samedi 6 août 2016

J.O. ET DERRIERE LA VITRINE ?

L'organisation des Jeux Olympiques de Rio est l'occasion de se poser la question: Qu'y a-t-il derrière la vitrine que constituent les événements mondiaux comme les Jeux Olympiques, les Expositions Universelles et les Coupes du Monde de Football? Une volonté d'affichage politique largement relayée par les instances chargées de l'attribution de l'organisation de ces événements.
Rio donne l'occasion de se poser la question car ce pays sans président, en proie à d'énormes difficultés économiques, peine à réaliser les infrastructures nécessaires à l'organisation des Jeux Olympiques, simplement parce qu'il a voulu montrer à la face du monde, avec la complicité du CIO, que de pays émergent, lorsqu'il avait été choisi, il serait devenu en 2016 une grande puissance mondiale.
D'autres avant le Brésil ont payé cher cet orgueil national, comme la Grèce en 2004, pour laquelle les Jeux Olympiques ont à la fois contribué à ses problèmes économiques et à les révéler.
Que dire de l'Espagne qui en 1992 organisait les jeux Olympiques à Barcelone, l'Exposition Universelle à Séville pendant que Madrid était Capitale Culturelle de l'Europe. Pour qui a vu le site délabré de l'Exposition de Séville en 1993, il est indiscutable que, rétrospectivement, cet événement n'a pas été une réussite économique pour une ville qui avait à peine remboursé ses dépenses de l'exposition de 1929.
D'autres pays ont fait de ces événements une démonstration de leur puissance économique comme la Russie à Sotchi en 2014 ou la Chine à Pékin en 2008, toujours avec la bénédiction du CIO.
A l'opposé des pays plus réalistes comme le Portugal ou la France ont réussi à utiliser l'événement pour dynamiser leur économie et équiper leur territoire.
Ce fut le cas pour l'Exposition Universelle de Lisbonne en 1998 où d'importants ouvrages comme le franchissement du Tage par le pont Vasco de Gama ou l'importante gare intermodale ont été construits. L'exposition n'avait ni le luxe , ni la prétention de celle de Séville, mais le pays en a tiré des avantages économiques, ce qui n'a pas été le cas de l'Espagne six ans plus tôt. De même les Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville en 1992 en France ont permis d'améliorer considérablement le réseau routier alpin.
Que dire de la déception de Bertrand DELANOË  en 2005 lorsque Londres a été choisi pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2012, qui s'est, au moment de l'événement, presque traduite par ce qui est apparu comme du soulagement.
Puissent François HOLLANDE et Anne HIDALGO qui défendent la candidature de Paris aussi bien pour les Jeux Olympiques que pour l'Exposition Universelle, tirer les conclusions de ces échecs et réussites, pour que, si leurs démarches sont couronnées de succès, elles redorent le blason de notre pays et lui impulse un important rebond économique.

1 commentaire:

  1. Une lecture probablement biaisée de cet article est de se poser au moins deux questions :

    Faut-il définitivement se positionner contre de tels événements ?

    Faut-il les réserver à des pays riches capables de les organiser sans que cela soit source de dégâts collatéraux majeurs ?

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