mercredi 25 octobre 2017

ANTI PARISIANISME

Le journal Sud-Ouest rapporte, dans son édition du mardi 24 octobre, des actes d'anti parisianisme de certains bordelais qui craignent, en raison de la rapidité de la liaison ferroviaire entre Bordeaux et Paris, que leur ville soit littéralement colonisée par les parisiens.
Cette réaction épidermique regrettable et ridicule me parait significative d'un malaise latent mais plus profond.
La politique d'Alain Juppé a eu pour effet de rendre Bordeaux plus attractive et de ce fait attirer de nombreux touristes, être convoitée par de nouveaux résidents potentiels, et être reconnue mondialement pour la qualité de ses nouveaux aménagements.
La conséquence en est une invasion de touristes, de bateaux de croisières, de nouveaux habitants venus de toute part et prêts à dépenser de fortes sommes pour consommer et se loger à Bordeaux.
De ce fait le bordelais de revenu moyen se sent un peu rejeté et croit devenir étranger à sa ville car il voit sa qualité de vie se dégrader et ses moyens devenir insuffisants pour rester dans sa ville devenue "chère".
A titre d'exemple, il est difficile de concevoir que pour lutter contre la pollution on ferme le Pont de Pierre aux voitures mais on accroit considérablement le trafic des paquebots sur la Garonne. On peut certes aller ou venir de Paris en deux heures, mais pour certaines banlieues de la deuxième couronne, c'est le temps qu'il faut pour se rendre au centre ville en transport en commun. Les commerçants voient d'un bon œil les touristes débarquant des bateaux de croisière dépensant150€ par jour dans des boutiques de luxe, ce qui est rarement à la portée du résident local.
Ainsi, finalement bien des habitants de la métropole bordelaise se sentent de plus en plus étranger à leur ville bien qu'ils soient fier de la voir citée par de nombreux guides et organismes comme une des plus attrayantes destinations du monde.
Pour sortir de cette ambigüité il faudrait donner à toutes les classes sociales la possibilité de résider à Bordeaux et non pas se satisfaire du quota imposé de logements sociaux dans une ville où les prix des loyers et des logements ne cessent de flamber.
Il y a de plus en plus à Bordeaux, comme j'ai déjà eu maintes fois l'occasion de l'écrire une discontinuité sociale entre les classes aidées, et c'est heureux qu'elle aient accès à la ville , et les classes les plus aisées.
Cette cohabitation difficile ne serait-elle pas à l'origine de ce regrettable et infondé anti parisianisme.

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