jeudi 7 décembre 2017

QUEL AVENIR POUR LA CORSE ?

Curieuse coïncidence de l'histoire, c'est le week-end pendant lequel Edouard Philippe, Premier Ministre, se rendait en Nouvelle Calédonie pour mettre au point les modalités du référendum d'autodétermination que les corses donnaient une importante majorité aux Nationalistes lors du scrutin visant à réunir en une seule entité Corse du nord, Corse du sud et Région Corse.
Ces nationalistes ne constituent pas un ensemble aussi homogène que cela puisse paraitre, ne se sont-ils pas déjà affrontés lors de précédentes élections ? Les Autonomiste de Gilles Siméoni revendiquent un statut particulier au sein de la République Française alors que les Indépendantistes de Jean-Guy Talamoni demandent, certainement à long terme, l'indépendance de la Corse, ils veulent un Etat Corse.
Il est raisonnable de penser que cet attelage va fonctionner, dans un premier temps, pour réclamer haut et fort l'autonomie de la Corse, qui avec un statut particulier se distinguera des autres régions de la métropole. Mais jusqu'où iront leurs revendications ? Exigences particulières pour l'accession à la propriété en Corse ? Reconnaissance de deux langues officielles, le français et le corse, ce qui demandera de réviser la Constitution française qui ne reconnait qu'une seule langue, le français, et exigera des fonctionnaires non corses nommés sur cette île de pratiquer les deux langues ? On voit bien, là que le parcours sera long et semé d'embuches.
Mais, si cette autonomie est prononcée, il serait bien naïf de croire que ceux qui veulent l'indépendance se satisfassent de ce statut. Souhaitons alors que de nouvelles violences ne viennent pas appuyer de nouvelles revendications.
Si l'on s'inspire maintenant du cheminement des idées et des décisions prises pour la Nouvelle Calédonie, il ne serait pas impossible que d'ici trente ans la Corse devienne un Etat bien que pour y parvenir la mise au point d'un référendum pose d'énormes problèmes, ne serait-ce que pour la définition du corps électoral. Dans ce cas la Corse quitterait de facto l'Union Européenne et devrait pour y entrer de nouveau être acceptée par les 27 membres qui la constituent. Il n'est pas certain que cela soit très facile, mais il ne s'agit là que de l'aspect formel, car il faudra qu'à cette échéance, la Corse dispose d'une réelle économie. On peut être inquiet lorsqu'on entend la candidate des LR à la récente élection dire que l'économie corse ne dispose que de chèvres et de châtaignes, avec de plus des châtaigniers en mauvaise santé, reconnaissons qu'elle manque d'objectivité car elle a oublié le tourisme et la charcuterie.
Alors, trente ans pour permettre à un pays de s'auto suffire, paraissent bien peu. Il reste malheureusement une solution: devenir un paradis fiscal. Mieux vaut ne pas y penser.

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