mercredi 3 janvier 2018

REVOLUTION NUMERIQUE

Je suis toujours surpris d'entendre dire par bien des économistes, avec à leur tête Nicolas Bouzou, que la révolution numérique n'aura pas d'incidence sur le niveau de l'emploi, mais qu'elle transformera simplement les postes de travail, en prenant pour exemple la révolution industrielle qui a détruit des emplois mais en a créé d'autres, comme le chauffeur de véhicule automobile qui a remplacé le cocher.
C'est tout d'abord une regrettable erreur car si la révolution industrielle n'a pas été à l'origine de pertes d'emplois, elle a été la cause principale de la réduction du temps de travail, ce que l'on refuse d'accepter actuellement pour continuer à créer, pour certains, d'énormes profits.
Mais, plus important que cela, la reconversion, due à la révolution industrielle, faisait appel sensiblement aux  mêmes compétences sans que le niveau d'instruction ait nécessairement besoin de s'élever considérablement. Notons toutefois que l'école obligatoire à tout de même été un levier indispensable de l'évolution de la société et de ce fait a permis au plus grand nombre d'accéder progressivement à la maitrise de l'utilisation d'outils de plus en plus complexes et performants.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui, les connaissances et les outils évoluent beaucoup plus rapidement, les moyens de stockage de l'information, de sa restitution et de son traitement font que les emplois les moins qualifiés seront, et sont même déjà, détruits. Il en est de même des tâches manuelles accomplies par des robots. Ne resteront que les emplois faisant appel à l'esprit de synthèse et de déduction, à la connaissance des sciences humaines, à l'analyse mathématique, à la philosophie, toutes choses qui ne sont à la portée que de ceux qui ont bénéficié d'un enseignement de haut niveau.
La priorité est donc d'améliorer considérablement la qualité de l'enseignement, de permettre à tous d'accéder au savoir pour que tout un chacun puisse accumuler des connaissances nécessaires à l'utilisation des nouveaux outils dont il disposera, mais surtout que la formation qu'il recevra lui permette d'acquérir une bonne agilité intellectuelle pour sans cesse pouvoir s'adapter aux nouveaux besoins qui apparaitront.
Alors chacun pourra s'épanouir, la durée du travail pourra se réduire sans que l'on craigne que l'inactivité soit un risque pour la société, où chaque individu aura acquis une curiosité et une richesse intellectuelle suffisante pour savoir occuper intelligemment ses loisirs. Et, espoir ultime en corollaire de tout cela, voir enfin le soucis d'éthique partagé par tous pour que l'humanité soit à l'abri des dérives de toutes sortes, guerrières, financières, agressives pour l'environnement...

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