dimanche 8 octobre 2017

AVOCATS ET TERRORISTES

J'ai été fort étonné en entendant Maitre Dupont-Moretti s'exprimer à la télévision au sujet du procès d'Abdelkader Merah dont il est le défenseur. Fort étonné car je me pose la question de comprendre comment un prévenu d'origine, apparemment, aussi modeste peut s'offrir les services d'un tel ténor du barreau. Après réflexion, je ne vois que trois possibilités:
- soit l'avocat est commis d'office
- soit les revenus du prévenu sont nettement supérieurs à ce que l'on peut supposer
- soit l'avocat offre ses services pour une somme modique en raison de l'intérêt du procès.
Dans le premier cas, mais c'est le moins probable car le plus souvent les avocats commis d'office n'ont pas la réputation de Maitre Dupont-Moretti, c'est tout à son honneur d'accepter cette mission avec beaucoup de rigueur.
Dans le deuxième cas, il serait peut-être bon de se poser la question de la raison qui fait que le prévenu a les moyens de s'offrir les services d'un tel avocat.
Dans le troisième cas on peut comprendre l'intérêt qu'il y a à traiter une affaire aussi peu défendable, mais est-il si glorieux que cela de mettre son indiscutable compétence au service de ceux qui sont soupçonnés de terrorisme alors que bien des prévenus pour des actes moins répréhensibles sont obligés de se contenter de modestes avocats commis d'office ?
Mes  propos peuvent choquer car tout prévenu mérite d'être défendu, mais on sait bien que la qualité de la défense, qui dépend de la compétence et de la notoriété de l'avocat, est assez directement liée à la sanction prononcée par les jurés qui ne sont pas insensibles aux arguments des avocats les plus habiles.

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