jeudi 10 mars 2016

L'EPOPEE DU BANLIEUSARD

J'habite à 13 km du centre ville de Bordeaux, je dispose près de chez moi d'une grande surface de distribution.
Récemment mon épouse voulait s'acheter un vêtement, je l'ai accompagnée "en ville". En bon citoyen, j'ai pris le transport en commun pour ne pas accroitre la pollution des villes, bien que de toute façon on ne puisse ni circuler ni se garer facilement. J'étais tout content de respecter l'air du temps et d'essayer de fuir ces abominables temples de la consommation que sont les grandes surfaces.
Je suis parti de chez moi en voiture, car le bus qui passe à 200m de chez moi circule avec une fréquence d'une demi-heure, très gênant pour le retour, et me suis garé. Où? Sur le parking de la grande surface.
Après 10 minutes d'attente et 45 minutes de trajet, particulièrement inconfortable dans un bus articulé qui absorbe mal les chaos provoqués par le franchissement des ralentisseurs de vitesse, et qui balance les voyageurs de gauche à droite à chaque rond point, nous voilà en ville.
Apparemment les boutiques  et les grands magasins sont organisés pour vendre une marque et non un produit. Ainsi, si vous voulez une robe allez chez X ou chez Y où le vêtement vous sera présenté en peu  de modèles et en peu de tailles. Donc, impossible de s'adresser au rayon "robe", "pantalon", ou "veste" etc. ça n'existe pas.
Après un long périple, la lassitude aidant, nous sommes revenus "bredouilles" et mon épouse a trouvé son bonheur, savez-vous où? Dans la galerie marchande de la grande surface.                                   J'ai trouvé que ma bonne volonté n'était pas récompensée, ça ne peut venir que de moi, j'ai du mal m'y prendre.
J'ai réfléchi à une autre méthode, pourquoi ne pas vivre en ville, laisser la voiture dans un garage de banlieue utilisé un VTC ( je n'ai pas encore choisi entre Uber et un Vélo Tout Chemin), pour rejoindre ma voiture le jour où j'envisagerai de me déplacer hors de l'agglomération. Et les achats, comment régler le problème? Eureka, il y a  internet, mais tout compte fait ça ne me lave pas de toute culpabilité vis à vis du petit commerce. Et puis, pourquoi réfléchir à l'inaccessible, j'ai oublié que, n'ayant pas accès au logement social, la ville n'était pas à la portée de la classe moyenne si elle n'accepte pas de prendre le risque de voir son balcon s'effondrer.
Alors, je continuerai à vivre dans ma banlieue et je n'irai en ville que pour "sortir" le soir de préférence ou, peut-être pour des raisons économiques lorsque j'aurai besoin de médicaments non remboursés et trop couteux, car le seul exemple d'économie possible en centre ville, je pense, est de fréquenter une pharmacie du genre "discount" qui pratique des réductions allant jusqu'à 40% sur certains médicaments?
Zut! j'ai rechuté, me revoilà entre les mains de la grande distribution.
Et maintenant, au bout du compte, je regrette de ne pas avoir le talent d'un Jacques TATI ou d'un Pierre ETAIX pour décrire le fonctionnement de notre société.

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