mercredi 6 janvier 2016

LA MEDECINE ET SES PROBLEMES

La médecine française, bien qu'elle soit considérée comme l'une des meilleures du monde a de nombreux problèmes parmi lesquels on peut en identifier trois principaux:
- La prise en charge des soins
- La répartition géographique de l'offre de soins
- Certains aspects de la formation des médecins.
Tout d'abord, afin de bien comprendre la suite de mon propos, il faut constater que l'on a l'habitude de dire qu'il existe une médecine hospitalière et une médecine libérale.
Chacune de ces définition n'est que partiellement exacte:
- en milieu hospitalier certains "patrons" disposent de lits qu'ils gèrent à peu près comme lorsqu'ils appartiennent à une clinique privée
- dans le secteur non hospitalier, la médecine n'est pas vraiment libérale car les revenus (les honoraires), sont privés et les dépenses mutualisées par le biais de la prise en charge par la sécurité sociale et des mutuelles. Ainsi, le médecin n'a pas le choix du montant de ses honoraires, mais en contre partie le patient n'hésite pas à faire appel à ses services?
La concurrence ne s'exerce que sur la compétence et non pas sur le coût des prestations.
Prise en charge des soins
Leur remboursement s'effectue pour partie par la Sécurité Sociale, c'est la partie consécutive à une adhésion obligatoire, l'autre partie est prise en charge par les Mutuelles privées. Cette seconde partie prend de plus en plus d'importance.
La Sécurité Sociale présente un déficit chronique, les Mutuelles par contre sont en bénéfice, ce qui n'a rien d'étonnant car je viens de recevoir le montant de mes primes pour l'année 2016 elles s'élèvent à 3200€, ce qui constitue une augmentation de 3%, alors que les prélèvements sociaux ne peuvent progresser d'autant car ils sont calculés sur les salaires et les retraites qui n'ont pas été augmentés depuis trois ans.
Il est facile de tirer la conclusion suivante: si seule la Sécurité Sociale existait, qu'elle récupérait les cotisations des Mutuelles et qu'elle était gérée comme celles-ci, le budget de la santé serait certainement équilibré. Cette solution n'est pas dans l'air du temps car les cotisations que l'on paie aux mutuelles seraient alors prélevées par la Sécurité Sociale. Rien de changé pour le particulier, mais, horreur!! les prélèvements sociaux augmenteraient.
Cette solution rendrait peut-être acceptable par les médecins la proposition du tiers payant dont les honoraires seraient payés par un seul organisme et, compte tenu des moyens actuels, le délai de paiement serait de trois jours, délai, je pense, facilement supportable par les médecins. De plus, ces derniers n'auraient aucune tâche administrative à accomplir, l'ensemble de l'opération de remboursement se limitant à la lecture de la carte vitale.
Puisque nous avons vu que la médecine n'était jamais entièrement libérale ni entièrement mutualisée, pourquoi ne pas prévoir une médecine entièrement libérale à honoraires libres, non prise en charge par la Sécurité Sociale en remplacement des discutables dépassements d'honoraires.
Répartition géographique de l'offre de soins
Ce n'est un secret pour personne qu'il existe en France des déserts médicaux. Malgré toutes sortes d'incitations et d'efforts des pouvoirs locaux, force est de constater que le problème n'est pas résolu.
Compte tenu du fait que le médecin se trouve face à une clientèle qui ne discute pas le prix des prestations en raison du remboursement de ses dépenses par la Sécurité Sociale, il ne prend aucun risque en s'installant, il dispose, dans les déserts médicaux, d'une clientèle captive et obligée de faire appel à ses services. Il serait me semble-t-il logique d'imposer aux jeunes médecins sortant de faculté de s'installer dans des zones où l'offre de soins fait défaut. Cette solution pourrait dans certains cas ne pas être transitoire, car certains médecins après quelque temps de pratique apprécieraient peut-être leur lieu de début de carrière.
Je sais que cette proposition fera hurler le corps médical, mais il n'y a rien de choquant qu'entre un universitaire ou un ingénieur ayant le choix de son lieu d'installation et un ingénieur sortant d'une école formant à la fonction publique et salarié pendant ses études et devant de ce fait cinq à dix ans de carrière à l'état il y ait la place pour une troisième voie médiane pour la médecine en imposant une installation, certainement pendant un délai plus court, dans des zones de désert médical.
En contre partie, et cela est vrai pour tous les généralistes, il ne serait pas choquant que le montant des honoraires soit augmenté, car je suis toujours surpris de voir que lorsque je vais chez le médecin je passe plus de temps que chez le coiffeur sensiblement pour le même prix.
Certains aspects de la formation:
Je n'ai pas la compétence pour avoir un avis sur la qualité de l'enseignement médical, ni sur le contenu des programmes, mais je pense qu'au moment du redécoupage régional il serait possible de laisser à cet échelon l'estimation du numerus clausus.
Ceci aurait au moins deux avantages:
- meilleure estimation de l'importance de la nécessaire offre de soins
- le médecin formé dans l'université d'une région serait affecté pour quelques temps dans cette région, ce qui tempérerait en partie son insatisfaction de ne pouvoir choisir immédiatement le lieu de son installation définitive.

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