lundi 22 avril 2019

CONFONDRE CAUSES ET CONSEQUENCES

Pour écouter les revendications des gilets jaunes et en partie tenir compte des propositions issues du Grand Débat National, Emmanuel Macron envisage de supprimer l'ENA (École Nationale d'Administration) et l'ENM (École Nationale de la Magistrature).
Pour l'ENA, en particulier, chacun sait que les anciens élèves cultivent l'entre soi de manière à occuper toutes les places importantes au niveau de l'Etat et des grandes entreprises, alors que l'école n'avait pour but que de former des élèves destinés à la haute Fonction Publique.
Contrairement aux Universités, toutes les écoles dont l'ENA et Polytechnique et quelques autres sont des caricatures de l'esprit de caste qui touche malgré tout, et à un degré moindre, toutes les écoles. Mais nombreuses sont celles plus accessibles et moins sélective , si bien que leur influence au niveau de l’État est beaucoup moins importante et bien souvent inexistante.
Qu'est-ce qui fait alors que l'on se trouve dans cette situation ?
Tout d'abord le fait que l'enseignement en France, dès le plus jeune âge, reproduit et amplifie souvent les inégalités. Nous sommes au 26° rang du classement au niveau de l'efficacité de l'enseignement pour respecter l'égalité des chances. Dans ces conditions, ceux qui avaient tendance, en raison de leur origine, à se considérer comme faisant partie d'une certaine classe supérieure, se voient confortés dans leur intuition par le fait qu'ils reçoivent les meilleures formations.
Mais il ne faut pas oublier non plus les garanties que ces grandes écoles de l’État accordent à ceux qui en sortent. Ils peuvent naviguer de postes importants à postes importants, allant du public au privé avec la certitude, quelles que soient leur compétence et les résultats qu'ils obtiennent, de pouvoir être "réintégrés dans leur corps", c'est à dire dans la haute fonction publique.
Ainsi, sortant de ces écoles, ils ont avant 25 ans, devant eux une carrière en or, sans entrave, toute tracée jusqu'à leur retraite.
C'est tout cela qu'il faut changer et non pas se priver d'écoles qui apprennent leur métier aux hauts fonctionnaires et aux magistrats.
Rayer d'un trait de plume des institutions qui ont rendu de grands services au lieu de penser à les faire évoluer pour les adapter à notre époque ne fait pas preuve de beaucoup d'imagination. C'est peut-être cela qu'il manque à ceux qui sortent de ces grandes écoles.

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