samedi 20 avril 2019

MESURETTES, DEMAGOGIE ET PRESERVATION DES PRIVILEGES

On attendait un grand discours du Président de la République. Les événements en ont décidé autrement, mais des fuites, organisées ou non, ont permis d'en connaître partiellement le contenu. Souhaitons que l'essentiel n'ait pas été dévoilé, car ce que l'on sait n'a rien d'un projet de société. Aucun cap n'est fixé, aucune idée maîtresse sur le devenir de la France au XXI° siècle n'a été avancée; seules quelques mesurettes, beaucoup de démagogie et la continuité dans la protection des plus aisés sont venus alimenter les supputations sur la vision présidentielle.
Quelques mesurettes pour essayer de calmer les gilets jaunes comme la baisse des impôts pour les contribuables les moins imposés, renouvellement de la prime aléatoire de fin d'année non incluse dans le salaire, quelques miettes pour certains retraités.
Concernant les mesures démagogiques, elles ne font, comme on pouvait s'y attendre, que permettre au Président de faire des réformes très discutées en s'appuyant sur les revendications de la rue comme la diminution du nombre de parlementaires. On y trouve aussi la remise en cause des avantages réservés aux anciens Présidents de la République ou le Référendum d'Initiative Citoyenne, mais largement amputé de l'intérêt que souhaitaient lui attribuer ceux qui le réclamaient.
Enfin, comme d'habitude, les classes moyennes doivent se secourir mutuellement. On ne touche pas aux plus hauts revenus, l'ISF n'est pas rétabli et les tranches d'imposition les plus élevées restent inchangées. Par contre les retraités gagnant plus de 2000€ par mois restent les principaux contributeurs à l'effort financier national en étant chaque année de plus en plus sollicités.
D'autre part, ce qui veut ressembler à un respect des services publics en zone défavorisée n'est qu'un arrêt de la destruction de ces services, comme la promesse de ne plus fermer écoles et hôpitaux en milieu rural.
Voilà ce qui est proposé, après un mois de réflexion, pour calmer une fronde de cinq mois toujours en cours et synthétiser deux mois de débat national.
A l'approche des fêtes de Pâques et en raison de l'extrême importance accordée à l'incendie de Notre Dame de Paris et du projet de reconstruction de l'édifice, je n'ai pu m'empêcher de penser à la phrase prononcée par le présentateur Georges de Caunes, et qui lui avait valu son exclusion de l'ORTF (télévision nationale): "Beaucoup de buis pour rien"

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