mercredi 2 mai 2018

LE CONFLIT DES CHEMINOTS

Croire que les grèves qui touchent notre pays depuis plus d'un mois concernent uniquement le statut des cheminots est une grossière erreur.
Comment expliquer qu'après avoir connu de tels événements que l'absence intermittente de train pendant plus d'un mois, il y ait encore 40¨% de français qui soutiennent les cheminots.
Qui sont ces 40% de français ? Ce sont ceux qui sont foncièrement attachés aux services publics. Ceux qui ont vu les services postaux se dégrader depuis la disparition des PTT en 1991. Ceux qui sont inquiets de voir les employés de la poste touchés par le burn-out et même les suicides. Ceux qui ont vu les services de l'état devenir des EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial) dont l'adjectif "commercial" est plus significatif que celui de "public".
Et les autres 60% de français, qui sont-ils ? Ceux qui ne voient le fonctionnement de la société qu'à travers le libéralisme, voire l'ultralibéralisme, mais ils ne sont certainement pas seuls. Il y a aussi tous ceux qui, sans idéaux politiques bien affirmés préféreraient avoir des trains à leur disposition, voir leurs commerces mieux fonctionner, voir le tourisme prendre, comme chaque année, son essor au printemps. on les comprend très facilement, certainement mieux que ceux qui jalousent le statut des cheminots et qui pour cela sont contre ce mouvement.
Si bien, que tout compte fait, la manière dont les français soutiennent ou non les grévistes, s'apparente à un référendum biaisé sur le souhait qu'ils ont, ou non, de disposer d'un vrai service public.
Si la question suivante leur avait été posée: voulez-vous que la SNCF reste un service public ? Il est à peu près certain que la réponse aurait été "oui", et peut-être à une écrasante majorité. Mais lorsqu'on mélange intentionnellement le statut des cheminots et celui de l'entreprise, on crée un certain flou qui ne peut que masquer le désir des français de voir chacun d'entre eux disposer des mêmes services de l'état.

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