lundi 11 décembre 2017

GOÛT DU SPECTACLE, SENS DE LA DEMESURE

On a beaucoup comparé ces jours derniers les disparitions concomitantes de Jean d'Ormesson et de Johnny Hallyday à celles de Jean Cocteau et d'Edith Piaf
S'il y a quelque chose qui pourtant ne peut-être comparé, c'est l'hommage qui leur a été rendu.
Notre époque est bien celle du spectacle et de la démesure qui encense ses idoles en oubliant, parfois volontairement que, comme en toute personne, des zones d'ombres existent.
Certes Jean d'Ormesson était un immense écrivain, un homme public attachant, sympathique, érudit et malicieux et l'on peut même dire, que de ce fait, son auditorat était supérieur à son lectorat. Il a passé sa vie en s'amusant en affichant son bonheur et en communiquant sa joie de vivre. Il est pourtant dommage qu'un agrégé de philosophie, aussi brillant, n'ait pas plus utilisé ses énormes possibilités pour agir, par ses réflexions, sur la marche du monde.
Johnny Hallyday a traversé plus d'un demi-siècle en distrayant ses très nombreux fans, en communiquant son énergie, en apportant des moments de joie dans des périodes parfois difficiles de la vie. Il a été une immense idole, mais cela ne peut faire oublier que lorsqu'on passe pour un exemple national il aurait été de bon ton de ne pas être un exilé fiscal.
Ces deux personnages ne peuvent laisser indifférent, il est normal qu'hommage leur soit rendu, mais fallait-il donner un aspect national à sa manifestation avec la présence officielle du Président de la République ?
Chacun est  libre d'honorer qui il veut à titre personnel, mais il n'est pas pour cela obligé de le faire au titre de sa fonction.
Il aurait été, semble-t-il de bon ton, que pour l'un l'hommage lui soit rendu par l'un de ses pairs académicien et que pour l'autre le rôle de l'état se limite au contrôle de l'organisation de l'énorme cortège funèbre par le ministère de l'intérieur.

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