lundi 14 mai 2018

LE CUIVRE ET L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Les viticulteurs sont tout surpris que certains pays veuillent interdire ou réglementer l'utilisation du cuivre en agriculture biologique. Pourtant, rien que l'appellation de cette agriculture laisse à penser que seuls les produits d'origine organique peuvent être utilisés. Or, comme chacun sait le cuivre est un métal et fait donc partie du domaine minéral.
Bien évidemment les viticulteurs peuvent arguer du fait que le cuivre entrant dans la composition de la bouillie bordelaise a permis de sauver la vigne du mildiou, mais, de la même manière les pesticides ont amélioré la production agricole; cette objection n'est donc pas recevable, l'antériorité ne garantissant pas l'innocuité d'un produit.
Chacun sait que pour que les animaux puissent assimiler les produits d'origine minérale il faut un intermédiaire, c'est le rôle du végétal. Il semble que l'on oublie un peu vite cette vérité fondamentale du cycle de la vie.
Rappelons nous, par analogie avec l'utilisation du cuivre en agriculture, de l'utilisation du sel dans le domaine de la conservation des aliments. Si le sel en tant qu'élément indispensable n'est utile à l'homme qu'à très faible dose, ce n'est pas le cas lorsqu'il est ingéré massivement. C'est la raison pour laquelle l'apparition du procédé de congélation pour la conservation des aliments en remplacement du sel a fait chuter le nombre d'ulcères de l'estomac.
En exagérant quelque peu, on pourrait même être amené à penser que les dérivés du pétrole seraient à priori mois susceptibles de suspicion que les minéraux puisque leur origine est organique. Il n'en est évidemment rien notamment en raison des nombreuses transformations que la pétrochimie fait subir au produit initial, mais ça peut aider à la réflexion et à  mettre un peu d'ordre dans les idées.
Le cycle normal du transfert d'un minéral à un animal passe par le végétal qui puise ses ressources dans le sol par l'intermédiaire de ses racines, mais lorsque le feuillage subit des projections de produits minéraux, la plante ne les assimile pas et c'est en l'état que l'animal les ingère alors que sa constitution ne lui permet pas de les assimiler.
Il est donc grand temps pour éviter toute dérive, si petite et si ancienne soit elle, que les chercheurs se penchent sérieusement sur le sujet, pour mettre au service de l'agriculture des produits de traitement d'origine organique. Bien évidemment le problème est différent pour les engrais puisque ce sont les racines des végétaux, dont c'est la fonction qui utilisent les nutriments fournis par les produits fertilisants comme notamment l'azote, l'acide phosphorique et la potasse. La question du dosage de ces produits et de leur perte par ruissellement étant un autre problème.

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