mardi 22 mars 2016

LE PRIX DE LA VIE

Actuellement se trouvent, sur le marché des médicaments, des produits très efficaces pour lutter contre certains cancers. Leur coût est exorbitant, mais très variable d'un pays à l'autre (parfois de 1 à 100 entre l'Egypte et les Etats Unis) suivant la solvabilité estimée des patients.
Ainsi, il arrive que ces traitements coûtent 100.000 € et parfois plus par an.
Alors se pose une question d'ordre commercial qui a l'air de prendre de plus en plus le pas sur le respect de l'éthique. Cette question est la suivante: si pour soigner un patient en phase terminale, dont l'espérance de vie est de l'ordre de deux mois et qu'il faut dépenser 30.000 €, doit-on agir ou préférer utiliser cet argent pour le dépenser au profit de la rémunération du personnel chargé de faciliter la vie des personnes très âgées qui ont besoin d'assistance?
Prenons garde à ce type de comparaison, l'Angleterre, dans son pragmatisme légendaire a déjà répondu à la question, 30.000 livres est un seuil au delà duquel on arrête tout traitement.
Remarquons, et c'est très important qu'il ne s'agit pas d'euthanasie, sollicitée le patient en phase terminale qui n'est pas nécessairement conscient de son état et ne demande pas toujours que l'on abrège sa vie.
Ce n'est pas pour le moment la position de la France, mais il est des questions, qui lorsqu'elles commencent à se poser, renferment en elles un embryon de réponse.
L'éthique voudrait que ces questions ne se posent pas, et même qu'il soit interdit de les poser. La vie n'a pas de prix même si, dans de douloureuses circonstances, elle a un coût, parfois très élevé.
La solidarité la plus élémentaire fait que ce coût doit être supporté par la société, et s'il y a une action a mener et des questions à poser, elles devraient l'être auprès des laboratoire pharmaceutiques.
En abordant les problèmes de santé sous cet angle, un jour se posera la question, lors du déclenchement des secours en mer ou en montagne de la probabilité de retrouver des survivants et de la quantité de personnes à sauver pour apprécier, si oui ou non, l'opération de secours peut être entreprise dans des conditions économiques acceptables.
Les hommes les plus solides et les plus chanceux auront survécu mais l'humanité aura disparu.

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