dimanche 11 mars 2018

LE CHÔMAGE POUR RELANCER L'ECONOMIE

Plantons le décor.
Au début des années 1970 Georges Pompidou qui ne voyait pas venir le choc pétrolier s'inquiétait parce que le chômage touchait 300.000 français.
A sa mort son protégé Jacques Chirac, encore trop jeune, ne pouvant lui succéder mais n'acceptant pas qu'un autre membre de son parti que lui arrive au  pouvoir, fait élire Valéry Giscard d'Estaing, tout surpris de cette aubaine, en trahissant jacques Chaban Delmas. Une fois au pouvoir Valéry  Giscard d'Estaing subit le choc pétrolier de 1974 et essaie plutôt au début de son mandat de régler certains problèmes de société (majorité et droit de vote à 18 ans, loi sur l'avortement...),avant que Jacques Chirac, son premier ministre démissionne pour espérer l'affronter a la prochaine élection présidentielle. C'est alors qu'un économiste reconnu, Raymond Barre, est nommé Premier Ministre.
La politique d'austérité, associé à la finesse manœuvrière de François Mitterrand amène ce dernier au pouvoir en 1981. Pendant deux ans il a essayé d'appliqué la politique qu'il avait promis lors de la campagne électorale et qui l'avait porté au pouvoir. Y avait-il cru ? Rien ne permet de l'affirmer , mais au bout de deux ans en 1983, il se rallie à l'économie de marché espérant, certainement que capitalisme  et sociale démocratie, sans le dire, étaient compatibles.
C'est à ce moment là que le monde occidental a subi un séisme. Sous  la pression aux Etats-Unis d'un acteur de cinéma de deuxième zone soutenu par le pouvoir financier, et  au Royaume Uni d'une mégère acariâtre, le capitalisme "raisonnable" a laissé la place à l'ultralibéralisme. Le vocabulaire de ces deux personnages ignorait deux mots: solidarité et éthique.
A cette époque mon activité professionnelle m'avait permis en intervenant dans une école d'ingénieurs en même temps que le patron d'un grand groupe français de conserves alimentaires, d'avoir écho de la manière dont ce dernier envisageait la bonne marche de la société. Pour lui, l'économie française ne redémarrerait que quand il y aurait en France 3 millions de chômeurs, pour que la pression sur l'emploi soit suffisante pour provoquer la baisse des salaires et qu'ainsi le coût de la main d'œuvre rende la France compétitive.
Sur le moment j'ai été bien évidemment choqué, mais aussi, naïvement, incrédule.
Que s'est-il passé par la suite ? J'ai malheureusement eu l'impression que cette prévision était exacte. La France est arrivée à avoir ses 3 Millions de chômeurs. N'ayant pas voulu toucher au salaire horaire, les conditions de travail et les garanties sociales se sont dégradées moins vite que dans d'autres pays qui ont vu salaires et pensions diminuer.                                                                        Nos dirigeants ont fait preuve de  moins de célérité que bien d'autres, la chute a été plus douce, mais ils n'ont su l'éviter, le ver était dans le fruit, devant leur incapacité à sauver notre modèle social ils ont été globalement rejetés en 2017.
Maintenant que nous avons atteint les 3 millions de chômeurs, l'économie repart.
Que reste-t-il à espérer? Tout d'abord que les français, peut être complètement effondrés, ne soit quand même pas prêts à accepter n'importe quel projet de société.
Je rêve que le nouveau code du travail permette de créer des emplois correctement rémunérés.
Je rêve que de nouvelles lois assurent la sécurité des emploi.;
Je rêve que la formation continue permette à tous de s'adapter à la nouvelle société du numérique.
Je rêve de voir disparaitre la pauvreté et le chômage.
Je rêve de voir le pouvoir d'achat des français augmenter.
Je rêve d'une société plus juste.
Je rêve de l'avenir meilleur qui nous a été promis en nous demandant d'être patient  sans toutefois nous avertir qu'il pouvait pour certains commencer par se dégrader.
Je rêve, je rêve, je rêve, puis je fais un cauchemar, je me crois en Italie le 5 mars 2018 au lendemain des élections législatives. Mais, il ne faut pas que j'oublie de me réveiller le 15 mars pour aller manifester afin d'essayer de sauver le pouvoir d'achat des retraités.

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