samedi 16 mars 2019

PRIVATISATION DES AEROPORTS DE PARIS

Une décision brusque mais tardive de notre Président, paniqué devant les manifestations des gilets jaunes, l'a fait dépenser 10 milliards d'euros pour éteindre un incendie qui, malgré tout, a continué à progresser.
Quatre mois après il faut trouver un moyen pour boucher ce trou afin que la dette publique n'atteigne pas les 100% du PIB. La privatisation des aéroports de Paris lui paraît être une solution.
Celle-ci a essuyé les critiques que je partage :préférer une rentrée immédiate d’argent à un revenu sûr et permanent, laisser entre les mains du privé les portes de l'un des premiers points d'accès à notre territoire, perdre le contrôle par l’État de la couverture de notre espace aérien, ce n'est pas rien.
Face à ces critiques, le Premier Ministre affirme que le dossier de concession sera suffisamment bien construit pour que tous les risques soient sévèrement contrôlés et qu'en fin de contrat, dans 70 ans, les aéroports reviendront à l’État.
Évacuons de suite cette dernière précaution. Que seront devenus les aéroports à la fin de ce siècle ? Existeront-ils encore ? Si oui, pourront-ils toujours être localisés à l'endroit où ils se trouvent actuellement ? On voit bien que cette clause n'est pas sérieuse et qu'elle n'offre aucune garantie.
Quant aux précautions prises lors de la rédaction du marché, on peut avoir les plus grandes inquiétudes. Les exemples ne manquent pas où les conflits entre l’État et l'adjudicataire d'un marché se soldent à l'avantage de ce dernier, et ceci pour une raison bien simple : les grosses entreprises ont des services contentieux particulièrement performants, bien supérieurs à ceux de l’État car les personnes les plus compétentes sur le plan juridique sont souvent dans le privé qui n'hésite pas a proposer des salaires nettement supérieurs à ceux de la fonction publique. Ce sont souvent d'ailleurs des fonctionnaires brillants qui ont été repérés puis recrutés par ces entreprises qui ont pu leur proposer de décupler leurs salaires. Peu d'entre eux résistent à de telles propositions.
Ainsi lorsque l'on voit le dédit que l’État doit payer pour l'aéroport de Notre Dame des Landes, les marchés interrompus lors des travaux comme le pont Simone Veil à Bordeaux il est légitime d'avoir les plus vives inquiétudes. Même des associations arrivent à arrêter des projets importants comme la déviation de Beynac en Dordogne ou le BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) devant desservir les quartiers ouest de Bordeaux Métropole.
Si les marchés publics étaient si bien "ficelés" que cela, nous ne devrions pas connaitre de telles situations. 

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