jeudi 29 février 2024

 PRIX PLANCHER

Face à la colère des agriculteurs le gouvernement n'arrête pas de faire des promesses et des concessions pour calmer la grogne.

À l'occasion du Salon de l'agriculture Emmanuel Macron a rencontré quelques agriculteurs lors d'une réunion informelle, faute de n'avoir pu organiser le grand débat qu'il souhaitait. Il a alors proposé de garantir un "prix plancher" pour les produits vendus par les agriculteurs. C'est certainement le type même d'une fausse bonne idée et surtout une proposition irréaliste dans un marché international ouvert.

Deux cas se présentent: ou les produits sont vendus à l'extérieur de l'Union Européenne, ou ils le sont à l'intérieur.

- À l'extérieur de l'UE, et à condition que les pays européens s'entendent, il est toujours possible, quoique assez irréaliste, d'imposer aux produits entrants des normes et des taxes. Des normes, cela est parfois indispensable ne serait-ce que pour des raisons sanitaires, il en va tout autrement pour les taxes qui pour des raisons de réciprocité génèrent une attitude équivalente de nos partenaires qui imposent alors des taxes équivalentes à nos produits. Mais rien n'est impossible.

-  À l'intérieur de l'UE, il en va tout autrement en raison de la libre circulation des hommes et des produits. Comment imposer des prix planchers pour exporter nos produits quand on connait la différence des coûts de production dans les différents pays de l'UE en raison notamment de la diversité des salaires? Comment interdire chez nous la vente de produits moins chers et de qualité venant de l'UE sans pouvoir les taxer ? Utopie!

Si toutefois la notion de prix plancher était retenue, une subvention de l'UE serait nécessaire pour indemniser nos agriculteurs qui ne trouveraient aucun déboucher pour leurs produits exportés. Cela reviendrait à indemniser les agriculteurs des pays aux salaires les plus élevés pour que les agriculteurs  de ces pays puisent vendre leurs produits dans les pays aux salaires inférieurs.

De ce fait, on ne voit pas très bien comment cette idée, lancée sous la contrainte par notre Président, pourrait avoir quelque chance d'être suivie d'effet.

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