mercredi 24 avril 2019

CINQUANTE ANNEES DE PERDUES

Ce jeudi 25 avril 2019 Emmanuel Macron va nous présenter son projet politique, en partie éventé par des fuites qui se sont produites depuis le 15 avril, date à laquelle il devait s'exprimer s'il n'y avait pas eu ce dramatique incendie de Notre Dame de Paris.
Espérons que ces fuites ne sont que l'avant goût d'un vrai projet politique, car si rien de nouveau ne venait à être dévoilé, il serait surprenant que l'on prenne quelques mesurettes pour un projet politique mobilisateur.
Le diagnostic à porter sur la société française est bien simple à établir et il a fait l'objet , il y a cinquante ans, le 16 septembre 1969, du discours de Jacques Chaban-Delmas à l'Assemblée Nationale alors qu'il venait d'être nommé Premier Ministre par Georges Pompidou. Ce discours, rédigé en bonne partie par Jacques Delors, ne convenait pas à un Président issu de la bourgeoisie provinciale qui ne voulait rien accepter d'une association de centristes d'inspiration plus ou moins radicale se partageant pour ces deux protagonistes entre gauche et droite.
Pourtant, ce discours mérite d'être relu, on dirait qu'il vient d'être écrit. Tout est dit sur les inégalités, l'enseignement, la formation professionnelle, la fonction publique et la nécessité de réindustrialiser la France.
En 1974 Jacques Chaban Delmas, candidat à l'élection présidentielle, aurait peut-être pu mener les réformes qu'il envisageait, mais le principal membre de son part, Jacques Chirac, qui aurait du le soutenir, l'a trahi et a fait élire Valéry Giscard d'Estaing espérant bien le trahir à son tour pour prendre sa place. Ce qu'il a fait, mais en patientant quatorze ans.
Depuis seul François Mitterrand a présenté un projet politique, certainement diversement apprécié,  qui n'a pu résister à deux années d'expérimentation malheureuse, alors que la majorité des pays européens allait bientôt être dirigée par des hommes de gauche.
Ceux qui ont suivi n'ont fait que gérer les affaires courantes.
Que retenir de leur passage à l’Élysée ?
- Deux beaux discours pour Jacques Chirac, l'un au Vel d'hiv, l'autre aux Nations Unies.
- Une action très volontariste de Nicolas Sarkozy pour sauver l'économie européenne après le crash de 2008, alors que la France présidait  l'Union Européenne
- Un comportement irréprochable et efficace  de François Hollande face aux attaques terroristes des années 2015 et 2016
Mais, en dehors de cela, aucun projet mobilisateur.
Si Emmanuel Macron a été élu en 2017, c'est précisément pour mobiliser le pays et le faire redémarrer. C'est cela que toute la France attend de lui.
Les "cataplasmes sur les jambes de bois" ne marchent plus. Ils  font le lit du populisme et des extrémistes.

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