vendredi 29 décembre 2017

LES PROBLEMES DE LA SNCF

Notre réseau ferré et la ponctualité de ses trains étaient autrefois un exemple mondial de réussite, ce n'est malheureusement plus le cas, preuve en est les nombreux incidents qui ont émaillé l'année qui s's'écoule.
Dans la dernière décennie du xx° siècle, l'état, par pure idéologie, a voulu se désengager de ses services et les a démantelés. Les PTT sont devenus La Poste et Orange, la SNCF s'est séparée de la gestion des voies par la création de RFF (Réseau Ferré de France), les services techniques de l'Etat sont devenus des EPST (Etablissement Public à caractère Scientifique et Technique) ou des EPIC (Etablissement Technique à caractère Industriel et Commercial)
La séparation de la SNCF en deux entités a conduit à ce que RFF, qui n'avait qu'un seul client, la SNCF, accumule les déficits et ne trouve pas les moyens d'entretenir ses lignes ni son réseau. Vingt ans plus tard, devant l'évidence, RFF a réintégré la SNCF en apportant 44 milliards de déficit. Il y a certainement de meilleures solutions pour redynamiser une entreprise. Devant un tel désastre, on voudrait nous faire croire que les régimes spéciaux des employés de la SNCF, dont on peut discuter du point de vue de l'équité, sont à l'origine des problèmes actuels. Vraiment, de qui se moque-t-on ?
La réalité est que la SNCF a non seulement hérité d'un boulet dont elle n'est pas responsable mais qu'on lui demande de régler des problèmes qui lui sont étrangers.
Ces problèmes sont de plusieurs ordres.
-Aménagement du territoire: s'il y a tant de gens qui prennent le train pour aller travailler, notamment en Ile de France, c'est que les zones d'activité, donc d'emploi, sont éloignées des zones d'habitation. Combien de personnes font deux fois par jour le trajet entre la Seine et Marne et l'ouest parisien ? Ne pourrait-on pas planifier le rapprochement des zones d'habitations et d'activités.
-Mauvaise utilisation des outils numériques. Il y a vingt ans on ne parlait que de la nouvelle, ou plutôt future, manière de travailler: télétravail visioconférence etc.. Ce sont des techniques qui sont actuellement largement sous  utilisées, ce qui génère bien des déplacements inutiles. Les outils sont là, par routine ou par incompétence, on ne les utilise pas.
-Priorité des techniques de pointe sur la logistique: la recherche de la performance au niveau de la vitesse a fait que toute l'amélioration de la technologie est allée vers la TGV en oubliant de financer l'entretien du réseau et l'amélioration du TER (Transport Express Régional). Ne parle-t-on pas maintenant de trains dont une partie, sorte de navette, se détacherait en roulant pour desservir les gares de manière à ce que la rame mère ne subisse aucun arrêt entre son départ et le terminus, ou d'envisager de permettre des correspondances sans que les trains ne s'arrêtent en les faisant rouler côte  à côte à très grande vitesse pendant la durée du transfert des passagers. Est-ce bien utile ?
-La répartition et la durée du travail: si le travail était mieux réparti, il n'y aurait plus de chômeurs, la durée du travail serait réduite ce qui permettrait d'étaler la période d'utilisation des moyens de transport en faisant en sorte que les travailleurs aient des horaires différenciés et des périodes de repos hebdomadaires à la fois plus longues et plus variées.
Le problème de la SNCF n'est donc pas simplement un problème de trains qui doivent respecter des horaires, mais un problème d'organisation de la société.

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