lundi 2 mars 2020

HISTOIRE D'UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ

Emmanuel Macron voulait réformer les régimes de retraites pour les rendre plus justes, la majorité des français l'espérait.
Une succession de maladresses, de malentendus, d'incompétences ont abouti à une véritable guerre de tranchée entre le pouvoir en place et une partie de l'opposition qui s'est, traduite par l'application de l'article 49.3 par le Premier Ministre.
Tous les politiques savent que les réformes difficiles doivent se faire en début de mandat lorsque le Président, sur la lancée de son élection, dispose d'un socle électoral solide.
Emmanuel Macron a attendu deux ans pour s'attaquer à la réforme des retraites, on aurait pu penser que ce soit pour présenter un projet bien étudié. Il n'en a rien été. De ce fait on a assisté à une succession des phases suivantes:
- présentation d'un projet mal préparé,
- désignation d'un Haut Commissaire, présenté comme un fin négociateur, qui en réalité n'était qu'un "endormeur", puisque aucun détail important n'a été réglé,
- mobilisation dans la hâte par les syndicats contre un projet, mal défini et qui n'était que provisoire, parce qu'ils ne voulaient par se faire prendre de vitesse par la rue. On pourrait parler du "syndrome des Gilets Jaunes",
- sous la pression des syndicats réformistes, une lueur d'espoir est apparues pour que des discussions sérieuses puissent reprendre rapidement,
- là dessus, l'inflexibilité du Premier Ministre, qui a imposé un cadre de négociations inacceptable, a empêché tout accord.
- un texte, non définitif a été présenté à l'Assemblée Nationale  alors que parallèlement une commission cherche les moyens de financer la réforme,
- ces conditions, peu banales, sont considérées par l'opposition comme une provocation. La guerre de tranchée s'installe et à l'Assemblée Nationale les amendements pleuvent, parfois pour un mot, une virgule, manifestant ainsi une volonté de blocage indiscutable,
- le Premier Ministre qui veut régler le problème de la réforme des retraites, sans en connaître les moyens de la financer, avant les élections municipales, dégaine le 49.3 pour imposer sa réforme.
Nous nous trouvons ainsi devant l'exemple parfait d'un gâchis qui a conduit à de longues journées de grèves, d'une réforme mal acceptée et incomplète et qui devrait, avant son application, être la cause de nombreuses manifestations qui, une fois encore, vont paralyser le pays.

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