qui concerne le réseau ferré, il oppose les métropoles à la campagne.
Si c'est cela créer des liens sociaux et fédérer une nation en lui faisant entrevoir une amélioration pour tous ses citoyens, des explications s'imposent.
En France il fera bon vivre  a condition que l'on habite dans une grande ville en étant jeune et riche. Quel exploit !

lundi 5 mars 2018

UN PRESIDENT CONTRE "LES VIEUX"

Le journal Sud Ouest du vendredi 2 mars rapporte les propos d'Emmanuel Macron interpelé par un retraité auquel il a répondu:" je sais que je demande un effort aux plus âgés, que parfois certains râlent. Ca ne rend pas forcément populaire, mais je l'assume".
Il n'était vraiment pas nécessaire d'apporter une telle précision, car maintenant que l'on connait ce novice en politique, mais qui a particulièrement vite appris, personne ne le soupçonne de ne pas faire les choses intentionnellement.
Il répète sans cesse qu'il fait ce qu'il a dit lors de la campagne électorale, mais il s'est bien garder de dire aux séniors quelle était la manière dont il allait les traiter, toutes les voix comptent au moment d'un scrutin. Ainsi c'est cette partie vieillissante de la population, démunie de moyens d'action avant 2022, qui est sa cible principale.
Il diminue leur revenu
Il les fait seuls cotiser à l'assurance maladie
Il laisse les établissements de soins qui les accompagne dans un état lamentable.
Pour la première fois un Président ne fait preuve d'aucun scrupule vis à vis de ceux qui ont le moins de moyens de se défendre, et non content de cela il affirme haut et fort être fier de son comportement qu'il assume sans aucun état d'âme.
Il n'a pas été missionné pour cela. Avoir le pouvoir et l'exercer quand on est élu de la République est un devoir, en abuser est une faute.

dimanche 4 mars 2018

SENIORS AU VOLANT

Le titre d'un article du journal Sud-Ouest du mercredi 28 février, traitant de la conduite automobile des personnes âgées m'a choqué, je dois toutefois reconnaitre que ce n'est pas fréquent.
Sophie Carbonel titre ainsi son article:" Vieillir ou conduire, les séniors doivent choisir". Je trouve l'expression particulièrement maladroite car si on choisit de conduire on ne choisit certainement pas de vieillir, à moins que l'auteure de l'article soit suffisamment jeune pour espérer profiter des progrès de la science et de l'intelligence artificielle pour bénéficier des biotechnologies qui l'amèneraient à faire partie des hommes, ou plutôt des "femmes augmentées".
Mais en réalité les dispositions que compte prendre le Préfet des Pyrénées Atlantiques me choquent bien plus en demandant aux familles de signaler aux pouvoirs publics les personnes de leur ascendance qu'elles considèrent comme dangereuses, pour leur interdire de prendre le volant.
Nous sommes en plein domaine de la subjectivité. Si l'on doit vérifier les aptitudes physiques d'un conducteur, ceci doit se faire quel que soit l'âge, bien que je reconnaisse volontiers que le vieillissement n'améliore en rien, bien au contraire, les capacités à la conduite automobile d'un individu.
Si en moyenne un "sénior" est certainement moins bon conducteur, uniquement du point physique qu'un jeune ou qu'une personne d'âge mur, il existe, et c'est heureux, des personnes âgées qui sont moins dangereuses que certains jeunes au volant.
Interdire aux personnes âgées de conduire en raison de leur potentielle dangerosité revient à sanctionner un individu par anticipation, alors qu'on laisse circuler librement dans la nature de potentiels terroristes. D'autre part, je rappellerais à Monsieur le Préfet des Pyrénées Atlantiques que c'est dans son département qu'une mère de famille avait signalé, aux pouvoirs publics,  la dangerosité de son fils qui, n'ayant pas été interné parce qu'il n'avait commis aucun délit et qu'une aucune disposition n'avait été prise pour éviter le risque qu'il faisait courir à son environnement, a par la suite, si je me souviens bien, tué une infirmière et blessé grièvement un médecin.
Si le permis de conduire devait faire l'objet d'une visite, quel que soit l'âge du candidat, celle-ci ne devrait pas être uniquement médicale mais prendre en compte également certains facteurs comportementaux. Quant à la périodicité des contrôles relatifs à ces visites, elle resterait à définir.
Ce n'est pas en simplifiant les problèmes qu'on les résout.
Mais, d'autres voies sont à prospecter maintenant que les véhicules lisent les panneaux de signalisation et que le freinage d'urgence existe sans la participation du conducteur. Pourquoi ne pas exiger que tous les véhicules soient équipés de ces dispositifs. Ainsi s'il s'agit d'éviter qu'un conducteur emprunte une autoroute à contre sens, puisque c'est le cas qui à fait réagir le Préfet des Pyrénées Atlantiques, ces dispositifs seraient parfaitement adaptés en provoquant l'arrêt d'un véhicule dès qu'il se présente face à un panneau de sens interdit.

samedi 3 mars 2018

LES CHIFFRES DU FROID

La vague de froid de courte durée qui vient de toucher notre pays a néanmoins permis aux différents média de nous inonder de chiffres.
Températures de -2, -6, -10°, vents de 20, 50, 70 km/h, températures ressenties allant jusqu'à -20°.
Mais tout compte fait ces chiffres ne m'intéressent pas, ce ne sont que des informations sur lesquelles nous n'avons aucune prise.
D'autres m'intéressent beaucoup plus.
14 millions de français ont froid chez eux, soit parce qu'ils vivent dans des logements mal isolés, soit en raison du coût de l'énergie.
145.000 français sont sans abris.
Des français meurent de froid, jusqu'à quatre dans une seule nuit.
La France, pays de l'électricité nucléaire, est obligée d'importer de l'électricité d'Espagne,  ils sont en surproduction car le climat y est plus clément (merci d'avoir pensé à nous), ou d'Allemagne, oui d'Allemagne, ça ne doit pas être à cause du climat, non, mais Angela Merkel en fermant les centrales nucléaires et en rouvrant ses centrales à charbon peut nous envoyer de l'électricité en même temps que du CO2, car le vent froid venant de l'est a du mal à filtrer l'air qu'il nous apporte.
Mais quel est donc ce pays où dès que le thermomètre atteint des valeurs négatives plus de 20% de la population a froid, où 0,25% couche dans la rue, où chaque nuit on relève des morts et où l'on est en dépendance énergétique ?
C'est celui qui fut le pays des Lumières. Si le XXI° siècle est celui du numérique et de l'électricité, les lumières se sont éteintes.

vendredi 2 mars 2018

EVOLUTION DU RESEAU FERRE

Lorsque l'Etat aura fini de régler le problème du statut de la SNCF, et cela devrait aller assez vite vu l'état dans lequel se trouvent les syndicats et les partis politiques d'opposition, les Régions s'occuperont du réseau des TER. Elles le feront contre leur gré car elles auraient préféré que l'Etat s'en charge, mais, habilement ce dernier va leur "refiler la patate chaude".
Chaque région, dans son coin, va supprimer les lignes non rentables en se rappelant qu'il y a déjà eu un précédent.
Rappelez-vous ; pourquoi la Gironde a tant de pistes cyclables ? Tout simplement parce que les Chemins de Fer Economiques départementaux ont été dans un premier temps remplacés par la CFTA (Chemins de Fer et Transport Automobile), ou rien que le nom montrait déjà que le car allait remplacer le train, pour qu'enfin les voies ferrées soient complètement supprimées.
Ce fut le cas notamment pour Bordeaux - Lacanau, Le Verdon - Facture, Facture - Saint Symphorien.
L'histoire va se répéter. La SNCF va connaitre le même sort que les PTT. Les gares des petites villes vont disparaitre comme les bureaux de poste ont disparus. Les cars vont remplacer les trains. La durée des trajets va augmenter en même temps que les risques d'accidents, notamment en période hivernale. Les cheminots vont avoir des contrats de type CDD ou, CDI pour les plus chanceux, comme certains facteurs, pardon, préposés. Les distances pour aller prendre les transports en commun vont s'allonger comme c'est le cas, en certains endroits, pour aller de son domicile à la boîte aux lettres car le préposé ne dessert parfois qu'un lotissement ou le coin de la rue mais ne se rend plus au domicile de chaque habitant.
C'est encore une pierre de l'édifice du service public qui tombe.

jeudi 1 mars 2018

S.C.N.F.:STATUT VS OPINION PUBLIQUE

Le gouvernement, tout en s'appuyant sur le rapport Spinetta, a choisi la bonne stratégie pour mener à bien la réforme de la SNCF.
Ce rapport comportait deux propositions importantes:
- la révision du statut de la SNCF, notamment en ce qui concerne celui des cheminots
- la suppression des lignes non rentables.
En séparant les deux propositions et en ne traitant que du statut de la SNCF, le gouvernement semble ne prendre aucun risque.
S'il y a mobilisation contre ce projet, et je pense que ce sera le cas, les cheminots seront seuls face au gouvernement, ils pourront simplement utiliser leur pouvoir de nuisance en faisant grève, mais ils ne peuvent compter sur l'opinion publique pour les soutenir. L'Etat à trop laissé se dégrader la situation de la SNCF pour qu'une majorité de citoyens veuille la maintenir en l'état. Il en aurait peut-être été tout autrement si les pouvoirs publics avaient, en même temps, touché au réseau pour supprimer les lignes déficitaires.
Si toutefois une fronde trop importante venait à se faire jour, l'Etat aurait vite fait de rappeler au français que la SNCF coûte à chacun d'entre eux 208€ par an , sans compter la dette qui correspond à 700€ par français, l'heure ne paraissant pas être à la solidarité.
Après quarante ans de dérive, depuis la séparation de la SNCF de RFF (Réseau ferré de France), la situation n'a cessé de se dégrader. Les gouvernements successifs n'ont rien fait pour sauver la SNCF, l'actuel gouvernement arrive à point , non pour cueillir le fruit mur, mais pour jeter le fruit avarié.
Si après la réforme ce fruit redevient appétissant, lorsqu'il sera mur, le privé le cueillera car il deviendra générateur de profit.
La question reste de savoir si cette lente dégradation, connue de tous, était inévitable, fortuite ou intentionnelle.