dimanche 3 juin 2018

LA DEMOCRATIE AURAIT-ELLE ATTEINT SES LIMITES ?

En 1991 en Algérie, le FIS (Front Islamique du Salut) obtenait 47% des voix au premier tour des élections législatives. Le gouvernement, ne voulant pas voir un mouvement islamiste au pouvoir, annulait les élections.
En 2005, en France le référendum sur la "Constitution européenne" était rejeté par 55% des électeurs. Par un savant artifice, permettant d'amender les traités existants, en 2007, le traité sur la Constitution européenne était adopté par la France.
Actuellement en Italie, un gouvernement bizarre associant l'extrême droite et un mouvement populiste proche de l'extrême gauche est porté au pouvoir. pour n'effaroucher personne, ces deux partis s'entendent pour proposer un Président du Conseil inconnu issu des milieux juridiques. Le Président de la République italienne refuse d'accepter la nomination du Ministre de l’Économie qui lui était proposé. Le Président du Conseil (homme de paille des deux partis ayant gagné les élections) démissionne, le Président de la République le remplace par un économiste défendant une politique totalement opposée à celle attendue par la majorité des électeurs. L'Italie sera certainement amenée à voter de  nouveau.
Suivant sa sensibilité, chacun pourra être satisfait ou déçu de ces décisions, en apprécier certaines, en regretter d'autres, mais le vrai problème est que dans chacun des cas, les  régimes qui se veulent démocratiques, bien que certain n'en ait que l'aspect, trouvent un moyen pour ne pas respecter les résultats sortis des urnes.
Qu'on le veuille ou non, cela pose un réel problème, d'autant plus lorsqu'on repense à la Grèce où on a vu Alexis Tsipras, élu démocratiquement, appliquer, sous la pression de l'Europe une politique d'austérité contre laquelle, à la tête du parti Syriza, il s'était battu.
Être obligé de se poser la question du respect d'un verdict issu démocratiquement des urnes est pour moi un réel problème qui, je pense, doit être partagé par de nombreux démocrates quelles que soient les déceptions ressenties à l'issu d'un scrutin, même si celui-ci ne les concerne pas et que le résultat est en contradiction avec les idées qu'ils défendent.

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