lundi 29 janvier 2018

LAURENT WWAUQUIEZ SUR FRANCE 2

Dans le cadre de "l'Emission Politique" Léa Salamé recevait Laurent Wauquiez.
Je n'avais jamais eu l'occasion de l'entendre interviewer, et j'ai été impressionné par sa vivacité d'esprit, son agilité, sa culture, son calme et son impassibilité.
Les attaques venant de toute part n'ont pas manquées, seule celle d'Alain Minc est arrivée à le déstabilisé quelque peu, avec beaucoup de malice et de finesse il lui a fait remarquer que le vocabulaire qu'il employait lui rappelait celui de Maurice Barrès et de Charles Mauras, figures emblématiques d'extrême droite de triste mémoire. Il ne s'en est tiré que par sa grande culture en rappelant que ce vocabulaire avait été aussi celui de Stendhal.
Un autre moment a été pour lui un peu difficile lorsqu'il s'est agi d'expliquer qu'il ne voulait plus revenir sur la loi Taubira ni sur l'adoption pour les couples homosexuels, mais qu'il refuserait l'adoption plénière.
Mais en dehors de ces deux moments il s'est présenté comme un homme politique redoutable et sûr de lui, ce dont Benjamin Griveaux, un peu tendre a fait les frais. Même sur le sujet de l'immigration, point particulièrement faible et critiquable de sa politique, son interlocutrice franco-marocaine professeur de grande école, n'a réussi a être convaincante.
Tout cela est pourtant anecdotique à coté de ce qu'il faut retenir de ses ambitions, du message qu'il porte et du paysage politique nouveau qui risque en découler.
Il est clair que Laurent Wauquiez envisage d'être le principal opposant au pouvoir actuel et de se trouver face à Emmanuel Macron en 2022. Pour cela il a décidé d'aller chercher les voix au sein de l'électorat du Front National en profitant de la faiblesse de Marine Le Pen, pour tenter de faire avec ce parti ce que François Mitterrand avait réussi à faire avec le Parti Communiste en 1981.
Il veut représenter, à lui seul, la droite forte qu'il qualifie de décomplexée et que j'appellerais plutôt extrême, voyant bien qu'Emmanuel Macron occupe de plus en plus le terrain de la droite traditionnelle, comme les récentes mesures qu'il a prises le prouvent.
Mais dans ce nouveau paysage politique, où les choses paraissent incroyables, c'est qu'un important espace se dégage à gauche et que personne n'est là pour l'occuper, à tel point que lors de cette émission de France 2, seules deux droites s'affrontaient.
Cette gauche est plus que malade, elle est presque mourante. Celui qui se présente comme le sauveur et comme le principal opposant au pouvoir actuel, ne se rend pas compte que par son comportement et ses foucades il dessert les idées qu'il défend parmi lesquelles certaines sont pourtant très intéressantes. Tant que Jean-Luc Mélenchon apôtre du "dégagisme" ne sera pas "dégagé", il en sera ainsi.
La gauche s'autodétruit, a tel point que Benoît Hamon, qui a été le seul a proposer des idées nouvelles a été rapidement et malhonnêtement marginalisé.
Vont-ils encore laisser longtemps la droite et l'extrême droite ferrailler en ne restant que spectateurs impuissants.

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