vendredi 15 décembre 2017

DANGEROSITE DES PELOUSES DE JEU

Le journal Sud-Ouest vient de publier un article sur les risques potentiels, pour la santé des sportifs, de l'utilisation des pelouses en gazon synthétique.
Il est utile de rappeler que les soucis des fédérations ont toujours été de préserver la santé des sportifs, mais que plus les techniques de construction des aires de jeu évoluent, plus les risques deviennent insidieux
Dans un premier temps, on peut dire que les matches de football et de rugby se déroulaient sur des aires de jeu "enherbées".
Puis est venue l'envie d'améliorer la qualité des terrains, sont alors apparues les pelouses engazonnées faisant appel à des variétés de graminées sélectionnées pour leur aspect et leur résistance au piétinement et pour lesquelles  les règlements établis avaient essentiellement pour but d'éviter les blessures en cas de chutes et interdisaient de ce fait la présence de granulats d'un diamètre apparent supérieur à 10 mm (gros graviers), sans se soucier des risques éventuels liés à l'emploi, pour l'entretien de ces pelouses, d'engrais, de fongicides et de pesticides.
Devant la faible performance de ces aires de jeu en raison de leur fragilité (utilisation hebdomadaire de 8 heures maximum) des techniques nouvelles de drainage et d'évacuation des eaux en même temps que la création de substrats élaborés sont apparues pour assainir ces surfaces et permettre une utilisation plus intensives. Parallèlement pour l'entrainement à la pratique du football les terrains stabilisés (non engazonnés) ont vu le jour, pour des raisons de sécurité en cas de chute, les éléments concassés (anguleux) d'une taille supérieure à  3mm. ont été interdits.
La grande révolution a été l'apparition de gazon synthétique.
Dans un premier temps il s'agissait de fibres plastiques (polypropylène) très denses, mais ces surfaces provoquaient des brulures en cas de chute et étaient peu confortables. L'idée est alors venue d'ajouter une sous couche souple pour améliorer le confort, mais les brulures existaient toujours.
On s'est alors mis à travailler sur la qualité des fibres pour les rendre moins agressives (composition chimique, finesse, forme..) et a augmenter leur longueur, puis on a rempli le tapis ainsi constitué par cette pelouse artificielle, de sable fin pour améliorer le confort des joueurs et leur stabilités en permettant aux crampons des chaussures de s'accrocher dans ces surfaces de jeu. Le défaut de ces surfaces restait malgré tout une certaine rugosité et une certaine dureté. Pour y remédier ce sable a été mélangé puis remplacé par de la poudrette, ou des fibres ou des granulats de caoutchouc de différentes qualités chimiques. Enfin ces granulats ont été enrobés de film pelliculaire pour lutter essentiellement contre ce qui était considéré comme des nuisances olfactives par temps chaud.
On en est actuellement là. Est-ce dangereux pour les joueurs? Est-ce dangereux pour les spectateurs maintenant que les stades réservés pour les terrains de grand jeux peuvent-être clos ? Les études le diront.
Mais, ce qu'il faut retenir, de mon point de vue, c'est que plus la technique avance, plus l'on croit progresser, plus les risques insidieux et cachés auxquels  dans un premier temps on n'avait, ou ne pouvait, penser sont présents. Sont ils pour autant de plus en plus graves ? Là est la question.
Ce problème lié aux terrains de sports ne serait-il pas un cas d'école pour toutes les évolutions que l'on prend pour des progrès et qui pourraient, peut-être ne pas toujours en être?
Ne soyons pas pessimistes, le progrès n'est pas toujours dangereux, loin s'en faut, mais la méfiance s'impose. La science à les outils, et surtout les hommes, pour nous mettre à l'abri des dangers qui nous guettent, c'est avant tout une question de conscience.

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