samedi 7 mai 2022

 UNION DES GAUCHES: SYNTHÈSE OU RALLIEMENT ?

Les partis de gauche tentent de s'unir en vue des élections législatives. Ils le font sous la contrainte, dans l'urgence et la précipitation, voulant réaliser en quelques semaines ce qu'ils ont été incapable de faire pendant cinq ans.

Les objectifs de chaque parti sont différents. LFI qui a obtenu un très bon résultat à l'élection présidentielle veut imposer sa ligne politique. Le PS, le PC et EELV, qui dans cette élection n'ont pas passé la barre des 5 % de voix leur permettant d'être remboursés de leur frais de campagne visent deux objectifs. Le premier est de recueillir le maximum de suffrages aux élections législatives qui servent de base au calcul du financement des partis politiques, le deuxième est d'avoir le maximum de députés pour pouvoir constituer un groupe indépendant à l'Assemblée Nationale.

Ces trois partis veulent un accord à minima, sur le plan social et sociétal par exemple, alors que LFI veut les entraîner sur la voie de la politique étrangère, notamment la politique européenne.

EELV ont été les premiers à signer un accord avec LFI montrant ainsi qu'ils suivraient facilement une politique proche de celle de Sandrine Rousseau qui avait été battue par Yannick Jadot lors de la primaire des verts pour l'élection présidentielle, désavouant ainsi le candidat qu'ils avaient chargé de les représenter.

Les autres partis hésitent encore, bien gênés qu'ils sont par cet engagement, et veulent certainement savoir si lors des votes à l'Assemblée Nationale ils retrouveront leur liberté en dehors des éléments qui auront fait l'objet du récent accord. Globalement, ne pas avoir face à eux  un candidat LFI et pouvoir exprimer sur certains points leur différence. On pense bien évidemment à la politique étrangère, l'OTAN, le nucléaire et particulièrement l'Europe.

Là sont toutes les questions que les électeurs de gauche aimeraient voir tranchées sans ambigüité avant de glisser leur bulletin dans l'urne.

C'est en quelque sorte le retour à l'esprit de la gauche plurielle de Lionel Jospin avec un pacte de non agression pour éviter de commettre des erreurs comme celle du 21 avril 2002 qui a ouvert un boulevard à l'extrême droite dans lequel elle s'est précipitée et qui depuis ne fait que progresser.


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