mardi 3 mai 2022

 PARTI SOCIALISTE: MOURIR...MAIS DE MORT LENTE

J'emprunte ce titre à un passage de la chanson de Georges Brassens de 1972 "Mourir pou des idées", assez prémonitoire pour le Parti Socialiste, l'année du programme commun de la gauche, dans laquelle il écrivait: "mourir pour des idées, bien sur, mais de mort lente".

En 1983, François Mitterrand qui avait été élu Président de la République deux ans plus tôt avait choisi comme  Premier Ministre, un véritable homme de gauche, Pierre Mauroy,  le remplace par Laurent Fabius alors qu'il avait le choix entre lui et deux autres jeunes loups, Lionel Jospin et Paul Quillès, nettement plus à gauche à tel point que ce dernier avait été affublé du surnom de "Robespaul". En 1995 Lionel Jospin, homme de gauche, avait été choisi par défaut et sans enthousiasme pour affronter Jacques Chirac lors de l'élection présidentielle alors que le Parti Socialiste espérait tout de Jacques Delors qui avait été préalablement conseiller de Jacques Chaban-Delmas premier Ministre de Georges Pompidou, on a connu homme plus à gauche. 

Un sursaut du Parti Socialiste s'est produit en raison de la maladresse de Jacques Chirac qui a dissout l'Assemblée Nationale en 2017 lorsque Lionel Jospin est devenu Premier Ministre pour cinq ans. C'est, après l'épisode Pierre Mauroy entre 1981 et 1983, les seules années où la France a connu sous la cinquième République une politique de gauche.

Par la suite la Parti Socialiste n'a pas soutenu Ségolène Royal sa candidate pour l'élection présidentielle de 2007 à tel point qu'elle était allé proposer une alliance à François Bayrou représentant, en tant que patron de l'UDF, le centre droit. Puis en 2012 Dominique Strauss Khan était considéré comme le candidat indiscutable du Parti Socialiste, il a été empêché de se présenter pour les raisons peu glorieuses que l'on sait, et a montré par la suite que ses convictions de gauche souffraient de quelques faiblesses; une primaire a alors eu lieu au cours de laquelle François Hollande a été préféré à Martine Aubry, qui entre 1997 et 2002 avait, sous la conduite de Lionel Jospin, mené une véritable politique de gauche. François Hollande qui a été élu Président de la République, au bout de deux ans de mandat, a confié le poste de premier Ministre au principal représentant de l'aile droite de son parti, Manuel Valls. Le Parti Socialiste a alors explosé sous la pression des frondeurs à tel point que le représentant de ce parti pour l'élection présidentielle, Benoît Hamon, désigné par une élection primaire, n'a pas été soutenu par la plupart des édiles de ce parti qui ont préféré, sans toujours le dire, apporter leurs voix à Emmanuel Macron.

Dès ce moment la la disparition du Parti Socialiste été scellée et la prémonition de Manuel Valls suivant laquelle il existait deux gauches irréconciliables se vérifiait à chaque échéance électorale.

Actuellement, les socio démocrates qui représentaient la majorité des membres et sympathisants du Parti socialiste sont orphelins, aucun parti ne les représente, ils sont indécis, ne savent plus s'ils doivent rejoindre Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, encore un choix du moindre mal. 


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