dimanche 27 mars 2016

HERITAGE

J'ai toujours eu beaucoup de mal avec la notion d'héritage, et notamment de comprendre l'accord de cette notion avec "La déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789 et "La déclaration des droits de l'homme" de 1948.
La première déclare que " les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit", la deuxième que "tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit"
Passons sur la déclaration de 1789 où il ne suffit pas que les hommes soient égaux à la naissance, mais qu'ils le demeurent. Utopie largement galvaudée.
Mais, comment concilier les notions d'égalité à la naissance et d'héritage?
Tout en ayant toujours été taraudé par ce problème, au cours de ma vie, j'ai adopté plusieurs attitudes dont je ne suis pas toujours fier vis à vis de cette question.
Dans un premier temps j'étais logiquement contre l'héritage, peut-être parce que je n'avais rien à en espérer, si ce n'est que d'être né dans une famille où on m'a permis de faire les études que je désirais et de les conduire à ma guise dès la quatrième.
Dans un deuxième temps voyant que j'aurais quelque chose à transmettre à mes enfants, et n'ayant rien d'un héros ce qui les aurait privé de mon héritage, si petit soit-il, je n'ai pas eu envie d'avoir une conduite exemplaire conforme à mes idées. J'ose le dire.
Dans un troisième temps, l'âge avançant et en même temps l'espérance de vie dont je bénéficie, je me suis posé la question, non pas de la logique de l'héritage mais de son utilité.
En effet, actuellement l'espérance de vie , tout sexe confondu, est de plus de 80 ans, si bien qu'en moyenne l'héritage est transmis à l'âge de la retraite de l'héritier, ou peu s'en faut. C'est un enrichissement qui de ce fait ne change pas vraiment le cours de la vie et qui en grande partie servira aux héritiers de deuxième génération, lorsqu'ils auront souvent plus de 60 ans.
Mais, au train où vont les choses, je crains de pêcher ainsi par optimisme, car il ne serait pas étonnant que d'ici une génération ou deux, les héritiers, même retraités aient besoin de l'héritage ne serait-ce que pour se loger sans payer un loyer.
Une raison supplémentaire, et non des moindres, pour changer le cours de la société au lieu d'essayer de la maintenir coûte que coûte sur les rails que le capitalisme dévoyé lui a tracé.

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