jeudi 7 décembre 2023

 GABRIEL ATTAL: UN MINISTRE DYNAMIQUE ET OPPORTUNISTE

Gabriel Attal, Ministre de l'Éducation Nationale, a pensé qu'il était plus utile et intelligent de vouloir réparer une vieille machine rouillée que de "dégraisser le mammouth". Pour deca il propose une réforme ambitieuse de l'enseignement et pour que ses détracteurs, souvent adeptes du statu quo, manquent d'arguments, il a choisi le jour de la publication du classement PISA dont il savait qu'il serait, encore une fois, catastrophique pour notre pays. Comment ne rien essayer lorsque notre pays est dans une telle situation et que tout espoir doit reposer sur la jeunesse ?

Les points essentiels de cette réforme sont d'améliorer les acquis en mathématiques et en français, de permettre à tous les élèves de bénéficier de l'enseignement le mieux adapté à leur niveau, d'installer de réels contrôles en cours de scolarité pour de donner accès au deuxième cycle du secondaire qu'à ceux qui ont acquis les connaissances indispensables lors du premier cycle.

Pour ce faire les dispositions suivantes devraient être prises;

- Constituer des groupes de niveau en mathématiques et en français. Il ne s'agit pas de classes de niveau qui créeraient dès le début de la scolarité une ségrégation en fonction des possibilités intellectuelles des élèves, mais de prévoir dans chaque classe, pour ces matières essentielles que sont les mathématiques et le français, l'enseignement le mieux adapté possible. Cette disposition permet d'envisager une possibilité de rattrapage pour les élèves en difficulté et c'est certainement plus équitable que de confier ce rôle à des cours particuliers dont on sait qu'ils créent de fortes inégalités suivant les moyens des parents.

- Redoublement: l'idée fort simple est qu'il est préférable d'obtenir un diplôme avec un certain retard plutôt que de trainer un manque de connaissances pendant toute une scolarité pour conclure les études par un échec. Ce redoublement est déjà possible mais l'accord des parents, dont on peut parfois douter de l'objectivité, est nécessaire. Le dernier mot reviendra à l'enseignant, et comme les parents sont représentés au conseil de classe ils ont les moyens de s'assurer que les décisions sont prises en toute objectivité.

- Réforme profonde du brevet dont l'obtention sera nécessaire pour accéder au second cycle: comment peut-on prétendre pouvoir acquérir les connaissances dispensées dans le second cycle lorsque l'on ne maîtrise pas les outils fournis par l'enseignement dispensé pendant le premier cycle ? Simple question de bon sens. Mais encore faut-il que les matières sur lesquelles sont jugés les élèves soient choisies avec pertinence en ne donnant pas une importance excessive aux options qui seront inutiles pour, par la suite, poursuivre sans problème les études.

- Bac de mathématiques en fin de première: comme l'on reconnait que français et mathématiques sont les deux matières essentielles, qui constituent aussi des outils indispensables pour accéder aux autres matières, il est tout à fait logique qu'un contrôle de mathématiques soit fait dès la fin de la première comme c'est le cas pour le français.

Ce projet de réforme qui semble plein de bon sens devrait permettre de redresser une dérive de notre enseignement qui date de plusieurs décennies. Espérons qu'un corporatisme de principe ne vienne compromettre sa réussite.

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