lundi 2 octobre 2017

PETIT ET IMPORTANT RAPPEL

J'en ai assez de lire des articles et d'entendre des commentaires justifiant la sollicitation des seuls retraités pour sauver l'économie nationale.
Il me parait important de rappeler les conditions de vie de la plupart des retraités les plus anciens et en particulier de ceux qui ont connu la deuxième guerre mondiale:
-ils ont subi le rationnement et la peur pendant leur jeunesse, même si, pour certains, étant encore trop jeune ils ne s'en souviennent pas très bien,
-ils ont vécu le plus souvent dans des logements sans salle d'eau au confort assez précaire
-ils sont allés à l'école, au lycée, à l'université ou au travail à pied ou à bicyclette
-ils se sont souvent mariés et eu des enfants avant de pouvoir acheter une voiture.
-pour leurs enfants ils n'ont pas connu la prime de rentrée scolaire pour changer de cartable chaque année,
-quand ils sont allés à la plage ou a la campagne c'était à vélo ou en transport en commun sans tarif préférentiel,
-ils ont travaillé 45 heures et parfois plus par semaine  et pour les plus anciens n'ont connu des congés payés que pour trois semaines
-chaque semaine ils ont travaillé cinq jours et demi et parfois six,
-les hommes ont donné 18 à 32 mois de leur vie à l'armée. Certains sont allés sur des théâtres d'opération, on leur a dit qu'il s'agissait de pacification
-ils ont gardé souvent près d'eux leurs parents jusqu'à leur mort.
Alors, que peut-on leur reprocher ?
Après tant d'effort et ayant reconstruit le pays, ils ont voulu goulument profiter de la société de consommation. Pour acheter, ils ont emprunté, enrichi les banques et les grands groupes industriels mondiaux dont certains, qui existent encore, ont créé leur fortune pendant la guerre.
En 1968 ils n'ont pas su tirer les bonnes propositions du mois de mai. Ils n'ont pas compris le signal d'alerte donné contre la société de consommation, ont profité d'une énorme croissance du SMIG et n'ont retenu que la remise en cause de la hiérarchie et de certains signes de respect.
En 1989 à la suite de la chute du mur de Berlin ils ont cru à un monde idéal et à la fin de l'histoire comme si le capitalisme et les capitalistes dévoyés allaient leur faire des cadeaux
Dès 1960 ils ont laissé l'individualisme prendre le pas sur la solidarité, ils ont ainsi participé à la destruction des syndicats;
Alors, avec ce bilan, en mettant d'un coté de la balance leur courage et leur travail  et de l'autre leur naïveté et la confiance qu'ils ont eu, parfois aveuglément, en leurs dirigeants, méritent-ils maintenant d'être sanctionnés par leurs descendants ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire