mercredi 7 juin 2017

NECESSAIRE RESYNDICALISATION

Dans la première partie du siècle dernier, c'est la force syndicale qui a permis les acquis sociaux importants dont nous bénéficions actuellement: congés payés, repos hebdomadaire, durée de la semaine de travail.
La deuxième guerre mondiale a marqué une rupture avec ces pratiques, car après 1945 pour reconstruire le pays le travail ne manquait pas, le chômage était à peu près inexistant et le boum économique a permis la création d'objets de confort comme l'automobile ou les appareils électro ménagers. Le bonheur était à portée de main. De ce fait les salariés n'ont plus vu la nécessité de se syndiquer pour se défendre, l'individualisme s'est développé (penchant naturel de l'homme), et on peut dire que les trente glorieuses ont tué les syndicats.
Ceux-ci ont survécu péniblement en deux endroits:
- dans la fonction publique où les responsables n'étaient pas très regardant sur les heures accordées aux délégués syndicaux  pour accomplir leur mission et regardaient d'un peu loin les remboursements de frais de déplacement nécessaires pour que les délégués puissent assister aux réunions de coordination.
- dans les entreprises à forte main d'œuvre ouvrière comme Renault ou Dassault où l'appartenance à un syndicat faisait partie de la culture.
Pendant cette période les quelques acquis sociaux qui ont été accordés l'ont été pour préserver la paix sociale et non pas sous une réelle pression des syndicats, qui ne pouvait être qu'apparente, avec un monde du travail n'ayant que 8% de syndiqués.
Pourtant dès cette époque des voix s'élevaient pour faire craindre un avenir dangereux. Georges Pompidou s'inquiétait de la difficulté de gouverner un pays qui aurait plus de 300.000 chômeurs, pendant que François de Closets prévoyait des manifestations de chômeurs et de retraités.
Mais, tant bien que mal, le système avec la bonne volonté de chacun, et malgré quelques crises, fonctionnait car pendant cette période les négociations étaient centralisées pour aboutir à des accords de branche protégeant les plus faibles.
Ce temps est maintenant révolu, la future révision du code du travail, dans un soucis de souplesse, et espérons que c'est uniquement pour cette raison, va privilégier les accords d'entreprise.
Pour que l'équilibre entre employeur et employé soit respecté, il est indispensable que ces derniers se structurent et n'agissent pas en ordre dispersé, car à ce moment là leur faiblesse risque de permettre toutes les dérives, et sous la pression du chômage, peut conduire irrémédiablement à ce qui existe en Grande Bretagne ou en Allemagne : contingent important de travailleurs pauvres, contrats d travail 0 heures, disponibilité totale du salarié, horaires désorganisés dans le seul but d'afficher une réduction du taux de chômage.

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