mercredi 11 décembre 2019

POURQUOI OPPOSER RÉGIMES SPÉCIAUX ET RETAITE PAR POINTS

J'ai toujours pensé qu'avec les outils dont nous disposons actuellement, il n'est pas normal que le travail diminue l'espérance de vie de l'homme. Ce n'est pas pour cela que certaines tâches ne sont pas plus pénibles que d'autres et que des aménagements, pour en tenir compte dans la juste répartition des efforts de chacun pour le bien de tous, ne soient pas nécessaires.
On peut ainsi en conclure qu'il est normal de considérer, qu'à l'âge du départ en retraite, l'espérance de vie ne pâtissant pas du travail que l'on fournit, chacun puisse avoir alors la même espérance de vie.
La conséquence est alors simple: tout le monde part à la retraite au même âge et en même état de santé. Il faut donc que la durée hebdomadaire du travail soit alors inversement proportionnelle à la pénibilité de la tâche.
Logique, mais compliqué à mettre en œuvre, et pour certains, peut-être le plus grand nombre, utopique. Ce serait pourtant le meilleur exemple de respect de la personne humaine.
Mais, puisqu'il n'en est pas ainsi, ce serait peut-être le moment lorsque l'on veut réformer le régime des retraites et de remettre en cause les régimes spéciaux, de réfléchir autrement.
Les régimes spéciaux ont le gros défaut d'avoir une connotation communautaire. Ce n'est pas un ensemble qu'il faut prendre en compte pour définir la pénibilité d'un travail mais la tâche de chacun.
Ainsi, au cours de sa carrière un individu pourra et dans certains cas devra, passer en raison de son avancée en âge, par des tâches de pénibilités variables.
Pourquoi n'attribuerait-on pas à chaque emploi deux coefficients, l'un pour sa rémunération, l'autre pour son temps de travail ?
De ce fait la retraite par point devient équitable en tenant compte de la spécificité de chaque tâche.
Par exemple, chaque heure travaillée par un terrassier, travail particulièrement pénible, aura un coefficient de 1,8  et chaque euro gagné un coefficient 2 pendant que l'employé de bureau n'aura respectivement que 1 et 1,2 (s'il n'est payé qu'au Smic), alors qu'un cadre correctement payé n'aura que des coefficients égaux à l'unité.
Dans ces conditions le temps de travail pour faire valoir ses droits à la retraite sera dépendant de la pénibilité du travail et la pension sera revalorisée pour ceux dont le travail à temps complet (actuellement 35 heures) serait trop pénible. Un âge plancher de départ à la retraite serait cependant indispensable pour éviter que les titulaires d'un emploi très pénible ne cumulent trop d'heures de travail hebdomadaire au détriment de leur santé.
Le vrai problème serait de définir des coefficients, mais avec les moyens actuels de calcul et d'analyse des tâches, la volonté de mener à bien cette réflexion devrait suffire pour trouver une solution.

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