IMPÔT SUR LE REVENU

La réforme de la collecte de l'impôt sur le revenu, en procédant dès 2018 au prélèvement à la source, est en général bien accueillie, ce qui n'est pas le cas pour les modalités de changement de système.
Le calcul de l'impôt, qui n'est pas remis en cause (ce n'est pas une réforme de de l'impôt qui en France est très complexe), va conduire à certaines "acrobaties" qui font que l'on compare cette réforme à une "usine à gaz".
Rappelons que les impôts sur les revenus 2016 seront perçus en 2017, et qu'en 2018 l'impôt sera prélevé à la source.
L'année 2017 sera une année sans impôt, mais des dispositions seront prévues pour que ceux qui auraient profité de cette année blanche pour accroître leurs revenus ne le fassent pas en toute impunité. Le principe de ces futures dispositions me paraît équitable, c'est pour cette raison que les écrits de Christophe BARBIER dans son éditorial de "l'EXPRESS" m'ont profondément étonné.
Ce dernier pense que cette année sans impôt n'aurait dû faire l'objet d'aucun réajustement. Il y voit un signal fort pour donner un nouvel élan à notre économie, en incitant les entreprises à produire, donc à faire des bénéfices, aux salariés à faire des heures supplémentaires, aux actionnaires à réaliser leurs plus- values qui ne seraient pas taxés.
Si on partage ce raisonnement, alors pour  rendre de la performance à notre économie il suffirait de supprimer cet impôt sur le revenu, qui par ailleurs n'est pas très productif.
Le problème est que cet impôt, loin d'être parfait, est le plus équitable car il est progressif. S'il venait à être supprimé il faudrait bien, au niveau de l'Etat, le remplacer par d'autres rentrées financières. Que reste-t-il alors? La TVA qui est l'impôt le plus injuste en soumettant la totalité des petits revenus à l'impôt et une part infime des revenus les plus élevés? La CSG qui est un impôt proportionnel et non progressif?
Cette proposition de Christophe BARBIER me paraît être une fausse bonne idée, car son développement conduirait à l'instauration de la société la plus ultralibérale et la plus inégalitaire qui soit. Je ne crois pas que ce soit son souhait car il ne nous avait pas habitués à être à l'origine de propositions allant dans ce sens.