lundi 21 mars 2016

CONSTERNANT

J'aime bien regarder les débats de société à la télévision. Depuis les manifestations contre la loi "travail" on a tout entendu, mais le 17 mars lors de l'émission "C' dans l'air" j'ai été à la fois consterné et atterré.
Je suis incapable de rapporter la totalité des débats que j'ai subis, mais quelques exemples suffiront à faire apprécier la qualité des propos que j'ai entendus.
Irène INCHAUSPE ne comprend pas que l'on manifeste lorsqu'on a un salaire de 1800€ par mois après quarante années d'activité alors que la moyenne des salaires en France est de 1600€. Elle trouve normal que les fonctionnaires n'aient pas été augmentés pendant six ans, et à l'air de considérer comme un énorme effort de la part de l'état le fait de leur accorder 1,2% d'augmentation de salaire alors qu'ils ont la garantie de l'emploi.
Pour Jean VIARD, l'espérance de vie ayant augmenté, cela se traduit par une vieillesse mais aussi une jeunesse plus longue. Constatant que les couples ont leur premier enfant à 31 ans, il trouve normal que les jeunes ne trouvent leur premier CDI qu'à 26 ans. Il note toutefois que pour avoir cette espérance incroyable il vaut mieux être diplômé et il oublie en passant que depuis 1974 la majorité est à 18 ans. Il est d'autre part peu fier des idées qu'il avait en 1968, je rappellerai à ce sujet que c'est après les événements de cette époque que les salaires ont connu leur plus forte augmentation.
Pour l'un comme pour l'autre, une partie de la gauche, celle qui ne suit pas, ou mieux ne précède pas  François HOLLANDE dans sa dérive libérale, refuse de se reconvertir.
Seraient-ils donc modernes quand ils défendent, bec et ongle, le modèle libéral que nous imposent les pouvoirs de l'argent.
Le modernisme, ce n'est pas de croire que le changement de société consiste à baisser les salaires pour augmenter les profits des grands groupes financiers et les dividendes de leurs actionnaires.
Etre moderne c'est prendre en compte la formidable puissance du numérique et la performance des nouveaux outils pour que l'augmentation des moyens de production, je ne dis pas de la production,soit au service de l'homme pour le libérer des contraintes, parfois douloureuses, imposées par certains travaux.
Seulement une partie du problème réside dans l'ambiguïté savamment entretenue en nommant par un seul terme, celui de "patron", aussi bien l'artisan ou le petit entrepreneur que le gros industriel.
Lorsqu'on parle d'augmentation de salaire et de recrutement, bien évidemment nombreux sont les petits patrons qui ont des problèmes, ce n'est pas le cas des responsables de grands groupes qui pratiquent des salaires indécents, ou abusent de la sous-traitance, pour rémunérer de manière honteuse leurs dirigeants.
La loi "travail" doit viser à protéger ceux qui sont le plus exposés en leur assurant l'emploi, et non pas le même emploi à vie, par le biais de la formation rémunérée; à empêcher la spoliation des humbles en limitant les rémunérations, souvent inutiles, de certains responsables et en répartissant le travail pour qu'il n'y ait pas d'un coté ce que l'on qualifie "d'assistés" et de l'autre ceux qui sont obligés de faire des heures supplémentaires pour vivre.

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