dimanche 4 mars 2018

SENIORS AU VOLANT

Le titre d'un article du journal Sud-Ouest du mercredi 28 février, traitant de la conduite automobile des personnes âgées m'a choqué, je dois toutefois reconnaitre que ce n'est pas fréquent.
Sophie Carbonel titre ainsi son article:" Vieillir ou conduire, les séniors doivent choisir". Je trouve l'expression particulièrement maladroite car si on choisit de conduire on ne choisit certainement pas de vieillir, à moins que l'auteure de l'article soit suffisamment jeune pour espérer profiter des progrès de la science et de l'intelligence artificielle pour bénéficier des biotechnologies qui l'amèneraient à faire partie des hommes, ou plutôt des "femmes augmentées".
Mais en réalité les dispositions que compte prendre le Préfet des Pyrénées Atlantiques me choquent bien plus en demandant aux familles de signaler aux pouvoirs publics les personnes de leur ascendance qu'elles considèrent comme dangereuses, pour leur interdire de prendre le volant.
Nous sommes en plein domaine de la subjectivité. Si l'on doit vérifier les aptitudes physiques d'un conducteur, ceci doit se faire quel que soit l'âge, bien que je reconnaisse volontiers que le vieillissement n'améliore en rien, bien au contraire, les capacités à la conduite automobile d'un individu.
Si en moyenne un "sénior" est certainement moins bon conducteur, uniquement du point physique qu'un jeune ou qu'une personne d'âge mur, il existe, et c'est heureux, des personnes âgées qui sont moins dangereuses que certains jeunes au volant.
Interdire aux personnes âgées de conduire en raison de leur potentielle dangerosité revient à sanctionner un individu par anticipation, alors qu'on laisse circuler librement dans la nature de potentiels terroristes. D'autre part, je rappellerais à Monsieur le Préfet des Pyrénées Atlantiques que c'est dans son département qu'une mère de famille avait signalé, aux pouvoirs publics,  la dangerosité de son fils qui, n'ayant pas été interné parce qu'il n'avait commis aucun délit et qu'une aucune disposition n'avait été prise pour éviter le risque qu'il faisait courir à son environnement, a par la suite, si je me souviens bien, tué une infirmière et blessé grièvement un médecin.
Si le permis de conduire devait faire l'objet d'une visite, quel que soit l'âge du candidat, celle-ci ne devrait pas être uniquement médicale mais prendre en compte également certains facteurs comportementaux. Quant à la périodicité des contrôles relatifs à ces visites, elle resterait à définir.
Ce n'est pas en simplifiant les problèmes qu'on les résout.
Mais, d'autres voies sont à prospecter maintenant que les véhicules lisent les panneaux de signalisation et que le freinage d'urgence existe sans la participation du conducteur. Pourquoi ne pas exiger que tous les véhicules soient équipés de ces dispositifs. Ainsi s'il s'agit d'éviter qu'un conducteur emprunte une autoroute à contre sens, puisque c'est le cas qui à fait réagir le Préfet des Pyrénées Atlantiques, ces dispositifs seraient parfaitement adaptés en provoquant l'arrêt d'un véhicule dès qu'il se présente face à un panneau de sens interdit.

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